ANALYSE DE LA DIVERSITE DES CACAOYERS

LE CACAOYER

Origine et Historique Le cacaoyer est originaire des forêts tropicales d’Amérique du Sud. Sa culture a commencé en Amérique centrale et au Mexique. (Motamayor, 2002). A l’époque précolombienne, les fèves de cacao étaient utilisées par les populations autochtones Mayas et Aztèques, d’Amérique centrale et du Mexique, comme monnaie et comme ingrédient pour préparer une boisson amère, le ‘xocoalt’, prisée par les classes dirigeantes (Thompson, 1956). Le cacao était connu sous le nom évocateur de nourriture des dieux. C’est probablement pour rappeler cette légende que Linné donna au cacaoyer cultivé le nom de Theobroma cacao (du grec theos : dieux, et broma : nourriture: «nourriture des dieux»).
Classification
Règne : PLANTAE
Embranchement : SPERMAPHYTA
Division : MAGNOLIOPHYTA
Classe : MAGNOLIOPSIDA
Ordre : MALVALES
Famille : MALVACEAE
Genre : Theobroma
Espèce : Cacao L.
Le genre Theobroma comprend quelque vingt-deux espèces, toutes originaires des forêts tropicales humides de l’Amérique équatoriale et dont certaines sont exploitées localement pour la confection de plats cuisinés, de gelées ou de boissons rafraîchissantes. Cependant, la seule espèce cultivée commercialement pour la production de graines destinées à la préparation du chocolat est Theobroma cacao L.
Morphologie et biologie du cacaoyer Le cacaoyer (Theobroma cacao L.), espèce diploïde (2n : 20), allogame facultatif selon les variétés, est un arbre cauliflore (qui fleurit sur ses tiges et sur ses rameaux), à feuilles persistantes pouvant mesurer jusqu’à 8 mètres de haut, et même 25 m lorsqu’ils sont en forêt (Lachenaud et al. 1997).
Systèmes végétatifs
 Tige : Sa tige principale orthotrope est droite et est constituée d’un bois de couleur claire et blanchâtre recouvert d’une écorce brune, fine et lisse ; son diamètre est de l’ordre de 20 cm ou plus à l’âge adulte. À l’état sauvage, le cacaoyer a plusieurs troncs et le diamètre global peut dépasser 1 mètre.
 Feuilles : elles sont de forme simple, lancéolées ou oblongues selon les génotypes. L’implantation des feuilles se fait selon une phyllotaxie distique sur les axes plagiotropes et rayonnante sur l’axe orthotrope. (Loor, 2007)
 Systèmes radiculaires : Le cacaoyer provenant de semences est constitué d’une part, d’un pivot pénétrant dans le sol qui atteint jusqu’à deux mètres de profondeur et, d’autre part d’une couronne de racines latérales superficielles. La plus grande partie du système radiculaire reste néanmoins confinée aux 50 premiers centimètres du sol et dans un rayon de 5 à 6 m autour de l’arbre (Mossu, 1990).
Systèmes reproducteurs
 Les fleurs : les inflorescences sont portées par le tronc (cauliflorie) ou par les branches maîtresses (ramiflorie). Les premières floraisons apparaissent 2 à 3 ans après la plantation. L’arbre donne des fleurs tout le long de l’année. Les fleurs, hermaphrodites, régulières et pentamères, mesurant environ un centimètre sont composées de cinq sépales blancs et cinq pétales (Figure1). (Démol, 2002)
 La floraison et pollinisation naturelle : la pollinisation du cacaoyer est essentiellement entomophile. L’anthèse commence généralement tard dans l’après-midi et est complétée tôt le matin. Les grains de pollen et les stigmates sont alors immédiatement fonctionnels. La viabilité des grains de pollen est de courte durée et ne dépasse pas 48 heures dans les conditions naturelles. L’ovaire renferme une quarantaine d’ovules en moyenne. Cependant, toutes les fleurs ne donnent pas des cabosses, la plupart sèchent et meurent.
 La fécondation : La germination du grain de pollen sur le stigmate, la pénétration dans le style du tube pollinique et son développement jusqu’au sac embryonnaire de l’ovule s’effectuent au plus tard 24 heures après la pollinisation, les tubes polliniques pénétrant à peu près simultanément dans tous les ovules de la fleur. La fusion des gamètes est complète trois jours après la pollinisation. On observe cependant chez le cacaoyer de nombreuses incompatibilités qui se traduisent par une chute de la fleur consécutive à une absence de fécondation. Un cacaoyer produit annuellement plusieurs milliers de fleurs et régule naturellement sa production (Loor, 2007)
 Les fruits : Le fruit du cacaoyer appelé cabosse est une sorte de baie allongée présentant une grande diversité de couleurs, formes, textures et tailles, qui dépendent de l’origine génétique de l’arbre et de l’état de mûrissement du fruit. Les cabosses se développent à la fois le long de la tige principale de l’arbre et sur sa voûte. Selon les variétés, la maturité est atteinte quatre à sept mois après la floraison. La cabosse est considérée comme mûre lorsque sa couleur vire au jaune ou à l’orange : les cabosses vertes deviennent jaunes, les rouges évoluent vers l’orange (Barel, 2013). Le cacaoyer peut rester productif durant plusieurs décennies mais le plein rendement se situe entre 7 et 10 ans. Chaque cabosse est protégée par une enveloppe extérieure dure et épaisse (le cortex) et contient des graines réparties dans cinq sillons longitudinaux. (Figure 2)
 Les graines : Le cacaoyer produit une graine sans albumen sous forme d’amande plus ou moins dodue. Chaque graine est recouverte d’un tégument qui secrète, à maturité, une pulpe molle, blanchâtre, sucrée, légèrement acidulée, appelé mucilage. La coloration intérieure de la graine varie du violet clair à foncé, voire blanc selon les variétés. La fève de cacao est une graine qui a subi les opérations de fermentation et de séchage. Une même cabosse peut contenir à la fois des fèves à cotylédons blancs et violets en fonction du pollen qui a fécondé la fleur. La quasi-totalité du volume de la fève est occupée par deux cotylédons réunis à leur base par l’embryon de la plante (radicelle et gemmule).
Ecologie Le climat, considéré comme l’ensemble des phénomènes météorologiques et des conditions ambiantes, intervient directement sur la morphologie, la croissance, la fructification et, d’une façon générale, sur la vie du cacaoyer.
La température Le cacaoyer exige une température relativement élevée, avec une moyenne annuelle située entre 30- 32° C au maximum et 18-21° c au minimum. La moyenne mensuelle des minima quotidiens doit en tout cas être supérieure à 15° C et le minimum absolu est de l’ordre de 10° C.
La pluviosité Les pluies doivent être abondantes mais surtout bien réparties tout au long de l’année. Une pluviosité de 1 500 à 2 000 mm par an est généralement considérée comme la plus favorable.
L’humidité atmosphérique Une atmosphère chaude et humide est indispensable au cacaoyer. L’humidité relative est généralement élevée dans les régions productrices de cacao : souvent à 100 % la nuit, elle descend vers 70-80 % le jour, parfois moins en saison sèche pendant laquelle la frondaison des arbres présente un aspect caractéristique où toutes les feuilles sont pendantes.
L’ombrage Un ombrage définitif doit être progressivement aménagé pour laisser passer au maximum 75 % de la lumière totale. A l’âge adulte, les cacaoyers forment eux-mêmes un couvert régulier.
Le sol Le cacaoyer peut se développer sur des sols très variés mais sous des conditions climatiques convenables. Les sols profonds et riches se révèlent nettement favorables au développement et à la production de l’arbre. La profondeur du sol doit être au minimum de 1,5 m.
Les variétés de cacaoyer Morris (1882) et Cheesman (1944), en se basant sur la grande variabilité des couleurs, de la dimension des cabosses, des formes des fleurs et des fruits ou des graines ont proposé une classification en trois groupes morpho-géographiques des cacaoyers traditionnellement cultivés dans le monde : Criollo, Forastero et Trinitario.
– Criollo : Le groupe Criollo signifiant ‘Indigène’ existe sous forme de plusieurs cultivars dénommés Criollo du Mexique, Criollo de Nicaragua, Criollo de Colombie, Criollo de Venezuela, etc…. Ces cultivars sont les représentants de la variété originelle. Les Criollo sont réputés pour leur finesse et leurs arômes exceptionnels. Ils ne fournissent toutefois que 1 à 3% de la production mondiale à cause de leur sensibilité aux maladies et aux insectes. En règle générale, les Criollo se distinguent des autres variétés par la coloration rose pâle de leurs staminodes. Leurs cabosses communément lisses sont de forme allongée avec une pointe à leur extrémité distale. Les sillons sont profondément marqués sur les cabosses. Le péricarpe est naturellement verruqueux et le mésocarpe très peu lignifié facilite la coupe du cortex. Les graines ont une section presque ronde avec un cotylédon frais de couleur blanche ou très légèrement pigmenté. (Oro, 2011) (Figure 3)
– Forastero : signifiant ‘étranger’, est le plus diversifié des Theobroma Cacao. Les Forastero sont des cultivars plus résistants et plus productifs que les Criollo. Ils produisent 75 à 80% des cacaos marchands mondiaux mais dont la qualité est ordinaire, avec des arômes peu prononcés et une amertume forte. (Wood et Lass, 2001) Les Forastero se distinguent des autres variétés par (i) la pigmentation violacée de leurs staminodes, (ii) par des cabosses avec un péricarpe épais, (iii) un mésocarpe lignifié rendant difficile leur coupe. Leurs graines à cotylédons naturellement pourpre foncé sont par ailleurs aplaties (Figure 3).
