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Besoins en mûriers pour les élevages
A la base, on a besoin de 20kg de feuilles pour produire 1kg de cocons. Pour assurer une production annuelle de 4 élevages de 20 cellules de vers polyvoltins (mangeant 500 kg de feuilles par boîte), il faudraune tonne de feuilles pour avoir 50 kg de cocons frais.
Une boîte peut contenir 40 cellules et une cellulereprésente la ponte d’un papillon femelle comprenant 350 à 600 œufs.
Locaux et matériels d’élevage
On appelle « magnanerie » le local qui sert à éleve r des vers à soie. Ce local doit être facile à nettoyer et à désinfecter, bien aéré et chauffé à une température égale à 27°C.
Les matériels d’élevage sont les bâtis, les plateaux ou claies, les hachoirs ou couteaux, les filets de délitage, du papier paraffiné ou des feuilles plastiques, des paniers pour le transport des feuilles, des plumes d’oie, un thermo hydrographe pour le contrôle de température et de l’humidité.
Il convient de noter que le ver à soie est un insecte particulièrement sensible à toute forme de contamination. La qualité de la feuille qui lui sera fournie va se traduire immédiatement sur son état de santé.
Pendant les deux premiers âges, il est impératif d e renouveler constamment les feuilles qui s’assèchent ou qui n’ont pas été consommées (délitage). Durant le cinquième âge, l’alimentation dure 8 jours successi fs. Les jours d’après, les vers ne s’alimentent plus mais sont placés d’abord sur des claies ou treillis, les vers montent sur des branches de bruyère au moment où ils se préparent à filer : c’est ce qu’on appelle l’ « encabanage ». Six jours après la monté e, le démarrage a lieu, on récolte des cocons. Ils sont classés par catégories, puis on élève le blase qui les entoure : c’est le « débavage ».
Constitution du fil de la soie
La soie est produite par deux glandes salivaires appelées glandes séricigènes. Les orifices de ces glandes, sont situés sur les organes buccaux de la chenille. Chacune de ces glandes produit un liquide visqueux qui durcit à l’air sous la forme d’un fil très fin, c’est la soie proprement dit. Le diamètre des filières détermine le diamètre des deux brins et donc le diamètre du fil de soie qui est essentiellement constitué de protéines provenant de l’alimentationazotée.
Les maladies
La pébrine est la maladie héréditaire que l’on rencontre le plus souvent dans l’œuf lorsque la reproduction n’est pas effectuée p ar un organisme spécialisé. Elle est causée par une bactérie appelée Nosema bombycisqui détruit l’élevage dans un court délai. Cette maladie se transmet aussi par contact avec les vers malades et par ingestion de nourriture contaminée. Les vers atteints de la pébrine présentent des tâches noires, ils sont de taille plus petite par r apport aux autres vers de même âge et n’arriveront pas à faire des cocons.
La muscardine, due aux champignons Beauveria saprophytes de différentes couleurs (blanc, jaune, …), est une maladie parasit aire. Le corps du vers atteint durcit et se couvre d’une efflorescence farineuse. Les vers ne peuvent plus faire de cocons. Cette maladie apparaît dans les élevages demauvaise conduite et pendant la saison de pluie. Il est alors nécessaire de déliter régulièrement. Le délitage est une opération qui consiste à enlever les vieilles feuilles de mûrier, les crottins de larves, les dépouilles des mues et éventuellement les larves malades ou mortes.
La grasserie est causée par un virus suite à des mauvaises conditions d’élevage telles qu’une nourriture en qualité et enquantités insuffisantes, des écarts sensibles de température, de l’air humide qui peut conduire à une humidité excessive et une mauvaise ventilation. Les vers deviennent jaunes et, arrivés à maturité, filent un cocon faible et mince puis meurent. Il faut veiller à un élevage sain, dans de bonnes conditions d’hygiène et bien doser l’alimentation.
La flacherie est provoquée par tout ce qui gène la digestion. Une malnutrition provoque un ensemble de virus et de bactéries. Elle peut se manifester à tous les âges. Une bonne circulation d’air évitera l’apparition de cette maladie.
Toutes ces maladies peuvent entraîner une réductionde la production.
Les différentes étapes de la transformation
Le fil de soie est une fibre textile naturelle, d’origine animale, produit par divers insectes séricigènes domestiques et sauvages. Chaque fil est constitué de la fibroïne (une sorte de protéine) et de la séricine (colle). Ces deux éléments principaux sont secrétés sous forme de fils fins et brillants. A la sortie, ce fil élémentaire est constitué de deux brins parallèles de fibroïnes accolés et enrobés de grès ou séricine. La soie brute est aussi dénommée soie grège. Par définition, la filature est l’ensemble des opérations qui transforment une matière textile en fils utilisables.
Les différentes techniques de filature
La filature est l’opération par laquelle la matière première, il s’agit ici du cocon, est transformée en fil. Chaque pays et chaque époque ont leurs propres techniques de filature de la soie, techniques qui se révèlent très différentes de celles pratiquées avec les autres fibres textiles (coton, laine, synthétique).
Jusqu’au début du XIXè siècle, la filature de la soie était pratiquée essentiellement selon des techniques manuelles. On distingue deux grands types de filature :
– la filature à la continue (ou à la déroulée).
– la filature par cardage.
En ce qui concerne la filature à la continue, le fil était distribué sur un asple et entraîné manuellement, la cuisson des cocons s’effectue soit dans une marmite soit au fur et à mesure du dévidage sous la roue d’entraînement du fil. Quant aux techniques de cadrage, elles se rapprochaient de celle de la laine, le filage se pratique au fuseau ou au rouet.
Les zones productrices de vers à soie de mû rier
La culture de mûrier peut se pratiquer dans presqu e toutes les régions de la grande île mais la sériciculture n’est pratiquée que dans quelques régions dans la province d’Antananarivo et celle de Fianarantsoa proche de la province de Tuléar.
Aujourd’hui, l’insuffisance des pieds de mûriers constitue un handicap majeur pour l’élevage de vers à soie.
Depuis le début du siècle dernier, la sériciculture malgache a connu des cycles contrastés avec des périodes d’intense activité et des phases de déclin. La multiplication des pieds de mûriers est donc indisp ensable pour pouvoir donner une très grande avance à l’actualité d’exploitation dessoies domestiques.
La Direction Interrégionale de l’Industrie et de l’Artisanat
La délégation régionale au niveau des six (06) chefs lieux de province est transformée en Direction Interrégionale qui représente les attributions de la Direction Générale de l’Artisanat dans le domaine de promotion des activités artisanales. Cette organisation montre que l’artisanat requiert un grand département pour atteindre les objectifs visés.
Le Centre National de l’Artisanat Malagasy ou CENAM
Le CENAM et un centre placé sous tutelle du Ministère de l’industrie et de l’Artisanat. Il s’occupe de tous les domaines relevant des artisans à Madagascar. Le CENAM assure également :
Un encadrement technique qui se situe au niveau de la conception et de mise en fabrication des nouveaux produits. Le centre initie et perfectionne les artisans à l’utilisation des machines et outils dans le but d’augmenter leur productivité.
Un appui financier consistant essentiellement à aider les artisans dans l’élaboration des dossiers de financement en vue d’obtenir des crédits bancaires. Cette assistance s’effectue en collaboration avec des organismes internationaux comme l’ONUDI, la coopération SAHA, le PNUD.
La promotion commerciale par l’organisation d’approvisionnement en matières premières tant sur le plan local qu’extérieur. Ce processus assiste les artisans dans la recherche de débouchés ou de partenaires étrangers.
Action pour le Développement de l’Artisanat ou ADEVA
L’ADEVA est le projet n° 7 MAG 021 initié par le M inistère de l’Industrie et de l’Artisanat et financé par le Fonds Européen pour el Développement FED. C’est un centre d’information, de conseils et de documentation spécialisé dans le secteur artisanal. Les actions embrassent différents domaines relatifs à la promotion de l’artisanat. A part la cellule implantée dans la capitale, des représentations sont crées à Antsirabe et à Fianarantsoa.
Trois (03) services collaborent avec l’ADEVA, à savoir :
– la Création et de Développement de l’Artisanat (CREADEVA).
– le Service Conseil et Formation (SCF).
– le Lieu d’INformation des Artisans (LINA).
Agence de Création et de Développement de l’Artisanat ou CREADEVA
C’est un service de source d’inspiration pour la création des nouveaux modèles de produits. La CREADEVA dispose de documents divers :
Le lexique de forme, utile pour connaître l’environnement et la vie culturelle malgache Le lexique de matière, collection des matières premières existantes à Madagascar pouvant être utilisées dans le domaine d e l’artisanat
Le cahier de tendance, information aux artisans locaux sur les attentes du marché international.
Service Conseil et Formation ou SCF
Ce service initie l’artisan au montage de dossier et présente le projet à l’organe financier pour éviter les vices de forme et de fond. Il active toutes les formalités d’obtention de crédit qui est encore une faiblesse de l’Administration malgache.
A part ces actions, ce service entreprend d’autres activités pour la relance de l’artisanat. Il suit le développement de l’entreprise artisanale et donne des conseils aux artisans adhérents pour la normalisation et la finition des produits. Enfin, il offre une formation en marketing dans le but d’initier les artisans à l’écoulement de leurs articles.
