ANALYSE DE LA CHAINE DE VALEUR DE TOMATE FRAICHE

Chaรฎne de valeur comme approche

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Le concept ยซ chaรฎne de valeur ยป a รฉtรฉ introduit en 1986 par Michael Porter dans son ouvrage intitulรฉ ยซ Lโ€™avantage concurrentiel ยป. Dโ€™aprรจs lโ€™auteur :ย  ยซ la chaรฎne de valeur permet de dรฉcomposer lโ€™activitรฉ de lโ€™entreprise en sรฉquence dโ€™opรฉrations รฉlรฉmentaires et dโ€™identifier les sources dโ€™avantages concurrentiels potentiels ยป. Kaplinsky (2001), un autre spรฉcialiste de ce concept, dรฉfinit la chaรฎne de valeur comme l’ensemble des activitรฉs qui sont nรฉcessaires pour amener un produit ou un service du lieu de conception aux consommateurs finaux, en passant par les diffรฉrentes phases de production (impliquant une combinaison de la transformation physique et l’apport de services aux diffรฉrents producteurs) et de livraison aux clients finaux. Dans le cadre de cette รฉtude, la chaรฎne de valeur est prise comme une succession dโ€™opรฉrations (production et distribution), permettant dโ€™augmenter la valeur dโ€™un produit par le biais de lโ€™apport de service (transport, stockage) en vue de satisfaire les besoins des consommateurs. Une autre approche semblable ร  la chaรฎne de valeur est lโ€™analyse de filiรจre dans laquelle on se prรฉoccupe de lโ€™analyse qui prend en compte la succession des actions menรฉes par des acteurs pour produire, transformer, vendre et consommer un produit particulier. Les acteurs ne se connaissent pas nรฉcessairement. Or, dans une chaรฎne de valeurs, les acteurs se supportent mutuellement et chacun travaille dans le souci dโ€™amรฉliorer la compรฉtitivitรฉ de lโ€™autre et surtout en visant la satisfaction des consommateurs (Faida Mali et al, 2006). Une filiรจre peut รชtre constituรฉe de plusieurs chaรฎnes de valeur.

Apprรฉciation nutritionnelle de la tomate pour chaque catรฉgorie de consommateurs

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Il sโ€™agit de comparer la perception de la tomate par les consommateurs ruraux (producteurs, exploitants agricoles) et les consommateurs urbains (commerรงants, propres consommateurs). Lโ€™objectif de cette comparaison est de connaitre si la perception de la tomate en tant quโ€™aliment influence sa consommation.
Consommateurs ruraux : Environ deux tiers des consommateurs ruraux sont persuadรฉs que la consommation de la tomate a un effet bรฉnรฉfique pour la santรฉ du fait de son apport en vitamine et en calcium, 56% รฉvoquent que la prรฉparation de la tomate nรฉcessite de lโ€™huile et/ou de lโ€™oignon.
Consommateurs urbains: commerรงants, propres consommateurs : La figure suivante montre les diffรฉrentes perceptions de la tomate pour les consommateurs urbains.

Faible niveau dโ€™utilisation dโ€™intrants

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย La production de tomate au niveau de la zone se caractรฉrise par le faible niveau dโ€™utilisation dโ€™intrants. En effet, une grande proportion de producteurs locaux de tomate (41%) utilise des pรฉpins de tomate, qui sont des rรฉsidus de la prรฉparation culinaire, ร  la place de semences certifiรฉes. Ceci est dรป ร  lโ€™inexistence de producteurs de semence dans la zone et aussi ร  la chertรฉ de cet intrant (1300Ar le paquet sur le marchรฉ le plus proche contre 700Ar sur les Hautes Terres). De plus, contrairement aux cultures vivriรจres ou de rente dont les semences sont autofournies (Guegan et al. 2009); les semences maraichรจres devront รชtre achetรฉes avant chaque campagne culturale. Ce constat corrobore lโ€™รฉtude menรฉe par FERT (2012) rรฉvรฉlant que le problรจme de lโ€™approvisionnement en semence maraichรจre reste prรฉgnant ร  Madagascar ร  cause de la faible disponibilitรฉ de lโ€™offre commerciale auprรจs des zones de production, et aussi du coรปt รฉlevรฉ de cet intrant. En outre, un seul producteur sur lโ€™ensemble enquรชtรฉ soit 3% de producteurs totaux emploie lโ€™engrais minรฉral dans leur exploitation. Cela sโ€™explique ร  priori par lโ€™inaccessibilitรฉ au prix dโ€™achat de cet intrant (Randrianarisoa, 2003) et est dรป ร  la gestion de risque (alรฉas climatiques, incertitudes sur les rendements) praiquรฉe par les producteurs (MAEP, 2006). Lโ€™รฉtude effectuรฉe par Randrianarisoa et al. (2003) confirme ce rรฉsultat en rรฉvรฉlant que lโ€™utilisation des engrais est trรจs marginale dans la rรฉgion Atsimo Atsinanana. Or, la tomate est une culture plus exigeante en รฉlรฉments nutritifs par rapport aux autres cultures maraรฎchรจres (Samad, 2007) telles que lโ€™aubergine et lโ€™aubergine africaine qui sont des espรจces trรจs rustiques (Agrosemens, 2014). Par ailleurs, du point de vue agronomique, l’utilisation de compost et de fumier ne doit pas รชtre prise comme un parfait substitut des engrais chimiques mais comme un complรฉment pour obtenir une productivitรฉ รฉlevรฉe et durable (Weight et Kelly, 1999). Malgrรฉ le fait que la culture maraichรจre est trรจs sujette aux pressions parasitaires dans les pays tropicaux (Fernandes et Rhino, 2006), surtout dans la zone ร  climat presque chaud et humide toute lโ€™annรฉe comme Farafangana (Ma-Hong, 2011), une infime proportion de producteurs pratique la lutte phytosanitaire adรฉquate. Cela converge vers lโ€™รฉtude rรฉalisรฉe par Rakotoarisoa (1992) dรฉcelant que la plupart des exploitations agricoles familiales ont un faible accรจs aux produits phytosanitaires. La quasi-totalitรฉ de producteurs recourt ร  lโ€™utilisation de cendre pour faire face aux attaques des ennemis des cultures. Cependant ce produit nโ€™agit gรฉnรฉralement quโ€™ร  titre prรฉventif et son efficacitรฉ peut รชtre mise en cause du fait de son รฉtat poussiรฉreux rendant facile son lessivage (Ravelomandeha, 2003).

