Comme toute activité, la briqueterie – tuilerie joue un rôle important sur le plan social, économique et environnemental. Elle occupe une place non négligeable dans le processus de développement du pays.
Autrefois, cette activité n’existe que dans la partie Centrale de Madagascar et elle était en petit nombre. Aujourd’hui, la branche briqueterie- tuilerie ne cesse de se développer. Actuellement, le nombre des artisans briquetiers-tuiliers atteint plusieurs milliers. Ils se repartissent dans toutes les régions de l’île surtout sur la haute terre. Le secteur artisanal se développe assez rapidement surtout aux alentours de la capitale.
En outre, la plaine d’Antananarivo (plaine rizicole) est riche en matières premières pour la fabrication de terre cuite. La majeure partie des propriétaires de parcelles entre dans ce secteur. Pourtant, l’exploitation reste encore irrationnelle et la majorité d’entre- eux ne pense pas à remettre en état le site dès la fin de la production (abandon du site). Par conséquent, l’extraction des argiles reste un des graves problèmes environnementaux à résoudre dans le cadre de l’aménagement de la plaine ainsi que dans le cadre de l’évacuation des eaux lors de la saison des pluies durant la période cyclonique.
LA PLAINE D’ANTANANARIVO
A la latitude d’Antananarivo, on peut distinguer 3 régions naturelles. De l’Est de l’île vers l’ouest on a :
• une zone forestière marquant la ligne de partage des eaux océan Indien –canal de Mozambique ;
• puis vient une zone presque dénudée, formée de collines latéritiques aux formes mottes, souvent les flancs de celles-ci sont marqués de larges entailles de formes diverses, dénommées « lavaka », tandis qu’à leurs sommets, il n’est pas rare de voir des boules plus ou moins dégagées ;
• enfin, on arrive à la plaine d’Antananarivo proprement dite que l’on va décrire ci après.
Le relief
Entre 1200 et 1500 m d’altitude, l’Imerina centrale constitue à l’intérieur des hautes terres de Madagascar une région de relief assez modéré, relativement aéré et sans orientation bien définie. La houle de collines se développe et domine quelques reliefs plus élevés. C’est dans cette région aux horizons calmes que s’étend, à une altitude voisine de 1250 m, la plaine d’Antananarivo. Elle comporte en fait quatre ensembles distincts :
▶ Au Sud-Sud –Est et au Centre, les plaines de l’Ikopa, de la Sisaony et de la Mamba inférieure, autour d’Antananarivo ;
▶ Au Nord, les plaines d’Ambohimanga et de Merimandroso ;
▶ Au Nord-ouest, les plaines très anastomosées de Mahitsy ;
▶ A l’Ouest, les vallées étroites de l’Andromba et de la katsaoka .
Elle est toujours échancrée de nombreux vallons affluents et dans quelques zones (Est, Alasora, Sud-ouest de la vallée de la Sisaony) de « lavaka ».
L’aspect de la bordure « montagneuse » de ces plaines varie assez sensiblement selon les zones. Au Sud-Sud-Est et à l’Est, elle est constituée par un ensemble assez massif, comportant néanmoins des reliefs élevés, aux alentours de 1400-1500 m d’altitude, comme l’Ifandro, l’Ambohitraina, l’Ambohitrandriananahary, l’Ambohibe, et en avant le promontoire isolé du rocher d’Antananarivo. Au Nord, dans la région d’Antehiroka –Ambohidratrimo, le relief est plus aéré et dans l’ensemble moins élevé. Enfin, à l’ouest, les formes sont différentes de celles évoquées précédemment : une échine montagneuse s’abaisse progressivement depuis la région d’Ambohijoky jusqu’au Nord – Ouest des plaines où elle se divise en plusieurs branches et se fragmente en buttes.
Les plaines proprement dites comprennent deux parties : au Sud et au Sud-Est, s’allongent les vallées alluviales de l’Ikopa, d’Alasora à Tanjombato et de la Sisaony de Lohanosy à Ampitatafika.
Ces plaines s’étendent presque uniformément à une altitude voisine de 1248- 1250m, à l’exception de la partie amont de la vallée de la Sisaony, légèrement plus haute, ente 1252 et 1260m. Toujours du point de vue géographique, la plaine d’Antananarivo est située grosso modo entre Yv = 430 et 490 Km et Xv = 780 à 820 Km dans la zone des hautes terres. La plaine d’Antananarivo couvre environ une surface de 30 000 ha mais actuellement, une grande partie de cette surface est remblayée et 20 000 ha environ posent encore quelques problèmes d’aménagement.
Les rivières qui traversent la plaine ont été endiguées. Mais avec un bassin versant très dénudé, les apports alluviaux continuent sans cesse surtout pendant la saison des pluies où les eaux sont très chargées. La rupture de pente subie à l’entrée dans la plaine favorise la sédimentation, surélevant ainsi que le cours des rivières. Cette vaste superficie, encore en partie occupée par des marais n’est donc pratiquement pas drainée. Ceci pose de sérieux problèmes d’assainissement, d’évacuation des eaux usées et des égouts d’Antananarivo.
Les données géologiques ont montré que la plaine d’Antananarivo est comprise dans le système du graphite à fond généralement migmatitique. Les éléments structuraux de l’ensemble restent mal définis. De nombreux replis existent mais leur identification s’avère très confuse par suite du marque d’affleurement de roches saines.
Le sol
Si l’on excepte les alluvions, la totalité des sols se rapportent à des argiles latéritiques. Ce sont des sols souvent épais (10 à 20m parfois plus). La majorité des sites rencontrés se sont formés à partir de roches granito-gneissiques. Le sol est souvent très développé car l’altération de la roche a été couramment poussée jusqu’à 15 à 20 m. La coupe pédologique des latérites présente un horizon supérieur rouge passant à un horizon moyen plus clair qui surmonte une arène blanchâtre reposant sur la roche mère fraîche au niveau de la nappe phréatique.
Le climat
Il est plutôt influencé par le régime de la mousson. Une saison sèche et une saison de pluie alternent respectivement de Mai à Septembre et de Octobre à Avril. L’année comprend cette saison sèche nette, troublée seulement de temps à autre de quelques bruines, l’ « erika ».
Les mois d’Octobre à Avril connaissent des précipitations un peu plus importantes, mais la véritable saison des pluies s’étend de Novembre à Mars, comportant le maximum de manifestations orageuses. Ainsi, il existe quelques autres aléas climatiques liés à la saison chaude et pluvieuse. C’est en Octobre, Novembre, Décembre et surtout Avril, que la grêle est la plus fréquente.
La pluviométrie annuelle est d’environ de 1380mm avec 1200 mm au cours de la saison des pluies (en général, 15 jours de pluie par mois en moyenne) et 182 mm au cours de la saison sèche ( 5 jours de pluie par mois en moyenne).
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : GENERALITES
I. LA PLAINE D’ANTANANARIVO
I.1. Introduction
I.2 Le relief
I.3 Le sol
I.4 Le climat
I.5 Réseaux hydrographiques superficiels
I.5.1 Historique
I.5.2 Réseau hydrographique
I.6.Hydrologie souterraine
I. LOCALISATION DES ZONES D’ETUDES
II. ETUDE GEOLOGIQUE
III.1 LA PLAINE d’ANTANANARIVO
III.1.1 Le Relief
III.1.2 La tectonique
III.1.3 Les structures
III.1.4 La stratigraphie
III.1.5 Les composants pétrologiques
III.1.6 Les dépôts sédimentaires
III.2 GELOGIE DES SITES
III.2.1 Le Relief
III.2.2 Les dépôts fluviatiles
III.2.3 Les composants pétrographiques
Partie II : PROCEDES DE FABRICATION
I. LES MATIERES PREMIERES
I.1 Les argiles
I.1.1 Définition
I.1.2 Origines des argiles
a) Origine primaire
b) Origine secondaire
I.1.3 Les composants minéralogiques
I.2 Les silices
I.3 Les autres ressources naturelles utilisées
II. ETUDES EXPERIMENTALES
II-1- Caractéristiques des matières premières
II.1.1 Analyse granulométrique
II.1.2 Analyses chimiques
II.1.3 Caractéristiques physico-chimiques
II.1.3.1 Teneur en eau
II.1.3.2 Limites d’Atterberg
Résultats des analyses
II.2 Procédés de fabrication
II.2.1 Choix et extraction des matières premières
– Choix des matières premières
– Extraction des matières premières
II.2.2 Procédés de fabrication
II.2.2.1 Briques
• Préparation et stockage de la pâte
• Façonnage des briques
• Séchage
• Enfournement
• Cuisson
• Défournement
II.2.2.2. Tuiles
• Préparation et stockage de la pâte
• Façonnage des tuiles
• Séchage
• Enfournement
• Cuisson
Critiques- recommandations pour l’amélioration de la production artisanale
Conclusion
Partie III : ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
CONCLUSION