Depuis la préhistoire, lorsque l’on parle de chasse et de cueillette, la pêche et toutes les autres formes de capture de poissons sont assimilées à celles-ci. Des millénaires après le passage de la chasse et de la cueillette à l’agriculture, la production alimentaire aquatique est passée d’une exploitation, principalement axée sur la capture de poissons sauvages, à l’élevage d’un nombre croissant d’espèces. Au cours de ces 50 dernières années, l’offre mondiale de poisson destinée à la consommation humaine a surpassé la croissance démographique. La plus grande étape de la contribution de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et à la nutrition (dans un souci de développement durable sur les plans économique, social et environnemental) a été franchie en 2014, lorsque la contribution du secteur de l’aquaculture à l’offre de poisson destinée à la consommation humaine a dépassé, pour la première fois, celle du secteur de la pêche (FAO, 2016).
PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
Cadrage et contexte de l’étude
La forêt de Tampolo a été classée en périmètre de restauration en 1959. Elle est l’un des vestiges de la forêt littorale de l’Est, d’où sa mise en réserve par les autorités forestières. Elle a été une station forestière où des recherches sylvicoles ont été menées. Sa gestion a été assurée par l’ESSA depuis 1990, pour en faire un site de recherche et d’enseignement. Après l’adoption par Madagascar du Système de classement des Aires Protégées de l’UICN en 2007, et suite aux engagements fait à Durban en 2005 par le Président de la République, le SAPM ou système des Aires protégées de Madagascar de la Direction Générale des Forêts, elle a été classée NAP de catégorie V (paysage harmonieux). Ce statut lui a été conféré afin de contribuer aux objectifs nationaux et régionaux, d’assurer la conservation de sa biodiversité unique, en harmonie avec le développement local et régional (ESSA – Forêts, 2015).
Pour une mise à jour des informations de la NAP Tampolo et de ses alentours, 26 thèmes différents ont été impartis, parmi lesquels figure l’objet du présent ouvrage qui est l’amélioration de la pisciculture autour de la NAP Tampolo. Selon SOAMAZAVA, en 2008, il y a eu une diminution du stock de ressources marines dans le district de Fénérive-Est qui se remarque à travers la diminution de capture, aussi bien en diversité, qu’en quantité et même en taille. Par ailleurs, les revenus des paysans ne permettent pas aux ménages d’acquérir des aliments en qualité et en quantité suffisante (APDRA, 2017).
Etat de connaissance
Milieu d’étude
Localisation
Géographiquement, Tampolo se trouve dans la partie Nord et se situe dans le littoral Est de Madagascar, dans la province autonome de Toamasina, à 10 Km au Nord-Ouest de Fénérive-Est. Elle se trouve dans la commune Ampasina-Maningory (District de Fénérive-Est, Région Analanjirofo). Elle comporte une forêt qui s’étend sur 5 Km de long et 2 Km de large, à une altitude variant de 5 à 10 m au-dessus du niveau de la mer. Elle est située entre 49° 24’ 00’’ et 49° 26’ 30’’ de longitude Est ; 17°15’ 00’’et17°17’30’’de latitude Sud (RATSIRARISON et al., 2001). Cette forêt est limitée au Nord, par le Lac Tampolo, au Sud, par la rivière d’Antetezambe qui la sépare du village d’Andapa II, à l’Ouest, par l’ancienne RN5 menant vers le village de Rantolava, et enfin à l’Est, par l’Océan Indien (RATSIMBAZAFY, 2004).
Population riveraine
La population des villages aux alentours de la forêt de Tampolo comptait près de 6000 habitants en 2014. Ils se répartissent en 04 Fokontany (Fokontany : Andapa II, Tanambao Tampolo, Rantolava, Takobôla) appartenant aux communes d’Ampasina-Maningory et d’Ambodimanga II. La population est jeune et se compose essentiellement de Betsimisaraka, de quelques Antemoro, Betsileo et Merina (RAFILIPOARIJAONA, 2006).
Hydrographie
Selon RADOSY (2010), le milieu lotique de Tampolo est dominé par le fleuve Maningory, au nord de la NAP. Le reste est formé par quelques petites rivières, comme le Manjorozoro et l’Antetezambe (limite Sud). Le milieu lentique est cependant composé de lacs dont les principaux sont le lac Tampolo au Nord et le lac Marofototra au Sud-Est. Tampolo est traversé de ruisseaux qui se jettent dans ces deux lacs.
Pisciculture
La pisciculture est une branche de l’aquaculture (activité de production animale ou végétale en milieu aquatique) qui ne comprend que l’élevage des poissons. Il existe trois types de pisciculture selon le nombre d’étang et leurs dimensions : traditionnelle, artisanale et industrielle. Les systèmes d’élevage associés à la pisciculture sont les systèmes extensifs, semi-intensifs et intensifs :
– L’élevage extensif consiste à mettre des poissons dans un étang rempli d’eau, sans aucun autre apport externe que les poissons. Les aliments naturels produits dans l’eau de l’étang dépendront entre autres de la fertilité du sol de l’étang ainsi que de la qualité de l’eau. Ainsi, ses exportations sont faibles et varient de 0,5 à 2 kg/are/an (FAO, 1992).
– L’élevage de type semi-intensif et intensif comporte, en sus des ressources naturelles produites par le sol, une fertilisation supplémentaire de l’étang, qui augmentera la qualité et la quantité d’aliment disponible dans l’étang ainsi que l’apport de compléments alimentaires (seulement pour certains élevages semi intensifs) : son de riz, tourteaux, restes de cuisines… . Ces pratiques permettent d’améliorer la production, c’est-à-dire des exportations de 20 à 60 Kg/are/an (FAO, 1992).
Plusieurs paramètres entrent en jeux pour l’aménagement d’un bassin piscicole (FAO, 1992) :
– La disponibilité en eau : un débit minimum de 5 à 10 litres d’eau par seconde pour assurer l’alimentation en eau d’un hectare de bassin ;
– Le taux d’oxygène de l’eau ;
– La nature du sol (capacité de rétention d’eau) ;
– Le ph de l’eau, qui doit être compris entre 6,5 et 8,5 ;
– L’ensoleillement, qui influe sur l’évaporation de l’eau et sa température ;
– La turbidité de l’eau, une eau turbide pourrait affecter la santé des poissons ;
– La pente des terrains, une pente de 2 à 8% est idéale pour la pisciculture.
Le choix des espèces se fait en fonction de leur capacité d’adaptation aux conditions locales et de leur potentiel de croissance (FAO, 1992).
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. METHODOLOGIE
II.1. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
II.1.1. Cadrage et contexte de l’étude
II.1.2.Objectifs
II.1.3. Hypothèses
II.2. MATERIELS
II.2.1. Etat de connaissance
II.3. METHODES
II.3.1. Phase de préparation (Revue bibliographique)
II.3.2. Collecte de données
II.3.3. Méthodes d’analyse
II.3.4. Limites
III. RESULTATS
III.1. Etat des lieux de la pisciculture autour de la NAP Tampolo
III.1.1. Conditions générales des 4 Fokontany
III.1.2. Hiérarchie des activités en général et par Fokontany
III.1.3. Profil des pisciculteurs
III.1.4. Nombre personnes ayant reçu des formations sur la pisciculture
III.1.6. Type de formation données (APDRA, PROSPERER)
III.1.7. Les pratiques piscicoles
III.2. Obstacles au développement de la pisciculture
III.2.1. Par rapport à la pratique de la pisciculture
III.2.2. Par rapport à l’amélioration de la pisciculture
III.3. Le développement de la filière piscicole
III.3.1. Forces
III.3.2. Faiblesses
III.3.4. Opportunités
III.3.5. Menaces
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1. Discussions
IV.1.1.Par rapport aux hypothèses
IV.2. Recommandations
IV.2.1. Mise en place d’une association des pisciculteurs
IV.2.2. Etablissement d’une pisciculture communautaire
IV.2.3. Lutte contre le vol de poisson
IV.2.4. Développement du marché
V. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE