AMELIORATION DE LA CONSERVATION DES EXTRAITS VEGETAUX LIQUIDES

Notion de posologie en médecine traditionnelle

         La posologie est aussi importante chez les tradipraticiens, qui prescrivent par tasses plutôt que par cuillerées. Toutefois, le principe suivi est celui de la médication suffisante, le tradipraticien sait que le surdosage mène à l’intoxication et que le sous dosage équivaut à une absence de thérapie en fonction des caractéristiques du patient (âge, taille, etc…), de la maladie elle-même, qui peut être banale (débutante), chronique ou grave, de l’action du traitement ou de la recette (rapide, lente, violente). Mais il faut noter que cette posologie n’est pas assez précise comme au niveau de la médecine moderne vu que certains accidents sont survenus à ce niveau.

Récolte et dessiccation

        La drogue est constituée par les feuilles de la plante. L’approvisionnement des feuilles de G.senegalensis s’est effectué auprès d’herboristes travaillant en collaboration avec ENDA Santé sis au marché Tilène. Les feuilles sont séchées à l’air libre, dans un local aéré pendant 07 jours. Pour cela, les feuilles sont disposées en couche mince sur une surface propre, et retournés une fois dans la journée. Ainsi conduit, le séchage évite le noircissement de la drogue et la prolifération de moisissures. Cette méthode permet aussi de conserver l’intégrité de la composition de la plante (28, 33). Les feuilles sont alors de couleur verdâtre et se brisent très facilement par trituration.

DISCUSSION

        Le suivi tous les deux (02) jours de l’évolution des extraits préparés ,nous a permis de constater l’influence des différents facteurs impliqués (la méthode de préparation, l’addition ou non de conservateur, le milieu de conservation). Au dixième jour, l’apparition de flocons blancs au fond du récipient contenant l’extrait aqueux sans conservateur à la lumière du jour suivie au quatorzième jour d’un développement de moisissures. Le même phénomène s’est aussi produit pour l’extrait aqueux avec conservateur à la lumière du jour. Ici, l’apparition de flocons blancs a eu lieu le seizième jour suivie au vingtième jour d’un développement de moisissures. Parallèlement, les extraits aqueux conservés à l’abri de la lumière n’ont pas échappé à la détérioration, puisque l’on a noté un développement de moisissures au niveau du lot sans conservateur le dix-huitième jour et le vingt-sixième jour pour le lot contenant le conservateur. Les extraits aqueux conservés au frais n’ont pas subi d’attaque par des moisissures. Ceci pourrait être expliqué par le rôle important du froid. Aucune altération visible n’a été constaté pour l’extrait alcoolique avec ou sans conservateur dans tous les milieux; ceci pourrait s’expliquer par l’utilisation de l’alcool comme solvant extractif qui en plus est un conservateur. Concernant l’extrait hydro-alcoolique, tous les échantillons se sont bien conservés excepté celui sans conservateur placé à la lumière du jour où il y’a eu apparition de flocons blancs le vingt-huitième jour. Ces observations confirment le rôle joué par le conservateur, car on note un ralentissement de la contamination au niveau de chaque lot contenant le conservateur. Elles montrent également l’importance du mode opératoire, en particulier le rôle du solvant extractif. En effet, les extraits alcooliques et hydro-alcooliques de façon générale même s’ils ne comportent pas de conservateur sont restés intacts contrairement aux extraits aqueux. Ceci pourrait être lié à l’utilisation exclusive ou partielle de l’alcool comme solvant extractif lors de la préparation des extraits. Le suivi tous les deux (02) jours de l’évolution des sirops préparés et conservés dans les différents milieux, nous a permis de noter des résultats proches de ceux observés avec les extraits végétaux liquides. En effet, le sirop B (sirop obtenu à partir de l’extrait alcoolique) additionné ou non de conservateur, est resté intact durant toute la période de conservation tout comme l’extrait alcoolique dont il dérive et ce, quelque soit le milieu de conservation. La même remarque est faite avec le sirop C (sirop obtenu à partir de l’extrait hydro-alcoolique) où également aucune altération visible n’a été notée durant la période d’observation. Quant au sirop A (sirop obtenu à partir de l’extrait aqueux), à l’exception de l’échantillon sans conservateur laissé à la lumière du jour où il y’a eu altération le seizième jour, aucune altération n’a été constaté à son niveau. Ces observations, nous permettent d’affirmer qu’il y’a eu amélioration de la conservation de chacun des produits, car de façon générale les sirops obtenus se conservent mieux que les extraits végétaux liquides dont ils dérivent; celà peut s’expliquer par l’ajout du sucre qui est un conservateur naturel et qui est à une concentration élevée dans la composition des sirops. Au trentième jour, sont restés intacts :
• tous les extraits aqueux au frais,
• tous les extraits alcooliques,
• tous les extraits hydro-alcooliques, sauf celui sans conservateur placé à la lumière du jour.