– Trinitario : (provenant de l’île de Trinidad) Ce sont des populations hybrides de cacaoyers, dérivant de croisements entre Criollo et Forastero. Les fruits qu’ils produisent présentent toute une gamme de caractéristiques intermédiaires entre les deux parents. (Wood et Lass, 2001). Cette hétérogénéité se manifeste notamment sur la forme, le poids, la couleur et la texture des cabosses et des fèves (Figure 3). Les Trinitario, plus résistants aux maladies que les Criollo, peuvent générer un cacao fin à teneur élevée en matières grasses.
Différences morphologiques entre cultivars de cacaoyers Des cultivars ont été définis par les scientifiques au sein de ces principales variétés en se basant sur d’autres caractéristiques distinctives de la cabosse :
– Constriction basale : l’extrémité basale (du côté du pédoncule) de la cabosse peut, selon les cultivars, présenter ou non un étranglement plus ou moins prononcé, couramment appelé « goulot de bouteille » (ou « bottleneck » en Anglais).
– Forme de l’apex de la cabosse : l’apex peut être pointue, arrondie, voire convexe (très rare). (Figure 4)
La forme générale des cabosses : La forme des cabosses a depuis longtemps servi de critère pour différencier les cultivars dans les populations de cacaoyers. (cf.Annexe1) Les cabosses des cacaoyers peuvent se présenter sous diverses formes : sphérique pour les « Calabacillo », allongée et pointue pour les «Cundeamor» ou les «Angoletta», ovale pour les «Amelonado» (Figure 5). Les formes intermédiaires peuvent toutefois exister. Selon les spécialistes,
– Les Angoleta sont constitués par des cultivars à cabosses allongées, verruqueuses, profondément sillonnées, de diamètre inférieur à 50% de sa longueur, et ayant une extrémité basale aplatie dépourvue d’étranglement.
– Les Cundeamor sont des cultivars similaires aux Angoleta mais dont les cabosses sont caractérisées par un apex pointu bien marqué et par la présence de « bottleneck ».
– Les Amelonado sont des cultivars caractérisés par des cabosses pratiquement lisses, rarement verruqueuses de forme ovoïde ayant un diamètre supérieur à 50% de leur longueur avec des sillons peu profond présentant généralement un « bottleneck ».
– Les Calabacillo sont constitués par un groupe de cultivars à petites cabosses lisses plus ou moins rondes avec des sillons superficiels. Pour les Calabacillo, le diamètre de la cabosse est entre 60 et 75% de sa longueur. (Soria, 1970)
– Les Guyanaises sont caractérisées par des cabosses plus ou moins allongées, arrondies à la base avec des rides régulières, un apex obtus et un rapport longueur/diamètre voisin de 2. (Lachenaud et al., 1997)
NB : les Angoleta et Cundeamor, caractérisés par des cabosses allongées, sont des cultivars Criollo ; tandis que les Amelonado et Calabacillo sont représentatifs des Forastero. Toutes ces formes de cabosse se rencontrent par contre chez les hybrides Trinitario. (Soria, 1970).
