Le Burkina Faso est un pays situรฉ au cลur de l’Afrique Occidentale entre 9ยฐ20′ et 15ยฐ05′ de latitude Nord avec des longitudes Ouest de 5ยฐ30′ et Est de 2ยฐ20′. Il couvre 274200 Km2 de superficie avec une รฉtendue de 600 Km Nord-Sud et 800 Km Ouest Est et compte environ 14 902 785 millions d’habitants (INSD, 2007). Pays en voie de dรฉveloppement, l’รฉconomie du Burkina repose principalement sur l’Agriculture et les zones de l’ouest offrent les meilleures potentialitรฉs. En effet, le secteur primaire occupe plus de 86% de la population active et contribue ร la formation du PIB ร hauteur de prรจs de 40% et gรฉnรจre 50% des recettes d’exportations (OUEDRAOGO, 2008). La production agricole est ร dominance cรฉrรฉaliรจre avec une moyenne de production annuelle de 2,6 millions de tonnes (CAPES, 2007). Quant aux principales cultures de rentes (coton, sรฉsame, arachide), elles occupent 12% des superficies cultivรฉes annuellement (MAHRH, 2007). Le coton demeure la premiรจre culture de rente du pays car il participe fortement ร sa croissance รฉconomique en favorisant une importante entrรฉe de devises. En 2004, la filiรจre coton a gรฉnรฉrรฉ une recette de plus de 160 milliards de FCFA (INSD, 2007). Sa culture est pratiquรฉe sur plus de 250000 exploitations agricoles regroupant plus de 350 000 producteurs (MAHRH, 2007). Le coton fait vivre directement prรจs de 3 millions de personnes et s’est rรฉvรฉlรฉ comme un vรฉritable outil de lutte contre la pauvretรฉ et d’amรฉlioration des conditions d’existence des populations en milieu rural. Au regard du poids de l’agriculture dans l’รฉconomie nationale, l’Etat burkinabรจ s’est lancรฉ dans la promotion des cultures de rente (coton essentiellement). Celles qui sont capables de gรฉnรฉrer des devises pour le producteur et permettent surtout d’amoindrir le caractรจre dรฉficitaire de la balance commerciale. Dรจs lors, tous les espoirs restent portรฉs sur le coton qui, pourtant est loin de constituer une initiative nouvelle. En effet, le coton รฉtait cultivรฉ avant l’รฉpoque coloniale pour son utilitรฉ socioculturelle, (SCHWARTZ, 1993).
DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE DE LITTERATUREย
Pour mieux comprendre les diffรฉrents axes de notre รฉtude, nous allons dans ce chapitre dรฉfinir entre autres le concept de performance ainsi que les notions de systรจme de production agricole, d’agriculture biologique, de coton biologique, de coton conventionnel, et de coton transgรฉnique (Bt). La revue de littรฉrature quant ร elle s’articule autour de trois grands points notamment la gรฉnรฉralitรฉ sur le coton, l’importance du secteur cotonnier pour le Burkina Faso et les faiblesses du secteur cotonnier.
Dรฉfinition des conceptsย
Nous entamons cette partie par la dรฉfinition des concepts, ร savoir la notion de performance et le concept systรจme de production agricole.
Notion de performance
La notion de performance, selon GAFSI et LEGILE (2007) peut se dรฉfinir par la recherche de la rentabilitรฉ technique et รฉconomique, de la pรฉrennitรฉ de l’exploitation et de l’emploi, etc. Une exploitation est performante si elle est simultanรฉment efficace et efficiente, autrement dit, si elle rรฉalise ses objectifs tout en minimisant l’emploi de ses moyens (KADEKOY, 2010). L’efficience fait implicitement rรฉfรฉrence ร la recherche d’un optimum. Par contre, l’efficacitรฉ, au-delร de l’idรฉe de non gaspillage, se dรฉfinit et se mesure ex post au cas par cas en rรฉfรฉrence ร un objectif technique, รฉconomique ou politique qu’on s’est fixรฉ (FRAVAL, 2000). A ce titre, les performances des exploitations biologiques, conventionnelles et CGM peuvent รชtre mesurรฉes par les rรฉsultats au regard des objectifs fixรฉs par chaque agriculteur et du dรฉploiement rationnel des facteurs de production.
Le concept de systรจme de production
C’est dans le but d’analyser et de comparer les performances des exploitations selon les mรฉthodes de production appliquรฉes, que le concept de systรจme de production servira de mรฉthode d’analyse et de comparaison dans le prรฉsent travail. La notion de systรจme de production est un concept trรจs utilisรฉ par tous les รฉconomistes ruraux et les agronomes. Ce concept a souvent รฉtรฉ, et est encore, utilisรฉ majoritairement lors de la comparaison d’exploitations agricoles.
De nombreux auteurs se sont penchรฉs sur le concept systรจme de production ou sur son รฉquivalent anglo-saxon ยซย output systemย ยป pour dรฉcrire le sens d’un systรจme de production dans le domaine agricole. Suivant la littรฉrature, on peut trouver aujourd’hui deux grandes catรฉgories de dรฉfinitions utilisรฉes en รฉconomie rurale. Un premier type de dรฉfinitions se rapportant ร l’exploitation agricole provient de REBOUL, (1976) ; un des tenants de cette perception, รฉcrivait: un systรจme de production agricole est un mode de combinaison entre terre, forces et moyens de travail ร des fins de production vรฉgรฉtale et/ou animale, commun ร un ensemble d’exploitations. Le systรจme de production est caractรฉrisรฉ ici par la nature des productions, de la force de travail (qualification) et des moyens de travail mis en ลuvre et par leurs proportions. JOUVE et TALLEC,(1996) considรจrent un systรจme de production agricole comme un ensemble structurรฉ de moyens de production (travail, terre, capital et รฉquipement) combinรฉs entre eux pour assurer une production vรฉgรฉtale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs et besoins de l’exploitant (ou chef de l’unitรฉ de production) et de sa famille. A travers ces dรฉfinitions, on comprend que l’analyse des systรจmes d’exploitation implique nรฉcessairement l’รฉtude:
– des types de main d’ลuvre utilisรฉe (familial, salariรฉ) ;
– des diffรฉrents modes de culture (manuel, attelรฉ, motorisรฉ) ;
– des systรจmes d’assolement, de la rotation des cultures et de l’itinรฉraire technique;
– et enfin du matรฉriel utilisรฉ.
L’agriculture biologiqueย
L’une des caractรฉristique majeure de l’Agriculture Biologique (AB) est sa non-unicitรฉ; dit autrement, il n’existe pas de dรฉfinition unique de ce qu’est l’AB (GUYOMAR, 2013). Plus spรฉcifiquement, l’AB met l’accent sur un certains nombres de principes et d’objectifs de natures hรฉtรฉrogรจnes, principes et objectifs que d’aucuns qualifient de refus: des engrais de synthรจse, des pesticides de synthรจse, des Organismes Gรฉnรฉtiquement Modifiรฉs (OGM), mais aussi du capitalisme et de la mondialisation (GUYOMAR, 2013). En outre, les moyens ร mettre en ลuvre au titre de ces principes et objectifs ne sont pas harmonisรฉs.
Cependant, l’une des dรฉfinitions les plus communรฉment admises ร l’รฉchelle internationale est proposรฉe par la Commission du Codex Alimentarius dรฉveloppรฉ conjointement par la FAO et L’OMS, (2001) selon lesquelles L’agriculture biologique est un systรจme de gestion holistique de la production qui favorise la santรฉ de l’agrosystรจme, y compris la biodiversitรฉ, les cycles biologiques et l’activitรฉ biologique des sols. Elle privilรฉgie les pratiques de gestion plutรดt que les facteurs de production d’origine extรฉrieure, en tenant compte du fait que les systรจmes locaux doivent s’adapter aux conditions rรฉgionales. Dans cette optique, des mรฉthodes culturales, biologiques et mรฉcaniques sont, dans la mesure du possible, utilisรฉes de prรฉfรฉrence aux produits de synthรจse, pour remplir toutes les fonctions spรฉcifiques du systรจme.
Si le souci de prendre soin de l’รฉcosystรจme dans son ensemble (sols, micro-organismes, plantes et animaux) implique notamment l’abandon des intrants chimiques, il n’est pas pour autant synonyme d’absence d’engrais ou de pesticide. Le changement concerne la nature de ces produits. Au Burkina par exemple le coton biologique requiert le remplacement de l’engrais NPK et des pesticides chimiques de synthรจse par, respectivement, de la fumure organique et des biopesticides. Autre caractรฉristique du systรจme de production biologique, est qu’une certification biologique est octroyรฉe aux producteurs qui respectent des normes prescrites dans des cahiers de charges. Dans le cadre de notre รฉtude, nous abordons ce concept suivant la vision du programme coton biologique d’HELVETAS qui le dรฉfinit comme un systรจme de production qui valorise les ressources naturelles existantes et qui n’autorise pas l’utilisation des intrants chimiques de synthรจse comme les engrais minรฉraux et les pesticides. En agriculture biologique, la fertilitรฉ du sol est assurรฉe par la rotation culturale, l’utilisation de plantes lรฉgumineuses et l’apport d’engrais organiques (fumier et compost) ; la protection des plantes se fait avec des extraits vรฉgรฉtaux (le neem) ou avec des techniques alternatives (les plantes piรจges) (HELVETAS, 2004).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE 1: DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE DE LITTERATURE
CHAPITRE II: PRESENTATION DU SECTEUR COTONNIER AU BURKINA FASO
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE 1 : MATERIELS ET METHODE
CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION
2.1 RESULTATS
2.2 DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
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