• tous les sirops A, sauf celui sans conservateur placé à la lumière du jour.
• tous les sirops B
• tous les sirops C
A la fin du temps de conservation, nous remarquons donc que le parahydroxybenzoate de méthyle a bien joué son rôle de conservateur. Mais ce rôle semble plus efficient quand la conservation se fait au frais et quand l’extrait concerné est l’extrait alcoolique. L’utilisation du produit sous d’autres formes galéniques peut améliorer également sa conservation. En effet, dans le cas présent le fait de passer d’un extrait végétal liquide à un sirop améliore la conservation. Tous les sirops avec le parahydroxybenzoate de méthyle se conservent bien et ce, dans tous les milieux, cela confirme les travaux de BINDI (32) qui a produit un sirop à base de Nger avec comme conservateur le parahydroxybenzoate de méthyle et qui se conserve aisément pendant 9 mois à la température ambiante. Le rôle joué par la lumière du jour ne semble pas être significatif, néanmoins on peut noter un très léger ralentissement de la contamination quand le produit est placé à l’abri de celle-ci. En effet, la contamination des échantillons placés à l’abri de la lumière débute généralement, selon nos résultats, trois ou quatre jours après ceux placés à la lumière du jour. Concernant le suivi sur le plan chimique, nous avons cherché à vérifier si les flavonoïdes, les tanins et les alcaloïdes étaient toujours présents dans les différents échantillons après un mois de conservation. Ainsi, pour les échantillons conservés à la lumière du jour et à l’abri de la lumière, nous avons noté une disparition des tanins pour les différents extraits sans conservateur tandis que les flavonoïdes et les alcaloïdes ont été maintenus dans les extraits et les sirops avec et sans conservateur. Pour les échantillons laissés au réfrigérateur (8°C), nous avons noté que les flavonoïdes, les tanins et les alcaloïdes étaient maintenus au niveau de tous les échantillons. Si les résultats de ces tests chimiques sont mis en rapport avec l’activité imputable aux flavonoïdes, aux tanins et aux alcaloïdes, nous pouvons dire qu’il est possible qu’un produit conserve son activité thérapeutique même si ses caractères organoleptiques ont changé. C’est le cas des échantillons suivants qui conservent leurs flavonoïdes malgré la présence de moisissures. Il s’agit de :
 l’extrait aqueux avec ou sans conservateur placé à la lumière du jour et à l’abri de la lumière.
 l’extrait hydro-alcoolique sans conservateur placé à la lumière du jour
 Sirop A sans conservateur à la lumière du jour
Ainsi les activités dues aux flavonoïdes (antihistaminique, anticancéreuse, antifongique, antibactérienne, antivirale, antigoutteuse) (6) seraient toujours présentes pour les échantillons ci-dessus. Par ailleurs, les échantillons suivants qui ont perdu leurs tanins, ne devraient plus, en principe, être utilisés contre les affections qu’ils sont censées traiter (antidiarrhéique, hémostatique, antidysentérique, antibactérienne, antifongique, antihypertenseur, anti-inflammatoire) (6). Il s’agit de tous les extraits sans conservateurs placés à la lumière du jour et à l’abri de la lumière. Concernant les alcaloïdes, l’on a pu noter leur maintien au niveau de tous les échantillons, ainsi les activités dues aux alcaloïdes dont principalement l’activité antitussive seraient toujours présentes. (13, 19) Au total, nous pouvons dire que les extraits végétaux liquides d’une manière générale n’ont pas une bonne conservation dans le temps et ce, même quand les caractères organoleptiques semblent intacts, c’est le cas au niveau des extraits alcooliques dont les caractères organoleptiques semblaient intacts mais chez qui on a noté une perte de tanins. Egalement, l’ajout de conservateur est important car cela empêche non seulement le développement de moisissures mais aussi la perte de substance. Le passage des extraits végétaux liquides à une forme galénique telle que le sirop améliore également la conservation. Dans le cas qui nous intéresse, l’optimisation de la conservation de notre produit a été réalisée par l’utilisation d’une forme sirop qui a été en plus additionné de conservateur et placé au frais. Toujours dans la recherche d’une amélioration de la conservation du produit par l’utilisation d’une forme galénique moins altérable, nous avons procédé à un essai de préparation de saccharures granulés à partir des différents extraits végétaux. Les granulés obtenus qui constituent un milieu sec présentent moins de risques de contamination fongique et ont donc l’avantage de pouvoir être conservés plus longtemps que les extraits végétaux liquides et les sirops. Néanmoins des tests devront être faits afin d’évaluer l’efficacité de ces granulés dans le traitement des affections contre lesquelles les extraits végétaux liquides sont utilisés.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I: GENERALITES SUR LES MEDICAMENTS  TRADITIONNELS ET NOTION DE MEDICAMENTS TRADITIONNELS AMELIORES (M.T.A) 
I-GENERALITES SUR LES MEDICAMENTS TRADITIONNELS
I-1- Définition (36)
I-2- Notion de thérapeutique traditionnelle (36)
I-2-1- Forme galénique
I-2-2- Notion de posologie en médecine traditionnelle
I-3- Mode de préparations des extraits végétaux liquides
I-3-1- Macération
I-3-2- Décoction
I-3-3- Infusion
I-4- Problèmes liés à l’utilisation des extraits végétaux et solutions à préconiser
I-4-1- Problèmes (32)
I-4-1-1- Facteurs de contamination
I-4-1-1-1/ Les matières premières
I-4-1-1-2- Le matériel et les conditions de travail (32)
I-4-1-2- Facteurs intervenant dans le développement de la contamination
I-4-2- Solutions (32, 37)
II- NOTION DE MEDICAMENTS TRADITIONNELS AMELIORES (M.T.A) (35)
II-1- Définition
II-2- Intérêts des M.T.A
II-3- Quelques produits déjà mis sur le marché
CHAPITRE II : MONOGRAPHIE DE GUIERA SENEGALENSIS
I- ETUDE BOTANIQUE DE GUIERA SENEGALENSIS
I-1- Dénominations de GUIERA SENEGALENSIS (8, 32)
I-2- Description botanique (43)
I-3- Répartition géographique et habitat
I-3-1- Répartition géographique (21, 25)
I-3-2- L’habitat (21, 32)
II-USAGES TRADITIONNELS DE GUIERA SENEGALENSIS
III- ETUDES CHIMIQUE DE GUIERA SENEGALENSIS
IV- PHARMACOLOGIE DE GUIERA SENEGALENSIS
IV-1- Effets sur le système nerveux central
IV-1-1- pouvoir antitussif
IV-1-2- Effets cardio-vasculaires : effet hypotenseur
IV-2- Effets sur l’appareil gastro-intestinal : pouvoir antidiarrhéique
IV-3- Action antibactérienne (5, 21)
IV-4- Action anti-inflammatoire ( 31)
IV-5- Actions diverses
