LโIMPOT โ PRIX
ย ย ย ย ย ย ย Il y a une certaine corrรฉlation entre la masse des services rendus par lโEtat et la masse du prรฉlรจvement fiscal opรฉrรฉ sur les particuliers. Mais on ne peut pas รฉtablir une correspondance entre les impรดts payรฉs par chaque contribuable et les services que lโEtat rend ร chacun dโeux . Ainsi la doctrine de lโImpรดt โPrix nโest pas utilisable dans la thรฉorie de lโImpรดt parce que :
1)- elle ne permet pas de mesurer lโimpรดt de chaque contribuable , car il est impossible de mesurer la valeur des services rendus par lโEtat ร chaque citoyen.
2)- de nombreux services nโont pas de valeur estimable en argent (dรฉfense nationale, Justice , etc. โฆ) ; dans ces conditions on ne voit pas comment lโimpรดt pourrait รชtre considรฉrรฉ comme leur prix.
3)- de nombreux services profitent dโautant plus aux citoyens que ceux-ci sont dans une situation plus modeste et moins en mesure de les payer (services dโhygiรจne , dโassistance . โฆ) , c’est-ร -dire que la vraie valeur de ces services ne peut servir de base ร lโรฉtablissement de lโImpรดt.
LโIMPOT โ TAXE โREDEVANCE
ย ย ย ย ย ย ย Lโimpรดt est perรงu sans contre partie. Par contre, la taxe et la redevance sont perรงues ร lโoccasion dโun service prรฉcis rendu au contribuable usager. Ces services ร lโoccasion desquels les taxes et les redevances sont perรงues sont dโailleurs trรจs variรฉs .Tantรดt, il sโagit de services publics ayant des usagers qui en bรฉnรฉficient tout spรฉcialement , mais servant nรฉanmoins lโintรฉrรชt gรฉnรฉral dans son ensemble : ainsi , le service de vรฉrifications des poids et mesures est un service public qui profite ร lโensemble des citoyens mais dont les bรฉnรฉficiaires privilรฉgiรฉs sont les usagers qui viennent faire vรฉrifier leurs balances ou leurs mรจtres , de mรชme ,le service de balayage des trottoirs est un service public dโintรฉrรชt gรฉnรฉral mais dont lโusager privilรฉgiรฉ est le propriรฉtaire riverain qui se trouve dispensรฉ de balayer lui-mรชme son trottoir. De mรชme , ร lโoccasion du fonctionnement du service de lโenseignement, des taxes pourront รชtre prรฉlevรฉes sur les usagers privilรฉgiรฉs qui sont les รฉlรจves. Il convient donc de souligner que les taxes sur les chiffres dโaffaires sont de vรฉritables impรดts car elles ne comportent pas de contrepartie. L โimpรดt fait payer lโensemble de la population au prorata de ses facultรฉs contributives c’est-ร -dire quโil fait payer plus spรฉcialement les riches. On pourrait penser quโil est plus juste de faire payer les usagers dโun service que de mettre le financement de ce service ร la charge de ceux qui nโen profitent pas, sous prรฉtexte quโils sont plus riches. Cependant, ce serait lร une vue un peu rapide du problรจme : il ne faut pas oublier en effet , que le service quโil sโagit de financer est un service public , c’est-ร -dire , un service dโintรฉrรชt gรฉnรฉral . Sans doute ses services ont โils des usagers privilรฉgiรฉs qui en profitent ร lโensemble de la nation. Ainsi les routes profitent sans doute aux automobilistes , mais elles profitent aussi aux personnes qui ne circulent jamais en automobile et qui pourront recevoir plus rapidement leur approvisionnement et qui tireront profit de lโamรฉlioration gรฉnรฉrale des moyens de communication. Dans ces conditions il semble รฉquitable de faire participer lโensemble de la population au financement des services publics et de ne pas en faire supporter le poids sur seuls usagers immรฉdiats. Lโessentiel des ressources publiques est obtenu, non pas par les taxes ou les redevances mais par lโimpรดt qui diffรจre de la taxe et de la redevance par son fondement. Le financement par les taxes nโest quโun financement dโappoint.
Lโimpรดt en tant que prestation pรฉcuniaire
ย ย ย ย ย ย ย ย Par opposition ร la prestation en nature, lโimpรดt exige donc une รฉconomie de marchรฉ et oblige le contribuable ร vendre ou ร trouver un emploi. Si lโEtat oblige le contribuable par voie de rรฉquisition, ร sacrifier un de ses biens nommรฉment dรฉsignรฉ , il peut lui priver du nรฉcessaire , de ce que lโhomme considรจre comme tel de ce ร quoi il est le plus attachรฉ. Un paysan sera plus gรชnรฉ si lโEtat lui prend sa vache ร laquelle il tient particuliรจrement que sโil lui est demandรฉ une certaine somme dโargent quโil se procurera non en vendant sa vache mais tel autre animal qui lui est moins utile. Permettant ร lโhomme sacrifice, lโimpรดt est une moindre gรชne que la rรฉquisition . Ce que demande lโEtat ร lโindividu, cโest donc un bien รฉchangeable de la monnaie. Le contribuable ne peut se la procurer que sโil existe un marchรฉ oรน il puisse vendre une partie de sa production pour payer lโargent du fisc. De son cotรฉ , lโEtat nโa intรฉrรชt ร recevoir de la monnaie que sโil peut acheter ce dont il a besoin , c’est-ร -dire sโil existe une รฉconomie de marchรฉ.
