Depuis ces deux dรฉcennies, les acteurs du dรฉveloppement internationaux et les gouvernements des pays pauvres ont mis au centre de leur prรฉoccupation la lutte contre la pauvretรฉ. Des programmes de lutte contre la pauvretรฉ ont รฉtรฉ mis en ลuvre surtout dans les pays bรฉnรฉficiaires de lโeffacement de la dette extรฉrieure dans le cadre de lโinitiative des Pays pauvres trรจs endettรฉs ( IPPTE ). Lโun des objectifs principaux de ces programmes est de promouvoir une croissance pro-pauvre et ร base sociale รฉlargie.
Dans les pays comme Madagascar, vu la faiblesse de lโรฉpargne et la manque de financement, la promotion des petites et moyennes entreprises (PME) est considรฉrรฉe comme moyen efficace et durable pour accroitre le revenu de la population active et de la consommation de mรฉnages, de crรฉer plusieurs emplois par rapport au montant investi c’estร -dire la PME a une forte employabilitรฉ par rapport au capital investi.
La pauvretรฉ est un phรฉnomรจne multidimensionnel. Elle est souvent apprรฉhendรฉe par la variable monรฉtaire, cโest-ร -dire le niveau de revenu de mรฉnage. Elle est aussi analysรฉe selon les conditions dโexistence et les expรฉriences vรฉcues des pauvres.
SITUATION GENERALE DE LA PAUVRETE ET DES PME A MADAGASCAR
Le regard sur la pauvretรฉ ร Madagascar
La pauvretรฉ est un concept complexe et multidisciplinaire du fait de la complexitรฉ de lโexistence humaine, cโest un certain niveau de manque ou dโinsuffisance dans lโexistence ou le bien รชtre de lโhomme. Elle est aujourdโhui dโactualitรฉ dans tous les coins du monde ; depuis quelques dรฉcennies ; la communautรฉ des bailleurs de fond a tentรฉ dโaccompagner les efforts de redressement des Etats pauvres en proposant des modรจles prรชts a porter sous forme des plans de redressements รฉconomiques ,de programme dโajustement des secteurs sociaux etcโฆ
La proportion de la population dont le revenu est infรฉrieur ร un dollar amรฉricain par jour et par personne est aujourdโhui lโun des objectifs du millรฉnaire pour le dรฉveloppement (OMD) dโoรน la crรฉation des initiatives PPTE ( pays pauvres trรจs endettรฉs) pour accรฉder aux facilitรฉs pouvant permettre de rรฉduire la pauvretรฉ dans les pays pauvres. Dans le dernier rapport publiรฉ en mars par la Banque Mondialeย ยซ Visages de la pauvretรฉ ร Madagascar ยป le plus haut niveau de pauvretรฉ est enregistrรฉ dans la province de Fianarantsoa โ 76,6 % vivant dans lโextrรชme pauvretรฉ โ contre 47,2 % dans la province dโAntananarivo, le plus bas.
Prรจs de 80 % de la population vit en milieu rural oรน la misรจre est presque deux fois plus รฉlevรฉe quโen secteur urbain. Les ruraux qui travaillent gรฉnรฉralement dans le secteur agricole possรจdent moins de terre pour pouvoir dรฉvelopper leurs activitรฉs et nโont pas accรจs aux technologies et aux intrants modernes. Consรฉquences : insuffisance alimentaire, santรฉ prรฉcaire du paysan, baisse de ca capacitรฉ ร travailler et insuffisance du revenu. Le contraste entre riches/pauvres ร Antananarivo est flagrant oรน une minoritรฉ de classe moyenne cache la rรฉalitรฉ de la pauvretรฉ dans la capitale oรน une majoritรฉ vit dans des conditions trรจs vulnรฉrables, plus de 80 % des logements ne suivent pas les normes et ne sont pas dotรฉs du minimum de confort rรฉpondant aux besoins vitaux des habitants.
En 2009, le taux de croissance enregistrรฉ par Madagascar รฉtait de -4,1%. La situation a commencรฉ ร se redresser petit ร petit en 2010 avec un taux de croissance de 0,5%, puis a continuรฉ ร progresser ร 1,6% en 2011 et 1,9% lโannรฉe derniรจre. La croissance รฉconomique enregistrรฉe par la Grande รฎle reste cependant faible si lโon tient compte de la croissance moyenne des pays subsaharienne estimรฉe ร 5,3%.
Structure de la pauvretรฉ ร Madagascar
Si on se base sur la synthรจse des รฉtudes effectuรฉes ; la pauvretรฉ affecte 71% de la population ; lโรฉtude sโest basรฉ sur un seuil de pauvretรฉ de 535 603 AR par an par habitant ; mais en tenant compte du seuil international de pauvretรฉ fixรฉ ร 2 EUROS/jour ; 92% de la population est concernรฉe Prรจs de 80% de la population vit en milieu rural oรน la misรจre est presque deux fois plus รฉlevรฉe quโen milieu urbain ; les ruraux qui travaillent gรฉnรฉralement dans le secteur agricole possรจdent moins de terre pour pouvoir dรฉvelopper leurs activitรฉs et nโont pas accรจs aux intrants modernes et aux technologies, dโoรน lโexistence des prรฉcaritรฉs sanitaire des paysans, insuffisance alimentaire, baisse de la capacitรฉ ร travailler et insuffisance du revenu.
