ANALYSE DE GESTION DES RISQUES DANS UNE INSTITUTION MICROFINANCE

Classifications des institutions de micro-finance (IMF)

                    L‟activité de micro-finance est exercée par des sociétés de droit privé ayant titre d‟Institution Financière Décentralisée qui se divisent en trois catégories de différents niveaux:
– Les IMF1, à caractère mutualiste ou non mutualiste, octroient des microcrédits à court terme dans la limite du seuil fixé par instruction de l‟autorité de supervision des établissements de crédit. Elles opèrent selon une structure de fonctionnement et de contrôle simplifiés avec un dispositif de contrôle.
– Les IMF2, à caractère mutualiste ou non mutualiste, octroient de crédit à court et moyen termes de la limite des plafonds fixés par instruction de l‟autorité de supervision des établissements de crédit. Elles sont dotées d‟un dispositif de contrôle interne et externe.
– Les IMF3, à caractère mutualiste ou non mutualiste octroient de crédit à court, moyen et long termes dans la limite des plafonds fixés par l‟autorité de supervision des établissements de crédit. Elles opèrent avec une structure de fonctionnement et de contrôle développé.
Les IMF2 et IMF3 sont tenues de respecter les règles de gestion et les normes prudentielles par l‟autorité de supervision des établissements de crédit correspondant à leur niveau de classification spécifique.
Les Institutions Financières Mutualistes Elles regroupent les IMFs dont le membre est obligé de verser une part social à son adhésion. L‟administration est dirigée par des élus issus de l‟assemblée générale. En d‟autre terme, l‟institution appartient aux membres et toutes décisions importantes requièrent l‟avis de l‟assemblée générale ou de leur représentant. Exemple des IMF mutualistes : URCECAM, TIAVO, OTIV, ADéFI.
Les institutions Financières non mutualistes Les Institutions de Micro-finance Non Mutualistes ne sont pas encore régies par un instrument juridique. Ce sont celles qui pratiquent la micro-finance sous une autre forme que mutualiste (en attente du décret d‟application de nouvelle loi 2005-016) et le mode de gestion est similaire à celui des banques classiques à part du niveau des cibles. Les Institution de Micro-finance Non Mutualistes les plus remarquables sont : SIPEM, APEM, MICROCRED.
Les autres structures de la micro-finance Les autres structures de la micro-finance : on pourrait les appeler aussi Organisation Financières de Proximité (OFP). Il s‟agit principalement du pré « Micros Finances » qui se sont créées mais qui n‟appartient à aucune des deux catégories suscitées et qui ne sont pas encore suffisamment structurées en tant que IMF.

Les difficultés de suivi après l’octroi des prêts

                  Les suivis en question concernent l‟usage des prêts aux fins prévues dans le contrat ainsi que leurs recouvrements afin d‟éviter entre autres le problème de fongibilité des prêts et à fortiori tous ce qui s‟en suivront : ratios de prêt supérieurs aux normes, taux de créances irrécouvrables inquiétants, taux important de rééchelonnement des crédits, etc. En matière de détournement des objets de prêts par exemple, on peut noter un taux de substitution élevé, du moment où les priorités ménagères des emprunteurs sont souvent aléatoires. En conséquence, cela attesterait d‟une insuffisance de contrôle après la mise à disposition des prêts, et malgré la vigilance des gérants, celle des ADCR et de la « C.C ». Pourtant, le système de suivi des prêts OTIV est assez draconien dans la mesure où l‟ADC ou le Gérant doit rendre visite à l‟emprunteur (au maximum 7 jours après l‟octroi du prêt) pour vérifier si la somme prêtée a été utilisée aux fins déclarées. En cas de détournement d‟objet, le remboursement immédiat de la somme prêtée sera exigé. Concernant la gestion des défaillances, tout emprunteur qui ne rembourse pas dans les délais impartis fera aussitôt l‟objet d‟envoi de lettres de relances et d‟action en justice. De même, il lui sera mise à charge une pénalité de retard de 24 % l‟an, calculé sur le montant dû. Néanmoins, le client peut obtenir un rééchelonnement des prêts après 90 jours de retard, sur proposition de l‟ADC et après approbation de la « C.C ». Ce rééchelonnement nécessite le paiement des frais de dossier et ne doit en aucun cas excéder six mois. D‟habitude, il ne dépasse pas les 90 jours audelà desquels une lettre recommandée de mise en demeure sera transmise au débiteur. En cas d‟échec des recouvrements à l‟amiable, des procédures de recouvrement avec ou sans demande de mesures conservatoires seront intentées. Malgré cet arsenal de procédures, les données que nous avions explorées attestent ainsi, selon les intervenants en micro-finance, d‟une crise de délinquance dont les causes sont le nombre insuffisant d‟ADC et de Gérants pour surveiller davantage les prêts, la manque ou l‟absence parfois de finesse de la « C.C » en terme d‟appréciation des risques, etc. Notons toutefois que les contrôles inopinés et fréquents des ADC peuvent être à l‟origine de tracasseries et donc de défaillance. En effet, non seulement certains les qualifient de méthode paternaliste, mais ils réduisent l‟efficience de l‟institution.