Impรดt et autres prรฉlรจvements forcรฉs : la parafiscalitรฉ
ย ย ย ย ย ย ย Parmi les autres prรฉlรจvements forcรฉs assimilables ร lโimpรดt, on distingue particuliรจrement la parafiscalitรฉ. Les taxes parafiscales sont des taxes perรงues dans un intรฉrรชt รฉconomique ou social au profit dโune personne morale de droit public ou privรฉ autre que lโEtat. Dans une acception large, la notion de taxe parafiscale englobe les cotisations forcรฉes prรฉlevรฉes au profit dโorganismes professionnels ou sociaux (CNAPS). Ces cotisations apparaissent en effet comme des contributions perรงues dans un intรฉrรชt social au profit dโune personne distincte de lโEtat. La parafiscalitรฉ se diffรฉrencie de lโimpรดt dans les cas suivants :
Les taxes parafiscales sont perรงues dans un intรฉrรชt รฉconomique ou social, tandis que lโimpรดt peut financer nโimporte quelle dรฉpense dโintรฉrรชt gรฉnรฉral. Il est destinรฉ ร alimenter le budget de lโEtat et celui des collectivitรฉs.
Elles sont affectรฉes ร une personne morale de droit public ou privรฉ autre que lโEtat, tandis que les impรดts sont perรงus pour lโEtat.
Lโimpรดt, ร la diffรฉrence de la parafiscalitรฉ doit รชtre รฉtabli par la loi et il fait partie incontestablement de toute nature.
Le faible niveau de revenu moyen
ย ย ย ย ย ย ย Il interdit un prรฉlรจvement important qui porterait atteinte rapidement aux besoins vitaux de la population. On peut voir lร une simple extension des lois dโEngel sur lโรฉlasticitรฉ des dรฉpenses suivant le niveau de vie : plus le revenu dโune communautรฉ est bas et plus il est difficile ร la population dโen consacrer une part importante aux besoins publics.
Notion de la double imposition
ย ย ย ย ย ย ย ย ย La souverainetรฉ fiscale des Etats a entre autres pour consรฉquences les doubles impositions dรจs lors que chaque Etat dรฉtermine ses modes dโimposition. On peut classer la double imposition en deux grandes catรฉgories :
a. La double imposition รฉconomique : La double imposition des produit lorsque un mรชme revenu est imposรฉ ร la charge de deux contribuables diffรฉrents. Ce type de double imposition peut se prรฉsenter au niveau mรชme des Etats , exemple le CGI malgache impose le bรฉnรฉfice dโune sociรฉtรฉ dโabord sur la sociรฉtรฉ elle-mรชme , puis ร la charge de lโactionnaire lorsque les dividendes lui sont distribuรฉs en tant que revenu des capitaux mobiliers lors de la distribution de ces dividendes par la sociรฉtรฉ.
b. La double imposition juridique : Elle se prรฉsente de deux maniรจres :
o Lโapplication ร un mรชme contribuable , sur une mรชme matiรจre imposable , au titre de la mรชme annรฉe , de deux impรดts identiques par lโEtat de la rรฉsidence dโun contribuable et lโEtat de la source du revenu ;
o Lโimposition dโun mรชme contribuable ร lโimpรดt sur son revenu mondial par deux Etats diffรฉrents en tant que rรฉsident de chaque Etat.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I โ PRESENTATION DE LโIMPOT
CHAP I โ Gรฉnรฉralitรฉs sur lโimpรดt
Section 1 โ Fondements de lโimpรดt
Section 2 โ Calcul de lโimpรดt
CHAP II โ Dรฉfinition de lโimpรดt
Section 1 โ Lโimpรดt en tant que prestation pรฉcuniaire
Section 2 โ Lโimpรดt en tant que prestation des particuliers
Section 3 โ Prรฉlรจvement de lโimpรดt par voie dโautoritรฉ
Section 4 โ Lโimpรดt sans contrepartie
Section 5 โ Les facultรฉs contributives des citoyens
CHAP III โ Lโimpรดt , matiรจre rรฉservรฉ au lรฉgislateur
Section 1 โ Le faible niveau de revenu moyen
Section 2 โ La rรฉpartition du prรฉlรจvement et le nombre nรฉcessairement restreint des contribuables
CHAP IV โ Les conventions fiscales
Section 1 โ Les conventions fiscales avec Madagascar
Section 2 โ Critiques adressรฉes ร ces conventions
PARTIE II โ PRELEVEMENT IMPORTANT DE LโIMPOT SUR LES RESSOURCES DES PLUS FORTUNES DE LA NATION
CHAP I โ Lโaction de lโimpรดt sur les revenus du contribuable
Section 1 โ Dรฉfinition de la notion de revenu
Section 2 โ Attรฉnuation des รฉcarts excessifs entre les revenus au moyen de lโimpรดt
Section 3 โ Rรฉduction du pouvoir dโachat du contribuable , ses consรฉquences sociales
CHAP II โ Action de lโimpรดt sur les dรฉpenses du contribuable
Section 1 โLa discrimination du tarif
Section 2 โ Les consรฉquences sociales de lโimpรดt sur les dรฉpenses
Section 3 โ Lโaction de lโimpรดt sur le capital du contribuable
PARTIE III โ LA REDISTRIBUTION DU PRODUIT FISCAL PAR LA VOIE DES DEPENSES PUBLIQUES AUX CLASSES PAUVRES
CHAP I โ Le rรดle de lโEtat dans la vie sociale
Section 1 – LโEtat rend des services
Section 2 – LโEtat , organe de redistribution
CHAP II โ La satisfaction des besoins des classes pauvres
Section 1 โ Amรฉlioration de la santรฉ publique , de lโรฉducation
Section 2 โ Amรฉlioration des voies de communication
Section 3 โ Fourniture des moyens de production
Section 4 โ Subventions diverses
Section 5 โ Allocations diverses
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
Tรฉlรฉcharger le rapport complet