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L’humidité relative et l’évaporation
L’analyse de l’évolution de l’humidité relative dans la zone d’étude permet de constater l’existence de deux situations climatique durant l’année. Celle-ci connait deux séquences :
La première séquence, allant de janvier à septembre, est caractérisée par une augmentation du taux d’humidité de l’air (fig. 3). Elle passe de 29% (valeur moyenne mensuelle) en janvier à 78% (valeur moyenne mensuelle) en septembre. La forte humidité de l’air au cœur de l’hivernage s’explique en effet par la capacité hygrométrique de l’air due à la présence de la mousson durant cette période. On note ainsi que le maximum du taux d’humidité de l’aire (95,8%) est enregistré durant le mois de septembre, alors que le minimum (14%) intervient au cours du mois de janvier.
La seconde séquence de l’évolution du taux d’humidité de l’aire est marquée par une régression du pourcentage d’humidité de l’aire. Cette période coïncide avec la fin de l’hivernage caractérisée par un faible taux d’humidité car, le Front Intertropical (FIT), qui atteint généralement son maximum d’ascension au mois de septembre, entame son repli vers le sud et entraine en même temps une diminution de fréquence de la mousson et, en conséquence, une baisse des taux d’humidité de l’air (Figure 3).
En outre, l’évapotranspiration est très forte dans la zone et, celle-ci peut atteindre 4200 mm à Linguère en saison sèche (PLD Thiel, 2010). En saison humide elle est moindre mais peut prendre des valeurs relativement considérables.
Analyse de la dynamique des ressources forestières de la zone du Ferlo Sud de 1970 à 2014 : étude de cas de la Commune de Thiel.
La pluviométrie
L’évolution pluviométrique de la zone d’étude est caractéristique de celle de la zone sahélienne. Au cours des trente dernières années (1983-2012) de la série, la pluviométrie moyenne est de 421,3 mm Cependant, elle a connu une grande irrégularité du point de vue de la dynamique temporelle. En outre, elle se produit sur une courte saison (hivernage) de trois à quatre mois (Juin-Septembre). Durant cette période, le mois d’aout est le mois le plus pluvieux avec un cumul 155 mm (moyenne mensuelle) représentant 36,9% de la pluviométrie moyenne annuelle. Les autres mois de la saison pluvieuse sont respectivement constitués du mois de juin (26mm), soit 6,4%, le mois de juillet (84 mm) soit 20,1%, le mois de septembre (122mm) soit 29% et le mois d’octobre (27mm) soit 6,4%.
Le relief et les sols
Le Relief
La commune de Thiel fait partie du domaine Sud du Ferlo où on retrouve les formations du Continental Terminal. Dans cette partie le relief est essentiellement constitué de bas plateaux .Ces formations sont recouvertes en certains lieux d’une cuirasse, laquelle est occupée dans certains endroits des dunes fixées, de dimensions moins importantes que celles des formations dunaires du Nord (Diouf, 2000)11.On note aussi la présence de vallées mortes (vallée de Thiel).
Analyse de la dynamique des ressources forestières de la zone du Ferlo Sud de 1970 à 2014 : étude de cas de la Commune de Thiel.
Les sols
Le relief est essentiellement constitué de bas plateaux, de formations dunaires et de vallées mortes. Thiel fait partie du Ferlo sud, région généralement ferrugineuse où on distingue généralement trois types de substrat :
– Le seeno, sol sableux ou sol minéral brut plus ou moins évolué ;
– Le baljol, (sablo-argileux), sol ferrugineux tropical lessive ou non situé sur les couloirs inter dunaires et ;
– Le caangol, sol argilo-sableux des vallées fossiles. La commune de Thiel fait partie du domaine sablo-argileux.
La Végétation
Le Ferlo dans le cadre général est dominé par une formation végétale de type pseudo steppe qui correspond quasiment à une formation de transition entre la vraie steppe au Nord (domaine sahélien) et la savane plus au Sud (domaine soudanien) (CSE, 2011)12. La végétation se traduit par la présence de ligneux et d’espèces herbacées et constitue le principal pâturage du cheptel. Elle est fortement tributaire de la pluviosité et du type de sol. Elle se présente sous un aspect ouvert et clairsemé. Au Sud du Ferlo, ou se trouve la Commune de Thiel, le substrat est complexe (argilo-sableux ou sablo-argileux). Ce dernier porte un couvert végétal plus fourni et plus riche en espèces que celui de la zone nord. Ainsi, il présente les caractères d’une savane surtout en saison des pluies. Les espèces végétales : Balanites aegyptiaca, Acacia senegal, Adansonia digitata, Tamarindus indica, Pterocarpus Lucens, Combretum glutinosom, Grevia bicolor, Acacia scorpoides, Acacia seyal, Andropogon goyanus, Panicum laetum, (Le Houerou H.N., 1988) composent en majorité la végétation de cette zone.
