Amélioration de la production laitière d’un projet pilote de 200 litres par jour

L’augmentation de la consommation des produits animaux dans les pays en voie de développement, due à la croissance démographique, oblige les gouvernements et l’industrie à trouver les moyens pour satisfaire les besoins de sa population (Delgado et al., 2001). Au cours de ces dernières décennies, l’introduction des races à haute performance a été entreprise dans ces pays (Gura, 2008). A Madagascar, l’amélioration génétique des bovins laitiers a commencé vers la fin du 19eme siècle, par le croisement entre femelles zébus malgaches et mâles de races taurines d’importation (Normande, Bretonne pie noire, Gasconne, Bordelaise et Frisonne). C’est par ce croisement qu’est issue la race « rana », dont la production laitière est de 5 à 8 litres par jour pendant une période de lactation de 6 mois environ (Rakotondravao, 2001), alors qu’elles sont souvent nourries à base de résidus des récoltes (Penot et al., 2011).

A Madagascar, les vaches laitières représentent moins de 20% des bovins femelles. Les races améliorées ne représentent que 1,1% de l’effectif des vaches traites, avec une forte concentration dans les provinces d’Antananarivo et de Fianarantsoa, plus précisément dans les régions d’Analamanga, Vakinankaratra, Haute Matsiatra et Amoron’i Mania. Ces quatre régions regroupent plus de 83% de l’effectif (MAEP, 2007). Madagascar n’exporte ni lait ni produit laitier. L’importation de toute sorte de lait (lait entier frais, lait écrémé en poudre, lait écrémé, lait entier concentré non sucré, lait entier concentré sucré, lait entier sec) s’est élevée à 3 811 tonnes en 2010 (FAOSTAT, 2012). Cette quantité qui n’inclut pas les autres produits laitiers importés prouve l’insuffisance de la production de lait à Madagascar. La consommation du lait et de ses dérivés par habitant par an à Madagascar est de 5 kg/hab./an, cette quantité est très faible en comparant avec celle de 32kg/hab./an moyenne des Pays en Voie de Développement (MAEP, 2004). De ce fait la société doit être en mesure de répondre aux besoins économiques et sociaux de la production laitière, pour ce faire et pour rentabiliser l exploitation des vaches laitières de la société l’approche choisie est basée sur les paramètres de l alimentation et de la reproduction de la société .

En 2006, le gouvernement Malgache a importé des vaches Holstein de Nouvelle-Zélande, toujours dans le but d’augmenter la production laitière locale. Il a collaboré avec des sociétés pour élever ces vaches. Parmi ces sociétés, la société CAMAGRI, AGRIPRO, VANES MADAGASCAR. La race Holstein est connue comme la race la plus performante en termes de production laitière. Théoriquement, si toutes les conditions requises pour une bonne conduite d’élevage sont remplies, ces vaches Holstein peuvent produire jusqu’à 40 litres de lait par jour. (http://www.maep.gov.mg/actuvache.htm).

Présentation de la zone d’étude

Le fameux nom « Triangle laitier » situé dans une aire géographique comprise entre Tsiroanomandidy (Moyen-Ouest), Manjakandriana (Est) et Ambalavao Tsienimparihy (Sud), assure la production de lait à Madagascar. Seulement, 90 % de l’élevage des vaches laitières restent encore extensif. Notons que 70% de la production nationale sont assurées par la région de Vakinankaratra seule. Cette production est estimée à 38,6 millions litres par an (MAEP, 2004).

En 2004, la population de cette région comptait 1 668 124 habitants dont 22% vivant dans la ville d’Antsirabe et dans les chefs-lieux des districts. Cette population vit dans une superficie de 19 205 km2 (ONE, 2005), soit avec une densité de 86,8 habitants/km2 . En 2006, il y avait 202 000 exploitations agricoles dans cette région (EPP/PADR, 2007). En 2003, il y avait 12 000 éleveurs recensés possédant 37 300 vaches laitières dont 20 500 de race pie rouge norvégienne, soit en moyenne 3 vaches par éleveur (MAEP, 2004).

La Société CAMAGRI

En novembre 2005, l’Etat Malgache a initié un projet intitule « Zone d’Investissement Agricole », où l’état a octroyé des terrains aux investisseurs pouvant démontrer leur capacité à les mettre en valeur. Après une évaluation, faite par une équipe de responsables représentant l’autorité compétente, les operateurs pouvaient devenir propriétaires de ce terrain ou non. La société CAMAGRI qui est une société à responsabilité limitée (Sarl) a été créée dans le cadre de ce projet. Au sein de la société CAMAGRI, la production laitière n’a augmenté parallèlement à l’augmentation du nombre des vaches. En effet, l’effectif s’est vu doublé, tandis que la quantité du lait produite n’a augmenté que de 24 685, 75 litres, soit 30, 81%. Cette étude a été réalisée dans la ferme périurbaine de la société CAMAGRI, dans la Commune Rurale d’Ambohipihaonana, District d’Ambatolampy, Région de Vakinankaratra, située à 88 km au sud du capital d’Antananarivo (Madagascar) en suivant la route nationale numéro 7 (Figure III). La mesure du pH des sols de la société à l’aide d’un pH mètre, effectuée en 2010, a donné des valeurs de pH = 5,5 c’est-à-dire que ce sol est acide.

Beaucoup de paysans qui vivent aux alentours de la société CAMAGRI vendent leur force de travail pour la société. Pour 300 mains d’œuvre recrutées pour faire les travaux agricoles dans la société CAMAGRI, 210 sont des hommes et 90 sont des femmes. L’âge moyen des hommes est de 24 ans et celui des femmes de 19 ans. Le niveau scolaire de la plupart de ces employés est le niveau primaire.

La société CAMAGRI, avec deux autres sociétés CAMINVEST et CAMADIM, sont dirigées par un seul gérant. Ce gérant travaille au siège à Tananarive. Un Manager dirige le site d’exploitation en collaboration avec les techniciens .

L’obtention des données 

Données pour la production laitière
Les données concernant la production du lait étaient enregistrées journellement dans un cahier d’enregistrement (pour toute la production laitière) et dans une fiche individuelle (pour chaque vache). Cet enregistrement est réalisé deux fois par jour. Le premier à 7 h du matin juste après la première traite et le deuxième à 16 h juste après la deuxième traite.

Données pour la distribution de la drêche
Quant à la distribution de drèches, les vaches les reçoivent deux ou trois fois par jour, en fonction de la quantité à disponible. Elles reçoivent ces drèches seulement pendant les deux traites quand la quantité de drèche est inférieure ou égale à 1,82 kg MS/j (quantité disponible par vache). Dans le cas où la quantité est supérieure à 1,82 kg MS/j, les vaches en mangent également vers 11h. La quantité des drêches varie en fonction de la disponibilité financière de la société. Toutes ces données venant de l’étable sont ensuite introduites dans la base de données informatique de la société.

Données pour l’analyse économique
Le calcul de coût de production (CP) d’un litre de lait est obtenu à partir de l’ensemble des différentes charges engagées pour la production. Ce coût est variable. Pour le calculer, nous devons donc connaître les charges totales (CT), les valeurs des sous-produits (VSP) en ne considérant que le lait comme production principale et la production brute (PB). Selon Chombart de Lauwe et al., (1969) :
CP = (CT-VSP)/PB
Pour pouvoir calculer ce coût, il est également nécessaire de connaître les concepts suivants :
Produit brut (PB) : la production (vendue ou consommée) multipliée par le prix de vente.
PB = Production * prix .

Les charges fixes (CF) regroupent la main d’œuvre permanente, les frais vétérinaires, l’entretien des bâtiments, l’entretien du matériel et l’amortissement. Pour déterminer l’amortissement annuel d’un bien, il faut savoir la durée de vie, la valeur à l’achat et la valeur en fin d’existence et le rythme de l’amortissement. L’amortissement est de 10 ans pour le bâtiment et de 8 ans pour les vaches. Les charges variables (CV) constituent la main d’œuvre temporaire, les approvisionnements en intrants : semences, engrais, pesticides etc.… et les aliments (aliments de bases, aliments de compléments) .

CT = CF + CV
Le bénéfice net (BN): le produit brut (PB) moins les charges totales (CT).
BN = PB – CT .

Le coefficient d’efficacité économique (CEE) est le rapport entre le produit brut et les charges totales. Pour que l’exploitation réalise un profit, il faut que ce coefficient d’efficacité économique soit supérieur à 1.

CEE = PB / CT .

Toutes ces démarches sont adoptées seulement pour déterminer la rentabilité annuelle de l’élevage vache laitière.

Données sur la performance de la reproduction de la ferme
Sur le plan fertilité, le tableau III montre qu’en 2007 à 2011, sur les 65 gestations des vaches dans la société CAMAGRI, le nombre total d’insémination était de 87. Notant qu’à partir de la deuxième portée, l’index de fertilité des vaches était de 1,3 contre 1,6 pour les génisses. Concernant la durée de gestation, la durée moyenne entre 2007 et 2011 était de 282 jours. L’âge moyen de premier vêlage des vaches dans la société était de 25 mois. Le taux annuel d’avortement était de 10,7%. Notant que sur 58 veaux nés, 38 étaient des mâles et 20 étaient des femelles. A la naissance, leurs poids moyens étaient respectivement 37,6 Kg et 36,8 Kg. Comme les mâles sont vendus après quelques jours, le sevrage des veaux femelles est effectué 12 semaines après leur naissance. L’intervalle entre le vêlage varie de 377 à 388 jours et la durée moyenne de la lactation était de 322 jours. De ce fait, les vaches entrent en période de tarissement deux mois avant un nouvel vêlage.

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Table des matières

INTRODUCTION
1 MATERIELS ET METHODES
1.1 MATERIELS
1.1.1 Présentation de la zone d’étude
1.1.2 La Société CAMAGRI
1.1.3 Choix de ces différents fourrages
1.2 METHODES
1.2.1 L’obtention des données
1.2.2 Traitement des données
1.2.3 Méthode TRIZ
2 RÉSULTATS
2.1 Les productions laitiѐres des vaches venant de Nouvelle-Zélande vs Madagascar
2.2 Effet des drèches dans la production laitière les vaches nées à Madagascar
2.3 Résultats obtenus après l’application de la méthode TRIZ
2.4 Résultat économique de l’exploitation des vaches laitières
3 DISCUSSION
3.1 Objectifs de la société
3.2 Production laitière faible
3.3 Alimentation des vaches laitiѐres
3.4 Amélioration de l’apport des aliments des vaches
3.5 Techniques d’élevage des vaches Holstein
3.6 Facteurs externes influençant la production laitière
3.7 Gestion des ressources génétiques
3.8 Propositions d’améliorations
3.8.1 Méthode TRIZ
3.8.2 Alimentation
3.8.3 Techniques d’élevage
3.8.4 Synergie entre agriculture et élevage
3.9 Analyse économique
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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