Le café est le premier produit agricole d‟exportation, il occupe la deuxième place au niveau du commerce mondial. Tous les caféiers sont originaires d‟Afrique, des îles de l‟Océan Indien, d‟Asie et d‟Australie, selon Davis et al. (2006). Le Brésil est le premier pays exportateur de café dans le monde suivi de la Colombie.
L‟hybride de Timor (hybride naturel tétraploïde entre Coffea. arabica et Coffea. canephora) a été maintes fois utilisé dans les pays latino-américains pour obtenir des variétés d‟Arabica vigoureuses et résistantes aux pathogènes locaux (Moreno, 1989).
En Côte d‟Ivoire, premier producteur de Coffea canephora dans le monde, Capot (1977) a créé la variété Arabusta, hybride tétraploïde entre Coffea canephora et Coffea arabica, dans le but d‟obtenir un café à meilleur goût. Malheureusement la poursuite de cette initiative a été abandonnée suite à des problèmes de fertilité et de gigantisme de la plante. Dans la même optique, l‟hybridation entre Coffea canephora et Coffea liberica suivant le même schéma établi par Capot a été initiée par Louarn en 1980 sans aboutir jusqu‟à la vulgarisation.
Madagascar et les îles voisines possèdent une surprenante diversité concernant les caféiers. Cent vingt-quatre (124) espèces de Coffea sont actuellement répertoriées dans le monde dont seulement deux (2) cultivées (Coffea arabica et Coffea canephora) (Davis et al. 2010, 2011). Soixante et une (61) espèces sont endémiques de la Grande île dont cinquante et quatre (54) groupés dans la section Mascarocoffea et sept (7) dans les Baracoffea.
Les Mascarocoffea sont connus pour la grande diversité de leurs caractéristiques morphologique, édaphique, phénologique et anatomique (Charrier, 1978). Ces caféiers sauvages se différencient des caféiers cultivés par l‟absence de caféine dans leurs graines (Bertrand, 1902 ; Clifford et al., 1991), par la présence de méthylxanthines et de composés phénoliques particuliers (Rakotomalala, 1993), mais aussi d‟autres composés responsables de l‟amertume (Chassevent et al., 1967 ; d‟Ornano et al., 1967 ; Ducruix et al., 1977) attribués à des hétérosides diterpéniques (Bertrand, 1902 ; Chassevent et al., 1967).
La base génétique étroite des caféiers cultivés a posé dans les grands pays producteurs des problèmes d‟adaptation et de résistance aux différents agresseurs, notamment la rouille orangée (Hemileia vastatrix), les scolytes des tiges (Stephanodore shampei) et des baies.
L‟exploitation par hybridation interspécifique de la richesse génétique des caféiers sauvages a permis de surmonter ces problèmes dans beaucoup de cas.
CLASSIFICATION DES CAFEIERS
Règne : VEGETALE
Embranchement : SPERMAPHYTES
Sous-embranchement : ANGIOSPERMES
Classe : RUBIALES
Famille : RUBIACEAE
Tribus : Coffeae
Genre : Coffea
Sous genre : Coffea
Espèces : spp .
spp : Il existe 124 espèces de caféiers dans le monde.
DISTRIBUTION ET ECOLOGIE
Les caféiers ont été subdivisés en groupes distincts selon leur répartition géographique (Chevalier, 1947 ; Coste, 1968) :
– les Eucoffea : ce sont les caféiers spontanés caractéristiques de l‟Afrique centrale et occidentale. Les espèces les plus cultivées (C. arabica et C. canephora et C. liberica) appartiennent à ce groupe.
– les Mozambicoffea : regroupent les caféiers spontanés de l‟Afrique orientale. Ce sont les caféiers à faible teneur en caféine (Anthony, 1992). Par exemple : C. eugenioides, C. racemosa C. pseudozanguebariae et C. salvatrix.
– les Mascarocoffea : groupent les espèces sauvages endémiques de Madagascar des îles Mascareignes et des Comores.
