Aujourd’hui, une grande majorité de villes tentent de revaloriser les rivières qui avaient été enterrées ou cachées autrefois. La réouverture de ces cours d’eau et les aménagements qu’une telle opération nécessite sont intégrés, la plupart du temps, dans un projet de développement durable et d’embellissement urbain et ils contribuent fortement à le mettre en valeur. En effet, les rivières étaient autrefois cachées pour permettre la construction de routes, de parkings et autres infrastructures urbaines, enterrées du fait de leur pollution ou bien tout simplement ignorées. Mais de nos jours, les mentalités commencent à changer et bon nombre de communes souhaitent rouvrir leur rivière afin de bénéficier des avantages qu’elles offrent. L’aménagement d’une rivière en ville dépend des propriétés du milieu et est orienté par les différentes raisons susceptibles d’entraîner cet aménagement: créer des corridors écologiques ou des coulées vertes, améliorer la qualité de l’eau, tracer des sentiers de promenades le long des berges, assurer la sécurité des populations en cas d’inondations… En plus d’un rôle d’embellissement du paysage, la rivière a également un rôle de loisirs. Les raisons entraînant la naissance d’un tel projet sont donc multiples. Parmi ces raisons il y a notamment le débordement des rivières provoquant des inondations. Ce problème incite les communes à entreprendre des travaux d’aménagements pour que cela ne se reproduise plus. C’est le cas de L’Haÿ-les-Roses: suite à la terrible inondation de 1982 et à d’autres alertes plus récentes comme les grandes précipitations de 2001 et 2004, un bassin de rétention a été construits à L’Haÿles-Roses pour lutter à la fois contre la pollution de la Seine et les dégâts causés par les fortes pluies en milieu urbain. Ce bassin sert donc à stocker les eaux mais aussi à mettre en valeur le site en tant qu’espace vert inséré dans la commune. Le projet d’aménagement et de réouverture de la Bièvre est donc une suite logique aux opérations précédentes.
L’Haÿ-les-Roses
L’origine du nom de L’Haÿ reste obscure. Pour certains historiens, le nom viendrait d’un ancien mot latin qui a donné « Laie » (sentier rectiligne tracé dans une forêt). Pour d’autres, il proviendrait de « Lagiacum » ou « Laiacum » (villa de Lagius ou Laïus) qui est le nom désignant le village dans une charte du IXe siècle. Les découvertes de vestiges de villas gallo-romaines dans la ville et de ruines d’un aqueduc romain qui conduisait l’eau de Wissous à Lutèce complètent cette deuxième hypothèse.
Son nom s’est écrit Lai, Lay ou encore Lahy. Le 9 octobre 1815, par la faute d’un copiste municipal, il s’écrira L’Haÿ. En mai 1914, grâce au renom de sa roseraie, L’Haÿ obtient l’autorisation d’ajouter « les Roses » à son patronyme.
Du Moyen Age à la révolution, le territoire de la commune est partagé entre les chanoines du chapitre de Notre-Dame et différentes abbayes parisiennes. A l’intérieur de ces terres d’Eglise, une seigneurie laïque, appartenant au seigneur de la Tournelle et dont les terres occupent l’actuelle propriété des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul rue des Tournelles, est enclavée.
Jusqu’au XXe siècle, Lay qui n’est alors qu’un petit village rural, ne sera qu’exceptionnellement atteint par les secousses de la Grande Histoire.
De 1612 à 1628, l’aqueduc Médicis qui conduit à Paris les eaux de la région de Rungis est construit.
Au XVIIe siècle, Lay possède un foyer janséniste avec la famille de Nicolas Robert, seigneur de la Tournelle.
Jusqu’en 1870, aucun fait marquant ne se déroulera dans le village, si ce n’est la réalisation de grands travaux d’intérêt locale comme la construction de la première fontaine publique, le pavage des deux rues, l’ouverture d’une route vers Cachan et l’achat d’un bâtiment près de l’église pour y installer la mairie et une école.
En 1870, lorsque la guerre éclate, la situation géographique de L’Haÿ, au bord du plateau
dominant la vallée de la Bièvre, lui vaut d’être occupée par les Prussiens dès le début du siège de Paris. Par deux fois, le 30 septembre et 29 novembre 1870, L’Haÿ est le lieu de batailles sanglantes. Le village est presque totalement détruit et la reconstruction sera longue et couteuse.
Par la suite, L’Haÿ mène une vie paisible qui sera couronnée en 1899 par la création de la roseraie par Jules Gravereaux. En 1936, le département de la Seine achète le domaine qui sera transféré en 1968 au département du Val-de-Marne à la suite de la réorganisation administrative de la région parisienne.
Jusqu’en 1946, L’Haÿ sera une commune essentiellement agricole. Une grande partie du territoire est consacrée à la grande culture (blé, pommes de terre), l’arboriculture, la floriculture (pépinières, forcerie de lilas) et la vigne. En 1900, il reste encore huit hectares de vignes.
A l’écart des grandes voies de communication, L’Haÿ n’est pas touchée par la révolution industrielle du XIXe siècle. Comme industries notables, il n’existe que quelques briqueteries, plâtrières et carrières. Toutes ces terres vont peu à peu disparaitre au profit de quelques lotissements pavillonnaires (1921), puis d’importants groupes de logements (1950). Cette urbanisation s’accompagne d’une explosion démographique: 816 habitants en 1900, 7707 habitants en 1936, 8016 habitants en 1946, 31412 habitants en 1975 et 29568 habitants en 1982.
Présentation générale de la commune
Situation géographique et administrative
Situation géographique
L’Haÿ-les-Roses est une commune du département du Val-de-Marne (94) et de la région Îlede-France, située à environ 4 km de Paris, sur le rebord Ouest du Plateau de «Longboyau» et le rebord Est de la vallée de la Bièvre. Elle fait partie de la région Ile-de-France et de la petite couronne parisienne. Par ailleurs, elle bénéficie de la proximité de trois grands pôles dynamiques, celui de Massy Saclay, de Seine Amont et d’Orly-Rungis.
L’Haÿ-les-Roses est située sur la colline qui, à l’ouest, borde la rive droite de la Bièvre. Cette situation fut jadis très favorable à la culture de la vigne. La ville est bornée au nord par Cachan, Arcueil et Villejuif; à l’est par Villejuif et Chevilly-Larue; au sud par Chevilly-Larue et Fresnes; à l’ouest par Antony et Bourg-la-Reine. Le point le plus élevé de la commune (120 mètres) se trouve près de la redoute des HautesBruyères, son point le plus bas (45 mètres) au niveau de « la Prairie de L’Haÿ » près de la Bièvre. L’altitude autour de l’église, au centre de L’Haÿ-les-Roses, est de 83 mètres.
Son territoire, de 390 hectares comporte une partie du fond de la vallée de la Bièvre, un coteau et un plateau. Il est traversé par l’autoroute A6, dans le sens Nord-Sud et la route nationale N7 à son extrémité Est.
La ville est limitrophe de 7 communes :
• au Nord, de Cachan et Villejuif ;
• à l’Est, de Villejuif, Chevilly-Larue et Vitry-sur-Seine ;
• au Sud, de Chevilly-Larue et Fresnes ;
• à l’Ouest, d’Antony et Bourg-la-Reine.
L’Haÿ-les-Roses est Sous-préfecture de l’arrondissement Ouest du Val-de-Marne, comprenant dix communes, depuis la création en 1968 du département du Val-de Marne. La commune fait partie de la communauté d’agglomération du Val de Bièvre depuis la constitution de celle-ci le 31 décembre 1999. Le territoire de l’agglomération comprend 7 des 47 communes du Val-de-Marne. Sa superficie est de 20 km² et elle comptait 184 998 habitants au dernier recensement de 1999.
Les sept communes regroupées au sein de cette Communauté sont les suivantes : Gentilly, le Kremlin-Bicêtre, Arcueil, Cachan, Villejuif, Fresnes et l’Haÿ-les-Roses. La figure 7 montre que La Communauté d’agglomération du Val de Bièvre est limitrophe de Paris au Nord. Cette position du Val de Bièvre en limite de Paris explique sa forte densité : 8 985 hab/ Km² ; par rapport à celle de l’ensemble du département : 5 009 hab. /Km². L’analyse de l’ensemble du territoire de la Communauté d’agglomération a mis en évidence plusieurs atouts :
• Le Val de Bièvre dispose de nombreuses surfaces végétales. Les espaces verts publics et privés représentent 13% du territoire. De plus, la Vallée de la Bièvre constitue un important support d’identités.
• Les échanges et les flux de circulation sont nombreux au sein du territoire. Ceux-ci témoignent d’une certaine attractivité du Val de Bièvre et de son potentiel de développement.
• Le territoire du Val de Bièvre dispose de potentiels incontestables : la Vallée scientifique et technologique de la Bièvre et le plateau scientifique dans le domaine des sciences du vivant.
• Une offre en de loisirs et de culture particulièrement développée, notamment grâce à la présence de nombreuses associations .
Le territoire présente également quelques dysfonctionnements : des nuisances dues aux infrastructures routières (A6, RN 7, RN 20, A 86, périphérique…), liées à la présence d’espaces non qualifiés, un maillage de pôles et réseaux incomplets, des liaisons transversales essentiellement situées au Nord (boulevard périphérique) et au Sud du territoire (A86). Dans la perspective de développer son territoire, la communauté d’agglomération a été dotée des compétences suivantes :
• Développement économique
• Aménagement de l’espace communautaire
• Equilibre social de l’habitat sur le territoire communautaire
• Politique de la Ville dans la Communauté
• Création ou aménagement et entretien de la voirie d’intérêt communautaire
• Création ou aménagement et gestion de parcs de stationnement d’intérêt communautaire
• Eau
• Construction, aménagement, entretien et gestion d’équipements culturels et sportifs d’intérêt communautaire
• Assainissement
• Environnement
• Promotion de l’enseignement scientifique et technologique de la Vallée de la Bièvre et de la recherche.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 : Diagnostic
I. L’Haÿ-les-Roses
A. Présentation générale de la commune
B. Les quartiers
II. La Bièvre
A. Présentation
B. Histoire
C. Equipements
PARTIE 2 : Enjeux
I. Usages et fonctionnalités de l’ « espace rivière »
II. Approche morphologique et paysagère
III. Caractéristiques du cours d’eau
PARTIE 3 : Proposition d’aménagements
I. Exemples d’actions concrètes déjà réalisées
A. Le Parc des Près de la Bièvre à Fresnes
B. La réhabilitation du Ru de Rungis à Fresnes
II. Aménagement de la Bièvre
A. La réouverture
B. Les berges
C. Aménagements annexes
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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