Amélioration de la production laitière des vaches dans les petits élevages

A l’instar des pays du sud du Sahara, le Sénégal est un pays à vocation pastorale dont l’économie est basée essentiellement sur le secteur primaire. La valeur ajoutée de l’élevage aux prix courants est évaluée à 263 milliards de francs CFA en 2010 (SENEGAL, 2011). Le poids de l’élevage dans la valeur ajoutée totale du secteur primaire se situait à 23,6% en 2010. L’élevage a représenté 4,1% du PIB en 2010 (SENEGAL, 2011). Le cheptel bovin est évalué à 3,379 millions de têtes (FAOSTAT, 2012) et il est composé majoritairement par des animaux de races locales, caractérisés par une faible production laitière, entre 1 et 4 litres par jour (CISSE, 1992 ; FAO, 1997). Malgré un si grand cheptel, la production laitière locale est estimée à 184 millions de litres en 2011 (DIREL, 2011). Cette production ne couvre pas les besoins nationaux, ce qui explique les importations massives de lait et produits laitiers évaluées en 2011 à 234,9 millions de litres en équivalent lait. La facture d’importations de lait et des produits laitiers n’a cessé d’augmenter depuis 1994 pour atteindre une somme colossale de 73,1 milliards de francs CFA en 2010 (ANSD, 2011). Pour satisfaire la forte demande en lait et lutter contre la pauvreté, le secteur de l’élevage est en train d’être modernisé pour augmenter la productivité du cheptel avec l’installation de fermes laitières modernes, l’introduction de nouvelles races à forte production laitière et l’insémination artificielle (IA). Mais cette intensification de la productivité (viande, lait) se trouve confrontée à plusieurs contraintes climatiques, agro-écologiques, anthropiques, etc.

En effet, l’élevage au Sénégal est de type extensif dont l’alimentation repose essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles qui subissent de grandes variations saisonnières. Le bétail ne dispose d’un pâturage de qualité que pendant deux à trois mois pendant la saison des pluies (BA DIAO et al., 2003). Plusieurs études ont montré que l’alimentation est un outil incontournable pour améliorer la production laitière des vaches locales (MEYER et DENIS, 1999 ; WOLTER, 1997). C’est dans cette optique que l’état sénégalais s’est engagé à promouvoir la situation alimentaire du bétail et à chercher les voies et moyens pour assurer aux animaux, une alimentation appropriée basée sur une meilleure utilisation des parcours naturels et des sous produits disponibles localement.

PRODUCTION LAITIERE AU SENEGAL 

SYSTEME D’ELEVAGE ET RACES EXPLOITEES AU SENEGAL

Au Sénégal, la typologie des systèmes d’élevages est tributaire des conditions climatiques. C’est pour cette raison que les quantités du lait produites sont plus abondantes en saison des pluies où l’herbe est plus abondante (CISSE, 1992). Les systèmes traditionnels de production laitière sont au nombre de trois : système pastoral, système agro-pastoral et système périurbain intensif.

Système pastoral
Le système pastoral est pratiqué au Nord du pays, dans la zone sylvopastorale correspondant au bassin du Ferlo. La race bovine principalement exploitée est le zébu Gobra et le zébu Maure. Il faut noter que l’alimentation du cheptel repose essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles qui subissent de grandes variations saisonnières. Le bétail ne dispose d’un pâturage de qualité que pendant deux à trois mois qui correspondent à la saison des pluies. Ce système couvre 32% du cheptel national (BA DIAO et al., 2003).

Système agro-pastoral
Ce système d’élevage est caractérisé par la sédentarisation des pasteurs traditionnels Peuls et joue sur la complémentarité agriculture-élevage entretenue par l’utilisation de sous-produits agricoles par l’alimentation du bétail. Ce système est rencontré au centre du pays (Bassin arachidier) et au Sud du pays (Kolda, Ziguinchor, Tambacounda) avec à peu près 67 % du cheptel bovin national (MA, 1997). Ce système est centré sur l’exploitation des races Gobra et Djakoré en zone arachidière et Ndama au sud. Il faut noter aussi l’exploitation des métisses apparue avec l’introduction de l’insémination artificielle dans cette zone par le projet PAPEL (Projet d’appui à l’élevage) en 1994, dans le but d’améliorer le niveau de production laitière des races locales.

Système périurbain intensif
Il est pratiqué essentiellement dans la zone des Niayes de Dakar à Thiès. Il concerne moins de 1% du cheptel bovin et repose principalement sur l’utilisation des vaches exotiques (Montbéliarde, Jersiaise, Holstein, Normande, Gir, Girolando) en stabulation permanente pour la production de lait. Leur existence est dictée par le désir de satisfaire la forte demande en lait et produits laitiers des agglomérations urbaines, en particulier la région dakaroise.

C’est dans cette optique que les fermes modernes telles que WAYEMBAM, NIACOURLAB et PASTAGRI ont été créées dans la périphérie de Dakar ainsi que plusieurs petites fermes appartenant aux opérateurs privés (BROUTIN, 2005).

CONTRAINTES MAJEURES DE L’ELEVAGE DES VACHES LAITIERES AU SENEGAL 

Contraintes alimentaires

L’une des causes de la chute de production des vaches en zone tropicale est le facteur alimentaire. En effet, la sous-alimentation est mise en cause comme principal facteur compromettant la production laitière et elle est associée à la rareté et la pauvreté des pâturages en saison sèche. Chez les zébus, la sous-alimentation empêche les animaux d’extérioriser leur potentiel génétique car la fonction de la reproduction est touchée en premier lieu (CHICOTEAU, 1991). La suralimentation est très rare en milieu tropical et peut être à l’origine d’une infiltration graisseuse au niveau de l’ovaire. Cette suralimentation associée à un syndrome hypo hormonal, retarde considérablement l’involution utérine sans laquelle, la vache ne peut à nouveau concevoir.

Contraintes pathologiques

La santé animale reste toujours une contrainte majeure au développement de la production laitière. Les problèmes sanitaires concernent tout d’abord les facteurs pathologiques et l’accès aux intrants sanitaires. Le Sénégal dispose généralement d’une bonne couverture sanitaire en matière de grandes épizooties. Il a été déclaré indemne de la peste bovine en 2004 (ASSEU, 2010). Néanmoins, d’autres pathologies restent redoutables. C’est notamment le cas de parasitoses transmises par des insectes (Piroplasmose transmise par des tiques, les trypanosomoses), et les maladies infectieuses affectant fréquemment les bovins exotiques et croisés. Les élevages traditionnels sont quant à eux confrontés à des maladies telluriques, en particulier le botulisme, le charbon bactéridien et le tétanos (KEITA, 2005).

Contraintes climatiques

Le climat représente un problème majeur de l’élevage en zone sahélienne. La longue saison sèche fait que l’eau d’abreuvement n’est pas abondante, et les fourrages ne poussent que pendant une petite partie de l’année au Sahel. Pour pallier le problème d’eau, des forages ont été mis en place dans les différentes zones d’élevage (GASSAMA, 1996).

Sur le plan digestif, les températures élevées (supérieures à 25°C) entraînent une réduction de l’ingestion alimentaire, et par conséquent une chute de productions et de fertilité des animaux (MICHOAGAN, 2011).

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Table des matières

INTRODUCTION
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PRODUCTION LAITIERE AU SENEGAL
1.1. SYSTEME D’ELEVAGE ET RACES EXPLOITEES AU SENEGAL
1.1.1. Système pastoral
1.1.2. Système agro-pastoral
1.1.3. Système périurbain intensif
1.2. CONTRAINTES MAJEURES DE L’ELEVAGE DES VACHES LAITIERES AU SENEGAL
1.2.1. Contraintes alimentaires
1.2.2. Contraintes pathologiques
1.2.3. Contraintes climatiques
1.2.4. Contraintes génétiques
1.2.5. Contraintes socio-économiques
CHAPITRE II : RAPPELS PHYSIOLOGIQUES DE LA LACTATION
2.1. Anatomie de la mamelle
2.2. Physiologie de la sécrétion lactée
2.2.1. Développement mammaire
2.2.2. Contrôle hormonal
2.2.3. Lactogenèse
2.2.4. Galactopoïèse
2.2.5. Constituants du lait
2.2.6. Tarissement
2.2.7. Courbe de lactation d’une vache
2.3. FACTEURS INFLUENCANT LA PRODUCTION LAITIERE AU SENEGAL
2.3.1. Facteurs liés à l’animal
2.3.1.1. Race
2.3.1.2. Rang de lactation
2.3.1.3. Etat corporel
2.3.1.4. Etat de santé
2.3.2. Facteurs liés aux conditions d’élevage
2.3.2.1. Effet de la traite
2.3.2.2. Durée de tarissement
2.3.3. Facteurs environnementaux
2.3.3.1. Saison de vêlage
2.3.3.2. Climat
CHAPITRE III : GENERALITES SUR L’ALIMENTATION DES VACHES LAITIERES
3.1. PARTICULARITES DE LA DIGESTION CHEZ LES RUMINANTS
3.1.1. Anatomie de l’appareil digestif des ruminants
3.1.2. Digestion microbienne
3.1.2.1. Microbes du réticulo-rumen
3.1.2.1.1. Bactéries
3.1.2.1.2. Protozoaires
3.1.2.1.3. Champignons
3.1.2.2. Réactions de synthèse microbienne
3.1.2.3. Dégradation et utilisation des substances organiques
3.1.2.3.1. Digestion des glucides
3.1.2.3.2. Digestion des composés azotés
3.1.2.3.3. Digestion des lipides
3.2. APPORTS NUTRITIFS RECOMMANDES CHEZ UNE VACHE LAITIERE
3.2.1. Effets d’une sous-alimentation
3.2.2. Effets d’une suralimentation
3.2.3. Apport énergétique chez une vache laitière
3.2.3.1. Besoins énergétiques d’entretien
3.2.3.2. Besoins énergétiques de production
3.2.3.2.1. Lactation
3.2.3.2.2. Croissance
3.2.3.3. Particularités des besoins énergétiques en début de lactation
3.2.3.4. Particularités des besoins énergétiques pendant la période de tarissement
3.2.3.4.1. Début de tarissement
3.2.3.4.2. Couvrir les besoins de gestation
3.2.4. Alimentation azotée de la vache laitière
3.2.4.1. Couverture des besoins azotées
3.2.5. Alimentation minérale de la vache laitière
3.2.5.1. Eléments majeurs
3.2.5.1.1. Calcium
3.2.5.1.2. Phosphore
3.2.5.1.3. Magnésium
3.2.5.2. Eléments mineurs
3.2.5.2.1. Sélénium
3.2.5.2.2. Manganèse
3.2.5.2.3. Cobalt
3.2.6. Alimentation vitaminique des vaches laitières
3.2.7. Consommation de matière sèche
3.2.8. Besoins en eau
3.2.9. Recommandations pour une vache de race locale
3.2.10. Composition de la ration complémentaire
CONCLUSION

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