La population et les activités socioéconomiques
Population
Les caractéristiques sociodémographiques
La Commune de Thiel est un passage obligé vers le Sud (Saloum, Sénégal oriental, Casamance) un carrefour des transhumants venant du Nord et du Sud. Elle jouissait d’une densité de population faible jusque dans les années 70 (Diouf, 2000).Mais à travers cette transhumance, et d’autres facteurs liés, elle voit sa population augmenter de plus en plus. En atteste le nombre de villages qui devient de plus en plus important dans la zone (49 villages en 200214 et 80 villages en 201015). Certains critères expliquent l’attraction de la commune. En effet l’installation des forages a favorisé la venue de plusieurs familles pasteurs et agropasteurs Peuls qui parcouraient des km à la recherche d’eau pour le bétail et qui finissent par s’installer définitivement. A ces dernières s’ajoutent les ménages agricoles originaires pour la plupart du Sine Saloum à la recherche de nouvelles terres pour leurs activités. La recomposition des catégories sociaux-spatiales à Thiel peut résulter de ces phénomènes (Thiam, 2008).La Commune de Thiel couvre une étendue de 1446 km2.Pendant le recensement de 2002, sa population était évaluée à 9670hbts. Avec le PLD de 2010, elle est estimée à 13359hbts avec une densité de 9,23 hbts /km2.
La composition ethnique
La population de Thiel est essentiellement rurale avec une dominance des ethnies Peuls, Wolofs. Le reste est constitué d’ethnies minoritaires (Sérères, Maures) .Elle se caractérise avec les proportions suivantes : Poular 52%, Wolof, 25%, Sérère 18%, Maures 5% (PLD Thiel, 2010). La population de l’ethnie Peul majoritaire est constituée de plusieurs fractions avec différentes appellations : Ndienguelbe, Habobe, Ndourounabe, Bisnabe, Sannerabe, Diassarnabe, Ourourbe, Yalalbe et Wodabe.
La variabilité interannuelle des précipitations
Ce chapitre a pour but de décrire l’évolution de la pluviométrie depuis les années 1950. Il y est analysé cette dynamique suivant un modèle qui étudie la série pluviométrique suivant deux paramètres : l’écart à la normale d’une part et l’amplitude de la variabilité des évènements pluvieux par l’indice de Lamb, d’autre part. Il ressort de ces deux paramètres que l’évolution de la série pluviométrique permet de scinder la chronologie en trois périodes (1950-1969 ; 1970-1995 ; 1996-2012).
L’évolution des écarts par rapport à la normal
La répartition interannuelle de la pluviométrie met en évidence la grande irrégularité de l’évolution temporelle de la pluviométrie. La courbe d’évolution est en dents de scie et révèle une forte variabilité interannuelle. En effet, sur les soixante-trois (63) années, les quarante-quatre (44), soit soixante-treize (73%) qui affichent un excédent par rapport à la normale contre dix-sept (17) années déficitaires, soit 27% de la série de 1950 à 2012 (Figure 5).
L’évolution de l’écart pluviométrique par rapport à la normale peut être subdivisée en trois grandes périodes :
De 1950 à 1969 : on note une prédominance des années excédentaires (85%), alors que trois années seulement, soit (15%) des années sont déficitaires durant cette période. En outre, les années les plus humides 1969 et 1953 comptent des écarts de 81 ,8% et de 79,9% respectivement. Par ailleurs, l’année la moins humide est 1956 qui enregistre un déficit de (-16,6%) par rapport à la normale.
Analyse de la dynamique des ressources forestières de la zone du Ferlo Sud de 1970 à 2014 : étude de cas de la Commune de Thiel.
De 1970 à 1995 : la période est marquée par une prédominance des années sèches qui représentent 67% des années de la séquence contre 33% pour les années excédentaires. L’année la plus déficitaire sur toute la série correspond à 1983 avec un écart de (-53 ,1%), suivi de l’année de 1972 qui, elle, enregistre un déficit de 31,3%.
De 1996 à 2012, les années excédentaires prédominent avec 76% des années à pluviométrie supérieure à la normale, alors que cinq années seulement sont déficitaires, soit 29% des années de la séquence. L’année la plus humide correspond à l’année 2010 qui a enregistré un écart à la normal de 111,2%.