Incompatibilité de fécondation chez les cacaoyers Des cas d’incompatibilité peuvent s’exprimer provoquant le flétrissement des fruits tardivement, jusqu’à deux semaines après la pollinisation. L’incompatibilité observée chez le cacaoyer présente des caractéristiques peu courantes dans le monde végétal. En effet, alors que chez la plupart des espèces l’incompatibilité se manifeste au niveau du style de la fleur par un blocage de la germination du grain de pollen, chez le cacaoyer, la réaction d’incompatibilité n’intervient que tardivement à la fois au niveau de l’ovaire et au niveau des fécondations elles-mêmes (Lanaud, 1987). Il existe des génotypes auto-fertiles ou auto-stériles. Les variétés traditionnellement cultivées telles que le Criollo, le Nacional et les cultivars Forastero BasAmazoniens, et en particulier les Amelonado, sont normalement auto et inter-fertiles. Les cultivars Forastero Haut-Amazoniens sont généralement auto-stériles, mais presque toujours inter-fertiles. Les Trinitario comprennent une grande proportion de cultivars auto-stériles qui, à la différence des Haut-Amazoniens, n’acceptent souvent que du pollen d’arbres auto-fertiles pour donner des fruits. (Mossu, 1990)
La filière Cacao à Madagascar
1. Historique du matériel végétal à Madagascar : Les premiers cacaoyers, des Criollo, ont été introduits à Madagascar vers 1880. 10 à 15 ans plus tard, ont été introduits les Forastero dits « Tamatave ». La première plantation importante de cacaoyers date de 1922 chez Millot à Sambirano. Plus de 75% des arbres plantés appartiennent à la variété Forastero. L’institut Français du Café et du Cacao (IFCC), un organisme de recherche basé à Ambanja, avait orienté 90% de ses activités sur les travaux de croisement entre les groupes de Forastero et Criollo pour obtenir des groupes de Trinitario à Madagascar. Actuellement, Madagascar dispose les trois variétés de cacaoyer. (Coraud, 1966)
2. Origine et historique de la plantation de cacaoyers Millot : Lucien Millot, natif de Nantua (ville du centre-est de la France), s’installe à Madagascar en 1901 et crée en 1904 à Andzavibe la plantation qui porte toujours son nom. Là où jadis croissaient des manguiers, il planta ses premiers caféiers et des arbres à coprah, la vanille et distilla aussi la citronnelle et l’ylang-ylang. En 1915, monsieur Millot se lance dans le caoutchouc et plante des hévéas. Il a étendu sa plantation en 1920 par des cultivars de cacaoyer, livrés par le jardin botanique de Buitenzorg (désormais Bogor), île de Java en Indonésie et enrichie par la suite par du matériel végétal venant du Brésil et d’Afrique. Apparemment, les vieux arbres existant dans les parcelles actuelles sont des arbres de la première plantation. (www.cananga.fr « Pierre-Brice Lebrun, 2011 ») Les cacaoyers plantés au début étaient des Forastero mais les successeurs de Monsieur Millot ont dû renouvelés la plantation par des hybrides Trinitario. Des remplacements, des recépages de vieux arbres et des pieds non productifs et des extensions de plantation ont été effectués au rythme de 20 Ha par an de 2001 à 2013 à partir de semis issus d’arbre-mères jugés intéressants (vigoureux, productifs, sains, et à cabosse allongés de type Trinitario) par la société elle-même. L’utilisation de semis a été dictée par l’incompétence des pépiniéristes de la société sur la multiplication végétative des cacaoyers. (Bruno DUNOYER, Communication personnelle) Quatre-vingt-quinze pourcent des cacaos produits à Madagascar proviennent de la région de Diana, notamment du district d’Ambanja. Avec environ 20 000 hectares, le verger cacaoyer malgache est l’un des plus petits des pays producteurs de cacao (4000 à 6000T/ an, environ 0,12% de la production mondiale). (cf.Annexe 2) Cette production est assurée majoritairement par les paysans locaux et les grandes entreprises d’Ambanja (Bousquet, 2013). Selon Bousquet (2013), le cacao marchand de cette zone est classé en deux qualités : (i) du cacao de qualité moindre, dit « standard » et (ii) le cacao « supérieur ». Les cacaos « standards » sont ceux provenant des producteurs individuels et des collecteurs indépendants et les cacaos « supérieurs » sont majoritairement des cacaos des sociétés exportatrices des fèves marchandes ou des groupements des paysans qui ont des produits certifiés bio. Nombreux sont les acteurs de la filière cacao dans le district d’Ambanja. La filière dite classique du producteur de cacao à la société export comprend beaucoup d’intermédiaires. Le cacao est vendu par les producteurs à des petits, moyens ou grands collecteurs à l’état frais ou après séchage. Deux filières annexes, les groupements de producteurs (ou les coopératives) et certaines sociétés, produisent le cacao et négocient directement avec les sociétés exports ou exportent directement. Le plus souvent les producteurs vendent le cacao frais ou fermenté non trié et insuffisamment séché. Le sous collecteur aide le petit collecteur à rassembler le cacao fermenté non trié, séché brièvement. Le grand collecteur achète en frais et effectue la fermentation et le séchage ou bien en sec et effectue la fin du séchage, le triage et le conditionnement. Au niveau des paysans, le prix de fèves fraîches varie de 1500 Ar à 2500 Ar/Kg et celui des cacaos secs varie de 4000 Ar à 6000 Ar/Kg. Des centaines de collecteurs indépendants (petit, moyen ou grand) sur la zone participent à la filière cacao. Aussi de nombreuses sociétés privées et une société publique travaillent dans la filière post récolte du cacao. Il existe actuellement une vingtaine de grandes sociétés et établissements travaillant dans la filière cacao dans la zone du Sambirano. La récolte s’effectue toute l’année, avec des pics pour les mois de juin-juillet et octobre-novembre (grand pic). Les traitements post-récoltes sont effectués par les grandes sociétés exportatrices et moindre échelle par les paysans. Le cacao marchand est majoritairement dédié à l’export. Quelques rares entreprises implantées à Madagascar transforment les fèves de cacao. C’est le cas de la Société d’Exploitation de Cacao de Madagascar (SECAMAD) qui est implantée à Diégo Suarez et produit de la masse de cacao. Et c’est aussi le cas de la chocolaterie ROBERT et de la société CINAGRA (Compagnie Industriel Agro-Alimentaire), deux sociétés malgaches produisant du chocolat principalement destinée au marché local. Les principaux pays exportateurs des cacaos malgaches sont les Pays bas, la France, l’Allemagne, la Turquie et l’Espagne. Actuellement, de nombreux acteurs incluant collecteurs et organisations paysannes coopèrent pour l’amélioration de la filière à Ambanja. La plupart des organismes de la zone œuvrent pour accéder aux produits certifiés BIO par Ecocert. Le cacao malgache, classé parmi les meilleurs du monde, a récemment obtenu le label «cacao fin» de l’International CoCoa Organization (ICCO). Le prix d’un kilogramme de cacao marchand malgache est d’environ 2,20 euros.

La Classification Ascendante Hiérarchique (CAH)

                 La CAH conduit à l’établissement d’un dendrogramme, sur lequel des groupes d’individus sont localisés selon leur similitude (Lebart et al., 1977). Les coordonnées des individus à partir des ACP ont servi de variables pour la CAH selon la méthode DISQUAL (Saporta, 2006). La distance euclidienne et le critère d’agrégation selon la méthode de Ward ont été utilisés.

AFD dérivant de la forme des cabosses

                 Les cacaoyers de la plantation de Millot se répartissent en quatre groupes phénotypiques selon la forme de la cabosse : Amelonado et Calabacillo (type Forastero), Angoleta et Cundeamor (type Criollo). Une AFD tenant en compte de ces classements à priori a été effectuée afin de vérifier si ces phénotypes permettent de prédire les caractéristiques des cacaos produits. Les coordonnées des individus de l’ACP ont servi de variables explicatives pour cette analyse. La figure 12 ci-dessous représente la distribution des individus selon leur phénotype suivant les caractères analysés. Les individus sont représentés dans l’espace formés par F1, F2 et F3. L’axe F1 expliquant la forme et la production en fèves normales de cabosses porte le maximum d’inertie (97,08%). Ce graphe présente une grande différence entre les cabosses de forme Calabacillo (arrondie) et Amélonado (ovoïde) aux nombres de fèves normales par cabosse importants et un PFC élevé (F1 positive), contre les Angoleta et Cundeamor (allongées) à faible production en général. Les Angoleta présentent quand même des essentiels critères de production (une partie F1 positive). Dans cette population, ce sont les cacaoyers avec des cabosses Calabacillo qui ont le nombre de fève par cabosse le plus élevé opposés diamétralement des Cundeamor. En outre, l’axe F2 sépare les individus sous toutes les formes de cabosses en deux parties. Toutes les formes de cabosses peuvent être donc remplies ou à un taux faible de fèves plates.
 D’après l’AFD, 110 Amelonado sur les 124 classés à priori sont bien classés. Les Amelonado sont des cacaoyers à cabosses lisses et ovoïdes caractérisées par un « goulot de bouteille » à l’extrémité basale. Cependant, 13 des Amelonado sont reclassés en Angoleta selon les caractéristiques analysées. Ceci est dû au fait que ces individus ont la forme allongée des Angoleta tout en gardant la forme « goulot de bouteille ». Par ailleurs, l’AFD a rangé un autre individu à cabosse presque arrondie et présentant un petit étranglement à l’extrémité, dans le groupe des Calabacillo.
