Epidémiologie
Les coliques néphrétiques représentent un enjeu majeur de santé publique dans les services d’accueil des urgences. En France, environ 15% des hommes et 8% des femmes ont un épisode lithiasique dans leur vie et 10% vont présenter une forme multi-lithiasique avec au moins 5 épisodes. (1) Elles représentent donc 1 à 2% des consultations aux urgences en France. Le taux de récidive est d’environ 50 % à 10 ans. En Europe, l’incidence est d’environ 0,5%. Aux Etats Unis, cela représente environ 2.000.000 de consultations /an, c’est à dire 5 à 15% des consultations aux urgences.
Définition
Il s’agit d’une crise douloureuse lombo-abdominale liée à la mise en tension des voies urinaires. Dans 90% des cas, celle-ci est liée à la présence d’une lithiase.
Facteurs prédisposants
Les facteurs de risque les plus fréquents de lithiases urinaires sont (7) :
– L’hypercalciurie
– Un faible volume urinaire (déshydratation/ périodes de jeûne)
– Un taux d’acide urique élevé dans les urines
– Des infections urinaires à répétition
– Un taux de citrates urinaires élevé
Prise en charge aux urgences
Selon les dernières recommandations de l’European Association of Urology, la prise en charge d’une crise de colique néphrétique aux urgences est simple.(8) Premièrement, la prise en charge de la douleur doit être immédiate à l’arrivée du patient : antalgiques de palier 1 ou 2, et anti-inflammatoire non stéroïdien. Les AINS ont de meilleurs résultats dans ces circonstances que les opioïdes car la douleur est ici liée à des phénomènes médiés par les prostaglandines, thromboxane 2 et les spasmes musculaires. En bloquant le mécanisme des prostaglandines et des thromboxanes, les AINS permettent un traitement ciblé de la douleur. (9) Un palier 3 peut être administré si les autres traitements sont insuffisants. Si c’est le cas, il faudra alors penser qu’il s’agit peut-être d’une colique néphrétique compliquée, nécessitant une désobstruction des voies urinaires en urgence.
Résultats du scanner
Des analyses en sous-groupes ont été réalisées concernant les patients ayant eu un scanner dans le groupe 2 (197 patients). On constate que 36,5% des patients (72 patients) avaient une imagerie normale, 58,4% (115 patients) une pathologie lithiasique et 5,1% (10 patients) une autre anomalie. Figure 2 Parmi les autres anomalies, ont été diagnostiqués : des kystes rénaux dont un suspect de néoplasie, une iléite, 2 masses pancréatiques suspectes, un syndrome de la jonction pyélocalicielle, une discopathie, des kystes ovariens, une pneumopathie et une hépatosplénomégalie.
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Table des matières
I. INTRODUCTION
A. Epidémiologie
B. Définition
C. Physiopathologie
D. Facteurs prédisposants
E. Diagnostic
F. Prise en charge aux urgences
G. Problèmes liés à la prise en charge actuelle/avant la filière
H. Objectif de l’étude
II. MATERIEL ET METHODES
A. Schéma de l’étude
B. Critères d’inclusion
C. Critères de jugement principal et secondaires
D. Description de la filière
E. Recueil de données
F. Analyse statistique
III. RESULTATS
A. Flow chart
B. Caractéristiques de la population
C. Critères de jugement principal et secondaires
1. Imagerie
a. Réalisation de l’imagerie en externe
b. Type d’imagerie réalisée
c. Délai avant l’imagerie en externe
d. Résultats du scanner
2. Consultation urologique
a. Avis urologique aux urgences
b. Consultation urologique après TDM
3. Questionnaire de Satisfaction
IV. DISCUSSION
A. Imagerie
B. Consultation urologique
C. Satisfaction des patients sur la mise en place d’une filière
D. Limites et forces de l’étude
E. Autres filières post urgence
F. Création d’autres filières
V. CONCLUSION
VI. REFERENCES
VII. ANNEXES
A. Protocole Colique Néphrétique
B. Alerte Terminal Urgence
C. Protocole Antalgie
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