L’analyse des différentes séquences de la série permet de constater, dans la période (1950-1969), que le rapport à la normale a été constamment positif et même quelque part très excédentaires pour certaines années (79,9% en 1953 et 64 ,6% en 1960). Cette période, considérée comme la plus humide de la série, se présente avec plus d’années humides que sèches. Mais, à partir de 1970, les écarts vont connaitre une baisse importante et, la majorité des années ont enregistré un cumul pluviométrique inférieur à la normale. Cette situation coïncide avec le début de la sècheresse sur l’ensemble des pays sahéliens (Guillaumie et al, 200519). En effet, c’est durant cette période qu’on retrouve les années les moins humides de la de la série (1972, 1973,1983) et, l’année 1983 correspond au maximum de déficit. Cependant la troisième période (1996-2012) connait plutôt une amélioration de la situation climatique, mais la valeur des écarts à la normale n’atteint pas celle de la première période. On a plutôt
Analyse de la dynamique des ressources forestières de la zone du Ferlo Sud de 1970 à 2014 : étude de cas de la Commune de Thiel.
noté une alternance d’années à pluviométrie supérieure à la normale (1996, 1998, 2009, 2010,2012) et une série d’années déficitaires avec un déficit (-46,2%) en 2002, puis en 1998 ; 2004 ; 2006. Il ressort ainsi de l’analyse que l’évolution de l’écart pluviométrique par rapport à la normale de 1950 à 2012, deux périodes humides (1950-1969) et (1996-2012) entre lesquelles s’intercale une période sèche (1970-1995).
Caractérisation de la variabilité pluviométrique par l’indice de Lamb
L’indice d’anomalie pluviométrique développé par Lamb est obtenu à partir de la différence entre la pluviométrie annuelle et la pluviométrie moyenne divisée par l’écart type de la série. Dans le cadre de cette étude, il s’agit d’utiliser cet indice pour caractériser les différentes séquences climatiques de la série pluviométrique. Celui-ci est obtenu par la formule : I = (Xi – x̄) / σ
Où
Xi = Pluviométrie de l’année i
x̄= Pluviométrie moyenne sur la période de référence
σ = Écart type de la série pluviométrique sur la période de référence.
La figure suivante traduit ainsi l’évolution temporelle des années déficitaires (indice pluviométrique négatif) et des années excédentaires (indice pluviométrique positif).
Analyse de la dynamique des ressources forestières de la zone du Ferlo Sud de 1970 à 2014 : étude de cas de la Commune de Thiel.
Caractéristique de l’indice de Lamb de la période 1950-1969
L’évolution de l’indice de Lamb au cours de la période 1950 à 1969 montre une dynamique pluviométrique caractérisée par une relative humidité. Cette première période comprend quatre (04) années avec des indices négatifs, soit 20% des années de la séquence contre seize
(16) années avec des indices positifs, soit 80% de l’ensemble des années de la séquence. L’analyse de la période 1950 à 1969 est caractérisée par des indices positifs à l’exception de quelques années 1956, 1962,1963, 1965, 1968. Cependant, les indices les plus positifs sont enregistrées au cours des années 1953 ,1960 et 1969, alors que la valeur la plus négative (-1,2) est enregistrée en 1968.
Caractéristique de l’indice de Lamb de la période 1970-1995
Cette seconde période correspond à la séquence sèche de série pluviométrique. Elle est caractérisée par des indices essentiellement négatifs (81%) des années. Par ailleurs, elle a enregistré l’indice le plus négatif de la série (-1,9) en 1983. On a noté cependant cinq années qui ont eu à enregistré des indices positifs en 1975, 1982, 1987, 1988, 1989. Parmi ceux-ci, l’indice le plus positif de la série correspond avec l’année 1989 avec une valeur de (1,2).
Caractéristique de l’indice de Lamb de la période 1996 à 2012
Cette période enregistre moins d’années déficitaires que la période qui la précède immédiatement. Les années ayant enregistré un indice négatif représentent 47% de l’ensemble des années de la séquence. Cependant, l’indice le plus positif de la série (2010) a enregistré un indice de 2 ,7. Malgré une situation climatique plus humique que la période précédente, elle enregistre des valeurs négatives en 1992 (-1,1), 2002(-1,7) et 2006 (-1 ,1). Globalement, l’analyse de l’évolution de l’indice pluviométrique par rapport à la moyenne de la série de 1950 à 2012 fait ressortir la prééminence des années excédentaires de 1950 à 1969 (75%) des années à indices positifs. Mais cette tendance est inversée à partir de la 2ème période qui correspond à la période 1970 à 1995, période pendant laquelle on note (81%) des années à indice négatif. Seulement, à partir de l’année 1996, on assiste à un affaiblissement du nombre d’années déficitaires. C’est durant cette période qu’on a enregistré l’indice le plus positif de la série en 2010, malgré l’importance des années à pluviométrie déficitaire avec des indices (-1,7) en 2002 et (-1,1) en 2006.
