Clermont-Ferrand
A. Historique La ville de Clermont-Ferrand est née de l’union de deux villes distinctes, Clairmont et Montferrand, imposée par Louis XIII en 1630. L’époque gallo-romaine marque profondément le territoire Auvergnat où Vercingétorix inflige une sévère défaite au général romain César sur le plateau de Gergovie. La ville, par la magnifique statue, œuvre créé par Bartholdi, placée au centre de la place de Jaude rappelle lesouvenir de ce courageux résistant gaulois qui, au siège d’Alésia se livrera à son vainqueur pour épargner les siens. L’histoire se continue, marquée en particulier par Blaise Pascal (1623-1662) écrivain et mathématicien de génie, créateur de la première machine à calculer et qui avec l’aide de son beau-frère prouvera la pesanteur de l’air. Dotée ainsi d’un passé prestigieux sur le plan culturel, la ville connaît de profondes transformations et devient, au XIXe siècle, la « cité du pneu» en France avec les usines Michelin. Un essor économique étonnant apporte un emploi à des milliers de Clermontois et place l’entreprise aux premiers rangs de cette industrie sur le plan mondial. Ainsi lorsque le nom de Clermont-Ferrand est évoqué, les termes de pneu, et usines Michelin sont immédiatement associés. On peut s’étonner de voir une ville située loin des ports qui reçoivent le caoutchouc et le coton, devenir un grand centre de recherche et de production du pneumatique. La réponse est dans les caprices du destin qui fera de quelques événements, sans grande importance apparente, l’origine de la grande entreprise Michelin. En 1832, Aristide Barbier et Édouard Daubrée fondent une usine de balles en caoutchouc et de machines agricoles qui sera à l’origine du groupe Michelin. La première usine, construite en 1889, fabrique des patins de frein pour vélo. Apres avoir aidé un cycliste Anglais venu à l’usine pour réparer son pneu crevé, les frères Michelin déposent le premier brevet de pneu pour vélo. C’est ainsi qu’a commencé l’entreprise, représentative d’un fonctionnement paternaliste qui est aujourd’hui la seule multinationale cotée au CAC 40 ayant un siège social en dehors de Paris. L’emblème de l’entreprise, Bibendum est née en 1899 suite à l’Exposition Universelle de Lyon en 1894. Les frères Michelin remarquent sur leur stand une pile de pneus à la silhouette évocatrice ; Edouard dit à André : « Regarde, avec des bras, cela ferait un bonhomme ». Ainsi, 5 ans plus tard, le logo Michelin est né, accompagné de son slogan : « Le pneu Michelin boit l’obstacle ».
B. Localisation et Accessibilité La ville de Clermont-Ferrand est la capitale naturelle du Massif central, elle est la préfecture de la région d’Auvergne et ses habitants sont appelés les Clermontois et les Clermontoises. Elle est au cœur d’une agglomération de 300 000 habitants ; la commune s’étend sur 43 Km² et compte depuis le dernier recensement de 2010 142 449 habitants soit une densité de 3 338,4 habitants par km². Avec les nouveaux moyens de transport modernes, la demande de pneumatiques et articles en caoutchouc a considérablement augmenté. Il en résulte un étonnant rayonnement pour la ville. Car, ces routes, lignes aériennes, maritimes, de chemins de fer lui permettent de vaincre son isolement. Désormais, largement accessible par la route et le train malgré l’absence de ligne TGV, la ville de Clermont-Ferrand s’est en effet ouverte à l’espace national. De nombreuses autoroutes et voies nationales permettent d’accéder aux quatre coins de la France. L’accès à l’international s’ouvre de plus en plus grâce au développement spectaculaire de son aéroport. L’aéroport d’Aulnat situé 6 Km à l’est de ClermontFerrand dessert en vols réguliers : Ajaccio, Amsterdam, Bastia, Lyon, Nantes, Nice, Paris et plus de 30 destinations pour les vacances. La position centrale de Clermont-Ferrand qui pouvait dans un premier temps apparaitre comme un obstacle à son développement devient un atout majeur. Les grandes métropoles sont accessibles dans les quatre directions :
– Vers le Sud : Montpellier par l’A75 en 3H20 soit 338 Km
– Vers le Nord : Paris par l’A71 en 4H soit 425 Km
– Vers l’Est : Lyon par l’A711 puis l’A 89 en 2H15 soit 178 Km
– Vers l’Ouest : Bordeaux par la D 941 en 5H20 soit 360 Km
Son histoire, son développement industriel, ses deux universités désignent, sans conteste, Clermont-Ferrand comme la capitale de l’Auvergne
Une ville dynamique
Dans un récent classement, l’hebdomadaire l’Express classe Clermont-Ferrand comme la 1ére grande ville dynamique de France et au 9ème rang national, toute taille confondue. Ce classement des aires urbaines prend en compte deux indicateurs principaux :
– La compétitivité avec le dynamisme économique et sociologique, la taille, le tourisme et l’attractivité.
– La qualité de vie avec le cadre de vie, la culture, la sécurité ou encore le prix de l’immobilier.
Ce dynamisme étonnant s’explique aussi par l’animation de plus de 35000 étudiants répartis entre les Universités, les grandes écoles et les centres de recherche. Clermont confirme donc son statut et se distingue aussi par la réalisation de grands travaux d’équipements métropolitains, dont une liste non exhaustive peut être établie depuis les années 2000.
– Nouveau CHU d’Estaing : 27 salles d’opération et 565 lits répartis sur 68 000 m²
– Nouveaux locaux pour le FRAC : Fonds Régional d’Art Contemporain
– Mise en valeur du campus des Cézeaux : UFR Sciences et Technologies et UFR STAPS, 4 écoles d’ingénieurs ainsi que de nombreux laboratoires de recherche
– Création de la ligne A du tramway
– Ouverture d’une piscine Olympique
– Réaménagement de la place de Jaude : Place centrale de Clermont- Ferrand
Clermont ne compte pas s’arrêter là, elle continue sa mue avec l’élaboration de nouveaux projets, tous azimuts. Par exemple un nouveau éco-quartier à Trémonteix, denorme HQE, qui proposera quelques 600 logements sur 20 hectares. Cette opération pilote apparaîtra comme un modèle national en terme d’environnement. De même, le Carré Jaude 2 recevra un centre commercial de 13 330 m², des bureaux, des logements, un complexe cinématographique, un hôtel de luxe et une résidence hôtelière. Mais une métropole doit non seulement rayonner par ses réalisations matérielles, même brillante, mais aussi par son activité culturelle. Ainsi Clermont-Ferrand, est la ville de France qui abrite le plus de groupes de musiques contemporaines et de nombreux artistes du mouvement street art, en ont fait leur lieu de résidence. Il s’avère donc que le Puy-de-Dôme abrite à lui seul 7,5 % des groupes de rock français en activité, ce qui lui a valu de remporter la finale du concours de la Ville la plus Rock de France en 2009. De nombreux concerts, spectacles, festivals, rythment aussi la capitale du MassifCentral. Citons par exemple :
– Le festival international du court métrage a accueilli en 2010, 144 000 entrées 6743 films reçus, 400 projetés, 3 000 professionnels, il est sans conteste, le plus grand événement dédié au format court au monde
– Le festival Vidéoformes référence en France et sur la scène internationale
– Le festival Europavox, festival de musique européen
– La coopérative de Mai qui se compose de deux salles de spectacle : la « Petite Coopé » peut accueillir 500 personnes et La « Grande Coopé » qui a une capacité d’accueil de 1500
– Le Zénith d’Auvergne avec une capacité d’accueil de 8 500 spectateurs
Toutes ces activités, illustrent bien une véritable dynamique au sein de l’agglomération Clermontoise, qui, en pleine transformation réfléchie, s’engage vers de nouveaux projets.
Plus de 100 ans d’histoire
Il est à noter qu’avant de recevoir la ligne A sur pneus, Clermont-Ferrand avait déjà choisi le tramway au XIXème siècle. Effectivement, le premier tram électrique de France à prise de courant par fil aérien a été mis en service à Clermont. Le 7 janvier 1890, la révolution dans le monde des transports se fait grâce à la traction électrique, par le biais d’une navette glissant dans un tube fendu suspendu au-dessus de la chaussée, à des potences. Ce système complexe sera remplacé par un fil souple sous lequel glisse une roulette de perche. Dans un premier temps cette ligne reliait Montferrand à Jaude, puis elle fut prolongée jusqu’à Royat. Ensuite, une seconde ligne est construite entre la Place Delille et la place de Jaude et le réseau se modernise jusqu’en 1928 pour offrir cinq lignes, dont une circulaire. Pour assurer le transport des voyageurs, on utilisait de petites voitures à plate-forme ouvertes reposant sur un truck à faible empâtement comportant un seul moteur de 25 CV, qui s’attaquait directement un essieu par un engrenage en bois. Le second essieu était relié à l’essieu moteur par des bielles pour accroître l’adhérence. Au maximum de l’effectif matériel, on comptait trente-trois motrices et vingt quatre remorques en 1932. Pendant les Trente Glorieuse, on note l’essor du secteur industriel automobile. Ce contexte se traduit par une augmentation du choix, de la production et de l’accession à l’automobile. La démocratisation de ce véhicule pour l’utilisation individuelle ou familiale ne se prête donc plus au lancement d’importants investissements pour construire et entretenir des tramways. C’est pourquoi entre 1950 et 1956, on assiste à la suppression des lignes à Clermont-Ferrand qui seront remplacées par un réseau desservi par autobus. Des Berliet apparaîtront sur l’ancienne ligne électrique du tramway.
… à une ligne de tramway
Répondre aux véritables besoins de la population et contribuer efficacement à la réalisation des principaux desseins de la ville pour un futur de progrès, telle est la justification d’une ligne de bus par le tramway. Cette ligne, desservant le corridor Est-Ouest, tout en augmentant le confort des usagers, apporterait une capacité de transport nettement plus grande. De plus, comme nous l’avons noté, le tramway bénéficie d’une meilleure fiabilité et d’une plus grande rapidité, grâce à son site propre intégral. D’autre part, le tramway électrique sur pneu limite les nuisances et permet de préserver une qualité de vie. Le succès de la ligne A est réel actuellement ; mais, par une attractivité supérieure, la ligne B pourrait voir le nombre de passagers doubler rapidement est passer ainsi de 9 300 à 20 000, selon la SMTC. Par la desserte de la gare, le tramway apporterait une intermodalité, facilitant les déplacements, en particulier lors des migrations pendulaires. Une mutation profonde de la ville s’opère donc et cette nouvelle ligne de tramway se situe, sans aucun doute, en bonne place, parmi les nombreux projets pour les années à venir.
L’emprise sur le sol
Le Translohr nécessite une faible emprise au sol. A peine plus large qu’une voiture, il permet la cohabitation avec les voies, pour véhicule particulier, les deux roues, les piétons et autres transports collectifs. Autant d’éléments qui constituent un gros avantage. En centre-ville, la ligne B bénéficie d’un site propre intégral entre la Place de Jaude et la Gare SNCF. Lorsqu’il circule, l’emprise d’un bus est de 2,50 mètres sans compter les rétroviseurs auxquels il faut ajouter le gabarit dynamique. Dans le cas d’une voie à double sens en site propre, les bus ont donc une emprise minimum de 7 mètres. L’implantation d’une ligne de tramway pour traverser le centre -ville nécessite quant à elle une largeur de 5,50 mètres au minimum. La perspective d’un remplacement des bus par un tramway, réduit donc l’emprise sur l’espace public et ouvre des possibilités de travaux sur la voirie pour redéfinir l’équilibre entre ses utilisateurs.
|
Table des matières
Introduction
Première Partie : Clermont-Ferrand : Ville d’histoire et Métropole régionale
I. Clermont-Ferrand
II. Clermont-Ferrand, la population
III. Clermont-Ferrand, une dynamique réelle
Deuxième partie : Clermont-Ferrand, une ville en mutation
I. Le réseau de Transport en Commun de l’agglomération Clermontoise
II. Clermont-Ferrand et ses tramways
III. Diagnostic territorial
IV. Caractéristiques du tramway Clermontois
Troisième Partie : L’arrivée du tramway sur la ligne B
I. Le passage au tramway
II. L’insertion du tramway et de ses stations
III. Réorganisation du réseau
Conclusion
Télécharger le rapport complet