Production de subsistance, et faiblement tournรฉe vers le marchรฉ

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  A lโ€™opposรฉ de la constatation rรฉvรฉlant que les lรฉgumes sont des produits ร  vocation commercialeย (Penche, 2010), 41% des producteurs autoconsomment totalement les tomates quโ€™ils produisent ร  cause de la faible quantitรฉ rรฉcoltรฉe. De plus, la quantitรฉ moyenne รฉcoulรฉe sur le marchรฉ pour les producteurs disposant des excรฉdents commercialisables est infime. Lโ€™รฉtude rรฉalisรฉe par Ravelombola (2016) et Razafimahatratra (2016) confirme ce rรฉsultat en affirmant que les productions de culture maraichรจre sont faiblement destinรฉes ร  la vente. A cause de ce faible part de marchรฉ de lโ€™offre locale, la tomate en provenance des Hautes Terres tient une place trรจs importante, voire dominante sur tous les marchรฉs dans le district de Farafangana.

Recommandations

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Amรฉliorer la performance du maillon production locale en misant sur lโ€™habitude alimentaire des producteurs, ainsi que sur leur capacitรฉ technique et matรฉrielle Etant donnรฉ que la faible visibilitรฉ de la tomate dans lโ€™habitude alimentaire des exploitants agricoles est lโ€™un des facteurs majeurs limitant lโ€™adoption et le dรฉveloppement de la culture de tomate dans la zone, il sโ€™avรจre donc logique dโ€™agir sur cet aspect nutritionnel. Lโ€™รฉducation nutritionnelle et culinaire de la population rurale paraรฎt ainsi une solution pertinente pour inciter ces exploitants ร  se lancer dans cette spรฉculation. Cette stratรฉgie est actuellement entreprise par le projet NutriHAF en partenariat avec lโ€™organisme ยซ Welt Hunger Hilfe ยป (WHH). En outre, sensibiliser les producteurs sans mettre en ล“uvre aucune mesure dโ€™accompagnement reste une aberration, donc des encadrements techniques des exploitants agricoles notamment des femmes ainsi que des appuis en intrants et en matรฉriels adรฉquats seraient incontournables. Amรฉliorer la liaison verticale entre les trois maillons : production – commercialisation – consommation Dans le dessein du dรฉveloppement de la chaรฎne de valeur, trouver des dรฉbouchรฉs pour les tomates localement produites devrait รชtre un impรฉratif. Dโ€™oรน lโ€™importance du renforcement du lien vertical entre les producteurs de tomate locaux et les commerรงants aussi bien sur le marchรฉ communal que rรฉgional. Pour ce faire, lโ€™offre locale devrait non seulement se conformer ร  la qualitรฉ demandรฉe par les consommateurs (par exemple produire des tomates allongรฉes) mais aussi rรฉpondre ร  lโ€™attente des commerรงants c’est-ร -dire produire des tomates fermes et peu pรฉrissables telles que la variรฉtรฉ ยซ roma ยป, ยซ mafikely ยป, ยซ kamory17 ยป. Assurer la durabilitรฉ des actions recommandรฉes : La stratรฉgie de durabilitรฉ de ces actions recommandรฉes se penche sur trois volets. Premiรจrement, il faudrait mettre en place des producteurs locaux de semence. Cela vise ร  augmenter la disponibilitรฉ de cet intrant de base dans la localitรฉ, et faciliter son accessibilitรฉ pour les producteurs locaux. Deuxiรจmement, il faudrait former des exploitants agricoles modรจles tant sur la technicitรฉ que sur le plan culinaire. Ces exploitants dotรฉs de compรฉtence particuliรจre seront en charge de lโ€™encadrement de proximitรฉ et en permanence des autres exploitants agricoles. Et enfin, il faudrait regrouper les producteurs locaux dans des associations ou coopรฉratives pour leur permettre dโ€™augmenter le pouvoir de nรฉgociation envers les commerรงants, et faciliter le partenariat contractuel entre ces deux maillons. Des retours sur lโ€™investissement (achat dโ€™intrants et matรฉriels agricoles, extension de parcelle cultivรฉe, etc.) notables pourraient รชtre observรฉs si cette liaison verticale รฉtait durablement mise en place.

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela rapport-gratuit.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

INTRODUCTION
I. CADRE CONCEPTUEL
1.1. Chaรฎne de valeur comme approche
1.2. Trois dimensions de lโ€™รฉtude et lโ€™intรฉrรชt de lโ€™approche chaรฎne de valeur pour chaque dimension
II. MATERIELS ET METHODES
2.1. Zone dโ€™รฉtude
2.2. Dรฉmarche mรฉthodologique de la recherche
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3.1. Identification dโ€™un lรฉgume
3.2. Chaรฎne de valeur de tomate
IV. DISCUSSION ET RECOMMANDATION
4.1. Discussion des rรฉsultats
4.2. Analyse de la mรฉthodologie adoptรฉe
4.3. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
LISTE DES ANNEXES

Tรฉlรฉcharger le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *