Madagascar fait partie des joyaux tropicaux de la planète avec sa méga biodiversité. La Grande Ile abrite près de 7 048 espèces animales et 13 000 espèces végétales à haut niveau d’endémisme . Toutefois, les actions anthropiques à petite échelle mais généralisées menacent cette richesse faunique et floristique, à travers une déforestation accrue dans tout le pays. Les écosystèmes forêts naturelles tout type confondu, dont la plupart sont en état de dégradation avancée, ne couvrent actuellement que 28% de sa superficie (MOAT et SMITH, 2007). Depuis 2004, Madagascar est classé 9ème par l’UICN, parmi les points chauds du monde (hotspots), après les pays de l’Amérique Centrale et de l’Amérique du Sud.
L’engagement pris par la République Malgache en 2003, pour la mise en œuvre de la Vision DURBAN tendant à tripler la surface des Aires Protégées, tente d’estomper cette destruction forestière progressive, qui compromet la capacité des générations futures de répondre à leurs besoins.
CONTEXTE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE
PRESENTATION DU PROMOTEUR
Gestionnaire de la NAP : GERP
Le Groupement d’Etudes et de Recherches sur les Primates ou GERP, est une association basée à Madagascar avec 200 membres environ, comprenant des scientifiques et des primatologues. L’association se focalise sur la conservation des lémuriens du pays. Depuis sa création, elle s’est fortement investie dans la collaboration avec les communautés locales pour l’atteinte de son objectif. Créée en 1994 par le Département d’Anthropologie et de Paléontologie, et le Département Biologie Animale de l’Université d’Antananarivo, son siège est situé dans la Capitale malgache même, Antananarivo. Le GERP, est l’actuel Gestionnaire de la NAP Maromizaha. Délégataire depuis janvier 2008 à travers la signature d’un contrat de délégation de gestion temporaire avec le Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts, il n’a obtenu le statut définitif de l’Aire Protégée qu’en 2015, par la promulgation du décret n°197/2008/MEF. Avec l’implantation du GERP, les populations riveraines à la NAP ont pu bénéficier depuis des formations et d’une sortie verte, des approvisionnements en équipement relatifs à l’apiculture, à la culture de piments, aux alambics pour l’extraction des huiles essentielles. Le projet de développement du secteur avicole figure parmi ces opérations dans le but de conserver la biodiversité via le développement local.
« Selon la vision du GERP, la protection des lémuriens s’inscrit dans la stratégie nationale de développement économique de Madagascar. Outre la gestion de Maromizaha, leurs activités concernent l’établissement de plans de conservation des lémuriens conformément à la législation en vigueur, la production d’articles scientifiques ainsi que la conduite d’opérations de sensibilisation et d’éducation à l’environnement. Le GERP est ainsi à la tête de nombreux projets pour la protection des lémuriens à Madagascar » (GERP, 2017).
Bailleurs de fonds
Pour son fonctionnement et l’accomplissement de ses projets, le GERP nécessite des appuis financiers. Particulièrement, le financement des microprojets de développement du secteur avicole provient du contributeur « le ZOO de Houston ». Le « Zoo de Houston », outre ses activités principales d’éducation et de sensibilisation du grand public, soutient de nombreux programmes de conservation à travers le monde. Abritant plusieurs espèces de lémuriens, le zoo suit attentivement la destinée de ce groupe taxonomique et souhaite participer activement à sa sauvegarde. C’est ainsi que le Zoo de Houston soutient le GERP depuis l’année 2012 à travers un étroit partenariat avec le Secrétaire Général de l’association, le Pr. RATSIMBAZAFY Jonah, désigné Directeur du Programme de Conservation du Zoo de Houston à Madagascar (GERP, 2017).
Associations villageoises bénéficiaires
Les associations villageoises bénéficiaires des microprojets sont essentiellement composées d’une partie des PAP de l’AP. Fondées en 2016, ces associations ont vu le jour sous l’initiative du GERP, dans le souci de réunir les communautés de base, afin de créer une structure facilitant la création d’emploi ou l’amélioration de leur condition de vie par le biais de microprojets. En tout, neuf (9) parmi les 28 associations créées et enregistrées légalement auprès des 3 Fokontany Ampangalantsary, Morafeno et Ambavaniasy, selon l’ordonnance n° 60.133 du 03 octobre 1960, sont bénéficiaires des microprojets d’avicultures. Elles sont réparties sur 6 villages à proximité de l’Aire Protégée et comprennent entre 5 à 12 membres, selon le cas.
Les membres de toutes les associations ont leur propre fonction hiérarchique. En effet, chaque association possède :
– Un(e) président(e) ;
– Un(e) vice-président(e) ;
– Un(e) secrétaire ;
– Un(e) trésorier (ère) ;
– De simples membres.
TEXTES FONDAMENTAUX
Charte de l’Environnement
La loi n°2015-003 du 19 février 2015 portant Charte de l’Environnement Malgache actualisée, modifiant la loi °90-033 du 21 décembre 1990, constitue le Cadre général d’exécution de la politique nationale de l’environnement (PE1, PE2, PE3) avec les structures institutionnelles. Selon cette loi, les ressources naturelles représentent « un capital naturel », fondement du développement durable. La préservation de l’environnement est ainsi incontournable afin d’assurer l’équité intergénérationnelle . Pour y aboutir, une étude d’impacts environnementaux (EIE) est impérative pour inclure « la gestion durable des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables ».