 Pour le groupe Angoleta (cabosses verruqueuses, profondément sillonnées et ayant une extrémité basale sous forme rectiligne), 95,5% des 133 individus sont bien classés. Quatre Angoleta sont par contre reclassés Amelonado par l’AFD, du fait de leurs caractéristiques particulières (cabosses sont lisse à forte production). Deux cacaoyers produisant des cabosses verruqueuses, marqués par l’étranglement typique des Cundeamor sont par ailleurs regroupés parmi les variétés Cundeamor.
 Concernant les Cundeamor, l’appartenance de 53 parmi les 60 individus dans ce groupe est confirmée. Les sept autres, malgré l’étranglement typique des Cundeamor sont versés dans le groupe Angoleta parce qu’ils produisent des cabosses verruqueuses plus ou moins rectangulaires.
 Un des trois Calabacillo à cabosses presque arrondies et présentant la forme « goulot de bouteille est reclassé Amelonado

PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

              La société Millot S.A. a réalisé un grand exploit sur le rajeunissement et le renouvellement des anciennes plantations. Malgré tout, des vieux arbres non productifs existent toujours dans ses parcelles. Les arbres d’ombrage âgés sont devenus trop denses avec des grosses racines traçantes en compétition avec les cacaoyers. Pour y remédier, une taille éclaircissante devrait améliorer la productivité des cacaoyers, quoique les études effectuées par Lavabre (1959) stipulent que les cacaoyers se développent et fructifient convenablement sous ombrage dense, sans concurrence apparente. Le remplacement des vieux cacaoyers par des hybrides de type Criollo à haut rendement est indispensable pour une meilleure production quantitative et qualitative. Le renouvellement devrait être planifié en commençant par les parcelles les moins productives (cf. Annexe 11). Ces remplacements, toutefois, doivent tenir compte de l’allogamie et de la pollinisation entomophile des cacaoyers (Tissot, 1939). A court terme, connaissant les arbres-mères Trinitario productifs utilisés pour les remplacements et les nouvelles plantations antérieurs, la société devrait être en mesure de sélectionner ceux qui ont engendré les meilleures descendances. Les nouvelles plantations issues de semis devraient provenir uniquement de ces arbres-mères sélectionnés. A moyen terme, l’application des différentes techniques de multiplication végétative (bouturage, greffage, culture in-vitro) est l’idéal pour disposer de vergers constitués uniquement par des clones élites de haute qualité. Il est évidemment indispensable d’intégrer les paysans dans ce programme d’innovation, étant donné qu’ils sont actuellement visiblement motivés pour la relance de la filière. Il est à noter que Millot S.A. arrive à vendre 15 000 plantules par an (Bruno Dunoyer, Communication personnelle). La mise en collection vivante des arbres exceptionnels (productifs et/ou à très haut pourcentage d’amendes blanches) aux fins de leur conservation durable est un devoir pour toutes les parties prenantes de la filière. L’introduction de nouveaux matériels végétaux intéressants (Criollo pur de Venezuela) pourrait se faire à partir de convention bilatérale entre organismes ou pays. Le FOFIFA, en tant qu’organisme étatique détenteur de la grande majorité des ressources phytogénétiques agricoles, est le partenaire idéal pour jouer le rôle de conservateur.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

REMERCIEMENTS
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Résumé
Abstract
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES
1. LE CACAOYER
1.1. Origine et Historique
1.2. Classification
1.3. Morphologie et biologie du cacaoyer
1.4. Ecologie
1.5. Les variétés de cacaoyer
1.6. Différences morphologiques entre cultivars de cacaoyers
1.7. Incompatibilité de fécondation chez les cacaoyers
1.8. La filière Cacao à Madagascar
2. TRAITEMENT POST RECOLTE
2.1. Ecabossage
2.2. Fermentation
2.3. Séchage
2.4. Stockage
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1.1. Localisation géographique
1.2. Milieu physique
2. METHODOLOGIE
2.1. Repérage et mis en place du matériel végétal
2.2. Récolte
2.3. Post récolte
2.4. Analyse statistique
PARTIE III : SYNTHESE DES RESULTATS
1. L’Analyse en Composante Principale ou ACP
2. La Classification Ascendante Hiérarchique ou CAH
3. L’Analyse de la variance ou ANOVA
4. L’ Analyse Factorielle Discriminante post CAH
5. AFD dérivant de la forme des cabosses
PARTIE IV : DISCUSSIONS
PARTIE V : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *