AMELIORATION DE LA QUALITE fertilisante DU FUMIER

Outils de saisie et traitement de données

                Les données ont été saisies dans une base de données spécialement conçue et développée pour les besoins de cette étude, via le logiciel Microsoft-Access. Ce logiciel a été choisi car il permet de mettre en relation les différentes tables où sont stockées les données et de faciliter la saisie grâce à l’outil formulaire. Les liaisons entre les tables de données sont réalisées en ayant recours à un code d’identification de chaque exploitation (« C_EA »), dans le but de faciliter les vérifications d’éventuelles erreurs ou d’incohérence (Annexe 6). Ensuite, l’outil requête permet de faire des sélections, des regroupements, des calculs préliminaires, et de constituer des tableaux synthétiques. Ces tableaux ont ensuite été transférés sous les logiciels SPSS et XLSTAT pour effectuer des traitements statistiques (statistique descriptive, test de corrélation, analyse en composante principale, classification hiérarchique ascendante, analyse de la variance, équation de régression linéaire).

Quantités d’azote disponible pour la fertilisation et production agricole supplémentaire

                 Le fumier est une excellente ressource pour la production agricole végétale, il apporte des éléments nutritifs directement assimilables par les plantes (sous-forme minérale), et d’autres éléments non-disponibles dans l’immédiat (sous-forme organique). Par ailleurs, il stimule les processus biologiques qui participent à la fertilisation naturelle des sols (conditions physiques, chimiques, et biologiques). Ainsi, les effets d’un apport de fumier sur une culture sont difficiles à évaluer car ils sont de court terme (apports en éléments nutritifs directement assimilables) mais aussi de moyen et de long terme (Trochard et al., 2012). Dans le cadre de cette étude, pour apprécier la qualité fertilisante du fumier et les impacts éventuels de son amélioration, nous nous sommes limités au seul critère de la teneur en azote. L’amélioration de la qualité du fumier, pour une exploitation agricole, se traduit par une augmentation de la quantité d’azote disponible pour la fertilisation des terres, qui peut être évaluée en équivalent urée (kilogramme et prix de l’urée). Le gain d’azote sur l’exploitation est donc le premier critère d’évaluation. Pour vérifier l’hypothèse H1, il est prévu d’analyser la corrélation entre la dose d’azote apportée par unité de surface et le rendement physique de la culture. A doses identiques, un fumier amélioré (c’est-à-dire avec une teneur plus importante en azote) devrait générer une augmentation du rendement des cultures, pourvu que l’azote soit le facteur limitant. Les essais menés dans le cadre du projet BIOVA l’ont démontré avec une forte augmentation pour le riz pluvial et une augmentation moindre pour le maïs et le haricot (voir point 1.2.2.3). Pour évaluer les effets de l’amélioration de la qualité du fumier (augmentation de la teneur en azote) sur la productivité physique des cultures, nous comparerons les rendements en riz pluvial4 obtenus en 2014, par les producteurs de notre échantillon, en les mettant en liaison avec les doses d’azote apportées intégrant fumier et engrais minéral. Toutefois, étant donné la taille réduite de notre échantillon d’exploitations et les nombreux facteurs qui peuvent influencer le rendement de culture entre les différentes parcelles et exploitations (qualité des sols, climat, techniques culturales, etc.), et disposant déjà des résultats d’expérimentations qui ont quantifié les gains de rendements, nous avons préféré, dès le démarrage de l’étude, d’évaluer les effets sur la productivité de manière théorique, en utilisant les résultats des essais de BIOVA. Les augmentations de rendement en riz, liées à l’apport de fumier de qualité, sont utilisées pour déterminer les gains potentiels en riz paddy (kilogramme et prix) et évaluer l’importance de ces gains par rapport aux performances observées sur les exploitations agricoles de l’échantillon. Ainsi, selon le classement de l’exploitation vis-à-vis des pratiques de production de fumier, et selon les superficies cultivées, le gain potentiel est estimé en kg de riz. Après déduction des charges liées à la production d’un fumier amélioré (jusqu’à obtenir une teneur maximum 2,6% d’azote de la MS), les augmentations de marges générées permettent d’apprécier les effets des pratiques améliorantes. La somme des augmentations de marges est rapportée au revenu agricole et au revenu global de l’exploitation, ce qui permet d’évaluer l’impact sur les performances. Enfin, les productivités de la terre et du travail seront aussi utilisées comme indicateurs.

Les charges pour la production de fumier

                Pour la production de fumier, nous avons identifié quatre postes qui génèrent des charges opérationnelles : (i) l’ajout de litière avec l’achat de résidus végétaux (paille, coques d’arachide, « bozaka », etc.) et le paiement de main d’œuvre ; (ii) l’ajout de matières premières dans la fosse ou sur le tas de fumier avec l’achat de produits (essentiellement le « bozaka », les autres matières premières sont en général auto-fournis) ; (iii) le raclage (surtout l’utilisation de main d’œuvre) et (iv) les traitements (arrosage, homogénéisation et retournement) pour lesquels il n’y a que des charges de main d’œuvre. La main d’œuvre a été séparée entre, d’une part, les salariés pour lesquels nous connaissons exactement les coûts, et d’autre part, la main d’œuvre permanente (actifs familiaux et salariés permanents), dont la journée de travail a été valorisée à 3 100 Ar. Il faut noter que pour certaines exploitations, l’ajout de litière et le raclage s’effectuent en même temps, même cas pour l’arrosage et le retournement, donc les temps de travail ont été répartis à égalité entre ces pratiques. Nous rappelons que les produits auto-fournis n’ont pas été valorisés dans les charges mais seulement quantifiés

Rémunération du travail par la production de fumier

                  La rémunération du travail pour la production du fumier amélioré est un des critères d’appréciation de l’impact social de cette technique. Elle est déterminée en rapportant la marge brute dégagée au nombre d’hommes-jours de travail de la main d’œuvre familiale et des salariés agricoles. Le produit brut du fumier peut être évalué selon deux options : (i) à partir de la teneur en azote du fumier valorisé avec le prix unitaire de l’azote de l’urée (3 800 Ar/kg d’azote) ; (ii) à partir du prix de vente du fumier dans la zone (7 300 Ar/charrette de 400 kg de matière fraîche). En diminuant les produits bruts des charges opérationnelles pour l’amélioration du fumier, nous obtenons la marge brute, qui sera rapportée à la quantité totale de main d’œuvre (en Homme-Jour). Pour évaluer la rémunération liée à l’amélioration du fumier, nous utiliserons aussi la quantité de riz supplémentaire par journée de travail. En évaluant la valeur du fumier à partir de sa teneur en azote, le travail est très largement rémunéré, jusqu’à plus de 6 fois par rapport à la prestation journalière d’un salarié agricole temporaire (19 732 Ar contre 3 100 Ar). Ce sont les grandes exploitations qui ont les meilleurs résultats car elles bénéficient de l’économie d’échelle sur les coûts de production du fumier, elles augmentent largement leur marge et donc ont une rémunération beaucoup plus importante à la journée de travail. Les coefficients de variation observés sont très élevés à cause de la grande variabilité des EA sur les pratiques d’amélioration du fumier (la quantité de fumier produite et les coûts de production). Sans tenir compte de la qualité (évaluation à partir du prix de vente d’une charrette de fumier), nous constatons que la rémunération du travail par le fumier est plus faible, mais elle reste tout de même très importante (11 272 Ar/hj). L’effort fourni par la main d’œuvre pour l’amélioration de la qualité du fumier est moins bien récompensé. Encore une fois, c’est dans les grandes exploitations que le travail est le mieux rémunéré en raison des charges de production plus faibles par unité produite. Une journée de travail sur le fumier permet en moyenne d’augmenter de 4 750 Ar le produit brut du riz, soit une quantité d’environ 6 kg de paddy supplémentaire par jour de travail. Les grandes exploitations, généralement les plus performants dans l’amélioration de la qualité du fumier, sont les plus récompensées avec 11,7 kg de paddy supplémentaire par jour de travail. Dans tous les cas observés, une journée de travail passée pour la production du fumier est largement mieux rémunérée que la journée d’un salarié agricole (payé à 3 100 Ar/Hj). Les exploitations agricoles ont donc un intérêt certain à travailler pour la production de fumier car cette activité rémunère largement les temps de travaux qui y sont consacrés.

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Table des matières

Remerciements
Résumé
Abstract
Découvertes
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des annexes
Sigles et acronymes
Introduction
1 Matériels et Méthodes
1.1 Matériels
1.1.1 Zone d’étude
1.1.2 Echantillon
1.1.3 Outil de collecte de données
1.1.4 Outils de saisie et traitement de données
1.2 Méthodes
1.2.1 Evaluation de la qualité du fumier à partir des pratiques et de la classification des exploitations agricoles (EA)
1.2.2 Critères d’appréciation de l’impact
1.2.3 Calculs économiques
1.2.4 Typologie structurelle
1.2.5 Adaptation de l’étude
2 Résultats
2.1 Production et gestion du fumier dans les exploitations
2.1.1 Les techniques de production du fumier
2.1.2 Les quantités de fumier produites et disponibles
2.1.3 Les charges pour la production de fumier
2.1.4 Evaluation de la qualité du fumier
2.1.5 Quantités de fumier et d’azote selon les groupes d’EA
2.1.6 Coût de production du fumier et de l’azote selon les groupes
2.1.7 Relation entre score et facteurs de production
2.1.8 Contraintes à l’adoption des techniques d’amélioration
2.2 Caractérisation des EA et de leurs résultats économiques
2.2.1 Typologie structurelle des EA
2.2.2 Principaux facteurs de production
2.2.3 Résultats économiques
2.2.4 Comparaison entre type d’EA selon la taille et groupe selon les pratiques
2.3 Impacts de l’amélioration de la qualité du fumier
2.3.1 Mise en relation de la dose d’azote et du rendement en riz pluvial
2.3.2 Mise en relation des coûts de production unitaires avec le score de l’EA
2.3.3 Impacts sur la productivité de l’EA
2.3.4 Rémunération du travail par la production de fumier
3 Discussion des résultats
3.1 Importance de la production du fumier et de l’amélioration de sa qualité
3.2 Performances selon la taille des EA
3.2.1 Niveau d’intensification agricole selon la taille des EA
3.2.2 Productivité selon la taille des EA
3.3 Intégration agriculture-élevage
Conclusion
Bibliographie
Sites Web
Annexes

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