Aménagement d’un terrain de 22 hectares dans une commune

Des communes rurales et littorales

   Le territoire de la CCPCP est à dominante rurale, puisque les terres agricoles occupent 64 % de sa superficie. On trouve également une importante activité touristique estivale dans les communes littorales, traduite notamment par une offre en hôtellerie de plein-air conséquente. Cette activité pose des problèmes de mobilité saisonnière importante, lorsque les touristes se rendent sur les plages ou vers un site touristique visité. Cela est d’autant plus vrai qu’il n’existe qu’une unique navette à la disposition des vacanciers ou même des habitants pour se rendre à la plage (cette navette va de Châteaulin à la plage de St-Nic). Les plagistes doivent donc se déplacer avec leur voiture personnelle. Ce fait, même s’il est ponctuel dans le temps puisqu’il ne concerne que la période d’été et certaines heures de la journée, provoque des phénomènes de congestion sur les routes, notamment dans les centres-bourgs des communes littorales, et peut gêner les habitants tant dans leurs déplacements quotidiens que dans leur qualité de vie (nuisances sonores, pollution de l’air, insécurité etc.).

Une population vieillissante…

   Comme le montre le graphique 2, la part des retraités est la plus importante au sein de la communauté de communes, puisqu’elle représente une tranche de 32,5 % de la population active (on observe environ 22 % de retraités sur le territoire national). Cette part va de plus continuer de croître, car on a un vieillissement de la population : en 2007, 26,5 % des habitants de la commune de Plonévez-Porzay ont 60 ans et plus. Si l’on regarde le graphique 1, on peut constater la très grande part de personnes qui ont aujourd’hui entre 40 et 59 ans et qui auront plus de 60 ans dans une vingtaine d’année. De plus, l’INSEE projette la part des 60 ans et plus à 33 % de la population pour 2030, tandis que la population jeune diminuerait. La commune de Plonévez-Porzay, comme l’ensemble du territoire de la communauté de communes, va donc devoir faire face à un vieillissement important de la population, tandis que la part des jeunes devrait diminuer.

. … mais en augmentation

   La commune a recensé une hausse de 5,3 % de la population entre 1999 et 2007. Les parts ayant le plus augmenté sont celles des 40- 59 ans et des 60 ans et plus, ce qui rejoint l’idée de vieillissement de la population. On voit qu’en revanche les parts des populations les plus jeunes ont diminué depuis 1999. En plus de l’augmentation de la population, on a une augmentation du nombre des ménages, de l’ordre de 14 % entre 1999 et 2007 contre + 3,28 % pour le Finistère. En 2007 la commune comptait 742 ménages, dont 39,1 % constitués d’une seule personne. Les projections indiquent que d’ici 2030, la communauté de communes accueillera 3313 habitants en plus. Ceci, ajouté à l’augmentation relativement importante du nombre des ménages, indique donc une forte nécessité de construire de nouveaux logements pour loger cette population, et notamment les personnes âgées et les personnes seules. Il faudra également penser à construire des logements pour attirer des ménages plus jeunes afin de pallier au vieillissement de la population.

Le parc de l’habitat dominé par la maison individuelle

   Aujourd’hui, la plus grande part des logements sont des maisons individuelles, à environ 78 %, et l’habitat collectif ne représente que 17 % des logements de la CCPCP, et la demande continue à se porter majoritairement sur de l’habitat individuel. Il en est de même pour le logement social, puisqu’une part de 60 % des demandes concerne de l’habitat social individuel. Or celui-ci ne s’élève en vérité qu’à 35 % du parc social. La demande en logement social individuel n’est donc pas satisfaite, ce qui peut entraîner une perte de population, notamment pour les petites communes qui font l’objet de la demande d’habitat social individuel.

La politique du logement à Plonévez-Porzay

   Etant données l’augmentation de la population et celle du nombre des ménages, la mairie a mis en place une politique de construction de logements, avec comme objectif 17 logements neufs construits par an jusqu’en 2019. Elle souhaite ainsi accueillir 350 personnes de plus, pour renouveler la population et favoriser la mixité sociale, afin que le bourg se dynamise et attire une autre population que les personnes retraitées. D’où la volonté que 5 % des logements à construire soient en petits collectifs, qui attireront des populations plus jeunes en début de parcours résidentiel et permettront un certain renouvellement de la population.

L’influence des pôles urbains

   Sur les 7 188 actifs que comptait la communauté de communes en 2006, seulement 38 % travaillaient dans leur commune de résidence, et 62 % des emplois fournis par la CCPCP étaient pourvus à des actifs habitant hors de la communauté de communes. De façon comparable, à Plonévez-Porzay la même année, seuls 29 % des 776 actifs travaillaient à Plonévez-Porzay. Ils se dirigeaient sinon vers les villes de Quimper, Douarnenez et Châteaulin. De plus, près de 37 % des postes pourvus par la commune étaient occupés par des actifs extérieurs à la commune. Ces déplacements domicile-travail, d’une distance majoritairement comprise entre 10 km et 25 km, entraînent une forte utilisation du véhicule personnel. Ce phénomène est d’autant plus favorisé que l’offre en transports collectifs reste relativement limitée et n’irrigue pas tout le territoire1 de la communauté de communes, alors que les axes routiers desservent plutôt bien l’ensemble du territoire, comme on le voit sur la carte suivante. Les habitants ont donc plutôt tendance à utiliser leur véhicule personnel. En effet, sur Plonévez-Porzay, on a des flux relativement importants : par la RD 63 transitent près de 4390 véhicules par jour dans chaque direction à partir du bourg. De même, 3402 véhicules passent par le centre-bourg via la RD 107 pour se rendre vers la commune de Cast. Ces chiffres font de Plonévez-Porzay une commune sur laquelle transite un grand nombre de flux, notamment pour les déplacements domicile-travail, qui favorisent les risques de congestion et de gêne, même si cela reste ponctuel.

La désertification du corps médical

   A l’instar de la communauté de communes et de nombreuses autres communes en France, on a à Plonévez-Porzay un phénomène de désertification des professions de santé : on a un médecin généraliste pour 1666 habitants puisque son précédent collègue n’a pas été remplacé, aucun dentiste car aucun remplaçant n’a été trouvé. Sept infirmières libérales exercent leur profession dans la commune, dont quatre à temps partiel, ainsi qu’un podologue – pédicure, un kinésithérapeute et un pharmacien. Le caractère rural de cette commune, même si elle est proche du littoral, et les locaux vieillissants des professionnels de santé n’attirent pas de jeunes praticiens, alors qu’il va devenir urgent dans quelques années de trouver au moins un médecin généraliste, au moment du départ en retraite de celui qui exerce actuellement. En effet, nous avons vu précédemment que la commune subissait et allait continuer à subir dans les années à venir un phénomène de vieillissement de la population. Or la classe d’âge des 60 ans et plus ne peut pas se passer de médecin généraliste, et peut souvent difficilement se déplacer dans les autres villes pour consulter. De plus, si la commune souhaite attirer des populations plus jeunes, il est également important pour elle de bénéficier de services de santé, car cela constitue l’un des facteurs dans l’installation d’un jeune couple prévoyant d’avoir des enfants par exemple. Il devient donc nécessaire pour la commune de prévoir de nouveaux locaux plus fonctionnels pour accueillir et attirer des professionnels de santé, qui, pour la majorité, préfèrent au jour d’aujourd’hui s’installer en ville que dans des petites communes.

L’accueil des personnes âgées

   On peut également parler de l’accueil des personnes âgées. Sur la communauté de communes, on trouve une maison de retraite de 165 places à Châteaulin et deux EHPAD : une de 62 places à Châteaulin et une de 60 places à Plomodiern. Cela fait un total de 287 places pour les personnes âgées sur l’ensemble du territoire, qui représentent tout de même plus de 25 % de la population. C’est pourquoi on observe une certaine demande pour intégrer ces centres d’accueil : il y a une liste d’attente d’environ 80 personnes rien que pour les EHPAD de Châteaulin et de Plomodiern. Il faut ici rappeler que la communauté de communes recense près de 12 % de personnes de 75 ans et plus, sans compter le vieillissement de la population actuel et à venir que nous avons constaté plus haut, et que de nombreux retraités viennent s’installer dans les communes littorales. Or notre société n’est plus une société où les familles s’occupent de leurs aînés en permanence. Il va donc falloir augmenter le nombre de places et le nombre des structures d’accueil des personnes âgées, ainsi que diversifier ces structures. Etant donné le fait que Plonévez-Porzay est une commune qui accueille et accueillera de nombreuses personnes âgées, on peut y penser comme la prochaine commune où installer une structure d’accueil pour les personnes âgées. La municipalité a elle-même pensé à cette éventualité, mais plutôt sous la forme d’habitat en centre-bourg pour les personnes âgées. On peut aussi penser à une alternative à l’accueil permanent, qui n’est pas souhaité par toutes les familles, comme de l’accueil de jour ou de l’accueil temporaire.

Les enjeux urbanistiques sociétaux et démographiques

   Afin de diversifier et de renouveler la population pour lutter contre le vieillissement de la population, il faudra que la commune construise des logements de nature variée, qui permettront d’attirer toutes sortes de populations, notamment de jeunes ménages ou des personnes seules en début de parcours résidentiel. La commune ayant émis le souhait en 2009 de construire 170 logements pour 2019 sur l’ensemble de son territoire, en respectant un rythme de 17 logements neufs par an, j’ai choisi de respecter ce vœu dans mon projet. En effet, n’ayant pas encore acquis assez de connaissances à ce sujet pendant cette première année d’études pour juger de ce chiffre, j’ai décidé de baser cette partie de mon projet sur 61 logements, c’est-à-dire presque la moitié des 136 logements qu’il reste à construire jusqu’en 2019, en faisant confiance à la mairie qui a estimé ce rythme de construction soutenable. Plonévez-Porzay ayant en 2007 un taux de 6,6 % de logements sociaux seulement, j’ai également fait de choix d’intégrer à ces 61 logements un pourcentage de 70,5 % de logements sociaux. En effet, ce chiffre, sans considérer la construction d’autres logements sociaux que ceux du projet, fera porter en 2019 le taux de logements sociaux de la commune à 10,1 %, chiffre d’une part assez élevé pour permettre une certaine mixité tout en respectant un équilibre, et d’autre part assez bas et non disproportionné pour que les résidents des logements sociaux s’intègrent facilement dans une petite commune, où l’implantation d’habitat social n’est pas toujours vue d’un très bon œil par les habitants.  N’ayant pas de document existant connu à ma disposition pour déterminer le pourcentage de logements sociaux dans la commune, mon choix c’est porté sur la construction de 70,5 % de logements sociaux dans cette opération, soit 43 logements sociaux pour 18 logements non sociaux, car c’est un chiffre qui me semble correct par rapport à la demande observée. De plus, grâce à ce chiffre, on arrivera en 2019 à un taux de logements sociaux de 10,1 % sur l’ensemble de la commune, ce qui me semble être un bon rapport. Les logements sociaux seront en priorité de l’habitat individuel, en accord avec la demande observée sur le territoire de la communauté de communes. Ces pavillons sociaux pourront aller de la taille T2 à T5, afin d’accueillir aussi bien des jeunes couples que des familles avec enfants. De même, ainsi que le souhaite la commune, des logements collectifs seront prévus, mais leur effectif sera plus faible. En 2007, Plonévez-Porzay comptait 6,7 % d’appartements par rapport au nombre total des logements sociaux. Si dans ce projet d’aménagement on compte 21 appartements sur les 43 logements sociaux, le pourcentage de logements sociaux collectifs montera à 26,1 % des logements sociaux en 2019, ce qui me semble également être un chiffre correct. Il sera nécessaire de prévoir des logements de différentes tailles, afin qu’ils puissent accueillir des personnes seules, des familles monoparentales ou encore des couples avec ou sans enfants, tout en sachant que la demande va d’abord vers des appartements de taille T3, puis vers le T2 et le T4. Les logements non sociaux seront des maisons individuelles, toujours en accord avec la demande observée. Ainsi, la commune comptera sur le terrain d’étude 18 maisons individuelles de plus en 2019. Ces logements à construire n’ont pas été spatialisés par la mairie, c’est pourquoi, afin de consommer le moins possible de foncier tout en garantissant une urbanisation supportable, mon projet va regrouper l’ensemble de ces 61 logements sur le terrain d’étude. On choisira cependant une densité moyenne basée sur celle des lotissements déjà existants, afin d’éviter l’effet d’étouffement. Ces logements seront donc harmonieusement répartis dans l’espace et respecteront l’environnement et le paysage, pour garantir un cadre de vie agréable aux résidents.

Table des matières

Partie 1 Présentation et analyse du territoire de Plonévez-Porzay
I. Activités et démographie
II. Le logement
III. L’utilisation prédominante de la voiture personnelle
IV. Des déplacements doux peu développés
V. Des services de santé à améliorer
VI. Les points forts, les points faibles et les opportunités
Partie 2 Présentation du projet
I. Les enjeux du projet d’aménagement
II. Présentation du terrain d’étude
Partie 3 Le projet d’aménagement
I. Le logement
II. Les espaces publics
III. L’accueil des personnes âgées
IV. La création d’une maison de santé pluridisciplinaire
V. Les propositions d’aménagement pour réduire l’usage de la voiture personnelle
VI. La mise en place de déplacements doux 
VII. Le plan masse

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