Analyse de la chaine de valeur des tomates

La sécurité alimentaire fait référence à la disponibilité ainsi qu’à l’accès à une nourriture en qualité et en quantité suffisante. Elle demeure une préoccupation pour l’ensemble des pays du monde entier dans la mesure où la couverture alimentaire reste insuffisante (Ravelombola, 2014). Huit cent quarante-deux millions de personnes souffrent de la faim en 2012, soit une augmentation de plus de 80 millions de personnes par rapport à la période de référence 1990-1992 (FAO, 2013). D’après l’étude faite par le PNUD en 2018, Madagascar figure parmi les pays les plus pauvres au monde se trouvant à la 161ème place sur 189 dans le classement de l’Indice de Développement Humain (IDH). De plus, la statistique montre que plus de 80% de la population vivent en dessous du seuil de la pauvreté (moins de deux dollars par jour) selon le Fonds Monétaire International en 2017. Or, c’est un pays qui possède des potentialités agricoles grâce à ses différentes zones agroécologiques qui sont favorables à la croissance et au développement de diverses plantes. Cependant, Madagascar va devoir relever des défis importants notamment nourrir sa population en constante augmentation (multipliée par 4 en 50 ans), tout en préservant ses ressources naturelles (Manguin-Salomon et Rakotonirainy, 2012).

Dans ce contexte, la culture de légumes constitue une opportunité pour les producteurs agricoles et pour le pays car elle est la fois une source de revenue pour le ménage et améliore la nutrition de la famille (FAO, 2005). Généralement, la culture maraichère est pratiquée en contre saison après les cultures du riz, ce qui permet d’assurer une revenue pour les ménages. Parmi les légumes dans le marché, la tomate est la plus consommée en termes de fréquence d’achat. Elle est consommée sous forme crue (achards), cuite en sauce avec de l’huile ou, dans de très rares cas, séchée, puis rajoutée dans l’accompagnement du riz (Rakotonirainy et al., 2003). La production annuelle en tomate nationale est de 100 000 tonnes en 2012. Le rendement est très variable. En bonne culture, on obtient en moyenne de 30 à 60 t/ha. Les régions Vakinakaratra, Itasy, Alaotra et Analamanga sont les zones productrices de tomates (MAEP, 2004). Ces régions approvisionnent les marchés dans toute l’île.

Filière

Définition filière

On entend par filière, l’ensemble des agents économiques qui contribuent directement à la production, puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché d’un même produit agricole (Bockel et Tallec, 2003). Il s’agit d’une analyse de la succession des actions menées par les acteurs. Ces acteurs constituent les maillons de la chaîne de production, transformation et commercialisation.

Filière de la tomate à Madagascar

La tomate, Solanum lycopersicon (Famille des Solanacées) se trouve dans les classes des légumes fruits selon le type d’organe consommé. Parmi les fruits et légumes, la tomate est aujourd’hui l’une des cultures légumières les plus répandues et les plus importantes économiquement. Selon les statistiques de la FAO, la production mondiale de tomates s’élevait en 2011 à 134,2 millions de tonnes sur 4,63 millions d’hectares, soit un rendement moyen de 28 tonnes à l’hectare (FAOSTAT, 2013). En 2003, Madagascar a exporté une importante quantité de tomates (INSTAT, 2004).

Cependant, les légumes et fruits exportés provenant de Madagascar, notamment les tomates, sont actuellement bloquées pour des raisons phytosanitaires (Andrianjohary, 2013). Par ailleurs, on évoque de plus en plus le non-respect de certaines règles sanitaires dans le traitement des tomates sur pied (News mada, 2013). L’utilisation de pesticides pour la culture de tomates est excessive. Cette culture est actuellement attaquée par diverses maladies et ravageurs . De plus, les traitements chimiques pour protéger la culture ne sont pas toujours bien maitrisés par les producteurs, ce qui peut engendrer des risques sanitaires pour les consommateurs (Rakotofiringa et al., 2007). Ceci est dû au non respect de la limite maximal du traitement ou LMR qui est varie selon le produit utilisé.

Le débouché de la filière tomate se situe essentiellement au niveau du marché national. La demande est très forte en saison de pluie tant en qualité qu’en quantité. Beaucoup de zones de production essayent d’adapter leurs calendriers culturaux à cette opportunité mais n’arrivent pas encore à satisfaire la demande, faute de maîtrise de la technique culturale. Par contre, en saison sèche, la demande est insuffisante. En termes d’acteurs de la transformation, les entreprises suivantes utilisent la tomate comme ingrédients dans leurs productions : CODAL, MELODIE, GAM, SIMAPAL et autres entités artisanales (MAEP, 2004).

