Les espaces verts et la nature en général sont vitaux pour l’homme et influencent fortement la qualité de notre cadre de vie. La verdure a des effets apaisants, présente des intérêts paysagers et écologiques, mais surtout, permet un renouvellement de l’oxygène dans l’air ainsi qu’une régulation de l’hygrométrie. En été, on peut donc profiter de l’ombre et de la fraicheur que peut procurer un espace vert. Cependant les grandes villes françaises sont soumises à divers objectifs qui entrent parfois en contradiction, comme le fait de se densifier afin de maitriser l’étalement urbain, d’anticiper les changements climatiques, de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en offrant un cadre de vie agréable et sain pour la population. C’est pourquoi il est important de prendre en considération l’aménagement à différentes échelles d’intervention urbaine que ce soit dans le temps ou dans l’espace.
La ville d’Antibes dispose d’une importante interface en contact avec la mer méditerranée offrant ainsi une ouverture non négligeable sur la nature. Cependant les espaces verts en centre-ville restent faibles. Le centre-ville étant très urbanisé et la surface verte rare, il est important de l’exploiter du mieux possible. Pour améliorer le confort estival dans les villes, l’accroissement de la place consacrée à la végétation participe à la limitation des îlots de chaleur et offre un espace de rencontre intéressant. L’espace entourant le port Vauban répond à des politiques et à des besoins passés qui encourageaient l’utilisation de la voiture. On retrouve alors de multiples parcs de stationnement de surface ainsi qu’une voirie imposante au milieu d’espaces verts qui pourraient être rendus aux piétons et à des modes de déplacement plus doux.
DIAGNOSTIC À DIFFÉRENTES ÉCHELLES
La ville d’Antibes Juan-les-Pins
Antibes Juan-les-Pins est une commune située sur la Côte d’Azur dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et s’inscrit dans le tissu urbanisé et dense du littoral des Alpes Maritimes, on parle aussi de conurbation azuréenne. Son interface avec la mer méditerranée ainsi que ses bâtiments historiques et sa proximité avec les villes de Cannes et de Nice en fait une ville avec un fort attrait touristique. La commune fait partie d’une communauté d’agglomération, la CASA (24 communes membres), et en est la ville la plus peuplée avec 75 568 habitants recensés par l’Insee en 2012.
Le territoire d’Antibes se distingue en plusieurs parties, le quartier de Juan-les-Pins, station balnéaire, le centre-ville qui comprend la vieille ville et ses remparts, les zones d’habitations plus ou moins denses en fonction des quartiers puis les zones d’activités au nordouest de la commune à proximité de l’axe autoroutier (A8). La superficie de la commune est de 2 678 hectares avec 23 km de côtes.
La qualité et la diversité du patrimoine, associées à des éléments architecturaux d’exception, une végétation au caractère exotique ou plus naturelle et plusieurs promontoires naturels ou patrimoniaux, assurent une structuration du territoire communal. Malgré un siècle d’intense développement, l’urbanisation continue d’Antibes Juan- les-Pins et son habitat diffus, laissent subsister des espaces verts importants. Ces espaces donnent à la commune une grande richesse en boisements et en jardins. On peut donc observer trois entités paysagères :
➤ Les paysages à dominantes naturelles ;
➤ Les paysages urbains ;
➤ Le littoral.
Une population en quête d’espaces publics
Depuis 1968 on observe une augmentation constante de la population d’Antibes Juanles-Pins. Aujourd’hui, son taux de croissance démographique tend à diminuer. Cependant la ville reste la deuxième plus peuplée du département. L’augmentation rapide de la population durant ces quarante dernières années n’a été possible qu’au détriment d’une forte urbanisation. On remarque que la population de la ville passe d’environ 75 000 à 200 000 en période estivale. Cette augmentation est due au fort attrait touristique. La densité de la population s’élève à 2853,8hab/km2 alors que celle de la région est de 251,7hab/km2 en 2012. Ces chiffres s’expliquent par l’attrait des communes littorales très urbanisées et d’un arrièrepays très montagneux et plus rural.
La majorité de la population active antiboise travaille sur la commune, mais une partie non négligeable (43%) travaille sur une autre commune. Cela s’explique par la proximité directe de la technopole SophiaAntipolis qui concentre plus de 30 000 emplois. Sophia-Antipolis est la plus importante technopole d’Europe et se trouve au nordouest de la commune d’Antibes Juan-les-Pins.
Une hétérogénéité dans la répartition des espaces verts
La présence de la nature en ville est historiquement liée à la fabrication de la ville, à l’évolution des usages des citadins à la recherche d’écrin de verdure, mais aussi aux récentes contraintes environnementales poussant les aménageurs à changer leurs habitudes et prendre en considération ce facteur nature de plus en plus important. En 2004, la commune signe la charte « ville active » du PNNS porté par le Ministère de la Santé. Ce plan encourage la population à prendre soin de leur santé en pratiquant une activité physique régulière. Un programme de balades santé invite les habitants à se promener et à découvrir au gré des circuits proposés, la richesse du patrimoine naturel et urbain.
À Antibes on retrouve plusieurs espaces de verdure de taille non négligeable en dehors du centre-ville. La surface de la commune est à 70% urbanisée, en grande partie sur sa frange littorale, les 30% restants correspondent à la nature. Antibes Juan-les-Pins possède sur la totalité de son territoire 309 hectares de zones naturelles boisées classées. Le Bois de la Garoupe fait partie de ces zones classées (9 hectares). Son atout est d’être situé sur le Cap d’Antibes en lien direct avec la mer, offrant ainsi un lieu de promenade sans équivalent. Ce patrimoine végétal est une richesse sans égale aujourd’hui quand on voit l’urbanisation des villes voisines. Il est donc à préserver pour les générations futures. C’est au cœur de la ville, là où la densité de population est la plus élevée, qu’une pénurie de verdure se fait ressentir. Comme dans la plupart des communes urbaines, des parcs, espaces de verdure anthropisé, sont implantés en centre-ville. Parmi eux on retrouve le jardin René Cassin et le parc du port Vauban. Plus excentré, nous retrouvons le parc du Fort Carré. Ce parc est le seul espace resté naturel en centre-ville. Il renferme de nombreuses espèces animales et végétales typiques du milieu méditerranéen. Enfin, il existe d’autres petits parcs sans espaces de pelouse, disposants de jeux pour enfant. On remarque donc sur la carte de localisation ci-contre que les parcs ne sont que faiblement représentés par rapport à la surface urbanisée. De plus, ces parcs sont relativement de petites tailles. Les parcs et les espaces naturels de grande taille se trouvent excentrés du centreville (cf. annexe 1), il faut donc avoir recours à la voiture ou aux transports collectifs.
Le parc au sein du port Vauban
Le Port Vauban fait partie intégrante de la vieille ville. Son emplacement ainsi que la présence de mégayachts en fait un pôle touristique majeur. D’une superficie de 460000 m² (320 000m² de plan d’eau et 140 000m² de terre-plein et de quais), il peut accueillir tous types de bateaux de 4,50 mètres à 165 mètres de longueur. On retrouve 1 642 postes d’amarrage répartis entre différents utilisateurs tel que le public, les clubs associatifs de la ville ou encore les professionnels du nautisme. Trois postes sont réservés aux sapeurs-pompiers et à la SNSM et en période estivale, un poste est réservé à la police municipale. Depuis 2004, le port s’engage à protéger la mer et les milieux aquatiques et à les transmettre intactes aux générations futures. Il a donc obtenu le label de qualité environnementale Pavillon Bleu. De plus, depuis 2005, le port s’inscrit délibérément dans une démarche environnementale avec l’opération « port propre ». Le port et la ville ont donc mis en place des actions en faveur de l’environnement telles que :
➤ Le développement de la maîtrise du rejet des eaux pluviales dans le port ;
➤ Le développement des installations sanitaires ;
➤ La mise aux normes environnementales de la station essence ;
➤ Le tri sélectif des déchets et l’ouverture d’une déchetterie pour récolter les huiles de vidange ;
➤ Une borne de récupération des eaux usées.
Un véhicule électrique est à disposition afin d’effectuer des rondes permettant ainsi de se déplacer en évitant les émissions de gaz d’échappement et les nuisances sonores.
Du côté ouest, l’espace qui entoure le port Vauban est une jonction discontinue entre le site historique du Fort Carré et le centre-ville. On y retrouve plusieurs fonctions, telles qu’un parc de détente, des parcs de stationnement, des activités liées aux plaisanciers ainsi que l’APPA . Plusieurs stands mobiles de sellerie nautique sont disposés sur cet espace afin d’être à proximité des utilisateurs. Une aire de stationnement des bus à proximité permet de déposer les touristes. On y retrouve aussi une petite station-service.
La partie parc, d’une superficie de 7700m2 , n’est que très peu utilisée par la population, car il n’offre aucun équipement, mis à part la présence de quelques bancs. L’installation des stationnements en bordure du port bloque la vue ainsi que l’accès au parc lorsqu’on arrive de la vieille ville. L’accès au Fort Carré se fait difficilement pour les piétons et les modes de déplacement doux, car l’espace est principalement réservé aux voitures. Même si le passage des véhicules motorisés reste faible, les espaces sont mal définis et on ne sait pas vraiment où se placer. Les entrées du parc sont mal identifiées, ne coïncident pas avec les passages piétons et sont peu présentes. La connexion avec l’environnement extérieur est alors mal assurée et rend ce parc isolé du reste de la ville. L’utilité est alors limitée. Les habitants des alentours s’en serventsouvent pour promener leur chien alors que le parc n’est pas aménagé pour. Le service de nettoyage doit alors passer régulièrement afin de nettoyer l’espace des déjections canines. De plus le parc n’est pas utilisable la nuit, car il n’est pas équipé de candélabres. Cela est une contrainte surtout en période hivernale lorsque les journées sont plus courtes, surtout que la météo clémente des villes de la Côte d’Azur permet une utilisation de l’espace public extérieur même en hiver.
Les différents « bâtiments » installés sur l’espace communal se font vieillissants et n’ont pas été construits pour durer dans le temps. En effet, il s’agit principalement de préfabriqués. L’aspect esthétique et durable n’est donc pas assuré. De plus, ces installations bloquent la circulation des piétons. Notamment le bâtiment de l’APPA qui crée une frontière visuelle et physique entre le parc et la partie nord du terrain.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : DIAGNOSTIC À DIFFÉRENTES ÉCHELLES
A. LA VILLE D’ANTIBES JUAN-LES-PINS
B. UNE POPULATION EN QUETE D’ESPACES PUBLICS
C. UNE HETEROGENEITE DANS LA REPARTITION DES ESPACES VERTS
D. LE PARC AU SEIN DU PORT VAUBAN
E. L’UTILISATION DES TRANSPORTS ET DU STATIONNEMENT
PARTIE II : LES DYSFONCTIONNEMENTS DE L’ESPACE ET LES ENJEUX D’UN NOUVEL AMÉNAGEMENT
A. LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE
B. LES ENJEUX SOCIAUX ET TOURISTIQUES
C. LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
D. LES CONTRAINTES DU SITE
PARTIE III : DES PROPOSITIONS D’AMÉNAGEMENT RÉPONDANT AUX ENJEUX
A. RESTRUCTURER L’ESPACE
B. CONNECTER LE PARC A SES ENVIRONS
C. REVITALISER LE PARC
D. PROJECTION DU QUARTIER APRES AMENAGEMENT ET UTILISATION DES ESPACES VACANTS ALENTOURS
CONCLUSION
SITOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE
FICHE DE LECTURE 1
FICHE DE LECTURE 2
ANNEXES
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