Composition chimique de la plante
La feuille du baobab est riche en protéines et minéraux (calcium avec un pourcentage élevé [8], fer, potassium, magnésium manganèse, phosphore et zinc) . Avec 9% de mucilage, elle contient aussi des tanins catéchiques et de la vitamine C. La pulpe du fruit contient 30% de matières pectiques, des sucres (glucides), des protides, des lipides, des acides organiques (notamment de l’acide citrique, malique), du calcium, des vitamines et des aminoacides. Elle est très riche en acide ascorbique (vitamine C : 2500 à 3000mg/kg), soit à volume égal 6 fois supérieur à celui contenu dans une orange. La pulpe contient aussi des quantités importantes d’autres vitamines essentielles, telles que la thiamine (vit B1), la riboflavine (vit B2) ou encore la niacine (l’acide nicotinique : vit B3/PP). Le goût acidulé de la pulpe est dû aux acides organiques tels que l’acide citrique et l’acide tartrique. Enfin, elle contient aussi des fibres dont la quantité peut atteindre 45g pour 100g de produit composant essentiel du régime alimentaire. Les graines du baobab sont riches en phosphate.
Dissolution d’un ou plusieurs principes actifs au sirop simple
– Sirop de codéine : la codéine est dissoute au préalable dans une petite quantité d’alcool puis mélangée au sirop de sucre.
– Sirop d’opium : il est obtenu par mélange de la teinture d’opium avec le sirop de sucre et on a deux types :
*sirop d’opium faible : sirop diacode (10/99O↔10 parties d’opium pour 990 parties de sucre)
* sirop d’opium fort : sirop de thébaine (50/950)
Exemples de sirops obtenus à l’officine par addition du principe actif au sirop simple :
→ Sirop de choral (liste II) : à 5% d’hydrate de choral, on ajoute le sirop de menthe.
On dissout au préalable l’hydrate de choral dans son poids d’eau (une partie pour une partie) puis on ajoute le sirop. Le sirop de choral est à préparer extemporanément. Le sirop, incolore, d’odeur spéciale forte, à saveur désagréable, renferme par cuillérée à soupe 1g d’hydrate de choral. Il est utilisé comme hypnotique dans les insomnies nerveuses et comme calmant.
→ Sirop de codéine (liste II) : à 2% de codéine base, la codéine pulvérisée est solubilisée dans 9 fois son poids d’alcool à 60°C et mélangée ensuite au sirop simple. Le sirop, incolore, de saveur amère, à réaction alcaline, est utilisé comme calmant de la toux.
→ Sirop de morphine (liste II) : titré 0,05% de chlorhydrate de morphine. La morphine est dissoute dans l’eau et ajoutée au sirop simple. Ce sirop renferme par cuillérée à soupe 10mg de chlorhydrate de morphine. Le sirop incolore, légèrement amer, est utilisé comme calmant et hypnotique. Il est préparé extemporanément.
CONCLUSION
Les remèdes traditionnels sous forme liquide administrés par voie orale rencontrent très souvent, à différents niveaux de leur préparation, des problèmes d’hygiène, de dosage, de conditionnement, de toxicité, de posologie mais surtout de conservation. Cela a poussé le Laboratoire de Pharmacie Galénique et Législation, dans une perspective de collaboration avec les tradipraticiens, à améliorer ces formes d’utilisation par la recherche de moyens pour une meilleure conservation des remèdes traditionnels proposés en phytothérapie. C’est ainsi que nous avons effectué et suivi, pendant plus de trente jours, des préparations médicamenteuses liquides destinées à la voie orale à partir de deux plantes de la Pharmacopée Traditionnelle Africaine, indiquées contre la diarrhée infantile et prises comme modèles d’étude (Baobab/Pulpe du fruit et Goyavier/Feuilles fraîches). Notre travail avait comme objectifs :
D’étudier l’influence des différentes conditions de conservation sur les caractères organoleptiques de ces préparations liquides.
De mettre en évidence le rôle de conservateur joué par la forte proportion en sucre utilisée.
De formuler des recommandations à l’endroit des tradipraticiens afin de promouvoir l’utilisation de techniques visant à améliorer la conservation des remèdes qu’ils proposent.
Les préparations sont des suspensions aqueuses, des suspensions sucrées, des décoctés et des sirops. Elles sont ensuite été conservées dans différents milieux de conservation en présence ou non du parahydroxybenzoate de méthyle (à la lumière du jour, à l’abri de la lumière du jour et au frais). L’évolution de leurs caractères organoleptiques a été suivie tous les deux jours pendant plus d’un mois. Au trentième jour de conservation des échantillons, nous avons obtenu les résultats suivants :
Les suspensions aqueuses et les décoctés avec ou sans conservateur gardés à l’abri de la lumière du jour, à la lumière du jour et au frais sont tous altérés.
Les suspensions sucrées et les sirops avec ou sans conservateur placés dans ces mêmes conditions ont gardé leurs caractères organoleptiques initiaux.
Ces mêmes préparations sont restées intactes pendant six mois. Ainsi nous pouvons noter, par rapport aux résultats obtenus après un mois de suivi de l’évolution des caractères organoleptiques de l’ensemble des échantillons :
L’importance du froid dans la conservation des préparations. La fraîcheur contribue à la stabilité des caractères organoleptiques des extraits végétaux.
L’intérêt du parahydroxybenzoate de méthyle utilisé comme conservateur.
L’importance de la forte proportion en sucre.
Toutes les préparations qui en contiennent ont gardé intactes leurs caractères organoleptiques. Ces différentes observations nous permettent de formuler un certain nombre de recommandations à l’endroit des tradipraticiens dans le but de mieux maitriser la conservation des remèdes liquides proposés en phytothérapie :
La conservation autant que possible des préparations au frais. Cette recommandation reste évidemment liée à la disponibilité d’un appareil de réfrigération.
L’utilisation de conservateur. Ici le parahydroxybenzoate de méthyle est juste pris comme modèle car il doit être utilisé avec des limites de concentrations qui peuvent ne pas être bien maitrisées par les tradipraticiens.
Le choix peut donc porter sur un des nombreux produits autorisés comme conservateurs.
L’emploi de fortes proportions en sucre lors de la préparation de ces remèdes traditionnels destinés à la voie orale. En dehors de son rôle d’édulcorant, le sucre peut, lorsqu’il est utilisé à forte concentration, contribuer à une meilleure conservation des formes aqueuses liquides. Ainsi pour mieux étayer ces recommandations, nous avons dégagé les perspectives suivantes :
Faire des essais comparatifs de l’activité thérapeutique des différentes préparations.
Rechercher si possible d’autres conservateurs pour un choix beaucoup plus vaste de produits à utiliser.
Fournir un appui technique pour la mise au point de produits tirés de la Pharmacopée Traditionnelle et en assurer la production pour la consommation locale en respectant les bonnes pratiques de fabrication. [9] Ainsi la notion de médicaments traditionnels améliorés (MTA) pourrait pleinement trouver son sens.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
I- GENERALITES SUR LES DEUX PLANTES : BAOBAB ET GOYAVIER
I-1- Baobab
I-1-1- Famille
I-1-2- Binôme latin
I-1-3- Noms vernaculaires
I-1-4- Description botanique de la plante
I-1-5- Répartition géographique et habitat
I-1-6- Composition chimique de la plante
I-1-7- Utilisations
I-1-7-1- Alimentation
I-1-7-2- Thérapeutique
I-2- Goyavier
I-2-1- Famille
I-2-2- Binôme latin
I-2-3- Noms vernaculaires
I-2-4- Description botanique de la plante
I-2-5- Répartition géographique et habitat
I-2-6- Composition chimique de la plante
I-2-7- Utilisations
I-2-7-1- Alimentation
I-2-7-2- Thérapeutique
II- FORMES TRADITIONNELLES ORALES OBTENUES A PARTIR DES PLANTES
II-1- Généralités
II-2- Problèmes rencontrés avec ces différentes formes d’utilisation et solutions préconisées
II-2-1- Problèmes
II-2-1-1- Facteurs de contamination
II-2-1-1-1- Les matières premières
La drogue
L’eau
II-2-1-1-2- Le matériel et les conditions de travail
II-2-1-2- Facteurs intervenant dans le développement de la contamination
Le pH
La pression osmotique
La température
Le conditionnement
II-2-2- Solutions
Au niveau de la récolte
Au niveau du séchage
Au niveau des préparations
Pour la décoction
Pour l’infusion
Pour la macération
Utilisation d’agents conservateurs
Acide benzoïque
Sel sodique du parahydroxybenzoate de méthyle
Ester méthylique de l’acide parahydroxybenzoïque
Acide sorbique
Acide ascorbique
Sorbate de potassium
Acide acétique
Acide citrique
Utilisation de sucre
Au niveau de l’administration
III- GENERALITES SUR LES SIROPS ET LES SUSPENSIONS BUVABLES
III-1- Sirops
III-1-1- Définition
III-1-2- Préparation des sirops
III-1-2-1- Principales méthodes
III-1-2-1-1- Sirop de sucre ou sirop simple
III-1-2-1-2- Dissolution d’un ou plusieurs principes actifs au sirop simple
III-1-2-1-3- Sirops préparés par dissolution du sucre directement dans une solution de principes actifs ou principes aromatiques
III-1-2-1-4- Sirops composés
III-1-2-2- Remarques sur la préparation
III-1-2-3- Matériel utilisé
III-1-2-4- Clarification
III-1-3- Essais des sirops
III-1-4- Extraits concentrés pour sirop
III-1-5- Altération et conservation des sirops
III-2- Suspensions buvables
III-2-1- Définition
III-2-2- Préparation des suspensions
Par voie chimique
Par voie physique
III-2-3- Propriétés des suspensions
III-2-4 Conditions de stabilité
III-2-5- Essais des suspensions
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
OBJECTIFS
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I-1- Matériel
I-1-1- Matériel végétal
I-1-2- Matériel de laboratoire
I-2- Méthodes
I-2-1- Préparation de suspensions buvables à partir de la pulpe du fruit de baobab
I-2-1-1- Opérations préliminaires
I-2-1-2- Préparation de suspensions aqueuses
I-2-1-3- Préparation de suspensions sucrées
I-2-2- Préparation de décoctés et de sirops à partir de feuilles fraîches de goyavier
I-2-2-1- Opérations préliminaires
I-2-2-2- Préparation de décoctés
I-2-2-3- Préparation de sirops
I-2-3- Conservation des préparations
CHAPITRE II : RESULTATS
II-1- Résultats du suivi des préparations de suspensions buvables
à partir de la pulpe du fruit d e baobab
II-1-1- Suspensions aqueuses
II-1-2- Suspensions sucrées
II-2- Résultats du suivi des préparations de décoctés et de sirops à partir de feuilles fraîches de goyavier
II-2-1- Décoctés
II-2-2- Sirops
CHAPITRE III : DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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