La communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise est une ville nouvelle, pôle attractif de l’Île-de-France. Construite autour d’une boucle de l’Oise, celle-ci abrite dans son méandre une base de loisirs : l’Île de loisirs de Cergy-Neuville. Cet espace vert dans l’agglomération attire beaucoup de visiteurs chaque année, en particulier l’été. Malgré ses installations et ses activités, l’attrait touristique de Cergy-Pontoise peut être amélioré. En effet, l’agglomération désire mettre l’accent sur les aspects socio-culturels et environnementaux de l’Île de loisirs. Le site présente des zones très exploitées et d’autres délaissées. C’est le cas de l’Île Astronomique. Cette île bâtie en temps qu’avant-dernière station de l’Axe Majeur, œuvre monumentale de la ville nouvelle, est désormais une friche plantée au beau milieu d’un étang de l’Île de loisirs. Inaboutie, elle héberge maintenant une biodiversité variée protégée de la destruction anthropique liée à la fréquentation.
L’agglomération de Cergy-Pontoise
Présentation générale
L’agglomération de Cergy-Pontoise se situe au cœur du Val-d’Oise au Nord-Ouest de l’Île-deFrance (figure 1). Elle est sur l’axe Paris-Rouen-Le Havre et est traversée par l’Oise et s’étale sur 8 000 hectares.
Cergy-Pontoise est l’une des cinq villes nouvelles érigée par l’État dans les années 70 aux côtés d’Evry, Marne-la-Vallée, Melun-Sénart et Saint-Quentin-en-Yvelines. Ces villes nouvelles avaient pour objectif de désengorger la capitale et ainsi développer l’espace en Île-de-France. La construction et l’aménagement de ces points stratégiques suivaient les directives du Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Parisienne (SDAURP) publié en 1965. En 1971, le Syndicat communautaire d’aménagement (SCA) est créé pour diriger la construction de la ville nouvelle qui débute en août 1972. Le plan d’aménagement comptait, à ce moment-là, quinze communes (Boisemont, Cergy, Courdimanche, Éragny-sur-Oise, Jouy-le-Moutier, Menucourt, Neuville-sur-Oise, Osny, Pontoise, Puiseux-Pontoise, Saint-Ouen l’Aumône, Vauréal, Boissy-l’Aillerie,
Méry-sur-Oise et Pierrelaye). Le SCA laisse place au Syndicat d’agglomération nouvelle (SAN) en 1984 suite au changement de statut des villes nouvelles par la loi Rocard (1983). Cette loi donne aux villes nouvelles un vrai statut décisionnaire au sujet de l’urbanisme de leurs communes. Cette même année, cinq communes vont quitter la structure (Boisemont, Boissy-l’Aillerie, Méry-sur-Oise et Pierrelaye). Après l’établissement final de la ville nouvelle en décembre 2002, le SAN devient la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise en 2004. Elle est l’union de 13 communes du département du Val-d’Oise en un établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Elle compte plus de 203 000 habitants (16% de la population du Val d’Oise et 40% des moins de 25 ans) et est gérée par le Conseil communautaire composé de 59 représentants élus au suffrage universel direct. Les compétences de l’agglomération sont principalement l’aménagement du territoire et le développement économique. Les treize communes de la communauté d’agglomération sont actuellement : Boisemont (2005), Cergy, Courdimanche, Éragny-sur-Oise, Jouy-le-Moutier, Maurecourt (2012), Menucourt, Neuville-sur-Oise, Osny, Pontoise, Puiseux-Pontoise, Saint-Ouen l’Aumône et Vauréal (figure 2).
Dynamisme de la population
Le taux moyen annuel de variation de population de la communauté d’agglomération était de +0.6% entre 2007 et 2012 et un taux de variation de +1,9% entre 2012 à 2015 (de 199143 à 203000 habitants). La densité s’élevait à 2 366.2 habitants au km². 45,9% de la population ont 29 ans ou moins et 86,8% ont 59 ans ou moins (figure 3). La population de Cergy-Pontoise est majoritairement jeune et dynamique avec 65% d’actifs et 12.4% de scolarisés (figure 4).
En comparaison, les mêmes données sur l’Île-de-France donnent 990.5 habitants au km² et un taux moyen annuel de variation de la population entre 2007 et 2012 de +0.5%. Les valeurs sur Cergy-Pontoise sont plus élevées que la moyenne d’Île-de France, l’agglomération est donc une zone attractive dans la région. Les actifs sont dynamiques dans l’espace, une grande majorité (78.6%) se déplace dans le département ou la région pour travailler (figure 5). Ce constat s’explique par la proximité avec la capitale parisienne. Mais aussi par la facilité des transports avec le réseau de bus développé sur l’ensemble de l’agglomération (annexe 1) et du département. Les lignes de train sont aussi très accessibles et donnent un accès rapide à Paris et ses alentours, principalement par les gares de Cergy, Neuville et Pontoise (annexe 2). 20,2% de la population travaille tout de même dans leur commune de résidence et 34,9% dans leur département de résidence. Une dynamique d’emploi est bien présente sur la communauté d’agglomération.
Son poumon vert : l’Île de Loisirs de Cergy-Neuville
Les espaces verts de Cergy-Pontoise
Les espaces naturels de la communauté d’agglomération sont divers, du simple cours d’eau à des cultures passant par des boisements ou des parcs urbains (annexe 3). Ces types espaces verts sont répartis de manière hétérogène. 11 types sont répertoriés dans le SCoT, les boisements naturels représentent 40,30% des espaces naturels du territoire alors que les parcs et jardins seulement 11.50% (figure 7). Seulement, les espaces naturels ne sont pas tous des sites accessibles à la population.