Sur le plan socio-รฉconomique ; la crise politique que traverse Madagascar depuis 2009 continue dโaffecter nรฉgativement ses rรฉsultats รฉconomiques et sociaux. Bien quโen amรฉlioration sur les 1.9 % enregistrรฉs en 2012, avec 2.6 % la croissance en 2013 est restรฉe faible si on la compare ร la croissance dรฉmographique (2.8 %) et ร la croissance รฉconomique moyenne de lโAfrique subsaharienne estimรฉe ร 5.1 % par le Fonds monรฉtaire international (FMI). Elle a รฉtรฉ tirรฉe par les industries extractives, lโagro-industrie, le secteur bancaire, les transports, lโรฉlevage et la pรชche. La stabilitรฉ macroรฉconomique a รฉtรฉ prรฉservรฉe au prix dโajustements budgรฉtaires drastiques ayant affectรฉ ร la fois la capacitรฉ de lโรtat ร assurer les services de base et la relance รฉconomique. Le dรฉficit budgรฉtaire sโest ainsi creusรฉ ร 3 % du produit intรฉrieur brut (PIB) contre 1.3 % en 2012. Le dรฉficit du solde courant a รฉtรฉ contenu ร 8.8 % du PIB, proche de son niveau de 2012 (8.3 % du PIB). Enfin, lโinflation a progressรฉ ร 6.9 %, contre 5.8 % en 2012. Dans lโhypothรจse dโune normalisation politique consรฉcutive aux รฉlections prรฉsidentielle et lรฉgislatives de dรฉcembre 2013, la croissance devrait sโamรฉliorer en 2014 et 2015, tirรฉe essentiellement par lโagriculture, lโagro-industrie, les industries extractives, le tourisme et le bรขtiment et les travaux publics (BTP). Les prรฉvisions tablent sur des taux, respectivement, de 3.7 % et de 5.4 %.
La faiblesse de la croissance et sa mauvaise rรฉpartition nโont pas permis dโamรฉliorer les conditions de vie de la grande majoritรฉ des Malgaches, compromettant ainsi lโatteinte des objectifs du Millรฉnaire pour le dรฉveloppement (OMD) en 2015. Selon lโenquรชte nationale de suivi des OMD 2012/13, plus de 70% de la population (dont 77 % en milieu rural) vit en dessous du seuil national de pauvretรฉ . Le taux de sous-emploi reste particuliรจrement รฉlevรฉ chez les jeunes et les emplois prรฉcaires se sont gรฉnรฉralisรฉs avec la crise, touchant prรจs de 81 % des travailleurs, notamment les femmes en milieu rural.
Aggravation du phรฉnomรจne du sous-emploi
La prรฉdominance du phรฉnomรจne de sous-emploi est une rรฉalitรฉ qui compromet la promotion du travail dรฉcent. La notion de sous-emploi a รฉtรฉ conรงue pour apprรฉcier lโutilisation non optimale de la capacitรฉ de travail. Elle inclut la notion de chรดmage, qui est insuffisant pour analyser les distorsions sur le marchรฉ du travail surtout dans les pays en dรฉveloppement. Le sous-emploi concerne les actifs occupรฉs qui ne peuvent pas maximiser la productivitรฉ de leur travail en raison des diffรฉrentes contraintes liรฉes ร des problรจmes รฉconomiques structurels (rigiditรฉ de la mobilitรฉ du travail sur le salaire), des problรจmes conjoncturels (mauvaise conjoncture รฉconomique) ou des problรจmes administratifs.
Le sous-emploi se manifeste ร travers deux modalitรฉs diffรฉrentes : le sous-emploi liรฉ ร la durรฉe du travail et ร la situation dโemplois inadรฉquats. Le volume horaire de travail permet de quantifier l’importance du sous-emploi liรฉ ร la durรฉe du travail indiquant l’ensemble des actifs qui travaillent moins de 35 heures .
Paradoxalement, l’existence d’horaires de travail excessivement รฉlevรฉs peut aussi รชtre synonyme de sous-emploi, lorsque cette charge horaire est rendue nรฉcessaire par une productivitรฉ du travail anormalement faible. Il est aussi probable quโun individu ne peut pas optimiser la productivitรฉ de son travail suite ร des contraintes autres que la durรฉe effective du travail telles que le faible niveau de rรฉmunรฉration, les mauvaises conditions matรฉrielles, lโinadรฉquation formation-emploi, la difficultรฉ dโaccรจs au lieu du travail, etc. Ces phรฉnomรจnes sont considรฉrรฉs comme une autre forme de sous-emploi qualifiรฉs de ยซย situation dโemplois inadรฉquats ยซย . Le niveau des revenus individuels permet d’estimer cette forme de sous-emploi. Nous avons retenu comme indicateur de situation dโemplois inadรฉquats le pourcentage d’actifs occupรฉs gagnant moins que le salaire horaire minimum.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SITUATION GENERALE DE LA PAUVRETE ET DES PME A MADAGASCAR
Chapitre 1- Le regard sur la pauvretรฉ ร Madagascar
1-1- Structure de la pauvretรฉ ร Madagascar
1-2- Facteurs dรฉterminants de la pauvretรฉ ร Madagascar
Chapitre 2- Les petites et moyennes entreprises ร Madagascar
2- 1- Gรฉnรฉralitรฉs sur les PME ร Madagascar
2-2- Les caractรฉristiques des micro-entreprises malgaches
PARTIE 2 : APPORTS DES PME AU DEVELOPPEMENT ET LIMITES
Chapitre 3- L’apport des PME au dรฉveloppement
3- 1. En matiรจre de production, de consommation et d’exportation
3- 2. En matiรจre de lutte contre l’inflation
Chapitre 4- Apport sur la croissance รฉconomique et la crรฉation dโemploi
4- 1- Au niveau de la thรฉorie
4- 2 – La crรฉation des emplois
4- 3- La formation professionnelle et distribution des revenus
Chapitre 5- Les contraintes ร lโexpansion des PME
5-1- Discussions
5-2- Recommandations personnelles
CONCLUSION