Analyse architecturale des structures du Mur de l’Atlantique 

Le Mur de l’Atlantique : analyse locale d’un réseau défensif global

Le premier chapitre de cette étude a pour objectif principal de présenter le Mur de l’Atlantique sur la côte basque. Il s’agit, dans un premier temps, de replacer le cadre géographique de notre étude, dans le contexte historique de la France occupée, pour comprendre les mécanismes qui ont conduit à la conception puis à l’élaboration de ce réseau défensif. La vocation de ce premier chapitre est aussi de montrer l’évolution de cette ligne de défense à partir du moment où ses occupants l’abandonnent, en 1944. Le Mur de l’Atlantique ne disparaît pas au moment de la Libération et nous allons voir comment il traverse des décennies depuis les années 1950 jusqu’à nos jours.
De plus, si notre étude s’attache aux limites géographiques du pays basque, les éléments et les données présentés, sont dans de nombreux aspects représentatifs de l’ensemble du Mur de l’Atlantique : en somme, une réalisation globale mesurable à l’échelle locale.

Un contexte militaire déterminant

Comprendre le Mur de l’Atlantique, c’est tout d’abord définir son contexte. La réalisation de ce réseau défensif s’est opérée dans un climat de guerre permanent, résultant de la stratégie allemande dans l’avancement de la guerre. Comprendre et expliquer cette stratégie résolument défensive va nous permettre de mieux mesurer son application et ses conséquences dans la zone géographique que nous allons étudier.

La stratégie militaire Allemande sur un territoire conquis

Brefs rappels chronologiques sur le contexte militaire général

Du 10 mai au 17 juin 1940, l’armée allemande réussit le pari ambitieux de vaincre les armées alliées, en une campagne rapide et violente. La campagne de France signe le triomphe de nouvelles stratégies militaires, dont l’efficacité résulte sur le principe couramment appelé « guerre éclair ». Le principe de cette stratégie est de miser sur la mobilité des troupes motorisées, combinée à une utilisation massive des chars de combats, et des attaques aériennes (chasseurs et bombardiers).
En seulement quelques semaines, l’armée Allemande, composée de la Heer(terre), la Ludwaffe(air) et la Kriegsmarine(mer), parvient non seulement à neutraliser la majeure partie des forces combattantes alliées, mais aussi à occuper une grande partie du territoire métropolitain en un temps record.
L’appel du Maréchal Pétain à « cesser le combat » du 17 juin se présente comme un événement capital pour l’avancement de la guerre en France. Selon Jean-Marie Flonneau, cet armistice « transforme la défaite en débâcle » . Le Maréchal Pétain souhaite la signature d’un armistice sans se préoccuper, dans un premier temps, des conditions allemandes . Au moment où cet armistice est signé, le 22 juin à Rethondes, La Wehrmacht a réussi à prendre sous son contrôle une grande partie du territoire français. Cette avancée aura pour conséquence première de contraindre le gouvernement Pétain à fuir plus au sud pour s’établir dans un lieu sûr. Elle déterminera aussi la future ligne de démarcation qui séparera la France en deux zones distinctes (ANNEXE 1).
La première Zone, dite « Zone Occupée » est placée directement sous le contrôle allemand. La politique mise en place par les autorités d’occupation fut celle d’une armée sur un territoire vaincu, à savoir mener une politique de sécurisation, par le contrôle et l’occupation militaire du territoire, sans dans un premier temps s’occuper de la flotte française qui mouille au port militaire de Toulon, ni des questions de revendications territoriales.
La superficie de la zone sous contrôle correspond environ aux trois cinquièmes du territoire métropolitain. La ligne de démarcation semble alors suivre le tracé et la position des troupes Allemandes au moment où fut signé l’armistice du 22 juin. D’une part la France fut divisée en deux parties en suivant le tracé d’une ligne qui traverse le territoire d’est en ouest, de Gex jusqu’à Loches. Dans l’axe nord-sud, le tracé de cette ligne suit la côte Atlantique, établissant la frontière de Loches à Saint-Jean-Pied-de-Port . La zone non occupée ou « Zone Libre », est directement placée sous le contrôle du régime de Vichy, lieu que le gouvernement de Pétain a choisi pour y installer le gouvernement et pour y abriter les divers ministères. Les conditions de l’armistice du 22 juin 1940 furent prises à l’initiative de l’état major allemand et surtout d’Hitler. Il faut dire que les conditions draconiennes de ce « Diktat » résultent d’une situation très périlleuse pour la France. Tant que la paix ne serait pas signée entre les deux nations, le sort des 1 600 000 prisonniers français resterait incertain.
Un autre élément est encore à mentionner, car il sera déterminant pour comprendre ultérieurement le financement du Mur de l’Atlantique : les frais d’occupation. Les clauses de l’armistice avec la France indiquent que celle-ci devra s’acquitter d’une somme journalière de 20 millions de marks, soit l’équivalent de 400 millions de francs, et ce pour financer les frais de l’armée d’occupation sur le territoire Français. Cette somme sera accompagnée de diverses réquisitions de matériel ou de denrées, afin de subvenir aux besoins de l’armée Allemande durant l’occupation du territoire Français. Dès lors, la stratégie d’Hitler sur l’occupation de la France peut d’ores et déjà nous renseigner sur les objectifs expansionnistes du troisième Reich.
Hitler souhaite faire de la France un Pays qui soit l’allié de l’Allemagne . Un allié inférieur certes, mais qui figurera au premier plan dans la construction de l’Europe nazie en tant que « pays associé ». La France doit donc être gouvernée par des hommes étant prêts à engager une collaboration de premier plan avec l’Allemagne. De plus, l’analyse du tracé de la zone dite « occupée » démontre que les occupants sont maîtres des territoires possédant la quasi-totalité des sources d’énergie vitales à l’effort de guerre telles que les matières premières, les combustibles ou l’industrie métallurgique.

La militarisation de la côte atlantique et la stratégie des lignes de défense

L’échec de la « bataille d’Angleterre » aboutit à une militarisation intensive de la côte Atlantique. Il n’est pas question, dans un premier temps, de parler de « Mur de l’Atlantique » dans la mesure où le principal objectif stratégique reste la sécurisation des portions de côtes françaises qui font face à l’Angleterre. Le rôle de cette sécurisation joue un rôle davantage offensif que défensif. Les premiers ouvrages sont donc construits en août afin d’abriter des batteries d’artillerie lourde dans le Pas-de-Calais dont la vocation est de pouvoir bombarder les côtes anglaises.

Le pays basque occupé et le Mur de l’Atlantique

Le pays basque est un territoire qui se situe au sein du département des BassesPyrénées. Donner une définition exacte de ce « pays » nous amènerait à le qualifier de territoire limitrophe avec l’Espagne dont les habitants partagent une identité commune autour de la culture basque, par la langue, l’habitat, les pratiques et coutumes sociales et autour d’un sentiment identitaire fort.
À de nombreux égards, le pays basque fait figure de cas unique quant à sa situation durant le conflit. Tout d’abord, avant même que la Seconde Guerre mondiale commence, la vie locale se retrouve bouleversée par les conséquences de la guerre civile espagnole. Durant l’année 1938 à la fin de la guerre civile, un nombre conséquent de Républicains trouve refuge de l’autre côté de la frontière pour échapper à l’avancée et à la répression de l’armée franquiste. Au déclenchement des hostilités en 1939, le pays basque se voit contraint d’accueillir les réfugiés venant de la Belgique, des Pays-Bas et des régions du nord de la France fuyant la guerre. Le 20 mai par exemple, 500 réfugiés arrivent en gare de Biarritz.
Le 27 juin 1940, les premières troupes motorisées Allemandes arrivent. Rapidement, les officiers allemands occupent les points stratégiques pour y installer leurs hommes et leurs défenses ainsi que divers locaux réquisitionnés pour abriter les services de l’armée ainsi que les bureaux des officiers. Ainsi, l’état major prend possession de l’Hôtel de Ville de Bayonne, puis l’hôtel Miramar. L’hôtel du Palais est également réquisitionné à Biarritz. Le mess des officiers prend place au casino municipal. Durant toute la guerre, les troupes d’occupation réquisitionnent de nombreux immeubles et terrains dans l’objectif de parfaire leur installation sur le territoire qu’ils contrôlent. De nombreux documents provenant des services municipaux des différentes villes du pays basque nous renseignent sur la procédure de réquisition ainsi que sur les difficultés de collaboration entre les autorités civiles locales et les troupes d’occupation, chacun essayant conserver son intérêt tout en maintenant des relations cordiales avec ses interlocuteurs (ANNEXE 2).
Aux enjeux de la proximité de l’Espagne s’ensuit un découpage des deux parties distinctes de la zone « libre » et la zone « occupée ». La ligne de démarcation trace une frontière passant au cœur du pays basque modifiant durant toute la première partie du conflit les rapports locaux entre les individus des deux zones. Cette frontière passe par Saint-Palais, Arberats, Béhasque, Uhart-Cize, Saint-Jean-Pied-de-Port et Arnéguy. La côte et ses territoires limitrophes sont donc sous contrôle direct Allemand, et le reste de la Navarre et de la Soule sont sous l’autorité du régime de Vichy.
Le pays basque occupé partage comme le reste du territoire sous contrôle allemand les rigueurs de l’occupation. Le cadre de vie des habitants est profondément bouleversé dans la mesure où désormais, ils s’adaptent « à l’heure allemande ».
Les populations locales ont obligation d’adapter leurs conditions de vie à un contexte de conflit latent. Si l’armistice est signé avec la France, les troupes allemandes restent maintenues en état de combat car la protection du littoral est dès juin 1940 un enjeu pour la victoire contre les Anglais. Dès lors, la journée et la nuit d’un habitant sont désormais rythmées par toute une série de pratiques liées au climat de guerre, telles que le couvre-feu nocturne, l’extinction des différents phares des ports basques, la remise à la préfecture de toutes les armes à feu, l’interdiction de circuler dans la zone frontalière avec l’Espagne, et le port de papiers en règle.

Les étapes de la réalisation d’un réseau défensif

Les structures du Mur de l’Atlantique sont l’aboutissement d’un projet de ligne de défense dont les étapes antérieures de construction sont bien spécifiques. Les processus de recrutement, les techniques de travail et les conditions de réalisation sont des données qu’il va falloir expliquer maintenant pour comprendre la réalisation de cette ligne fortifiée.

« Préparer le terrain »

Si l’on tente d’expliquer les facteurs qui ont conduit au succès de la réalisation du Mur de l’Atlantique, il faut tout d’abord avoir en mémoire que le Reich a pu bénéficier des avantages que lui offrait la place « d’occupant » sur le territoire Français. Définies par les accords passés avec le gouvernement Pétain, un certain nombre de clauses, qui vont évoluer au fur et a mesure de l’avancée du conflit, donnèrent à l’occupant des atouts pour la réalisation de ce projet de défense. La première est l’indemnité de guerre dont le gouvernement doit s’acquitter. La majorité de cette somme sert les intérêts de l’Allemagne, et un pourcentage élevé est directement utilisé pour financer l’« Atlantikwall ». En outre, le Reich entend utiliser les ressources françaises pour servir ses intérêts. Ces ressources se présentent sous deux formes : main d’œuvre et matière première. Hitler a encouragé la collaboration de la Wehrmacht avec diverses organisations civiles ou paramilitaires spécialisées dans le génie civil. Ce mode de fonctionnement a un double avantage : il permet de désengager la Wehrmacht dans les tâches de génie dans le but d’avoir une armée focalisée sur le combat, et d’autre part cela permet d’utiliser les meilleurs experts en génie civil pour soutenir l’action de l’armée. C’est donc par ce procédé que le Mur de l’Atlantique sera construit durant tout le conflit, Hitler confiant la réalisation du Mur de l’Atlantique à l’organisation TODT.
Crée par Fritz Todt en juin 1933, la « Reichsautobahnen » (organisation des constructions des ouvrages routiers) devient l’organisation Todt (OT) en 1938. Cet organisme dépend entièrement du ministère de la production de guerre, sous la direction d’Albert Speer à partir du 8 février 1942. De part son organisation interne et par le statut des travailleurs, l’OT doit être considérée comme une véritable organisation paramilitaire dont le fonctionnement est régie par un règlement très strict très fortement inspiré du code de conduite des soldats de la Wehrmacht. Elle engage le port de l’uniforme, la hiérarchisation du personnel, dont les grades et les fonctions sont visibles par une signalétique spécifique (insignes). Une signalétique permet ainsi de définir le rôle de chacun, par le biais d’un code couleur.

Analyse architecturale des structures du Mur de l’Atlantique

Le Mur de l’Atlantique est souvent perçu comme une véritable muraille linéaire et continue, qui dresse une barrière contre les ennemis venus de la mer . En réalité, le Mur de l’Atlantique n’est ni un rempart continu, ni une ligne de défense homogène . D’un point de vue stratégique, les Allemands ont cherché à fortifier en premier lieu les zones du littoral les plus proches de l’Angleterre, puis les zones les plus propices à un débarquement.
L’état-major allemand cherche avant tout à défendre les ports, les estuaires et les plages peu accidentées dans la mesure où elles sont vitales lors d’une tentative de débarquement.
Les Allemands ne sont pas dupes ; si la tentative de débarquement de Dieppe le 19 août 1942 fut une victoire facile largement utilisée par la propagande allemande pour démontrer la résistance des troupes du Reich et pour discréditer les erreurs des démocraties, elle démontre à Hitler que les Alliés tenteront de débarquer tôt ou tard, et que cette tentative eut lieu pour « tester » la résistance des positions allemandes dans le but de mieux les connaître.
La défense rapprochée des premiers bunkers doit permettre aux défenseurs d’être à l’abri des attaques des blindés et de l’infanterie. Pour ce faire, des murs anti-char, des champs de mines et d’intenses réseaux de fil de fer barbelé sont disposés tout autour des différentes casemates. Ces caractéristiques défensives furent également en place autour des batteries de la côte Basque, par la présence de réseaux de fil de fer barbelé, d’un mur anti-char sur la plage d’Erromardie à Saint-Jean-de-Luz, ainsi que de nombreux champs de mines terrestres (ANNEXE 6).
Les constructions bétonnées du Mur de l’Atlantique sont des ouvrages fixes dont la typologie est issue d’une base de donnée établie par l’OT à partir de 1936, le fichier « Regelbauten » . Les ingénieurs allemands ont à leur disposition un catalogue de constructions préétablies (plans-types) de toute une série d’ouvrages défensifs. Chaque armée dispose donc de types d’ouvrage adaptés, du fait que la défense de l’Atlantikwall est assurée par le concours des trois corps armés allemands. Cette base de données s’accompagne de données-types mentionnant les processus de construction (dimensions, modalités…) ainsi que les quantités de béton et d’acier nécessaire à la réalisation de l’ouvrage. La plupart des éléments métalliques tels les portes blindées, les cadrages d’embrasure de tir ou les cloches blindées étaient directement fabriqués en Allemagne puis transportés sur place.
Dans l’objectif de classifier ces batteries, chaque ouvrage du Mur de l’Atlantique recevait un numéro de codification. Ce numéro était complété par d’autres informations telles que les initiales du secteur concerné, le corps d’armée occupant la structure, et l’année de construction. Dans la plupart des cas, cette codification était directement peinte à l’intérieur du Bunker, et l’on peut en retrouver encore aujourd’hui.