Les causes liées à l’institution

               Le tableau 8 montre que 93% des dossiers doivent également leurs causes à l‟OTIV. Il s’agit du retard dans le déblocage du crédit, retard de décaissement par rapport au calendrier de l’activité, montant du crédit accordé inférieur à l’investissement prévu, crédit trop important pour l’activité, manque de suivi, mauvais suivi ou insuffisance de suivi, etc. Les résultats présentés dans le tableau 9 montrent que 84% des Chargés de prêts interrogés estiment que la méthode actuelle d’analyse des dossiers de crédits comporte des insuffisances d‟informations et 16% affirment qu’elle est satisfaisante. Le tableau 10, quant à lui montre que 68% des Chargés de prêts interrogés affirment que la technique d’évaluation des garanties n’est pas une bonne méthode et 32% estiment que c’est une méthode acceptable. De l’analyse du tableau 11, il ressort que 32% des Chargés de prêts acceptent mettre en place un crédit à des clients malgré leur surendettement ou leur existence dans d’autres IMF ; 32% ont évoqué le fait qu’ils reçoivent des pressions de la part du supérieur hiérarchique pour mettre en place des crédits à des clients non finançables et 36% ont affirmé avoir monté et mis en place au moins une fois un crédit par complaisance. Ainsi, nous avons identifié certaines causes possibles énumérées ci-après :
– La mauvaise étude des dossiers de crédit ;
– Le laxisme dont font preuve certains Chargés de prêts dans la mise en place des crédits ;
– Le financement des clients déjà très endettés dans d’autres institutions ;
– La mise en place de crédits fictifs ;
– L‟incompétence de certains Chargés de prêts ne maîtrisant pas les techniques d’instruction de certains dossiers de crédit ;
– La complaisance dans les études de dossiers ;
– Difficulté dans l’évaluation de la valeur réelle des garanties (sûretés réelles) ;
– Absence de solidarité entre les membres de certains crédits de groupe ;
– Non-conformité de certaines garanties acceptées par les Chargés de prêts contrairement aux exigences de l’institution;
– Absence de mesures juridiques de réalisation des garanties.

Conditions de mise en œuvre des solutions

                  La mise en œuvre de ces solutions permettra à l‟OTIV ALMA de réduire les risques de crédit afin de garantir sa pérennité financière. L’institution pourra recouvrer ses impayés et améliorer ainsi la qualité de son portefeuille. De nouveaux crédits qui seront mis en place auront plus de chance de connaître de meilleurs remboursements à cause des nouvelles mesures techniques d’analyse des dossiers de crédit. Il est donc indispensable de préciser les conditions de mise en œuvre de ces solutions pour assurer l’application effective et efficace des différentes solutions proposées. Pour ce faire, nos différentes recommandations iront à l’endroit de l’institution OTIV ALMA.
– Revoir le processus de développement des nouveaux produits et l’adapter aux normes requises ;
– Apporter des améliorations aux produits actuels ;
– Diversifier le portefeuille de crédit par un appui plus important aux activités de transformation, artisanat, agriculture et élevage par une redéfinition des segments de marché ;
– Améliorer les outils et supports de gestion de crédit en y intégrant des supports qui prennent en compte la situation actuelle et future du client ;
– Améliorer l’analyse des dossiers par une formation du personnel (Chargés des prêts) en comptabilité générale, en analyse financière et en évaluation des garanties réelles ;
– Au niveau des comités de crédit, préciser les critères de décentralisation des comités de crédit ;
– La mise en place d’un club d’échange des Chargés de prêts pour accroître leurs capacités de culture générale en micro-finance, utile pour une bonne gestion du crédit;
– Apporter sa contribution au bon fonctionnement des centrales de risque et d’échange du secteur de la micro-finance ;
– L’abandon de l’utilisation du cash-flow comme indicateur principal de fixation des montants de prêts.
Pour améliorer la qualité du portefeuille de crédit, l’institution doit recruter des agents de recouvrement qui n’existent pas encore dans l’institution pour appuyer les Chargés de prêts dans les recouvrements. Rien de durable ne sera acquis sans une gestion à la fois sévère et compréhensible des ressources humaines car l’institution vaut ce que valent les hommes qui l’animent. L’on doit faire appel tout autant à leur moralité, à leur dévouement, à leur sens de risque qu’à leurs connaissances techniques. L’objectivité, la précision, le réflexe, le sang-froid et le sens de jugement doivent être les traits caractéristiques du Chargé de prêts, distributeur de crédit soucieux de courir moins de risque. Si toutes ces mesures sont objectivement et prudemment prises, l’engagement d‟OTIV est sans grand risque.

