En Afrique, la situation de l’eau et de l’assainissement est encore très préoccupante. Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), en 2015, environ 200 millions d’Africains n’ont pas encore accès à une eau potable et 4 ruraux sur 5 ne disposent pas d’installations sanitaires (latrines, douches, lavoirs,…). La défécation à l’air libre est encore largement pratiquée. En conséquence, plusieurs millions de personnes meurent chaque année de maladies liées à l’eau et à la saleté (choléra, typhoïde, hépatite, maladies gastro-entériques,….). Selon l’UNICEF, Madagascar est le quatrième pays le plus pauvre en Afrique en matière d’accès à l’eau. Beaucoup de ménages ont un accès limité à l’eau potable (surtout dans le Sud) et la défécation à l’air libre est très largement pratiquée. L’assainissement reste un défi majeur.
La filière « gestion de boue de vidange » en Afrique est encore peu étudiée, notamment à Madagascar. Un projet intitulé « Pilote de gestion des boues de vidange à Ambositra » a été mis pour la première fois à Madagascar. Il est financé par l’USAID, et vise à mettre en œuvre et évaluer un service de vidange à moindre coût dans cette ville. Le traitement des boues fécales reste encore une filière très ouverte et à traiter dans notre pays. Pour l’instant, les opérateurs de service local restent sur la vidange des fosses. Le présent document se focalise sur les 8 Fokontany autour du chef-lieu de la Commune Manjakandriana et parle sur l’aménagement d’un ouvrage de captage au lac Andranofotsy, pompage et traitement de l’eau ainsi que la construction d’un nouveau réservoir de stockage pour renforcer le système existant dans la Commune. Ensuite, une grande aperçue sur la gestion de boue de vidange est aussi mentionnée. En partant sur la méthode de collecte et de vidange des fosses, les matériels de transport des boues et enfin une station de traitement des boues afin de les valoriser.
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Caractéristiques générale
Localisation
La Commune Urbaine Manjakandriana est constituée de 24 Fokontany sur une superficie de 1 660 [km2 ] pour une population de 36 653 (recensement de la Commune 2015). Elle est située à 51 [km] d’Antananarivo, en suivant la route nationale n° 2 qui relie la capitale de Madagascar et la ville de Toamasina. Elle se situe dans la région Analamanga, district de Manjakandriana. La Commune est délimitée au Nord par la Commune de Sambaina et Ambohibary, au Sud par la Commune de Mantasoa et Miadanandriana, à l’Est par la Commune d’Ambatolaona, à l’Ouest par la Commune d’Ambatomanga et Alarobia. Elle se trouve aux environs des coordonnées suivantes : 18°55’14,1’’ S et 47°48’35,8’’ E avec une altitude de 1389 [m].
Les ressources naturelles
Le Climat
En général, le climat présente quatre saisons bien distinctes à savoir :
– L’été : de novembre jusqu’au janvier : un climat chaud et humide ;
– L’automne : de février jusqu’en avril : un climat froid et humide avec des pluies fines;
– L’hiver : de mai jusqu’en juillet : un climat froid avec des pluies fines ;
– Le printemps: de août jusqu’en octobre : début de la saison chaude.
La Commune Manjakandriana a un climat caractérisé par une saison chaude et pluvieuse de novembre jusqu’au mois de janvier, une saison très fraiche en hiver et suivie de crachins. Toutefois, ce type de climat permet la pratique de tous les types d’activités agricoles.
Les forêts :
Manjakandriana est célèbre pour ses forêts d’eucalyptus destinées au bois de chauffe et à la fabrication de charbon. Elle est ainsi qualifiée être le premier fournisseur de la ville d’Antananarivo et de ses environs. Presque chaque Fokontany dispose d’une forêt d’eucalyptus. Elle représente environ une superficie de 2 317 [m²] (source : PCD de la Commune), soit 30 [%] de la superficie totale de la Commune. Jadis, la constitution de ces forêts était l’œuvre du chemin de fer malagasy qui a assuré la sensibilisation de la population pour le reboisement d’eucalyptus. Et ce, afin de satisfaire les besoins des machines à vapeur et des voies ferrées. Et au fur et à mesure du temps, les besoins du chemin de fer se sont atténués progressivement et les populations riveraines ont commencé à exploiter les forêts et même étendre les zones de reboisement. Du fait de la cherté de la vie, les forêts n’arrivent plus à satisfaire les besoins de la population et se dégradent d’année en année. Ainsi, il est actuellement difficile d’y trouver des bois de gros calibre. L’exploitation des forêts alimente la vie économique de la Commune. Elle procure de l’argent pour chaque ménage, chaque Fokontany et surtout pour la Commune avec les ristournes.
Le marais :
Etant une zone de plaine, la Commune dispose plusieurs marais dont le plus vaste est Ankerambe, situé dans le Fokontany d’Ampiadianombalahy, visible sur le long de la route nationale n°2. Depuis plus de 35 ans, ce marais a tendance à s’étendre du fait de l’insuffisance du système de drainage qui est assuré par le canal d’Imady. Ce canal manque d’entretien.
SITUATION EN EAU POTABLE, ASSAINISSEMENT et HYGIENE DE LA ZONE D’ETUDE
La zone d’intervention est limitée par les 8 Fokontany près du chef-lieu de la Commune. Ces Fokontany sont : Ampiadianombalahy, Manjakandriana, Anosimanarivo, Fiadanana, Manakasikely, Volavy, Marinjara et Antsakambahiny. Presque la totalité de la population n’ont pas encore accès à une eau potable. Les bornes fontaines sont très insuffisantes et l’eau ne subit aucun traitement. Les lieux de puisage actuels sont très traditionnels et donnent des eaux non potables. La défécation à l’air libre est presque abandonnée.
Accès à l’eau potable
Les Fokontany Manjakandriana, Ampiadianombalahy, Volavy et Manakasikely bénéficient d’un réseau partant du château d’eau de Manjakandriana. Seulement deux Fokontany parmi ces quatre cités bénéficient de borne fontaine. Deux pour le Fokontany Ampiadianombalahy et trois pour Manjakandriana. Les autres sont desservies par des branchements particuliers.
Les branchements particuliers sont :
● Ampiadianombalahy : 26 B.P
● Manjakandriana : 47 B.P
● Manakasikely : 34 B.P
● Volavy : 10 B.P .
Le réseau est sous gestion communale, avec un tarif forfaitaire de 6 000 [Ar] par mois pour les branchements particuliers et gratuit pour les bornes fontaines. Ce réseau date plusieurs années et émette des eaux non potables. L’eau de ce vieux réseau ne subit aucun traitement, d’où la couleur jaune et la présence des débris de végétaux et même des petits poissons. Au niveau de chaque borne fontaine, l’eau est accessible de 05 heures de matin jusqu’à 10 heures. Suite à cette insuffisance, la population utilise des eaux de sources et des puits traditionnels.
Les eaux de sources sont de très faible débit. Les villageois utilisent souvent un bidon de 20 litres avec un petit sceau pour prendre de l’eau . Un bidon d’eau coûte 200 [Ar] aux gens qui ont besoin d’aide pour puiser de l’eau.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I. SITUATION ACTUELLE EN TERMES D’AEPAH DE LA ZONE D’ETUDE
Chapitre 1. Présentation de la zone d’étude
Chapitre 2. Situation en eau potable, assainissement et hygiène de la zone d’étude
PARTIE II. ALIMENTATION EN EAU POTABLE DE LA ZONE D’ETUDE
Chapitre 3. Demande en eau
Chapitre 4. Etude hydrologique et calcul du débit exploitable au niveau du lac Andranofotsy
Chapitre 5. Réservoir d’eau
Chapitre 6. Traitement de l’eau
Chapitre 7. Pompage de l’eau vers la station de traitement
Chapitre 8. Pompage d’eau de la station de traitement vers le réservoir
PARTIE III. GESTION DE BOUE DE VIDANGE DANS LA COMMUNE MANJAKANDRIANA
Chapitre 9. Généralité sur la gestion de boue de vidange
Chapitre 10. Méthode de collecte et transport des boues de vidange
Chapitre 11. Quantification et caractérisation des boues de vidange
Chapitre 12. Généralité sur le traitement de boue de vidange
PARTIE IV. ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL DU PROJET
Chapitre 13. Etude d’impact environnemental du projet
BIBLIOGRAPHIE
SUPPORTS DE COURS
ANNEXES