L’évolution des structures de 1940 à nos jours

Entre le moment où les Alliés débarquent le 6 juin 1944 et le début des années 2010, le Mur de l’Atlantique traverse une lente période de dégradation ; de cet abandon quasi-total résulte l’état actuel des vestiges. Les sites qui abritent les éléments du Mur de l’Atlantique ne sont plus désormais des « zones militaires » et les populations civiles redécouvrent un littoral fortement transformé par les réalisations du Mur.

L’abandon et le pillage du Mur

Une des principales difficultés concernant l’étude du Mur de l’Atlantique est de réussir à avoir une idée la plus exacte possible de l’état des fortifications au moment où elles ont été réalisées et occupées par la Wehrmacht. On dispose certes de nombreuses données photographiques d’époque qui permettent d’évaluer la nature des constructions, mais cela ne permet pas de percevoir aujourd’hui l’ « ambiance » qui régnait sur les fortifications, ni de mesurer l’ampleur de ces dernières. Proposer une étude patrimoniale du Mur de l’Atlantique semble être en réalité une étude qui s’attache à présenter un patrimoine dont la situation actuelle n’est que le reflet incomplet de l’objet que l’on étudie au moment de son activité.
Si en effet l’on a tendance à considérer aujourd’hui le Mur de l’Atlantique comme un rempart fait de béton, c’est que le reste des structures a disparu ; il n’est désormais plus visible pour la personne qui souhaite découvrir ce patrimoine bâti militaire.
Cette dégradation du Mur de l’Atlantique est d’abord le résultat du retrait des troupes d’occupation elles-mêmes du pays basque, à partir du 9 août 1944.
Les divisions stationnées au pays basque reçoivent l’ordre de rejoindre le plus tôt possible le gros des troupes allemandes en tentant de mener une contre-offensive contre la percée alliée qui débute en Normandie après le débarquement et le franchissement du Mur de l’Atlantique.
Par conséquent, les troupes tentent d’organiser leur départ précipité en une durée de temps relativement courte, en prenant soin de détruire toute les infrastructures et le matériel militaire qu’ils ne peuvent emporter avec eux dans leur retraite.
L’état-major allemand en pays basque a conscience qu’au moment de son départ, les diverses organisations de Résistance sortiront de la clandestinité pour reprendre possession de leurs terres mais qu’elles vont aussi tenter de mener des actions de guérilla et d’escarmouche contre l’armée en fuite. Avant le départ des convois motorisés et hippomobiles, des équipes de sapeurs sont constituées pour mettre hors service les pièces d’artillerie situées dans les diverses casemates du littoral. Cette solution de « dernière minute » montre une des limites des réalisations du Mur de l’Atlantique, que n’avaient pas réussi à prendre en compte les ingénieurs en concevant les abris pour pièces d’artillerie. En effet, les plus grosses pièces d’artillerie furent montées avant même que les toits des casemates furent achevés, rendant impossible leur retrait dans le cas d’une fuite précipitée. Les soldats placent des charges explosives et neutralisent l’artillerie dans plusieurs casemates du littoral, endommageant gravement les structures bétonnées. Les casemates de la batterie du château d’Abbadia à Hendaye sont ainsi gravement endommagées. Par la suite, au moment où les civils et les membres des mouvements de résistance prennent possession de ces ouvrages, ils commentent eux aussi de nombreuses dégradations, pour notamment achever la destruction de certaines casemates. Dans le cadre d’une mise en valeur patrimoniale des vestiges du Mur de l’Atlantique, les traces de ces dégradations peuvent avoir un intérêt dans l’illustration des techniques de construction des ouvrages bétonnés. Les vestiges ayant subi des dégradations au moment du départ des Allemands permettent aujourd’hui d’avoir un aperçu des structures internes aux bunkers, pouvant illustrer leur remarquable solidité, notamment par la présence importante de ferraillages toujours visibles aujourd’hui.
Le visage du Mur de l’Atlantique change profondément durant la période 1945-1948 concernant les fortifications légères, principalement situées sur les plages. Au moment de la libération des côtes, une des premières tâches des élus locaux, et plus largement du gouvernement provisoire de la République française, est naturellement de permettre un retour à la vie normale pour les habitants de l’Hexagone. Ce retour à la normale passe par l’effacement des traces de la guerre et surtout par la reconstruction urbanistique et architecturale des villes gravement endommagées pendant les combats.
La politique de l’oubli qui s’engage concernant les pans les plus noirs de l’Occupation permet de comprendre la perception et l’évolution des vestiges du Mur. L’effacement des traces de la guerre se fait cependant avant tout dans une dimension bien plus urgente et concrète : il s’agit de sécuriser puis de reconstruire l’environnement des populations ayant subi les conséquences de la guerre.