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Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ANNEXES
RESUME
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : MATERIELS ET METHODES
Section 1: Matériels
1.1- Notions sur la micro-finance
1.1-1. Aperçu sur la micro-finance
1.1-2. Historique de la micro-finance à Madagascar
1.1-3. Rôles économique et objectif de la micro-finance
1.1-4. Classifications des institutions de micro-finance (IMF)
1.1-4.1. Les Institutions Financières Mutualistes
1.1-4.2. Les institutions Financières non mutualistes
1.1-4.3. Les autres structures de la micro-finance
1.2- Description de la zone d‟étude
1.2-1. Présentation et Historique de l‟OTIV ALMA
1.2-2. Localisation de la zone d‟étude
1.2-3. Activités et objectifs de l‟OTIV ALMA
1.2-4. Structure du réseau OTIV ALMA
1.2-5. Quelques descriptions des tâches au niveau de l‟UNION
1.2-5.1. Assemblée générale
1.2-5.2. Conseil d‟administration
1.2-5.3. Comité de contrôle
1.2-5.4. Le Directeur du réseau
1.2-5.5. Le département administratif et financier-DAF
1.2-5.6. Département Exploitation CDE
1.2-5.7. Département Recherche et Développement
1.2-5.8. Département Audit et Inspection
1.2-6. Documentation utilisée
1.2-6.1. Recherche sur internet
1.2-6.2. Consultation d‟ouvrage
Section 2 : Méthodes
2.1- La méthode de collecte de donné
2.1-1. Les techniques de collecte des données
2.1-1.1. Entretien individuel
2.1-1.2. Observation
2.1-1.3. Consultation des documents internes
2.1-1.4. La prise de note et recherche bibliographique
2.1-1.5. Questionnaire.
2.1-1.6. Autres méthodes
2.1-2. Déroulement de stage
2.1-2.1. Conditions de travail
2.1-2.2. Encadrement professionnel
2.1-3. Données d‟expérience
2.1-3.1. Acquis personnels
2.1-3.2. Acquis techniques
CHAPITRE II : RESULTATS
Section 1 : Le processus de la gestion des risques
1.1- Notion sur la gestion des risques
1.2- Elaboration des politiques et des procédures pour atténuer les risques
1.2-1. Mise en œuvre les contrôles et attribution les responsabilités
1.2-2. Révision régulièrement des politiques et procédures
1.2-3. Sécurité informatique, des opérations et des biens
Section 2 : Politique et procédure d‟octroi de crédit
2.1- Etude d’une demande de crédit
2.1-1. Critère d‟accessibilité au crédit
2.1-2. Les conditions d‟admissibilité au crédit
2.1-3. Garantie
2.2- Processus d‟octroi de crédit
2.2-1. Au niveau du guichet et du service de crédit
2.2-2. Au niveau du guichet ou du gestionnaire de crédit en agence
2.2-3. Dossier de crédit
2.2-4. Procéder à l‟analyse et à la validation des informations déclarées par l‟emprunteur (garanties et salaires)
2.3- Suivi post-déblocage
Section 3 : Présentation des données dans l‟OTIV ALMA
3.1- Quelques types des risques dans l‟OTIV ALMA
3.1-1. Les risques institutionnels
3.1-1.1. Risque lié à la mission sociale
3.1-1.2. Risque lié la mission commerciale
3.1-2. Risques opérationnels
3.1-3. Risques de gouvernance
3.1-4. Risques macroéconomiques
3.2- Présentation des données
3.2-1. Présentation des résultats de l‟enquête
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATION
Section 1 : Discussion et vérification des hypothèses
1.1- Sur l‟analyse du processus d‟octroi de crédit
1.2- Les risques auxquels dans les activités d‟une micro-finance
1.2-1. Les facteurs à risques opérationnels
1.2-1.1. Les risques liés aux opérations de prêt
1.2-1.2. Les risques de fraude
1.2-1.3. Les risques d‟insécurité
1.2-2. Les facteurs externes des risques
1.2-2.1. La concurrence locale
1.2-2.2. La faiblesse du taux de rétention
1.2-2.3. Les risques ruraux et climatiques
1.3- Identification des causes liées au risque de crédit
1.3-1. Causes liées au bénéficiaire du crédit et à l’objet du contrat de prêt
1.3-1.1. Causes liées au bénéficiaire du crédit
1.3-1.1.1. Le risque de décès ou d’incapacité de travail
1.3-1.1.2. Le risque d’endettement excessif
1.3-1.2. Causes liées à l’objet du contrat de prêt
1.3-1.2.1. Les causes dues au motif du crédit
1.3-1.2.1.1. Les crédits à la production
1.3-1.2.1.2. Les crédits à l’investissement
1.3-1.2.1.3. Les crédits immobiliers
1.3-1.2.2. Les causes dues à la durée du crédit
1.3-2. Les causes liées à la conjoncture économique
1.3-3. Les causes liées à l’institution
1.4- Chargé de prêts
Section 2 : Recommandation
2.1- Recommandation de la procédure d‟octroi de crédit
2.1-1. Au niveau de la distribution
2.1-2. Au niveau des garanties
2.1-3. Au niveau de l’étude du projet
2.2- Processus de la gestion des risques
2.2-1. Identification et évaluation des risques
2.2-2. Développement des stratégies pour mesurer les risques
Section 3 : Proposition des solutions
3.1- La minimisation des risques
3.2- Mise en place d‟un système de marketing financier
3.3- Formation de l‟emprunteur
3.4- La pénalité de retard
3.5- Prévention de risque de concurrence
3.6- Conditions de mise en œuvre des solutions
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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