Lieu d’INformation des Artisans ou LINA
Le LINA est un centre de documentation spécialisé sur l’artisanat et les petites entreprises, réservé aux professionnels. Il collabore avec le Centre d’Information et de Documentation Scientifique (CIDST), le Centre d’Information Technique et Economique (CITE) et le Groupe de Recherche et Echange Technologique (GRET) dans le but de vulgariser les nouvelles technologies intéressant l’artisanat malgache et de donner accès à une équipe de consultants spécialisés en marketing. En résumé, ce chapitre nous a présenté une vision lusp élargie de la filière soie à travers la description de la filière soie en passant par l’historique de la soie, les types de ver à soie, la sériciculture et les principales zones productrices de la soie. De plus, ce premier chapitre a évoqué un autre sujet qu’est l’artisanat, un domaine qui inclut la filière soie notamment la situation de la soie au sein de l’artisanat.
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Table des matières
PARTIE 1 : LA FILIERE SOIE ET SON ENVIRONNEMENT
Chapitre 1 : La filière soie
Section 1. Description de la filière
1.1. Historique
1.1.1. 1896-1939 : Période de lenteur et de démarrage
1.1.2. L’apogée : La période de grande production de ver à soie
1.1.3. Déclin de l’élevage et du tissage
1.2. Le ver à soie d’élevage ou LANDIKELY
1.2.1. Moriculture
1.2.2. Le vers a soie
1.3. Le ver à soie sauvage ou LANDIBE
1.3.1. La cueillette
1.3.2. La transformation
1.4. La sériciculture
1.4.1. Description de l’élevage du vers a soie
4.4.2. Les différentes étapes de la transformation
1.5. Les zones productrices de la soie
1.5.1. Les zones productrices de vers à soie sauvage
1.5.2. Les zones productrices de vers à soie de mûrier
Section 2. Soie et artisanat
2.1. Présentation générale de l’artisanat
2.2. Les organisateurs du secteur
2.2.1. La direction générale de l’artisanat
2.2.2. La direction interrégionale de l’industrie et de l’artisanat
2.2.3. Le centre national de l’artisanat malagasy
2.2.4. Action pour le développement de l’artisanat
Chapitre 2 : Analyse socio-économique de la soie
Section 1. Identification des problèmes
1.1. Sur la production
1.1.1. Les mûriers et les matériels
1.1.2. L’incompétence des sériciculteurs
1.2. Sur le plan organisationnel
1.2.1. Absence de groupement
1.2.2. Production volontaire non contrôlée
1.3. Sur la commercialisation
1.3.1. Débouchés limités
1.3.2. Infrastructure routière
Section 2. Impacts socio-économiques de la soie
2.1. Le comportement des paysans
2.1.1. Méconnaissance économique de l’activité séricicole
2.1.2. Incapacité de construire une magnanerie séparée
2.1.3. Impossibilité de substituer avec la sériciculture
2.2. La concurrence
2.2.1. Prédominance des cultures vivrières
2.2.2. Problème d’investissement
2.3. L’organisation
2.3.1. Eloignement des mûriers
2.3.2. Interruption de l’activité
2.4. La confection
PARTIE 2 : ANALYSE DE LA SITUATION DE LA FILIERE SOIE ET SON AMELIORATION
Chapitre 1 : Analyse du marché
Section 1. Le marché
1.1. L’offre malgache
1.1.1. Vente locale
1.1.2. Vente hors de la région
1.2. La demande malgache
Section 2. Etude de marché
2.1. Le marché intérieur
2.2. Le marché extérieur
2.2.1. L’importation
2.2.2. L’exportation
2.2.3. Le marché potentiel
2.2.4. Le commerce international
2.3. Situation globale de la demande de la soie à l’international
2.4. Etude de la concurrence
Chapitre 2 : Recommandations et propositions d’actions
Section 1. Evaluation générale de la filière soie
1.1. Diagnostic interne
1.1.1. Les forces
1.1.1.1. Les valeurs culturelles
1.1.1.2. Le savoir-faire
1.1.1.3. L’existence des ressources forestières
1.1.1.4. La qualité
1.1.1.5. Les ressources humaines
1.1.1.6. Les terres disponibles
1.1.1.7. Le dynamisme
1.1.2. Les faiblesses
1.1.2.1. Insuffisance de matières premières
1.1.2.2. Faiblesse des compétences techniques
1.1.2.3. Conditions artisanales moins performantes
1.1.2.4. Faible productivité et gamme limitée
1.1.2.5. Difficultés d’accès aux moyens
1.1.2.6. Contraintes culturelles
1.1.2.7. Défaillances institutionnelles et organisationnelles
1.2. Diagnostic externe
1.2.1. Les opportunités
1.2.2. Les menaces
Section 2. Quelques propositions
2.1. Propositions d’actions
2.1.1. Au niveau des sériciculteurs
2.1.1.1. Amélioration du volet socio-économique des paysans
2.1.1.2. Amélioration de la production
2.1.2. Au niveau de l’Etat
2.1.3. Au niveau des ateliers de transformations de la soie
2.1.3.1. Conception Réalisation
2.1.3.2. Correction en vue d’amélioration
2.1.3.3. Rénovation
2.2. Plan d’action
2.2.1. Stratégie de différentiation
2.2.2. Politique
2.2.3. Management
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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