De Bidart à Boucau

Secteur de Bidart

Nous n’avons pas pu trouver d’informations concernant les constructions du Mur de l’Atlantique sur la commune de Bidart dans les ouvrages publiés sur le sujet. Cependant, l’inventaire réalisé dans l’après guerre par la Marine nous donne de précieuses informations sur les constructions qui défendaient les plages . La plage de Bidart était défendue par deux casemates de flanquement de type H 680, complétées par plusieurs postes de guet et des Tobrouks. Sur les falaises, un poste de direction de tir orientait les tirs des mitrailleuses et d’un canon anti-char PAK. Malgré nos recherches, nous n’avons pu trouver qu’une des casemates H 680. Selon les habitants les avis divergent : soit le reste a été détruit, soit les vestiges se situent encore sur place. Les recherches entreprises ne permettent pas de confirmer ces dires.

Secteur de Biarritz

Le secteur de Biarritz se divise en trois zones fortifiées, couvrant l’ensemble du littoral du plateau de Marbella à la pointe Saint-Martin. En arrivant de Bidart, le plateau de Marbella est le premier secteur défendu. Une batterie école anti-aérienne , composée de quinze cuves pour canons anti-aérien FLAK, de nombreux Tobrouks et d’abris pour les éleves artilleurs , permet de faire la liaison entre les défenses d’Eromardie et de Biarritz. Le flanquement sud de cet ensemble est assuré par une casemate abritant plusieurs Tobrouks et un canon de moyen calibre . Un golf se situe actuellement à l’emplacement de cette baterrie, et la plupart des défenses furent détruites. Il reste encore aujourd’hui la cassemate de flanquement.

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Table des matières
Remerciements
Sommaire
Introduction
I) Le Mur de l’Atlantique : analyse locale d’un réseau défensif global
A) Un contexte militaire déterminant
I)La stratégie militaire Allemande sur un territoire conquis
a) Brefs rappels chronologiques sur le contexte militaire général
b) La militarisation de la côte atlantique et la stratégie des lignes de défense
II) Le pays basque occupé et le Mur de l’Atlantique
B) Les étapes de la réalisation d’un réseau défensif
I) « Préparer le terrain »
II) Analyse architecturale des structures du Mur de l’Atlantique 
C) L’évolution des structures de 1940 à nos jours
I)L’abandon et le pillage du Mur
II)L’évolution des vestiges : Entre destruction et réemploi
II) la situation actuelle du Mur de l’Atlantique
A) L’inventaire des vestiges sur le littoral basque
I)Les fortifications d’Hendaye à Sainte-Barbe
II)De Bidart à Boucau
B) Légitimer la mise en valeur de ces structures
I)Des structures menacées pour l’avenir
II)Les vestiges : lieux de souvenirs, lieux pour apprendre
C) Percevoir le Mur de l’Atlantique au travers de ces vestiges
I)Interroger le public de demain
II)Une lisibilité difficile ?
III)Des constructions à l’image douloureuse
III) Des pistes de valorisations spécifiques à ces vestiges
A) Engager la préservation de ce type de patrimoine
I)S’inspirer de projets de valorisation déjà accomplis
II)Les problématiques liées à la valorisation de ces vestiges.
B) La valorisation des vestiges sélectionnés
I)Le choix des sites retenus
II)Des projets pour présenter le Mur de l’Atlantique aux publics.
Conclusion
Annexes
Sources
Bibliographie
Table des matières

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