Analyse de la dynamique des ressources forestières de la zone du Ferlo Sud de 1970 à 2014 : étude de cas de la Commune de Thiel.
Caractérisation de la dynamique des saisons pluvieuses
La caractérisation de l’évolution des précipitations est menée à travers l’étude de certains paramètres comme la durée des saisons (débuts et fins d’hivernage), la fréquence des évènements pluvieux, la dynamique des décades et l’évolution des séquences et pauses pluviométriques. Ces analyses permettent de comprendre, au-delà de la variabilité interannuelle, les changements majeurs qui affectent le cycle pluviométrique.
Les caractéristiques des saisons pluvieuses de 1950 à 2012
Il s’agit ici d’apprécier la fréquence des années ayant enregistré un début et une fin d’hivernage normal, précoce ou tardif par rapport à la normale (1971-2010).La caractérisation des saisons permet une meilleure compréhension du déroulement des saisons pluvieuses. Elles sont définies à travers les débuts et fins d’hivernage. Débuts et fins d’hivernage pendant la période 1950-1969 Durant cette période la majorité des années ont un début d’hivernage normal (55%).Quelques une de ces année (9 années) ont connu un début d’hivernage précoce et n’ont enregistré aucun début tardif. Quant à la fin des hivernages, l’essentiel de ses années (65%) ont connu une fin normale avec quelques années à fin tardives (35%). Ainsi, aucune année n’a connu de fin précoce (Tableau 6).
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Table des matières
Remerciements
Listes des abréviations et acronymes
Introduction générale
Problématique
Contexte
Justification
Questions de recherche
Objectifs
Objectif général
Objectifs spécifiques
Hypothèses
Démarche méthodologique
La recherche documentaire
La collecte des données sur le terrain
Les entretiens
La collecte des données par questionnaire
L’Inventaire
Le traitement et l’analyse des données
Les données alphanumériques
Les données cartographiques
Clarifications conceptuelles
Première Partie : Présentation Générale de la Commune de Thiel
Chapitre I : Le milieu physique
I.1 Le climat
I.1.1 Les vents
I.1.1 Le régime thermique
I.1.2 Les températures
I.1.3 L’humidité relative et l’évaporation
I.1.4 La pluviométrie
I.2 Le relief et les sols
I.2.1 Le Relief
I.2.2 Les sols
I.3 La Végétation
I.4 Les ressources en eau
I.4.1 Les ressources en eaux de surface
I.4.2Les eaux souterraines
Chapitre II : La population et les activités socioéconomiques
II.1Population
II.1.1Les caractéristiques sociodémographiques
II.1.2La composition ethnique
II.2Les activités
II.2.1L’élevage
II.2.2L’agriculture
II.2.3Le commerce et la cueillette
Deuxième Partie : Analyse de la dynamique des ressources forestières ; le rôle des facteurs naturels et anthropiques
Chapitre III : Les facteurs naturels
III.1La variabilité interannuelle des précipitations
III.1.1 L’évolution des écarts par rapport à la normal
III.1.2 Caractérisation de la variabilité pluviométrique par l’indice de Lamb
III.2 Caractérisation de la dynamique des saisons pluvieuses
III.2.1 Les caractéristiques des saisons pluvieuses de 1950 à 2012
III.2.2 Caractérisation de la durée de l’hivernage et de la fréquence des évènements pluvieux à la station de Linguère de 1950 à 2012
III.2.3 Évolution décadaire de la pluviométrie de 1950 à 2012
III.2.4 Les séquences sèches ou pauses pluviométriques de 1950 à 2012
Conclusion partielle
Chapitre IV : Les facteurs anthropiques et la perception de la dynamique des ressources forestières
IV.1État des ressources forestières
IV.2Les facteurs liés aux activités de production
IV.2.1 Les facteurs liés aux activités d’élevage
IV.2.2 Les facteurs liés aux activités agricoles
IV.3 Les autres formes d’exploitation du milieu et leurs impacts dans la dynamique
ressources forestières
Conclusion partielle
Troisième Partie : Les stratégies de gestion des ressources forestières et leurs limites
Chapitre V : Les stratégies de gestion des ressources forestières dans la Commune de Thiel
V.1Le rôle des institutions dans la gestion des ressources forestières
V.1.2Le rôle de la collectivité locale
Chapitre VI : Les limites de la gestion des ressources forestières dans la Commune de Thiel
VI.1Les entraves juridiques et institutionnelles
VI.2Les entraves socio- politiques
Conclusion partielle
Conclusion générale
Références bibliographiques
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