V- LES DIFFERENTES FORMES D’UTILISATION DE GUIERA SENEGALENSIS
CHAPITRE III : GENERALITES SUR LES SIROPS ET LES GRANULES (29) 
I- GENERALITES SUR LES SIROPS
I-1- Définition
I-2- Préparation
I-2-1- Mode opératoire
I-2-2- Matériel
I-2-3- Clarification
I-3- Extraits concentrés pour sirops
I-4- Altérations et conservation
I-5- Emplois
II- GENERALITES SUR LES GRANULES
II-1- Définition
II-2- Mode d’obtention
II-3- Différents types de granulés
II-4- Emploi
DEUXIEME PARTIE : TRAVAUX PERSONNELS
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I-PREPARATION DES EXTRAITS ET SIROPS
I-1- Obtention et traitement des matières premières
I-1-1- La Drogue
I-1-1-1- Récolte et dessiccation
I-1-1-2- La Poudre
I-1-2- L’eau
I-1-3- L’alcool
I-1-4- Le conservateur
I-1-4-1- Physico-chimie
I-1-4-2- Activité fongistatique et bactériostatique
I-1-5- Le Sucre
I-2- Matériel utilisé et stérilisation
I-2-1- Matériel utilisé
I-2-2- Stérilisation
I-3- Mode opératoire
I-3-1- Obtention des extraits
I-3-1-1- Extrait aqueux
I-3-1-1-1- Préparation
I-3-1-1-2- Filtration
I-3-1-1-3- Addition du conservateur
I-3-1-2- Extrait alcoolique
I-3-1-2-1-Préparation
I-3-1-2-2- addition du conservateur
I-3-1-3- Extrait hydro-alcoolique
I-3-1-3-1-Préparation
I-3-1-3-2- Filtration
I-3-1-3-3- Ajout du conservateur
I-3-2- Préparations des sirops
I-3-2-1- Sirop obtenu à partir de l’extrait aqueux (sirop A)
I-3-2-1-1- détermination de la masse d’extrait aqueux
I-3-2-1-2- détermination de la quantité de sucre à ajouter
I-3-2-1-3- préparation proprement dite
I-3-2-2- Sirop obtenu à partir de l’extrait alcoolique (sirop B)
I-3-2-2-1-Préparation du sirop de sucre
I-3-2-2-2- préparation proprement dite
I-3-2-3- Sirop obtenu à partir de l’extrait hydro-alcoolique (sirop C)
I-3-2-3-1- détermination de la masse d’extrait hydro-alcoolique
I-3-2-3-2- détermination de la quantité de sucre à ajouter
I-3-2-3-3- préparation proprement dite
II- METHODE DE CONSERVATION DES EXTRAITS ET SIROPS
III- ETUDE CHIMIQUE
III-1- Recherche de groupes chimiques par les réactions générales de caractérisation sur les extraits et sirops fraîchement préparés
III-1-1- Recherche des flavonoïdes
III-1-2- Recherche des tanins
III-1-3- Recherche des alcaloïdes
III-2- Recherche des flavonoïdes, des tanins et des alacaloïdes par les réactions générales de caractérisation après un (01) mois de conservation
III-2-1- Recherche des flavonoïdes
III-2-2- Recherche des tanins
III-2-3- Recherche des alcaloïdes
IV- ESSAIS DE PREPARATIONS DE GRANULES
IV-1- Matériel
IV-2- Mode opératoire
CHAPITRE II : RESULTATS
I-Résultats du suivi des échantillons conservés à la lumière du jour
I-1- Extrait aqueux
I-2- Extrait alcoolique
I-3- Extrait hydro-alcoolique
I-4- Sirop A (Sirop obtenu avec l’extrait aqueux)
I-5- Sirop B (Sirop obtenu avec l’extrait alcoolique)
I-6- Sirop C (Sirop obtenu avec l’extrait hydro-alcoolique)
II-Résultats du suivi des échantillons conservés à l’abri de la lumière
II-1- Extrait aqueux
II-2- Extrait alcoolique
II-3- Extrait hydro-alcoolique
II-4- Sirop A (Sirop obtenu avec l’extrait aqueux)
II-5- Sirop B (Sirop obtenu avec l’extrait alcoolique)
III- Résultats du suivi des échantillons conservés au réfrigérateur (8°C)
III-1- Extrait aqueux
III-2- Extrait alcoolique
III-3- Extrait hydro-alcoolique
III-4- Sirop A (Sirop obtenu avec l’extrait aqueux)
III-5- Sirop B (Sirop obtenu avec l’extrait alcoolique)
III-6- Sirop C (Sirop obtenu avec l’extrait hydro-alcoolique)
IV- Résultats des tests de caractérisation des extraits fraîchement préparés
IV-1- Résultats de la recherche des flavonoïdes
IV-2- Résultats de la recherche des tanins
IV-3- Résultats de la recherche des alcaloïdes
V- Résultats des tests de caractérisation après un (01) mois de conservation
V-1- Résultats de la recherche des flavonoïdes
V-2- Résultats de la recherche des tanins
V-3- Résultats de la recherche des alcaloïdes
VI- Résultats de l’essai de préparation des saccharures granulés
CHAPITRE III : DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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