Pour opérationnaliser le processus, l’Etat favorise la coopération internationale pour aboutir à cette gestion durable. Ainsi, nous pouvons ainsi inclure dans le coût du projet les externalités , source de dégradation de l’environnement. Selon l’article 10 de la Charte : « Les projets d’investissements publics ou privés susceptibles de porter atteinte à l’environnement doivent faire l’objet d’une étude d’impact environnemental EIE, selon leur nature technique, leur ampleur et la sensibilité du milieu de leur implantation ».
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : MISE EN CONTEXTE ET DESCRIPTION DU PROJET ET DE LA ZONE D’ETUDE
I.1. CONTEXTE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE
I.1.1. PRESENTATION DU PROMOTEUR
I.1.2. TEXTES FONDAMENTAUX
I.1.2.1 Charte de l’Environnement
I.1.2.2 Mise En Compatibilité des Investissements avec L’Environnement (MECIE)
I.1.2.3. Loi n° 2005 – 005 Portant refonte du Code de Gestion des Aires Protégées
I.1.2.4. DECRET N° 2015 – 783 du 28 Avril 2015 Portant Création de L’Aire Protégée « MAROMIZAHA »
I.1.3. TEXTES SECTORIELS
I.1.3.1. Loi n° 2006-030 du 24 novembre 2006 relative à l’Elevage
I.1.3.2. DECRET N°92-285 du 26 février 1992 relatif à la police sanitaire des animaux à Madagascar
I.1.3.3. DECRET N° 93-844 du 16 novembre 1993 relatif à l’hygiène et à la qualité des aliments et produits d’origine animale
I.1.4. OBJECTIFS
I.1.4.1 Objectif global
I.1.4.2. Objectifs spécifiques
I.1.5. METHODOLOGIE ADOPTEE
I.1.51. Approche
I.1.5.1.1. Compilation bibliographique
I.1.5.1.2. Approche systémique
I.1.5.1.3. Approche participative
I.1.5.2. Démarche
I.1.5.2.1. Phase préliminaire
I.1.5.2.2. Phase de prospection
I.1.5.2.3. Phase de traitement et analyse de données
I.1.5.3. Méthodes
I.1.5.3.1. Phase préliminaire
I.1.5.3.2. Récolte de données et descente sur terrain
I.1.5.3.3. Traitement des données
I.1.5.4. Besoins
I.1.5.4.1. En ressources humaines
I.1.5.4.2. En matériels et outils
I.2. DESCRIPTION DU PROJET
I.2.1. Contexte de la filière avicole à Madagascar
I.2.2 Projet aviculture
I.2.2.1. Généralité sur la filière avicole développée
I.2.2.2. Composantes du projet et ses infrastructures techniques
I.2.2.2.1. Objectifs de production
I.2.2.2.2 Activités relatives à la mise en place du projet
I.2.2.3. Les ressources utilisées
I.2.2.3.1. Ressources matérielles
I.2.2.3.2. Ressources en intrants
I.2.2.3.3. Ressources humaines
I.2.2.3.4. Modélisation de l’allocation du budget de chaque association
I.2.2.4. Les modes d’exploitation et de traitement
I.2.2.4.1. Achat des reproducteurs
I.2.2.4.2. Circuit de l’élevage
I.2.2.4.4. Commercialisation des produits
I.2.2.5. Enjeux environnementaux
I.2.2.5.1. Enjeux écologiques
I.2.2.5.2. Enjeux économiques
I.2.2.5.3. Enjeux socio-culturels
I.3. DESCRIPTION DE L’ETAT INITIAL DU MILIEU RECEPTEUR
I.3.1. Délimitation de la zone d’étude
I.3.1.1. Coordonnées géographiques
I.3.1.2. Zonage
I.3.2. Description des composantes du milieu récepteur les plus pertinentes
I.3.2.1. Environnement physique
I.3.2.1.1. Le climat
I.3.2.1.2. Hydrographie
I.3.2.1.3. Facteurs morpho-pédologiques
I.3.2.2. Environnement biologique
I.3.2.2.1. Formations végétales et flore
I.3.2.2.2. La faune
I.3.2.3. Composante humaine
I.3.2.3.1. Démographie
I.3.2.3.2. Socio-culturel
I.3.2.3.3. Education
I.3.2.3.4. Santé
I.3.2.3.5. Sécurité
I.3.2.3.6. Foncier
I.3.2.3.7 Infrastructures
I.3.2.3.8. Economie
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
II.1. Identification et description des d’impacts probables sur le milieu récepteur
II.2. Evaluation de l’importance des impacts
II.2.1. Définitions des critères d’évaluation des impacts
II.2.2. Evaluation des impacts
II.2.2.1. Evaluation quantitative
II.2.3. Evaluation de la durabilité du projet (EDD)
II.2.3.1. Boussole bernoise du développement durable
II.3. Mesures correctives
II.3.1. Les mesures générales
II.3.2. Mesures spécifiques
II.4. Analyse des risques et dangers
II.4.1. Identification des risques et dangers
II.4.2. Mesures de sécurité et plan d’urgence
TROISIEME PARTIE : PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE DU PROJET
III.1. Programme de surveillance
III.1.1. Programme de mise en œuvre
III.1.2. Gestion paysagère
III.1.3. Gestion financière
III.1.3.1. Analyse de coût
III.1.3.2. Analyse des recettes
III.1.3.3. Rentabilité du projet
III.1.4. Chronogramme d’exécution
III. 2. Programme de suivi environnemental
III.3. Les réalisations du projet
III.3.1. Mesures appliquées lors de la réalisation du projet
III.3.2. Réalisation des dépenses au niveau des associations
III.3.3. Suivi-évaluation de l’évolution des élevages
III.3.4. Proposition de solution
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES