Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Le générateur photovoltaïque.
Principe d’une cellule photovoltaïque.
Une cellule photovoltaïque est un capteur constitué d’un matériau semi-conducteur absorbant l’énergie lumineuse et la transformant directement en courant électrique. Le principe de fonctionnement de cette cellule fait appel aux propriétés d’absorption du rayonnement lumineux par des matériaux semi -conducteurs. Ainsi, le choix des matériaux utilisés pour concevoir des cellules PV se fait en fonction des propriétés physiques de certains de leurs électrons susceptibles d’être libérés de leurs atomes lorsqu’ils sont excités par des photons provenant du spectre solaire et possédant une certaine quantité d’énergie selon leurs longueurs d’onde. Une fois libérés, ces charges se déplacent dans le matériau formant globalement un courant électrique de nature continu (DC). La circulation de ce courant donne alors naissance à une force électromotrice (fem) aux bornes du semi- conducteur correspondant ainsi au phénomène physique appelé effet photovoltaïque. La figure 2.1 illustre la constitution d’une cellule photovoltaïque en silicium.
Comparable à une diode utilisée classiquement en électronique, une cellule PV peut être réalisée à partir de deux couches de silicium, une dopée P (dopée au bore) et l’autre dopée N (dopée au phosphore) [2-4]. Entre les deux zones se développent une jonction PN avec une barrière de potentiel. La zone N est couverte par une grille métallique qui sert de cathode (contact avant) et surtout de collecteurs d’électrons, tandis qu’une plaque métallique (contact arrière) recouvre l’autre face du cristal et joue le rôle d’anode.
Lorsque les photons sont absorbés par le semi-conducteur, ils transmettent leur énergie aux électrons par collision. Si l’énergie transmise est supérieure à celle associée à la bande interdite (Eg) du semi-conducteur, des paires électrons-trous sont alors crées dans cette zone r de déplétion par arrachement des électrons. Sous l’effet d’un champ électrique E qui règne dans cette zone, ces porteurs libres sont drainés vers les contacts métalliques des régions P et N. Il en résulte alors un courant électrique dans la cellule PV et une différence de potentiel (de 0.6 à 0.8 Volt) supportée entre les électrodes métalliques de la cellule, communément nommée tension de circuit ouvert (VOC) fortement dépendante de la température. Le courant maximal PV se produit lorsque les bornes de la cellule sont court-circuitées. On parle alors de courant de court-circuit (I CC) dépendant fortement du niveau d’éclairement (E). La figure 2.2 illustre la caractéristique non linéaire I(V) d’une cellule PV à base de silicium pour un éclairement et une température donnée, avec la présence d’un point de puissance maximal (PPM) caractérisé par sa tension et son courant optimaux (VOPT et IOPT). D’autres matériaux peuvent être utilisés pour réaliser les capteurs PV. Ces travaux n’étant pas l’objet de cette thèse, nous invitons le lecteur ayant besoin de plus de précisions dans ces domaines à consulter les documents suivants [5-7]..
En résumé, technologiquement, un capteur PV est proche d’une diode PN de par sa constitution, les matériaux utilisés, et les phénomènes physiques identiques mis en œuvre. Le comportement d’une cellule PV peut donc se modéliser comme celui d’une mauvaise jonction PN autant en statique qu’en dynamique lorsque cette dernière n’est pas éclairée. Pour tenir compte du courant engendré par l’éclairement de la cellule et des différentes résistances modélisant les pertes dues à la connectique, trois termes sont ajoutés ICC, RS et RP.
Protections classiques d’un GPV.
Pour garantir une durée de vie importante d’une installation photovoltaïque destinée à produire de l’énergie électrique sur des années, des protections électriques doivent être ajoutées aux modules commerciaux afin d’éviter des pannes destructrices liées à l’association de cellules en séries et de panneaux en parallèles. Pour cela, deux types de protections classiques sont utilisés dans les installations actuelles (figure 2.4) :
– la diode anti-retour empêchant un courant négatif dans les GPV. Ce phénomène peut apparaître lorsque plusieurs modules sont connectés en parallèle, ou bien quand une charge en connexion directe peut basculer du mode récepteur au mode générateur, par exemple une batterie durant la nuit.
– les diodes by-pass peuvent isoler un sous-réseau de cellules lorsque l’éclairement n’est pas homogène évitant ainsi l’apparition de points chauds et la destruction des cellules mal éclairées. La mise en conduction de ces diodes affecte la caractéristique de sortie du générateur, comme illustré sur la figure 2.6 [2, 3], par la perte d’une partie de la production d’énergie et par la présence de deux maximums de puissance.
Connexion directe entre la source et la charge.
Dans le cas d’une connexion directe qui est finalement aujourd’hui l’utilisation terrestre la plus répandue de l’énergie solaire, le point de fonctionnement du GPV dépend de l’impédance de la charge à laquelle il est connecté.
Actuellement, ce type d’application peut se résumer à un champ photovoltaïque ayant une tension VOPT fixée par la tension nominale de l’application. Ce choix est principalement lié à la simplicité, la fiabilité et le faible coût de l’opération (figure 2.7). La présence de la diode anti-retour est indispensable pour empêcher la circulation d’un courant négatif vers le module PV.
Cependant, cette configuration n’offre aucun type de limitation et/ou de réglage de la tension de la charge. Ce qui la restreint à des applications nécessitant une tension fixe ou faiblement variable. Par exemple, le cas de batteries de stockage dans les systèmes isolés. Cependant, un examen plus approfondi de ces applications montre que même dans ce cas, le transfert d’énergie électrique disponible aux bornes du GPV vers la charge dépend fortement de l’état de la batterie ayant une tension à ses bornes variant d’un pourcentage non négligeable. Plus généralement, la puissance extraite d’un GPV connectée directement à une application est souvent très éloignée du maximum de puissance que peut délivrer le GPV, comme l’illustre la figure 2.8.
Introduction d’un étage d’adaptation.
Performances de la commande MPPT numérique.
Les performances de la commande MPPT numérique ont été évaluées à l’aide d’un étage d’adaptation conçu à partir d’un convertisseur de type Boost, comme présenté sur la figure 3.7. Cette structure est destinée aux applications où la tension de charge, (dans notre cas, la tension de batterie), est supérieure à la tension d’entrée présente au niveau du convertisseur, soit la tension en circuit ouvert (VOC) du GPV. Il est à remarquer que la position de la diode de roue libre D, présente sur cette structure de conversion, assure la protection anti-retour du courant de la batterie vers le GPV. L’utilisation de cette structure permet donc de s’affranchir d’un composant de protection, et ainsi de réduire le coût de l’étage d’adaptation tout en augmentant le rendement global de la chaîne de conversion par l’élimination des pertes dues à la conduction directe de la diode anti-retour.
Une réalisation expérimentale a été faite pour connecter un panneau PV de type BP 585 à une batterie plomb de 24 V. Les valeurs des paramètres principaux du circuit calculés pour une fréquence de découpage de 280 kHz sont les suivantes : CI = 2 µF, CO = 2 µF et L = 33 µH.
Le transfert de puissance, théoriquement, pour une structure élévatrice n’est possible que si la tension de sortie est supérieure à la tension d’entrée. Si on considère le cas où la tension de la batterie, à cause d’une décharge profonde, devient inférieure à la tension du GPV, la structure Boost peut quand même fonctionner en mode dégradé. En effet, le passage du courant du générateur vers la batterie est possible à travers la diode de roue libre permettant ainsi de récupérer une partie de l’énergie fournie par le GPV. Dans ce mode de fonctionnement, aucune régulation n’est possible et l’étage d’adaptation ne fonctionne pas à proprement parlé. Le point de fonctionnement est alors directement imposé par la valeur de la tension de batterie, comme expliqué dans le chapitre précédent lors de la connexion directe entre un GPV et une source de tension. Ainsi, dans le pire des cas, en mode dégradé, le Boost se comportera comme une simple diode et sera assimilable à une connexion directe produisant encore de l’énergie. Ceci peut représenter un avantage important pour cette structure p rapport à une structure abaisseuse qui dans le cas d’une tension de batterie supérieure à la tension VOC du GPV, ne permet plus aucun transfert de puissance.
Mesures en régime établi.
Pour bien évaluer les performances des commandes MPPT, nous avons étudié le comportement expérimental des variables du GPV, tels que le courant IPV, la tension VPV et la puissance instantanée PPV, ainsi que la tension aux bornes de la batterie VBAT et la variable de contrôle VC fournie par la commande.
Un exemple de relevé expérimental est consigné sur la figure 3.9. Sur cet essai, on peut observer le comportement en régime établi (ensoleillement homogène) de la variable VC et des grandeurs d’entrée du convertisseur Boost avec la fonction MPPT numérique développée au sein du LAAS sur plusieurs cycles d’oscillations. L’algorithme de recherche de la commande MPPT extrêmale impose, par la variable VC, une variation du rapport cyclique entre deux valeurs proches, engendrant des formes d’ondes triangulaires et des oscillations pour les grandeurs électriques d’entrée du convertisseur DC/DC.
Pour rappel, le signal VC correspond à l’intégration du signal TRACK délivré par le microcontrôleur. La zone de l’onde triangulaire où la pente est positive correspond à une trajectoire du point de fonctionnement du système de la droite vers la gauche sur la caractéristique IPV (VPV) en direction du PPM. L’intervalle où la pente est négative correspond à une trajectoire de la gauche vers la droite. Ainsi, sur une période du signal VC, le PPM est atteint deux fois.
Comparaison entre deux MPVE Boost avec commande MPPT (analogique et numérique) et une connexion directe
La figure 3.12 représente les conditions d’essais que nous avons utilisés pour analyser les performances énergétiques des trois types de montages à comparer, à savoir trois GPV faisant appel :
– à un CS doté d’une MPPT analogique,
– à un CS avec une MPPT numérique,
– une connexion directe pour se connecter à une charge de type batterie.
Les trois montages doivent fonctionner dans des conditions quasiment similaires pour pouvoir faire des comparaisons de performances des étages d’adaptation et en déduire s’il y a amélioration des performances ou non. Le premier montage est réalisé à partir d’une structure élévatrice associée à la commande MPPT extrêmale numérique avec délai fixe (figure 3.12(a)). Le deuxième montage correspond à la connexion directe d’un GPV à une charge à travers la diode anti-retour (figure 3.12(b)), montage qui est aujourd’hui la solution la plus utilisée à cause de son faible coût économique. Le troisième montage est identique au premier (figure 3.12(c)), à l’exception de la commande MPPT qui est, dans ce cas, analogique.
Les trois montages sont connectés à trois GPV constitués chacun d’un seul panneau référencé BP 585, dont les caractéristique électriques sont mentionnées dans le tableau III et illustrées sur la figure 3.13. Ces GPV ont été préalablement appairés pour diminuer les dispersions des performances. Seule la tension de la batterie change. En effet, pour la connexion directe, on utilise une tension de batterie (12 V) inférieure à la tension VOC (21 V) du GPV, afin d’obtenir un point de fonctionnement le plus proche possible de l’optimum préconisé par le constructeur.
Commande MPPT Numérique Adaptative du LAAS-CNRS.
Comme pour les commandes MPPT numériques citées dans la littérature, la flexibilité apportée par les microcontrôleurs nous a permis de poursuivre l’amélioration des performances de la commande numérique du LAAS-CNRS exposée dans la partie précédente. Nous avons ainsi souhaité poursuivre à la fois des progrès sur le rendement MPPT en régime statique et sur la recherche du PPM pour les très faibles puissances. L’amélioration du temps de réponse n’a pas été jugé utile car cette commande affiche des temps de réponse de l’ordre de 10 ms, estimé relativement convenable pour ce type d’application
Pour améliorer les performances de notre commande MPPT, l’idée a consisté à augmenter la puissance moyenne extraite du PV en diminuant le taux d’ondulation des oscillations autour du PPM. La figure 3.21 montre la position des oscillations en fonction de la puissance du PV. Lorsque la caractéristique P(V) du module PV est assez prononcée, c’est- à-dire pour des moyennes et fortes puissances, la commande MPPT ne rencontre aucun problème pour estimer le signe de la dérivée de puissance et forcer le système à osciller autour du PPM avec de petites oscillations engendrant le moins de pertes possibles. Par contre, lorsque cette caractéristique est relativement plane, c’est-à-dire lors de très faibles puissances, la détermination de la dérivée de puissance peut être perturbée et faussée par des bruits présents sur les signaux d’acquisitions comme nous avons pu le constater sur les versions analogiques des MPPT du LAAS en fin de paragraphe 3.2.3. Cela induit même parfois le système à osciller sur des lieux de la caractéristique qui ne correspondent pas au PPM.
|
Table des matières
1 INTRODUCTION GENERALE.
2 GENERATEUR PHOTOVOLTAIQUE : PROBLEMATIQUE DE LA PRODUCTION DE PUISSANCE MAXIMALE.
2.1 Introduction
2.2 Le générateur photovoltaïque.
2.2.1 Principe d’une cellule photovoltaïque.
2.2.2 Constitution d’un générateur photovoltaïque.
2.2.3 Protections classiques d’un GPV.
2.3 Connexion directe entre la source et la charge.
2.4 Introduction d’un étage d’adaptation.
2.5 Principe de la recherche du point de puissance maximal.
2.5.1 Généralités.
2.5.2 Synthèse des différentes MPPT rencontrées dans la littérature.
2.6 Définitions des différents rendements d’une chaîne de conversion photovoltaïque
2.6.1 Critères d’évaluation d’un module photovoltaïque.
2.6.2 Critères d’évaluation d’une commande MPPT.
2.6.3 Critère d’évaluation d’un étage de conversion.
2.6.4 Critère d’évaluation d’une chaîne de conversion photovoltaïque complète
2.7 Synthèse.
3 COMMANDE MPPT NUMERIQUE.
3.1 Introduction.
3.2 Les commandes MPPT Numériques présentes dans la littérature.
3.2.1 Apport du numérique sur les MPPT utilisant une variable d’incrémentation
3.2.2 Principe du mode de recherche de la commande MPPT du LAAS-CNRS
3.2.3 Commande MPPT Analogique du LAAS-CNRS.
3.2.4 Commande MPPT Numérique du LAAS-CNRS.
3.3 Relevés expérimentaux.
3.3.1 Performances de la commande MPPT numérique.
3.3.2 Comparaison entre deux MPVE Boost avec commande MPPT (analogique et numérique) et une connexion directe.
3.3.3 Commande MPPT Numérique Adaptative du LAAS-CNRS.
3.4 Synthèse.
4 AMELIORATION DE L’ETAGE DE CONVERSION DE PUISSANCE.
4.1 Introduction.
4.2 Transfert d’énergie effectué par un convertisseur statique
4.2.1 Etude du comportement du ηCONV .
4.2.2 Mise en parallèle de convertisseurs.
4.3 Etude du mode interleaving pour convertisseurs appliqués au PV
4.3.1 Fonctionnement de N convertisseurs en mode interleaving
4.3.2 Amélioration du rendement en mode interleaving.
4.3.3 Application aux sources photovoltaïques.
4.3.4 Etage d’adaptation en mode Interleaving du LAAS-CNRS.
4.3.5 Validations.
4.4 Etage d’adaptation réalisé à partir de N semigirateurs en parallèles.
4.4.1 Rappels du principe du girateur de puissance.
4.4.2 Rappels du concept de semigirateur de puissance.
4.4.3 Exemple d’étage d’adaptation à base de deux semigirateurs connectés en parallèle
4.4.4 Validation des travaux.
4.5 Synthèse.
5 ETUDE COMPARATIVE DE DIFFERENTES CHAINES DE CONVERSION PV
5.1 Introduction.
5.2 Etude comparative entre une chaîne de conversion classique et une chaîne de conversion munie d’un étage d’adaptation multi-cellules.
5.2.1 Mesures comparatives
5.2.2 Synthèse des essais comparatifs de la section 5.2.
5.3 Nouveaux développements de topologies PV au LAAS-CNRS.
5.3.1 Synthèse des architectures de centrales photovoltaïques existantes.
5.3.2 Architecture PV discrétisée du LAAS-CNRS.
5.3.3 Synthèse des essais comparatifs de la section 5.3.2.1.
5.4 Synthèse.
6 CONCLUSION GENERALE ET PERSP
Télécharger le rapport complet