MEMOIRE DE MASTER II
Option :
ESPACES, SOCIETES ET DEVELOPPEMENT (ESD)
Parcours :
AMENAGEMENT ET GESTION URBAINE EN AFRIQUE (AGUA)
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LA REVUE DE LA LITTERATURE
La question des espaces publics mรฉrite un important volume d’ouvrages qui mobilisent plusieurs auteurs. La ville fait appel ร une variรฉtรฉ de production intellectuelle ayant trait directement, oรน indirectement pour la plupart, ร ces lieux de l’urbain. La ville est prรฉsentรฉe comme le moteur de la croissance et du dรฉveloppement, dans les discours sur la position centrale du territoire dans la nouvelle gรฉographique. En effet, cette conception particuliรจre de la disposition de l’espace dans la nouvelle gรฉographie est mise en lumiรจre par Alvergne dans son ouvrage, le dรฉfi des territoires, comment dรฉpasser les disparitรฉs spatiales en Afrique de l’ouest et du centre7. Christel Alvergne passe d’abord par une รฉtude des concepts d’espaces et de territoires dans un continent particulier, qu’est l’Afrique, pour ensuite monter le rรดle de l’amรฉnagement dans le dรฉveloppement. Il ajoute donc d’un focus sur le passage obligรฉ d’une gรฉographie de l’espace ร une gรฉographie du territoire pour arborer la dimension fondamentale de la notion de territoire dans la configuration actuelle du monde. Elle remonte l’histoire et revisite lโรฉvolution des รฉvรจnements, tรฉmoins de la nรฉcessitรฉ dโune consolidation particuliรจre des dimensions territoriales. La ville apparait ainsi comme un lieu non moins nรฉgligeable dans les รฉtudes de gรฉographie humaine. Pour sa meilleure apprรฉhension, il importe de partir de la gรฉographie urbaine qui ยซ sโoccupe des dimensions spatiales du phรฉnomรจne urbain (distribution, structure et processus) tel quโil sโoffre ร lโobservateur, tel aussi quโil est vรฉcu par les habitants de la terre ยป8. Beau-Garnier illustre bien ce phรฉnomรจne urbain dans gรฉographie urbaine9. Elle y fait une รฉtude dรฉtaillรฉe sur lโespace que constitue la ville. Cette derniรจre est prรฉsentรฉe comme un milieu habitรฉ, dotรฉ de rรดles que lui confรจrent les activitรฉs outre que le primaire qui y sont entretenus. La ville est donc selon, Beaujeu- Garnier, un systรจme entretenu par les lieus qui interagissent entre lโespace, les hommes qui lโhabitent, la puissance de leur concentration, les progrรจs qui lโalimentent et les civilisations quโelle nourrit. Elle est le siรจge de plusieurs phรฉnomรจnes. Elle nait selon les conditions รฉconomiques, politiques, ou de dรฉfenses et grandit. Ce qui lui vaut la modification de son organisation du point de vue de lโarmature, du prix du sol, du transport, de sรฉgrรฉgation, de recomposition de la population du point de vue de lโรขge, du sexe et du comportement. Il est aussi fortement liรฉ ร ses environs, ce qui fait de lui un รฉlรฉment stratรฉgique dans le cadre de lโamรฉnagement du territoire. Lโespace urbain, mode dโoccupations particulier du sol, prรฉsente donc des spรฉcificitรฉs dans les conditions de naissance et dโรฉvolution ร travers le monde. Les villes des pays dรฉveloppรฉs nโont pas eu les mรชmes trajectoires, en termes de dynamismes et de mutations spatiales et sociales, que celles du pays en voie de dรฉveloppement surtout dans le contexte universel de lโurbanisation. Les villes africaines ont eu effet une certaine particularitรฉ dans leur genรจse de dรฉveloppement. Cโest ce quโexplique Vinettier dans les villes dโAfrique tropicale 4 .Il montre que la plupart des รฉtablissements urbains dโAfrique au sud du Sahara crรฉes par la colonisation, ont au cours du temps connu une urbanisation accรฉlรฉrรฉe. Les espaces publics se prรฉsentent dโaprรจs Jรฉrรดme Chenal dans quelques rues dโAfrique observation et gestion de lโespace public ร Abidjan, Dakar et Nouakchott10, comme les produits de lโamรฉnagement et les fondements des rรฉseaux. Il favorisa la distribution des habitats, la circulation des hommes et les รฉchanges entre ces derniers. En ce qui concerne les villes dโAfrique occidentales pour une plus grande part, ils sont de grands indicateurs de la mutation urbaine dans la mesure oรน ces endroits, ร cรดtรฉ de leurs vocations spรฉcifiques, sont sans cesse redรฉfinis par les usages locaux. On peut dรฉfinir lโespace public ยซ comme un espace commun ร une pluralitรฉ dโacteurs mais dont un pouvoir est garant de lโaccรจs et de lโusage ยป.Selon le dictionnaire universel, ยซ lโespace public est la partie du domaine public non bรขti affectรฉ ร des usages publics ยป. A ce titre, il reste ร la disposition du public ร tout moment, il est donc frappรฉ dโindisponibilitรฉ, cโest-ร -dire quโil est impossible pour une personne de la disposer ร sa guise, dโen changer lโaffectation, de le supprimer, de le vendre. On pourrait penser ยซ lโespace du public ยป dโoรน la justification de forte convoitise. A Dakar, la question des espaces publics pose beaucoup de problรจmes. Elle est au centre des questions dโamรฉnagement, dโorganisation, de gestion de lโespace public urbain. Selon Michel Oโdeye(1985), ยซ la ville est comme un monde sans intervalle oรน les hommes sont les uns contre les autres. ยปLโespace public nโest pas appropriable par un groupe particulier qui sโen rรฉserverait un usage privatif et exclusif. Son caractรจre problรฉmatique en fait un objet de construction permanente et constitue.
LA QUESTION DE LA GESTION
Le terme gestion est issu du latin gestion11 qui lui-mรชme vient du verbe gรฉrer qui signifie exรฉcuter, accomplir. Plusieurs dรฉfinitions sont mentionnรฉes pour donner un sens ร cette notion qui devient ร la longue floue. Elle est trรจs souvent assimilรฉe ร dโautres mots tels que gouvernance, administration, management qui ont une identitรฉ plus ou moins commune ร savoir une harmonie dโintรฉrรชts de diffรฉrents acteurs.
Les managements concรจdent au verbe gรฉrer le fait de faire ce qui convient de faire. Ce qui imprime donc une distinction entre la rรฉalisation tangible est gรฉnรฉralement ordonnรฉe du fait de management qui lui revient ร savoir ce quโil faut faire. La gestion sโapplique ร de nombreuses activitรฉs courantes qui compliquent la sauvegarde, la rรฉhabilitation, lโamรฉnagement.
La gestion sโeffectue en effet ร la ville selon les exigences de la charte dโAthรจnes. Cette gestion urbaine a vu le jour suite aux dรฉficiences de la prise en charge des grands quartiers dโhabitat social. Par consรฉquent, elle concerne forcement les espaces publics. Ce qui se prรฉsente รฉvidement comme un tracas manifeste tant pour les amรฉnageurs que pour les autoritรฉs publiques surtout dans les pays en voies de dรฉveloppement ; et leur ressort est fondรฉ par les multiples dysfonctionnements dont est sujet le milieu urbains.
LE CONCEPT DโESPACE PUBLIC :
_ Bref historique
Le terme ยซ espace public ยป ou du moins, lโutilisation de cette notion est relativement rรฉcent. Cependant, la ยซrรฉalitรฉ ยป de lโespace public a toujours existรฉ. A travers les diffรฉrentes transformations, fonctions et pratiques qui lui ont รฉtรฉ prรชtรฉes, on peut considรฉrer que celui-ci reflรฉtรฉ les modes de penser et de concevoir dโune รฉpoque donnรฉe.
Depuis lโAgora grecque, considรฉrรฉe comme le premier espace public (sens large : physique et politique), les espaces ont vu leur importance รฉvoluรฉe avec les nouvelles conceptions de chaque sociรฉtรฉ. Ainsi au Moyen-รขge, รฉpoque belliqueuse dans la plupart de lโEurope, les espaces se replient sur elles-mรชmes et sโentourent de murailles pour se protรฉger de lโenvallisseur. Alors, les espaces ouverts, les ยซ forums ยป romains disparaissent. Ils prรฉsentent une trรจs grande vulnรฉrabilitรฉ pour la citรฉ.
A la renaissance, les espaces publics deviennent des espaces de mise en scรจne. Ils reprรฉsentent ostensiblement la glorification, en lโhonneur des rois ou de la puissance militaire. Peu ร peu, avec la renaissance de la ville fonctionnaliste, les espaces publics fragmentent ร lโimage des rรฉseaux dโinteraction sociale et de la redistribution spatiale des diffรฉrentes couches sociales. Lโespace privรฉ prend de plus en plus le pas sur lโespace public qui devient un espace axรฉ sur la mobilitรฉ, encombrรฉ par lโautomobile.
-DEFINITION RETENUE :
Le concept dโespace public est une polysรฉmie rare dans la littรฉrature scientifique. Pour certain rien que son singulier ne correspond dโaucun faรงon ร son pluriel puisque ยซ lโespace public ยป fait figure ร la philosophie politique et ยซ espaces publics ยป ร lโurbanisme.
Lโespace public est un des concepts les plus interdisciplinaires des sciences sociales. Il a fait lโobjet dโรฉtudes dans le cadre des sciences de lโespace, de la philosophie, de lโanthropologie, de la sociologie, de la politologie, de la gรฉographie urbaine, de lโamรฉnagement, etc. Au cours des derniรจres annรฉes ce concept a รฉtรฉ au coeur de nombreuses critiques visant essentiellement la dรฉfinition de lโespace public comme espace de socialisation et de mise en รฉgalitรฉ des individus au sein des sociรฉtรฉs. En rรฉalitรฉ la transversalitรฉ de ce concept ainsi que son importance dans la comprรฉhension des enjeux posรฉs aux expรฉriences politiques telles que la participation, est liรฉe ร sa polysรฉmie. Une premiรจre clarification sโimpose donc. Ce terme est souvent utilisรฉ de faรงon interchangeable avec lโexpression ยซ sphรจre publique ยป. Cette synonymie dรฉrive de ce que Lรฉvy et Lussaut appellent une ยซ mythologie spatiale ยป, ici celle de lโagora grecque. Cette derniรจre, ยซ assez systรฉmatiquement imagรฉe sous forme dโune place publique, constitue pour beaucoup le cadre matรฉriel idรฉal de la rรฉalisation parfaite de la discussion citoyenne, libre et รฉquitable ยป (Lussaut, 2003, p. 340). Cette conception de lโespace public explique pourquoi lโon associe ce type dโespace ร un espace vertueux de la citoyennetรฉ. Elle explique รฉgalement pourquoi la plupart des changements intervenus dans la sociรฉtรฉ et dans lโรฉconomie sont souvent lus et analysรฉs ร partir de la thรฉorie de la crise de lโespace public. Par consรฉquent lโespace public reprรฉsente une dimension particuliรจre connectรฉe ร la vie sociale. En effet, lโespace public relevant de la gรฉographie, dรฉsigne tout espace, gรฉnรฉralement au sens physique du terme, accessible ร tous et ayant capacitรฉ de reflรฉter la diversitรฉ des populations et des fonctionnements dโune sociรฉtรฉ urbaine. Il sโagit dโespaces tels quโune place, un jardin, une rue, un trottoir, mais รฉgalement un terrain vague, parking, etc. En dโautres termes, il sโagit de tout espace de rencontre, quโelle soit fortuite ou programmรฉe, oรน lโon peut faire lโexpรฉrience de lโautre et oรน la diffรฉrence, mรชme sa propre diffรฉrence, est protรฉgรฉe par lโanonymat. De maniรจre gรฉnรฉrale, cโest en mesurant le bon รฉtat de santรฉ de ces espaces que lโon peut mesurer la rรฉussite des politiques urbaines.
Signalons avant tout que dโun point de vue juridique, lโespace public se confond trรจs souvent au domaine public. Mais il prรชtรฉ ici ร une question dโaffectation ร lโusage collectif. Ce qui veut dire que des lieux ayant une domanialitรฉ publique peuvent avoir une affectation privรฉe. Raison pour laquelle des voies, des jardins, des pacages, etc. bien que destinรฉs ร lโusage public peuvent รชtre rangรฉ dans le domaine privรฉ. Le concept dโespace public a par contre deux sens en sciences sociales. Le premier a รฉtรฉ fondรฉ par Jรผrgen Habermas qui raconte, dans son ouvrage lโespace public. Archรฉologie de la publicitรฉ comme dimension constitutive de la sociรฉtรฉ bourgeoise12, le processus de la naissance et de lโรฉvolution de lโespace public en Occident moderne ร travers lโaffirmation de lโopinion public ยซ Il dรฉfinit lโespace public comme un dรฉbat ร lโintรฉrieur dโune collectivitรฉ locale, dโune sociรฉtรฉ ou entre lโun et lโautre, par exemple un dรฉbat sur la famille et la maternitรฉ, sur les รฉtrangers, etc. Des acteurs politiques et autres discutent et confrontent des idรฉes, des valeurs, des propositions de politiques publique ; se faisant, ils constituent un espace public dโune durรฉe plus ou moins longue. Un journal, une revue, un programme TV, une instance politique peuvent gรฉnรฉrer des espaces publics sur les thรจmes les plus divers. Les acteurs sociaux peuvent y participer selon des modalitรฉs diffรฉrentes ยป13. Cโest dans cette perspective que sont allรฉs Mouhamadou Abdoul et Tarik Dโahou dans leur intervention consacrรฉe ร la dรฉcentralisation et construction local au lโamรฉnagement au dรฉfi de la dรฉcentralisation en Afrique de lโouest14.
Par consรฉquent, on peut assurer que lโespace public sur lequel nous travaillons est davantage dรฉcrit dans quelque rue dโAfrique. Observation et gestion de lโespace ร Abidjan, Dakar et Nouakchott5 oรน il est dรฉfini comme ยซ support de rรฉseaux et de pratique sociales, produit de mode de construction, dโamรฉnagement et de gestion urbaine,(โฆ.) lieu dโรฉchange de dรฉbat et de nรฉgociation entre acteurs, mais aussi de tensions et de conflits dont les enjeux peuvent sโinscrire dans cet espace ou alors le dรฉpasser, en dรฉterminant les limites sociale et spatiales (โฆ.) ยป.
Dans le domaine des sciences sociales le concept ยซ dโespace public ยป peut รชtre considรฉrer de deux maniรจres .Si certains lโentendent comme un dรฉbat ร lโintรฉrieur dโune collectivitรฉ ou dโune sociรฉtรฉ, oรน des acteurs discutent et confrontent des idรฉes15 et de faite, non obligatoirement spatialisรฉ, nous retiendrons ici une dรฉfinition beaucoup plus ancrรฉe ร lโespace physique.
ยซ Espace public : Espace accessible ร tout. De taille limitรฉe par rapport ร lโespace de rรฉfรฉrence, lโespace public a la capacitรฉ de rรฉsumer la diversitรฉ des populations et des fonctions dโune sociรฉtรฉ urbaine dans son ensemble ยป, Jacques Levy, Dictionnaire de la gรฉographie et de lโespace des sociรฉtรฉs, 2003.
Nous retiendrons ici que lโespace public est avant tout matรฉriel et quโil implique par consรฉquent un territoire concret. Dans un premier temps, la dรฉfinition de cet espace est liรฉe ร deux composantes interdรฉpendantes fondamentales. Il nโest pas construit (et nโa donc pas รฉtรฉ appropriรฉ par un seul acteur) et permet la rencontre entre tous les acteurs de lโespace urbain en raison dโune libertรฉ de circulation. Lโaccessibilitรฉ est donc รฉgalement une des composantes principales dโun espace public. Ce peut รชtre un espace linรฉaire, comme les rues et les trottoirs, un espace large, comme une place ou un jardin ou mรชme un dรฉlaissรฉ de voirie, un terrain vague etc.IL est ร noter toutefois que la rรฉduction de lโespace public ร ces seules composantes est trop restrictive. On peut ainsi relever quelques aspects qui รฉtoffent et prรฉcisent cette dรฉfinition. Soulignons dโabord que le contexte urbain suppose une identitรฉ de la ville, dรฉcoulant de son site, de son urbanisme, son histoire et sa culture, ce qui marque profondรฉment ces espaces publics.
Par ailleurs, lโespace public dรฉsigne ร la fois lโespace de nรฉgociation, de dรฉbat et de palabre, dans lequel interagissent les acteurs urbains, mais aussi le territoire concret qui fait lโobjet dโune appropriation collective et permet la rencontre et la mobilitรฉ de tous les acteurs urbains. Dans ce sens, il constitue le support privilรฉgiรฉ des rรฉseaux sociaux et des pratiques culturelles, il est รฉgalement le lieu central de lโintรฉgration urbaine, particuliรจrement dans les villes dโAfrique de lโouest.
METHODOLOGIE
๏ท La collecte des donnรฉes de terrain :
Outre les observations faites sur notre site dโรฉtude pour une meilleure imprรฉgnation des problรจmes liรฉs aux espaces publics, nous envisageons de faire des enquรชtes de terrains auprรจs des usagers de ces lieux et ร lโendroit des autoritรฉs en charge de la gestion de ces endroits ร usage collectif.
๏ท Traitement et analyse des donnรฉes :
Une fois les informations obtenues, comme nous avons eu ร le faire pour la rรฉalisation de notre rapport de recherche en utilisant les logiciels Word, et Microsoft office power point, nous prรฉvoyons de mobiliser lโensemble des outils adรฉquats ร des traitements et analyses tels que sphinx, les logiciels de SIG comme Arcview, Arcditor ou Arcinfo ;word, excel.
๏ท Les difficultรฉs rencontrรฉes
Des difficultรฉs sont รฉgalement rencontrรฉes lors du dรฉroulement de lโenquรชte. Il รฉtait trรจs difficile de sโentretenir avec les enquรชtรฉs. En effet, pour la plupart constituer dโanalphabรจtes, les enquรชtรฉs considรจrent notre entretien comme dangereux et souvent ils refusent de nous parler. Il sโy ajoute lโabsence de documents chez les responsables de marchรฉs. Chaque fois que des difficultรฉs se sont prรฉsentรฉes, nous avons essayรฉ de les transcender cโest-ร -dire de faire de sorte quโelles ne puissent pas enfreindre le bon dรฉroulement de notre recherche.
LA COMMUNE DโARRONDISSEMENT DE DAKAR PLATEAU(CADP)
La commune dโarrondissement de Dakar plateau est lโune des cinq(5) communes de lโarrondissement de Dakar Plateau/Gorรฉe. Sur le plan dรฉmographique la CADP occupe la troisiรจme place avec 32 795 habitants derriรจre les communes dโarrondissements de la Mรฉdina et de Gueule tapรฉe/ Fass/Colobane. La composition de sa population montre une diffรฉrence peu sensible entre lโeffectif des hommes et celui des femmes.
Le plateau est la premiรจre partie bรขtie de la ville et la zone la plus urbanisรฉe de Dakar avec ses grands immeubles et bรขtiments ร usage professionnel ou dโhabitation de mรชme que des villas modernes. Cโest ce qui lui a valu le nom de quartier europรฉen. Le quartier cโest รฉgalement les taudis et les bidonvilles parfois regroupรฉs, parfois dissรฉminรฉs. Le quartier apparait comme ยซ le berceau historique ยป de Dakar puis que cโest lร que sโรฉlevait le premier fort construit en 1857 et oรน se concentrent tous les รฉlรฉments de notre hรฉritage colonial. Quand on รฉvoque Plateau on pense avant tout aux affaires, ร lโadministration surtout au commerce et dans une moindre mesure ร lโindustrie. Le Plateau totalise ainsi ร lui seul tous les critรจres qui font de Dakar une vรฉritable ville. On peut la dรฉfinir comme ยซ la ville ยป au sein de lโensemble dakarois.
Situation gรฉographique
La commune dโArrondissement de Dakar Plateau est localisรฉe entre 14ยฐ39โ55โโN et 17ยฐ25โ48โโO dans le Sud de la presquโile du Cap-Vert, face ร lโรฎle de Gorรฉe. Elle est limitรฉe au Nord par lโavenue Malick sy, de la cรดte de lโanse de la madeleine au Passage Cyrnos puis jusquโau dรฉbouchรฉ du canal dโรฉvacuation des eaux usรฉes dans le port, au sud elle est bordรฉe la pointe du Cap manuel, ร lโEst par la rade de Dakar et lโanse Bernard et ร lโOuest par lโanse des madeleines.
La position de cul de sac du quartier ne lui permet pas une extension dรฉmesurรฉe dans lโespace. Le quartier de la Mรฉdina situรฉ au Nord de lโavenue Malick sy constitue un ยซ bouchon ยป pour le Plateau. La commune de 1905 sโรฉtendait sur le quartier Plateau depuis, les limites nโont pas changรฉ ; 6 ร 7 km2.
DYNAMIQUE DE LโOCCUPATION SPATIALE
La ville de Dakar ร la superficie restreinte regroupe plus de deux millions dโhabitants. Dakar occupรฉ dโabord par les lรฉbous puis par les colons franรงais, devient une ville cosmopolite. Cet รฉtat de fait est liรฉ en grande partie ร lโattraite quโelle exerce sur la population de lโintรฉrieur et celle de la rรฉgion.
OCCUPATION OU PEUPLEMNT DE LโESPACE
Ancien village de pรชcheurs, lรฉbous et wolofs appelรฉ jadis ยซ Dacar ยป ou ยซ Dahar ยป qui signifiait tamarinier en wolof, est envahi par les colons au 19รฉm siรจcle, Gorรฉe devenant surpeuplรฉ. En 1857, lโarmรฉe est transfรฉrรฉe sur le continent par capitaine Protรชt et sโinstalle sur place de lโindรฉpendance. La ville de Dakar se dรฉveloppe alors avec comme atout principal son port actuel. Les colons qui occupent dรฉsormais lโextrรชme Sud de Dakar (actuel Plateau) imposent une sรฉgrรฉgation sociale qui sโest soldรฉe par une expulsion des lรฉbous vers la Mรฉdina. Ce qui a donnรฉ au village de la Mรฉdina. Les activitรฉs dรฉveloppรฉes sur le Plateau avec la construction du port attirent les populations de lโextรฉrieures ร la recherche dโemplois. La Mรฉdina devient quelques annรฉes plus tard saturรฉe et les bidonvilles de Fann Paillote, Fith Mith, Gibraltar furent crรฉes. Dรจs lors la ville connait une expansion. Cโest en ce moment que les autoritรฉs commencent ร prendre des mesures avec lโadoption en 1946 dโun Plan Directeur dโUrbanisme (PDU).
Avec une pression plus forte 1950, mais surtout ร partir de lโindรฉpendance du Sรฉnรฉgal, les autoritรฉs vont encore tenter de faire face ร cette accrue en logements. Ainsi nรฉ Grand Dakar qui est un prolongement de la Mรฉdina tandis que les citรฉs SICAP et OHLM qui cernent la ville, sont rรฉservรฉes aux classes moyennes de la sociรฉtรฉ urbaine. Quant aux bidonvilles intra urbaines qui ternissaient lโimage de la ville ont รฉtรฉ dรฉtruites et leurs habitants dรฉguerpis et recasรฉs trรจs loin du centre, dans la ville de Dagoudane, Pikine et plus tard Guรฉdiawaye.
UNE VILLE TRES PEUPLEE ET URBANISEE A LโIMAGE DE SA REGION
Dakar est une rรฉgion ร croissance dรฉmographique extrรชmes rapide. Cette situation a fait de la ville de Dakar une conurbation qui sโest dรฉveloppรฉe trรจs rapidement passant de 374 000 habitants entre 1961 ร plus de 1 016 020 habitants en 2007.
La rรฉgion de Dakar se particularise par son degrรฉ dโurbanisation. Elle regroupe plus de la moitiรฉ de la population urbaine du pays (53%).
Il convient cependant de noter que le dรฉveloppement de nouveaux pรดles dโรฉquilibres a fortement influencรฉ sur place quโoccupait Dakar dans la hiรฉrarchie urbaine.
Cette รฉvolution sโeffectue sous lโeffet combinรฉ de la dynamique de la croissance naturelle de sa population, de son rรดle de principal carrefour รฉconomique et de zone dโaccueil de migrants avec hydrocรฉphalie vorace propre aux grands centre urbain de lโAfrique au Sud du Sahara ayant entrainรฉ des difficultรฉs structurelles de gestion de lโespace et des services urbains et avec un profil dรฉmographique รฉnonรงant les constats suivants :
๏ท Une croissance de la population de lโordre de 3% ;
๏ท Une forte et rapide urbanisation 96,7% avec en moyenne 12 146 habitants/km2 ;
๏ท Un flux migratoire trรจs important aussi bien quโinternational embrassant des pรดles de diffusions variรฉes ;
๏ท Une population trรจs jeune, avec plus de 60% de la population est รขgรฉe de moins de 25 ans.
Dakar Plateau qui sโest dรฉveloppรฉ sur une superficie de 700 hectares correspond ร lโhyper centre de la ville de Dakar et compte selon le rapport provisoire de la Direction de la Prรฉvision et des Statistiques (DPS) de dรฉcembre 2002, une population de 32 972 habitants. Cependant le recensement des mรฉnages (CADP / EBENE 2004) de la commune de Dakar Plateau รฉvalue une population de 39 972 habitants. Par ailleurs le Plateau reรงoit quotidiennement plus dโun million cinq cents mille (1 500 000) personnes, qui y pratiquent diffรฉrentes activitรฉs de lโadministration au commerce en passant par dโautres services du privรฉ et de lโinformel.
LA COMPOSITION DE LA POPULATION DE LA COMMUNE DโARRONDISSEMENT DE DAKAR PLATEAU (CADP)
Dakar a toujours รฉtรฉ une rรฉgion dโaccueil des migrants en raison de sa forte polarisation, et ce depuis la pรฉriode coloniale. Une communautarisation de lโespace est dรฉcoulรฉe avec un regroupement des migrants selon leurs origines. Cette mobilisation est fortement ressentie au niveau du centre- ville oรน on distingue de grand mรฉlange de populations : Libano-syriens, franรงais, portugais, cap-verdiens, maures, chinois, toucouleurs, lรฉbous etc.
๏ Le groupement des franรงais
Les franรงais constituent la population europรฉenne la plus importante de Dakar et du Sรฉnรฉgal en raison de lโanciennetรฉ des rapports entre la mรฉtropole(France) et sa plus importante colonie dโAfrique(Sรฉnรฉgal). Les franรงais sโactivent dans tous les secteurs sauf informels. Leurs activitรฉs sont essentiellement concentrรฉes dans la ville de Dakar et notamment dans les quartiers rรฉsidentiels de la ville (Almadies, Plateau, Mermoz, Sacrรฉ-coeur). Ils forment รฉgalement des ilots ร lโintรฉrieur du centre (rue blanchot, Thiers, etc.). Les grandes avenues transversales (jean-jaurรฉs et maginot) et celles qui constituent les limites Nord et Sud de cette partie mรฉridionale (avenue George pompidou-Peytavin et boulevard de rรฉpublique) sont bordรฉes de grands immeubles oรน se loge au rez- de-chaussรฉe, un commerรงant de lux ou demi lux souvent franรงais, et dont les รฉtages sont occupรฉs par des appartements.
๏ Le groupe des libano-syriens
La prรฉsence de ce groupe dans le centre- ville sโexplique, par les baux spรฉciaux qui leur ont รฉtรฉ consentis par les indigรจnes entre les deux guerres. Ces libano-syriens sโillustrent non seulement dans le commerce mais aussi possรจdent lโessentiel des grandes entreprises du pays. Ils y forment un groupe important notamment dans la partie Nord de lโavenue maginot ร proximitรฉ du marchรฉ.
๏ Les mauritaniens
Les mauritaniens sont encore fortement prรฉsents aprรจs le rรฉtablissement des relations diplomatiques entre le Sรฉnรฉgal et la Mauritanie suite aux รฉvรฉnements de 1989. Avant cette date, ils contrรดlaient tout le commerce de proximitรฉ(les boutiques) des quartiers urbains du pays. Les Maures ont ouvert des boutiques dans le quartier, dans la partie Sud entre lโavenue pompidou et le boulevard de la rรฉpublique on constate aussi leurs prรฉsence dans la partie Sud centre- ville oรน ils pratiquent le petit commerce dans de nombreux petits immeubles du style crรฉdit foncier qui bordent les rues surtout aux environs de la mosquรฉe de la rue blancot , entre les rues Thiers et Victor Hugo.
๏ Les cap-verdiens
Les cap-verdiens forment une grande communautรฉ relativement intรฉgrรฉe et leur influence culturelle sur la jeunesse dakaroise est trรจs forte. Ils sโactivent principalement dans les mรฉtiers du bรขtiment et travaux publics.
๏ Les chinois
Lโimmigration chinoise est plus rรฉcente et plus manifeste du fait quโils sโillustrent dans lโhabillement bon marchรฉ et quโils contribuent ร la crรฉation dโemplois informels. Sur plan spatial, les chinois sont localisรฉs particuliรจrement au gibraltar et entrainant un รฉtalement de la zone administrative et commerciale de la capitale. Leur localisation dans cette zone sโexplique du fait de la proximitรฉ du port et du plus grand marchรฉ de la ville, le marchรฉ Sandaga.
๏ Les autochtones
Bien nโapparaissaient pas par leurs installations, les lรฉbous, les toucouleurs et certains groupes dโindigรจnes immigrรฉs attirรฉs par la proximitรฉ des lieux de travail nโen existent pas moins dans le quartier : ils occupent beaucoup de cours intรฉrieurs des pรขtรฉs de maisons basses, surtout vers les rues Sandiniรฉry, Thiong, Pompidou et aussi entre lโavenue Georges pompidou et le boulevard de la rรฉpublique.
En dรฉfinitive, le quartier du centre-ville dakarois apparait trรจs mรฉlangรฉ ; et la prรฉsence du marchรฉ Sandaga aidant, il est par ailleurs le plus volontiers frรฉquentรฉ par acheteurs venant un peu partout de la ville de Dakar.
Les diffรฉrentes artรจres du centre-ville
Les diffรฉrentes artรจres qui forment le maillage du plan sont assez considรฉrables mรชme si les rues paraissent aujourdโhui insuffisante ou trop รฉtroite pour favoriser la circulation automobile. On distingue ainsi les boulevards, les avenues, et les petites rues.
Les boulevards
Les boulevards sont faiblement reprรฉsentรฉs. En effet ils sont au nombre de trois(3) :
1. Le boulevard de la rรฉpublique qui prรฉsente une position favorable dans la subdivision de lโespace. Il est situรฉ au contact de deux espaces : lโespace commercial et lโespace administratif. Il est trรจs frรฉquentรฉ ;
2. Le boulevard Pinet Laprad, il est complรฉtement pris en รฉtau dans lโespace du gros commerce traditionnel oรน il a du mal ร sโallonger et sโinscrit dans un tracรฉ sinueux. Il a aussi la particularitรฉ dโรชtre trรจs frรฉquentรฉ ;
3. Le boulevard de la libรฉration, qui se situe tout au long de lโemplacement du port dans sa partie Sud-est, est moins frรฉquentรฉ.
Les avenues
Elles constituent les artรจres les plus importantes de la ville, elles prรฉsentent des dimensions variables tantรดt grandes comme lโavenue Lamine Gueye tantรดt รฉtroites ร lโimage de celle Emile Badiane. Les avenues nโont pas le mรชme impact sur le paysage urbain et chaque avenue contribue ร la dรฉtermination dโun type dโactivitรฉ ou dโun type dโespace.
Les rues
Elles sont au nombre de quatre-vingt-quatre(84) et constituent la plus petite unitรฉ de lโorganisation spatiale. Tandis que les avenues et boulevards dรฉlimitent des secteurs ou des zones alors que les rues dรฉlimitent des parcelles plus ou moins grandes. Leurs dimensions dรฉpendent de la densitรฉ du maillage du secteur considรฉrรฉ. Certaines sont trรจs รฉtendues : rue Carnot et Blanchot. Par contre il existe de trรจs petites rues qui passent souvent inaperรงues.
Les rues subissent lโinfluence de la zone dans laquelle elles sont intรฉgrรฉes. Cโest ainsi dans lโespace commercial toutes les rues sont ร sens unique, alors que dans lโespace administratif aucune rue nโest ร sens unique. Cette diffรฉrence montre lโimportance de la densitรฉ dโoccupation des rues de lโespace commercial.
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Table des matiรจres
DEFINITION DE CONCEPTS
QUESTIONS DE RECHERCHE
OBJECTIFS
HYPOTHESES
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DU CADRE DโETUDE
CHAPITRE I : LA VILLE DE DAKAR
CHAPITRE II : LA COMMUNE DโARRONDISSEMENT DE DAKAR PLATEAU (CADP)
I. Situation gรฉographique
II. DYNAMIQUE DE LโOCCUPATION SPATIALE
A_OCCUPATION OU PEUPLEMNT DE LโESPACE
B_UNE VILLE TRES PEUPLEE ET URBANISEE A LโIMAGE DE SA REGION
C-LA COMPOSITION DE LA POPULATION DE LA COMMUNE DโARRONDISSEMENT DE DAKAR PLATEAU (CADP)
III. Les diffรฉrentes artรจres du centre-ville
I. Les boulevards
II. Les avenues
III. Les rues
IV. DECOUPAGE DU CENTRE VILLE DE DAKAR
CHAPITRE III : ANALYSE FONCTIONNELLE DU CENTRE VILLE
I .La question de la centralitรฉ
II .Les fonctions centrales du centre-ville
1. La fonction administrative
2. La fonction รฉconomique
A. L’espace commercial
DEUXIEME PARTIEย LES FACTEURS DโENCOMBREMENT ET LA DYNAMIQUE DโOCCUPATION ANARCHIQUE DES ESPACES PUBLICS
CHAPITRE I : EMERGENCE DE NOUVEAUX ACTEURS
I .Un contexte national favorable ร l’informel
II .Les activitรฉs du secteur informel
1. Les prestations de services
2. La production de
CHAPITRE II : LES MARCHANDS AMBULANTS
I. Profil du marchand ambulant
1) Rรฉpartition selon le sexe, l’รขge et la situation matrimoniale
II. Marchands ambulants et occupation anarchique des espaces publics
CHAPITRE III : LE TRAFIC AUTOMOBIL ET LA CONGESTION
I. La saturation du rรฉseau routier
a) .PROBLEMES DE GESTION DES GARES A PLATEAU
II. Le stationnement
A. Le stationnement, un levier essentiel pour les politiques de mobilitรฉs
CHAPITRE IV : CONSEQUENCES LIEES A LโOCCUPATION ANARCHIQUE DES ESPACES PUBLICS
A. Consรฉquences sur la mobilitรฉ des personnes
B .Consรฉquences รฉconomiques
C. Impact sur l’environnement
TROISIEME PARTIE : POLITIQUES DE GESTION ET DโORGANISATION DES ESPACES PUBLICS
CHAPITRE I : STRATEGIES DE GESTION ET DโORGANISATION
I. Les acteurs de la gestion urbaine
A. La municipalitรฉ
B. Politiques de recasement
C. Les nouveaux emplacements pour recaser les commerรงants
D. Stratรฉgie de rรฉgulation de la mobilitรฉ au sein du Plateau
CHAPITRE II : LES CONTRAINTES
A. Les contraintes spatiales
B. L’insuffisance d’infrastructures et d’รฉquipements
C .L’insรฉcuritรฉ
D. L’insalubritรฉ
E. Les solutions prรฉconisรฉes
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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