Définitions
Définition 1 : l’investissement est l’utilisation du revenu courant pour accumuler des immobilisations et ainsi augmenter la capacité de productivité pour l’avenir.
– Les entreprises investissent dans les usines, les bâtiments commerciaux, la machinerie, le matériel, les stocks et certains types d’immobilisations intangibles, notamment, la connaissance organisationnelle, le capital humain et la bonne volonté des consommateurs.
– Les consommateurs investissent dans l’habitation et les actifs financiers.
– Les gouvernements investissent dans l’infrastructure sociale, notamment, les routes, les ports, les écoles, les hôpitaux, les musées et les biens de la défense. L’investissement est possible en épargnant auprès de banques et d’autres institutions financières qui facilitent le flux d’épargne aux investisseurs.
Définition 2 : l’économiste donne une définition plus restreinte de l’investissement : c’est l’achat de biens de production durables. On limite la notion aux dépenses visant à acquérir des biens servant directement et pendant plus d’un an à la production. Les investissements permettent aux unités de production de maintenir, d’augmenter et de moderniser leur capital technique. L’investissement concerne le capital fixe, c’est-à-dire l’ensemble des moyens de production qui participent à plusieurs cycles de production. C’est pourquoi la comptabilité nationale parle de formation brute de capital fixe (FBCF). Ce capital est un stock qui varie en fonction d’un flux positif qui est l’investissement brut et d’un flux négatif correspondant aux déclassements dus à l’usure physique et à l’obsolescence (c’est-à-dire l’usure, voire le dépassement technique). L’investissement net correspond à la différence entre ces deux flux. Il mesure la variation de la capacité productive d’une entreprise ou d’un pays. L’investissement différent de l’achat de consommations intermédiaires qui, elles, ne serviront qu’une fois et seront immédiatement détruites ou transformées.
Définition 3 : L’investissement est « l’augmentation du stock de capital ». C’est aussi le résultat de cet acte : une machine nouvelle est appelée un investissement. Cette définition générale peut déboucher sur différents types d’investissement : investissement technique, financier, humain. Cette définition, courte et facilement mémorisable, n’est pourtant pas si simple que cela à bien comprendre. Pour cela, il faut d’abord savoir ce que les économistes appellent « capital ».
• Qu’est-ce que le capital? Le capital est l’ensemble des moyens de production, c’est-à-dire des « choses » qui permettent de produire des biens ou des services. Première remarque : le capital, au sens économique, ce n’est pas de l’argent (mais évidemment, il faut de l’argent pour l’acquérir), alors que dans le langage courant, dans le langage bancaire, dans le langage financier, le capital peut être une somme d’argent. Deuxième remarque : la main-d’œuvre, le travail, n’est pas un moyen de production (ce n’est pas une « chose ») mais un facteur de production, ce qui, pour les économistes n’est pas du tout la même chose (il y a deux facteurs de production : le capital et le travail). Alors, qu’estce que le capital ? Il est constitué des machines, des bâtiments (destinés à la production ou au logement), de la terre, essentiellement. On parle aussi de « capital technique » ou de « capital fixe ». On parle de « capital financier » pour désigner l’ensemble des titres (actions, obligations).
• Quels sont les deux types de mouvements de capitaux ?3 Il faut distinguer les mouvements de capitaux induits (par les flux réels) et les mouvements de capitaux autonomes (ayant leur propre logique) Parmi les mouvements de capitaux autonomes, on doit distinguer : Les investissements directs à l’étranger (IDE): C’est un investissement de long terme (>1 an), il obéit à une logique industrielle et elle se présente sous deux formes : la fusions et acquisitions d’entreprises et la création d’entreprises. Les investissements de portefeuille : il obéit à une logique de rentabilité de l’investissement financier. C’est un investissement de court terme qui est pourvu d’une logique spéculative.
Financement interne
Le financement interne ou « autofinancement » : l’investisseur utilise ses ressources propres (partie de ses revenus épargnés, donc non immédiatement consommée. Pour une entreprise, cela suppose qu’ayant réalisé de bons résultats, elle ait donc un excédent brut d’exploitation (EBE) élevé et qu’elle dispose d’une épargne substantielle (à partir de son EBE, l’entreprise rembourse ses dettes, distribue des dividendes et provisionne des amortissements).
Investissements matériels et immatériels
Les investissements matériels sont déterminants dans les économies industrielles. Ils ont joué un rôle moteur dans la croissance à partir de la première révolution industrielle pour mécaniser et étendre la production, qu’il s’agisse d’utiliser la machine à vapeur et de développer les manufactures puis les usines, de mettre en place les chaînes de montage, d’élargir le parc de machines-outils ou de le transformer avec des machines à commandes numériques. L’augmentation considérable des capacités de production des économies des pays industriels a largement reposé sur ces investissements. Les activités tertiaires nécessitant également d’importants investissements matériels (locaux, téléphonie, informatique…), ils continuent d’exercer un rôle essentiel pour la croissance des économies de plus en plus tertiarisées. L’importance des investissements immatériels est de plus en plus forte, avec la diversification et la sophistication des biens et des services offerts par les producteurs et demandés par les consommateurs. Ces investissements sont devenus décisifs non seulement pour qu’il y ait croissance mais aussi pour enrichir la production et acquérir une compétitivité reposant sur la qualité et non seulement sur les prix. Ces deux formes d’investissements sont fortement liées. Ainsi, l’achat de nouveaux ordinateurs (investissement matériel) implique celui de logiciels et de formation pour que les salariés soient capables de les utiliser (investissements immatériels).
Investissements et recherche-développement
Le progrès technique résulte d’un processus de recherche-développement allant de la recherche fondamentale à différentes innovations dans la production et la consommation. Chacune de ces étapes nécessite des investissements.
– La recherche fondamentale est un travail théorique et/ou expérimental réalisé par des scientifiques. Les laboratoires de recherche fondamentale ont besoin de locaux, de matériels, de formation (les chercheurs allient recherche et enseignement) nécessitant de gros investissements, tant matériels qu’immatériels, qu’il faut souvent renouveler pour rester efficaces. Ces dépenses très lourdes relèvent en partie de l’intervention publique (avec des différences entre les pays). Cette activité débouche sur des découvertes qu’il faut ensuite concrétiser.
– Étape suivante, la recherche appliquée aboutit à des inventions permettant une application industrielle des découvertes. C’est là que sont créés des procédés de fabrication donnant lieu à des brevets. Des investissements sont encore nécessaires pour mener à bien et dans les délais les plus courts possibles cette étape.
– Le développement est la troisième phase durant laquelle sont conçus des prototypes permettant la mise au point de licences d’exploitation. On vérifie alors la viabilité industrielle et économique : saura-t-on mettre en œuvre l’invention à un coût assurant sa rentabilité? Si la réponse est positive, naissent des innovations que la production en série et la mise sur le marché matérialiseront.
La recherche-développement associe donc des scientifiques, des techniciens et des entrepreneurs. Elle permet des innovations de produits (conception, fabrication, vente de nouveaux produits), de procédés (nouveaux modes de fabrication de produits déjà existants) et de marché (nouvelles modalités de commercialisation). Ces trois phases nécessitent d’importants investissements qui contribuent à rendre possible le progrès technique. Leur financement repose pour partie sur l’État et pour partie sur les entrepreneurs, les grandes entreprises ayant des moyens et des objectifs stratégiques les amenant à y consacrer des montants de plus en plus conséquents. Si les activités de recherche-développement permettent d’innover, de créer des brevets et des droits de fabrication, certains investissements en Recherche-développement visent aussi à acquérir de tels droits. Ces transferts de technologie manifestent la mobilité nationale et internationale du progrès technique. Ces flux technologiques prennent différentes formes :
– une firme achète à une autre un brevet ou une licence d’exploitation (une imitation ne donne pas lieu à un contrat mais constitue aussi un flux international de savoir et de savoirfaire);
– une entreprise en cède à une de ses filiales ;
– une firme, souvent multinationale, apporte sa technologie à ses partenaires lors de la constitution d’une joint-venture (société mixte associant les capitaux de la firme et ceux des partenaires).
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : La mondialisation des investissements, un phénomène inévitable
Chapitre I : Investissement, vecteur de croissance et développement
Section 1 : Définitions, typologies, comptabilisation et mesure de l’investissement
1. Définitions
2. Typologies d’investissements
3. Comptabilisation
4. Les mesures de l’investissement
Section 2 : Caractéristiques des investissements
1. Les modes de financement de l’investissement
2. La rentabilité
3. L’anticipation de la demande effective
4. Les taux d’intérêt
Section 3 : Investissement, croissance, progrès techniques et développement
1. Les effets des investissements sur la croissance
2. Les liens entre investissement et progrès technique
3. Investissement, croissance et développement
Chapitre II : Mondialisation et Investissement
Section 1 : La mondialisation
1. Définitions
2. Contexte historique et évolution de la mondialisation
3. Mondialisation : Rôle du libre-échange dans la croissance économique et dans la réduction de la pauvreté
Section 2 : L’Investissements Direct Etrangers
1. Définitions
2. Les différentes opérations et formes prises par les IDE
3. Origines et évolution des IDE
PARTIE II : L’investissement Direct Etranger, une opportunité à saisir et un problème à résoudre pour les PVD
Chapitre I: Le concept de développement et de sous-développement
Section 1 : Les différents indicateurs de développement
1. Les principaux indicateurs
2. Les indicateurs liés à la comptabilité nationale
3. Les indicateurs liés aux structures sociales
4. Les indicateurs liés à la production
5. Les indicateurs liés aux commerces extérieurs
6. IDH (ou Indice de Développement Humain)
7. IPH (ou Indice de Pauvreté Humaine)
Section 2 : Le sous-développement
1. Définition
2. Aspects et caractéristiques généraux du sous-développement
3. Les réalités du sous-développement
4. Les cercles vicieux du sous-développement
Section 3 : Les investissements dans les PVD
1. Investissement un problème à résoudre
Chapitre II : Investissements Directs Etrangers
Section 1 : Les déterminants des IDE
1. Facteurs d’attraction des IDE
Section 2 : Les effets des IDE sur l’économie d’un PVD
1. Les effets positifs de l’IDE
2. Les effets négatifs de l’IDE
Section 3: Suggestion ou proposition de solutions sur les IDE
1. Rôle de l’Etat
2. Rôle des citoyens
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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