AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DE LA FEMME

Le structuralisme selon Claude Lévi-Strauss

                  Le structuralisme est un courant des sciences humaines qui appréhende la réalité sociale comme un ensemble formel de relation. Et les relations entre les hommes et les femmes forment une structure imposée par la société elle-même. Claude Lévi-Strauss illustre cette théorie par le système de parenté mais aussi dans la répartition des tâches, il a été dit que : « La répartition sexuelle des tâches – faut-il le dire ? Est un fait de « culture » et non de « nature » (…) et qui font de la femme (ou de l’esclave) la servante de l’homme, cette répartition est consécutive à la soumission préalable de la femme et non à d’imaginaire capacités distinctes. Il n’y a que l’accouchement et l’allaitement dont les femmes soient seules capables (…) ». Il est vrai que dans la vie des femmes, le statut et les fonctions sont imposés par la tradition, ce qui inclut aussi le structuralisme traditionnel. Selon Lévi-Strauss, la structure traditionnelle possède une organisation logique, disons que la femme est moins forte que les hommes, ce qui fait que l’homme est le sexe fort et il régit la vie de la collectivité, et un fondement objectif en deçà de la conscience et de la parenté. La société agit inconsciemment en fonction des us et des coutumes pour déterminer la place de la femme dans la collectivité sans se rendre compte d’une éventuelle exploitation de la femme. Les processus sociaux sont issus de structures fondamentales qui demeurent le plus souvent inconscientes. Ainsi, l’organisation sociale génère certaines pratiques et certaines croyances propres aux individus qui en dépendent.

L’infériorisation de la femme à travers de nouvelles images, normes et règles de conduite importées par les missionnaires

                    Par ses deux variantes que sont le protestantisme et le catholicisme, la doctrine chrétienne introduit à Madagascar, une notion totalement étrangère à la culture traditionnelle malgache qui est la notion essentielle de « péché originel » dont « Ève » -la femme- fut le principal instrument. Produit dérivé de l’homme en ce qu’elle aurait été créée après lui et à partir d’une de ses côtes, pécheresse notoire à l’origine de toutes les souffrances humaines, la femme a toutes les raisons de se sentir inférieure et pour être traitée comme telle. Ce complexe de conceptions et de croyances devient progressivement la base de l’idéologie courante selon laquelle l’infériorité féminine et la supériorité masculine sont naturelles, instaurées et consacrées par la volonté divine elle-même. L’état subordonné de la femme sera généralisé dans ses relations avec l’homme dans tous les domaines de la vie : domestique, publique, professionnelle, etc. Dans certaines ethnies à Madagascar, comme dans la partie Sud et dans la partie Nord, certaines coutumes infériorisent encore la femme. Prenons par exemple lors des repas. Les femmes ne sont jamais autorisées à manger avant le mari. La femme doit servir le mari et rester à son chevet jusqu’à la fin du repas, elle n’est même pas autorisée à manger avec lui. Elle ne mangera que quand le mari sera rassasié et celle-ci consommera les restes. Si l’homme a un contretemps et ne rentre pas pour le déjeuner, la femme doit toujours attendre son retour pour manger. Toutefois, l’œuvre des missionnaires fut à l’origine de nouvelles images positives de la femme et des actions sur le plan juridique furent menées en sa faveur. Élève modèle des missionnaires protestants et première reine chrétienne, Ranavalona II apporta un certain nombre d’améliorations juridiques en faveur de la femme dans les rapports matrimoniaux. Ces améliorations portaient sur «l’interdiction de la polygamie, la suppression juridique des différentes formes de mariage de convenance, la suppression du lévirat, l’interdiction de la répudiation unilatérale de l’épouse par son mari et l’égalité des droits de l’homme et de la femme dans l’engagement des premières plaintes en vue de la séparation7 ». Quoiqu’importante sur le plan formel, ces décisions n’entraînèrent pas pour autant de profonds changements dans la pratique de la polygamie et du lévirat.

Les différents termes de la polygamie

                    La polygamie était chose courante à Madagascar et l’homme pouvait prendre plusieurs épouses choisies dans son propre clan familial. Plusieurs raisons amenaient les hommes à avoir plusieurs épouses. La plus importante restait la multiplication des enfants afin d’assurer le culte des ancêtres. Quant aux rois malgaches, ils pratiquaient un mariage qui servait à agrandir leurs terres et petits royaumes. Les femmes acquises étaient des «épouses servant à pacifier la terre». Elles étaient généralement des ex-épouses de chefs vaincus au cours d’une guerre ou des filles de rois et étaient un moyen au roi vainqueur d’agrandir son royaume. Et si autrefois les mariages forcés étaient monnaie courante, les mariages d’amour avec le consentement des parents était également chose habituelle. Chaque épouse était baptisée selon son arrivée dans la maison. La première était désignée sous le nom «Vadibe». Si cette dernière était stérile, elle encourageait son compagnon à prendre une nouvelle femme, mais celle-ci doit être de la proche parenté. La seconde femme portera le nom de « vadimasay », et les autres femmes seront des « vadikely ». Avant de prendre une seconde femme, l’usage veut que le mari en informe au préalable son ou ses épouses précédentes, et leur donne, en compensation, un cadeau. La prise d’une autre femme se fait le plus souvent en accord avec la première épouse qui continue à garder son rang de première femme ou « vadibe ». Quelque fois c’est l’épouse qui conseille à l’homme de prendre une telle ou telle fille pour être son seconde femme ou « vadimasay ». Chaque femme a son propre foyer autonome qu’elle organise selon ses propres visions. Leurs enfants se considèrent tous comme des frères et appartenant à une seule grande famille qui est celle du père. Ils ont tous les mêmes obligations envers leur père. A Madagascar, la polygamie et le grand nombre des épouses était considéré comme un signe de richesse et de pouvoir. Pour les Bara, la polygamie est normale et on peut trouver des hommes qui épousent jusqu’à sept femmes. Tout est payé en Zébus. Dans la plupart des cas, la polygamie est réservée aux « riches ».

Conceptions du divorce pour les femmes

                Le divorce n’est pas une solution commode pour les femmes malgaches. En acceptant d’épouser un homme, la femme est consciente qu’elle va s’engager à vie avec ce dernier. Avec cette union la femme doit supporter ce que la vie commune lui réserve. Avec l’éducation reçue auprès des parents, le mariage est indissociable de la philosophie « ny tokantrano fiafiana » ; par cela, il est mentionné que la femme mariée a pour obligation de garder pour elle-même tout ce qui se passe dans son foyer. Mais actuellement avec l’existence des centres de soutiens pour les femmes, elles peuvent avoir le courage de discuter et de partager leurs souffrances avec des personnes qualifiées qui peuvent les aider et comme solutions, elles pourront même envisager le divorce. Il est souvent dit que le divorce est un mal nécessaire, c’est une honte aux yeux de la société mais c’est utile pour se libérer du fardeau qu’est le mariage pour certaines femmes.

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Table des matières

LISTE DES ABRÉVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION GENERALE
I- MOTIFS DU CHOIX DU THÈME
II- MOTIFS DU CHOIX DU TERRAIN
III- PROBLÉMATIQUE
IV- HYPOTHÈSE
V- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
VI- MÉTHODOLOGIE
1. La documentation
2. Les techniques d’enquête
3. Les techniques d’échantillonnage
4. Les techniques de questionnaire
5. Le déroulement de l’enquête
6. Phase d’analyse
VII- LIMITE DE LA RECHERCHE
VIII- PLAN
PARTIE I : LA FEMME DANS LE MONDE
CHAPITRE 1 : APPROCHE THÉORIQUE
1-1 Rubrique épistémologique
1-2 Les théories employées
1-2-1 Le structuralisme selon Claude Lévi-Strauss
1-2-2 L’Évolutionnisme
1-2-3 Essai de définition
1-3 Historique et conception philosophique de la femme dans les anciennes civilisations
1-3-1 Dans la civilisation grecque
1-3-2 Dans la civilisation romaine
1-3-3 Dans la civilisation pharaonique
1-3-4 Dans la civilisation chinoise
1-3-5 La civilisation indienne
1-4 Evolution historique du statut de la femme a Madagascar
1-4-1 Principales images de la femme dans la tradition vazimba jusqu’au 15è siècle
1-4-2 Les transformations subies par l’image et le statut de la femme à partir du 16 e siècle
1-4-3 L’infériorisation de la femme à travers de nouvelles images, normes et règles de conduite importées par les missionnaires
1-4-4 La femme malgache et la colonisation
1-4-5 La femme malgache et le droit coutumier
1-4-5-1 la femme et la vie sociale
1-4-5-2 La femme malgache et le droit à l’héritage
1-4-5-3 La femme malgache et le principe du « kitay telo an-dalàna»
1-5 Image de la femme malgache actuellement
1-5-1 Les femmes malgaches et la vie sociale
1-5-2 La femme malgache et la fertilité
1-6 La femme à travers l’évolution du monde actuel
1-6-1 La discrimination à l’égard des femmes
1-6-2 Agressions contre le corps des femmes
1-6-3 La femme et le tourisme sexuel
CHAPITRE 2 : APPROCHE JURIDIQUE
2-1 Droits en tant que fille/femme
2-1-1 L’éducation des jeunes filles
2-1-2 Le choix de l’époux
2-2 Les droits en tant que citoyenne
2-2-1 Le droit de donner la vie
2-2-2 L’égalité de tous devant la loi
2-2-3 Le droit de vote et de se faire élire
2-3 Les droits en tant qu’actrices de développement
2-3-1 Les femmes et le droit au travail
2-3-2 Participation de la femme à la vie sociale et à la vie économique
CHAPITRE 3 : MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE RURALE DE MANGAMILA
3-1 Présentation générale de la Commune Rurale de Mangamila
3-2 Analyse des ressources de la commune
3-2-1 La population
3-2-2 Potentialités économiques
3-3 La vie socioculturelle
3-3-1 Enseignement
3-3-2 La santé
3-3-3 Sport et loisir
3-3-4 La religion
3-3-5 Les us et coutumes
3-3-6 La sécurité
3-4 Les formes d’évolution de la vie des femmes par rapport au schéma traditionnel
3-4-1 La place de la femme dans la collectivité
3-4-2 La place de la femme dans la famille
PARTIE II : SITUATION DE LA FEMME MALGACHE : MYTHE OU RÉALITÉ
CHAPITRE 4 : ÊTRE UNE FEMME MALGACHE
4-1 Image de vie
4-1-1 La vie quotidienne
4-1-2 Récits de vie
4-2 La femme et sa famille
4-2-1 La taille des ménages
4-2-2 La limitation des naissances
4-3 La femme et ses droits
4-3-1 Les femmes et les violences conjugales
4-3-2 Quelques témoignages obtenus auprès de la gendarmerie
CHAPITRE 5 : SOCIALISATION ET EDUCATION DES JEUNES FILLES
5-1 Les jeunes filles face à l’éducation à Madagascar
5-1-1 L’éducation pour tous
5-1-2 Problèmes rencontrés par les jeunes filles face à la scolarisation
5-2 L’éducation au niveau local
5-2-1 Fréquentation des écoles
5-2-2 Revenu et coûts de scolarité : le cumul des difficultés, un obstacle pour les ménages pauvres
5-2-3 Le contexte familial défavorable à l’apprentissage
5-2-4 Taux de réussite aux examens
CHAPITRE 6 : LE CONTRAT DE MARIAGE ET LA FAMILLE A MADAGASCAR
6-1 La notion de mariage
6-2 Conception malgache du mariage
6-2-1 Le mariage dans le droit traditionnel malgache
6-2-2 Le contrat de mariage dans le code des 305 articles
6-2-3 Les promesses de mariage et les fiançailles
6-2-4 Le mariage à l’essai ou temporaire
6-3 Les deux formes de mariages
6-3-1 Les conditions requises pour contracter Mariage
6-4 La nécessité de l’acte du mariage
6-5 La famille a Madagascar
6-5-1 Les rôles reconnus et assumés par les hommes et les femmes
6-5-2 La répartition des tâches entre les hommes et les femmes
6-5-3 La femme chef de ménage
6-6 Le divorce
6-6-1 L’ancienne conception du divorce
6-6-2 La femme actuelle et le divorce
6-6-3 Les causes de ruptures des liens du mariage amenant la demande de divorce
6-6-4 Conceptions du divorce pour les femmes
6-6-5 Le statut de la femme divorcée dans la société malgache actuelle
PARTIE III : VERS L’AMELIORATION DES CONDITIONS D’EVOLUTION DE LA VIE DE LA FEMME
CHAPITRE 7 : ANALYSE DES DIFFÉRENTES TYPES ET FORMES D’EVOLUTION
7-1 Les facteurs en jeu
7-1-1 Les mesures d’institutionnalisation de promotion de la femme
7-1-2 Les ONG et Associations intervenant pour la promotion des femmes
7-1-3 Quid de l’évaluation des résultats des actions menés par les associations de femmes
7-1-4 L’importance de l’éducation de la femme par rapport au développement à Madagascar
7-2 Les conditions d’aboutissement du processus d’évolution
7-2-1 La nécessité de responsabilisation des femmes sur leur participation aux prises de décision
7-2-2 Image des conquêtes de la femme dans le système de prise de décision
7-2-3 La promotion du droit de la femme à la santé
7-3-4 Amélioration de la vie de la femme dans le domaine de la santé
7-2-5 La promotion du droit de la femme au travail
7-2-6 Travail rémunéré et autonomisation des femmes
7-2-7 Femme instruite : actrice du changement
CHAPITRE 8 : PROSPECTIVES
8-1 Les actions menées en faveur des femmes
8-1-1 08 mars, journée mondiale de la femme
8-1-2 Femme et éducation
8-1-3 Femme et santé
8-1-4 Les dispositions mises en faveur de la femme
8-2 Les conditions de succès des actions
8-2-1 Les objectifs pour assurer la promotion économique des femmes
8-2-2 Les Objectifs pour élever le niveau d’éducation et de formation des filles et des femmes
8-2-3 Les Objectifs pour promouvoir le droit des femmes et des adolescentes à la santé et à la santé de la reproduction (SR)
8-2-4 Les Objectifs pour renforcer l’application des droits des femmes et la participation féminine à la prise de décision
8-3 Points de vue de certaines personnes sur la condition de la femme
8-3-1 Points de vue des hommes
8-3-2 Points de vue des femmes
8-4 Suggestions personnelles
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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