Ces espaces accessibles à la population sont dits « espaces verts ». Ceux-ci s’étendent sur 741 hectares répartis sur le territoire (annexe 4). Ils sont classés selon leur composition, aménagés ou non (figure 8). L’ECPI compte aussi sur son territoire l’Île de Loisirs qui représente le seul espace naturel de type « étangs » et à vocation de loisirs. L’Île de Loisirs est placé au cœur de l’agglomération et considérée comme le « poumon vert » de celle-ci.
Son historique
L’Île de Loisirs, anciennement « Base de Loisirs », a été créée en 1972. La boucle de CergyNeuville, logée dans un méandre de l’Oise, n’abritait aucun d’étangs dans les années 60 mais une carrière de sable ainsi que des espaces agricoles (maraichers) et naturels, des friches, des parcs urbains et des habitats pavillonnaires. Lors de la construction de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, la base de loisirs fut élaborée suite au schéma d’aménagement de l’urbanisme de la région parisienne en 1965 (figure 9). L’espace était prévu pour des équipements de loisirs comme des activités aquatiques (sans compétition sportive en favorisant la voile et le ski nautique), un espace de jeux, de pique-niques, de repos mais aussi des espaces commerciaux comme une guinguette, des restaurants et une boite de nuit. Le terrain sableux est creusé à une profondeur déterminée afin de mettre en eau les étangs par alimentation de nappe. Une déclaration d’ouverture de chantier est autorisée à diverses entreprises (telles que J.Fayolle & fils et Leon Chagnaud & fils) d’après un périmètre d’exploitation déterminé (les lieudits « Les glaises », « L’Ile Roi », « Le port de Gency ») . L’exploitation sablière a été contrôlée et surveillée jusqu’à la modélisation finale des étangs. La base de loisirs s’inscrivait entièrement dans l’aménagement et le développement de la ville nouvelle. En 1972, la base de loisirs ouvre officiellement mais ce n’est qu’en 1977 qu’ils inaugurent le centre balnéaire et en 1980, le centre nautique. Depuis 2015, la Base de Loisirs devient l’Île des Loisirs de Cergy-Neuville.
L’Île de Loisirs de Cergy-Neuville
Présentation générale
Description
Située dans un méandre de l’Oise, l’Île de loisirs de Cergy-Neuville est l’une des douze bases de loisirs de la région. Le site est composé de 250 hectares dont 150 d’eau douce répartie en 6 étangs alimentés par l’Oise et par des nappes phréatiques ainsi que de 5000m² de plages. La base se trouve à cheval sur deux communes : Cergy et Neuville-sur-Oise (figure 10).
La Base est un établissement public géré par un Syndicat Mixte (SMEAG) composé de 4 élus de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, 4 élus du Conseil général du Val-d’Oise et 4 élus du Conseil régional d’Île-de-France. Les trois collectivités participent au financement avec un budget de 7 millions d’euros par an environ :
– Conseil Général et Communauté d’Agglo pour le fonctionnement
– Conseil régional pour le foncier et rénovation.
Sa place au sein des perspectives d’aménagement et de valorisation du territoire est centrale pour l’attractivité du territoire par les volets environnemental, culturel et de loisirs (social). Une vocation de loisirs par ses activités principalement nautiques. Le site propose aussi une halte intéressante à des oiseaux migrateurs, il a donc une fonction écologique. Mais surtout, la base a une fonction sociale étant le principal espace vert de l’agglomération. Elle est attractive pour la population rayonnant sur tout le département du Val-d’Oise mais aussi sur la région Nord-Ouest .
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Table des matières
Introduction
PARTIE I : DIAGNOSTIC
I. L’agglomération de Cergy-Pontoise
1. Présentation générale
2. Dynamisme de la population
3. Son poumon vert : l’Île de Loisirs de Cergy-Neuville
a. Les espaces verts de Cergy-Pontoise
b. Son historique
II. L’Île de Loisirs de Cergy-Neuville
1. Présentation générale
a. Description
b. Activités
2. Son accessibilité
3. Son diagnostic environnemental
a. Pédologie et géologie
b. Hydrologie et climat
c. Biodiversité
4. Les plans et schémas d’aménagement
a. Les autorisations
b. Les orientations
III. L’Île Astronomique
1. Une station de l’Axe Majeur
a. Une œuvre d’art urbaine
b. Les stations de l’Axe Majeur
c. L’intérêt de l’Ile Astronomique
2. Ses caractéristiques
3. Sa biodiversité
a. La flore
b. La faune
PARTIE 2 : PROJET D’AMENAGEMENT POUR LE TERRITOIRE
I. Les enjeux de l’Île Astronomique
1. Les points forts et les contraintes du territoire
2. Les orientations générales
II. Gestion de l’Île Astronomique
1. Le contrôle de la végétation
2. La réhabilitation des berges
III. Aménagement sur l’île
1. La protection des zones sensibles
2. Un parcours sur l’île
IV. Aménagement des abords de l’île
1. Scénario 1 : prolongement de l’Axe Majeur
a. En continuité avec la passerelle rouge
b. En intégration discrète avec le paysage
c. Avantages et inconvénients
2. Scénario 2 : Mise en observation de l’île
a. Un observatoire pour l’île
b. Avantages et inconvénients
Conclusion
Bibliographie
Annexes
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