Chaîne de valeur

Historique

Historiquement, la notion “chaîne de valeurs” tire son origine de la notion de “filière” (Raikes et al., 2000). Dans une analyse de filière, on se préoccupe de l’analyse de la succession des actions menées par les acteurs pour produire, pour transformer, vendre et consommer un produit. Ces acteurs ne se connaissent pas nécessairement. Dans une chaîne de valeur, par contre, les acteurs se supportent mutuellement et chacun travaille dans le souci d’améliorer la compétitivité de l’autre et surtout en visant la satisfaction du consommateur (Kit et al., 2006).

Définition

Une chaîne de valeurs peut être définie comme l’ensemble des activités qui sont nécessaires pour amener un produit ou un service du lieu de conception aux consommateurs finaux, en passant par les différentes phases de production (impliquant une combinaison de la transformation physique et l’apport de services aux différents producteurs) et de livraison aux clients finaux (Kaplinsky et Morris, 2001).

La chaîne de valeur est définie par Porter (1986) comme étant un outil d’analyse de la génération de valeur selon les spécificités de chaque maillon qui constitue la chaîne. Cette chaîne est supposée représenter la valeur totale en considérant les activités génératrices de valeur et les marges y afférentes.

Dans le cadre de cette étude, la chaîne de valeur est définie comme une succession d’étapes, coordonnées à tous les niveaux de la chaîne depuis la production jusqu’à la consommation finale. Ensuite, elle vise à analyser les valeurs ajoutées obtenus par les différents acteurs de l’amont jusqu’à l’aval. Puis, elle identifie les relations de pouvoir entre les acteurs afin de connaître les contraintes de la chaîne de valeur afin de les alléger.

Acteurs de la chaine valeur

Michel Godet définit un acteur comme suit : « Un acteur est un groupe homogène ayant des objectifs et des moyens d’action communs et mettant en œuvre une même stratégie et affichant un rapport de force face aux autres acteurs ». Ce terme regroupe tous les individus, entreprises et agences publiques liés à une chaîne de valeur ajoutée, en particulier les opérateurs de la chaine de valeur ajoutée, les prestataires de services opérationnels et les prestataires de services d’appui (ILO, 2015). Dans un sens plus large, certains organismes publics au niveau macro peuvent également être considérés comme des acteurs de la chaine de valeur ajoutée s’ils exécutent des fonctions cruciales dans l’environnement de ladite chaîne de valeur ajoutée (Sringer-Heinze et Andreas, 2007).

Acteurs directs ou opérateurs
Les acteurs exécutant des fonctions de base d’une chaîne de valeur ajoutée sont les acteurs directs de la chaine de valeur ajoutée. Les acteurs directs typiques incluent des agriculteurs, de petites et moyennes entreprises, des entreprises industrielles, des exportateurs, des grossistes et des détaillants. Ils ont en commun d’être des propriétaires du produit (matières premières, semi-traité ou fini) à une étape dans la chaine de valeur ajoutée (Springer-Heinze et Andreas, 2007). Dans une analyse de chaine de valeur, les consommateurs sont des acteurs directs aussi parce que toutes les actions dans la chaine vont dépendre des demandes des consommateurs ou besoins.

Acteurs indirects ou supporteurs
Les acteurs indirects de la chaîne de valeur ajoutée fournissent des services d’appui de la chaine de valeur et représentent les intérêts communs des acteurs de la chaine de valeur ajoutée. Ils appartiennent au niveau méso de la chaîne de valeur ajoutée (Springer-Heinze et Andreas, 2007). Ils assurent les fonctions supports de la chaine de valeur car ils aident les fonctions opérationnelles à réaliser leur mission avec efficience. Les fonctions comprennent la recherche et le développement (R&D), la gestion des ressources humaines ou GRH, la finance et le contrôle de gestion, …

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Table des matières

INTRODUCTION
1 Concept et état de l’art
1.1 Filière
1.2 Chaîne de valeur
1.3 Valeur ajoutée
1.4 Cartographie de la chaine de valeur
1.5 Gouvernance
2 Matériels et méthodes
2.1 Matériels
2.2 Méthodes
3 Résultats et interprétations
3.1 Caractérisation des acteurs
3.2 Différence de valeur ajoutée par catégorie d’acteur
3.3 Gouvernance de la chaîne de valeur des tomates
4 Discussions
4.1 Les acteurs dans la chaîne de valeur des tomates
4.2 Répartition des valeurs ajoutées
4.3 Relations entre les acteurs de la chaîne de valeur de tomate
5 Recommandations
5.1 Augmentation de la productivité des tomates dans le district de Farafangana
5.2 Accès au marché pour les produits locaux
5.3 Maitrise des bioagresseurs
5.4 Utilisation des pesticides
5.5 Instabilité du prix
5.6 Stratégie de gestion de la production
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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