Plusieurs facteurs environnementaux influencent la croissance et le développement du caféier, notamment, la température, la pluviosité, les conditions édaphiques, l‟altitude, l‟éclairement,…
Aucune espèce de Coffea ne résiste longtemps à une température avoisinant 0°C. Une température trop basse (˂7°C) peut entrainer la défoliation plus ou moins complète des arbustes ou le dessèchement des jeunes rameaux (black tipe) (Coste, 1968). Ce phénomène peut même aboutir au dépérissement complet de la plante comme ce fut le cas de la grande gelée du Panama en 1975 et du Brésil (1994) entrainant la perte de plusieurs millions d‟arbustes. Les caféiers supportent mal également les élévations de température au-dessus de 30°C. Les températures moyennes les plus favorables se situent entre 22°C à 26°C, sans écart diurnes et nocturnes très marqués. Il est à noter que C. arabica s‟adapte mieux au froid que C. canephora (Coste, 1968).
La pluviométrie est aussi un facteur très important. Les caféiers prospèrent généralement dans les régions atteignant 1500 à 1800 mm/an, avec quelque mois moins pluvieux favorables à la maturation des fruits. En-dessous de 800 à 1000 mm de précipitation par an, la caféiculture peut devenir problématique.
Dans leur habitat naturel, les caféiers sont situés dans des milieux ombragés ou semiombragés sous des clairières, des galeries forestières plus ou moins secondaires. Ils ne résistent pas à un trop fort ensoleillement d‟où la nécessité de l‟usage d‟ombrage en plantation, malgré les controverses. Cette aptitude à l‟égard de la lumière l‟a fait longtemps considérée comme une plante héliophobe (Coste, 1989).
Le vent constitue un élément nuisible pour la culture des caféiers. Il entraine la défoliation et peut même briser les branches. Les vents chauds et secs sont les plus néfastes, surtout sur un sol pauvre en eau. Le vent est par contre utile pour l‟inter-pollinisation (Charrier, 1971). Le caféier n‟a pas d‟exigence particulière concernant la nature du sol. Il peut s‟adapter aussi bien sur des sols argilo-siliceuses, que sur ceux d‟origine volcanique (Snoeck, 1967). Par contre, la texture du sol est très importante pour le développement de son système racinaire, d‟où leur préférence à des sols profonds et à texture perméable. Bien que certains caféiers poussent sur des sols à pH proche de la neutralité, d‟autres s‟accommodent très bien à des pH compris entre 4,5 et 6,0.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES
I. CLASSIFICATION DES CAFEIERS
II. DISTRIBUTION ET ECOLOGIE
III. BIOLOGIE DES CAFEIERS
IV. CREATION VARIETALE
V. CONSEQUENCE DE LA POLYPLOIDISATION
VI. CREATION DES « RATELO »
VII. DESCRIPTION DES QUATRE PARENTS
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
I. PRESENTATION DE LA ZONE D‟ETUDE
II. SCHEMA D‟OBTENTION D‟UN « RATELO »
III. MATERIELS VEGETAUX
IV. METHODES D‟ETUDE
IV.1. Paramètres architecturaux
IV.1.1. Allométrie foliaire
IV.1.2. Longueur des branches
IV.1.3. Angle d‟insertion
IV.1.4. Forme générale de la plante
IV.1.5. Hauteur de la branche principale
IV.2. Paramètres d‟adaptation
IV.2.1. Couleur des feuilles
IV.2.2. Densité de stomates
IV.3. Paramètres de vigueur
IV.4. Capacité de production
IV.4.1. Potentiel de production
IV.4.2. Ramification tertiaire
IV.4.3. Mesure des entre-noeuds
V. ANALYSES STATISTIQUES
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. VARIATION DES VALEURS DE QUELQUES CARACTERES ANALYSES
II. TAILLE ET FORME DES FEUILLES
III. DENSITE DE STOMATES
IV. CRITERE DE VIGUEUR
V. FORME GENERALE DES PLANTES
VI. POTENTIEL DE PRODUCTION
VII. SYNTHESE DES RESULTATS
PARTIE IV : DISCUSSIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES
ANNEXES