Amel association dans le contexte confessionnel libanais et Moyen-Oriental

Amel Association dans le contexte confessionnel libanais et au MoyenOrient

Dans cette premiรจre partie, il s’agit d’analyser le contexte libanais, cadre dans lequel l’ONG Amel agit au quotidien. Nous observerons ainsi les รฉlรฉments auxquels l’ONG est confrontรฉe et les dรฉfis qu’elle doit relever pour mener son action. Afin d’รฉtudier au mieux ces รฉlรฉments, nous utiliserons les clรฉs de lectures propres ร  l’histoire et aux sciences politiques ainsi qu’ร  la sociologie.

Le contexte libanais et la crรฉation d’Amel (de1979 ร  nos jours)

Pour commencer, attachons notre รฉtude aux faits clรฉs de l’histoire rรฉcente du Liban ainsi qu’aux acteurs qui ont รฉmergรฉs suite ร  ces crises successives.

Le ยซ Liban compliquรฉ ยป avec lequel les ONG doivent composer (de 1975 ร  nos jours)

Hรฉritier de la civilisation phรฉnicienne, le Liban a vu se succรฉder les califats Omeyyades et Abbasides (659-945), puis fut placรฉ sous la domination de l’Empire Ottoman (1299-1923).
C’est ร  la suite du tracรฉ dรฉfinit lors de l’accord secret Sykes-Picot en mai 1916 (qui prรฉvoit le partage de l’Empire Ottoman et la crรฉation des mandats franรงais et britannique au MoyenOrient), que le pays est fondรฉ. Au moment de l’indรฉpendance du Liban, en 1943, un Pacte national a รฉtรฉ mis en place pour fixer la rรฉpartition du pouvoir en tenant compte des communautรฉs prรฉsentes sur le territoire, ร  la suite de quoi, l’arrivรฉe de rรฉfugiรฉs va entraรฎner une instabilitรฉ ce qui va permettre aux รฉtats voisins de jouer un rรดle directement dans la stabilitรฉ du pays.

Le Pacte national entre communautรฉs religieuses et faiblesse รฉtatique

Ce qui fait l’originalitรฉ du systรจme politique Libanais, c’est la construction de ce que l’on appelle :une ยซ dรฉmocratie confessionnelle ยป. L’intรฉrรชt de la mise en place de cette forme politique unique est le respect et l’adaptation de cette forme dรฉmocratique au cadre social รฉtabli.
Ce qui nous intรฉresse ici, plus que d’en faire la description, ce sera d’observer la portรฉe et les limites afin de saisir : comment l’ONG peut-elle aussi s’inscrire dans ce cadre รฉtabli ?
Le pacte national . Au Liban, le communautarisme politique est institutionnalisรฉ sous la forme d’un Pacte national de 1943. Il ยซ exprime le consensus par lequel les nouvelles รฉlites du Grand Liban ont consacrรฉ solennellement son existence et dรฉfini ses orientations de base ยป.
Et Riad El Solh, un des pรจres du Pacte national : ยซ ne voyait nulle contradiction entre la libanitรฉ ainsi institutionnalisรฉe dans le pluralisme communautaire et l’arabisme ยป. Il s’agissait plus pour lui d’une proportionnalitรฉ interconfessionnelle. Jawad Boulos รฉcrit en รฉvoquant le pacte national libanais de 1943 : ยซLe pacte national libanais de 1943 fait du Liban une fรฉdรฉration de communautรฉs religieuses chrรฉtiennes et islamiques. Je considรจre comme nรฉfaste, par ses consรฉquences, la suppression du confessionnalisme au Liban. Elle risque de rendre difficile la coexistence des chrรฉtiens et des musulmans. Dรฉjร  dans lโ€™empire ottoman, sous le sultan Mahmoud II (1808-1939), une pareille rรฉforme, destinรฉe ร  rajeunir lโ€™empire, finit au contraire par le dรฉmembrer.ยป
La faiblesse รฉtatique ou le problรจme de la lรฉgitimitรฉ de lโ€™ร‰tat ? Selon Y. Lacoste, cette possible attente d’une sociรฉtรฉ non-confessionnelle ou les dรฉbats autour de l’issue ร  donner ร  cette forme dรฉmocratique expliquerait la faiblesse du pouvoir รฉtatique : ยซ Cela est une des raisons, pour lesquelles le Liban, en dรฉpit de tensions qu’il connaรฎt au plan interne et des menaces extรฉrieures, se caractรฉrise par la faiblesse de son appareil dโ€™ร‰tat ยป.
Nous notons que c’est sans doute un des รฉlรฉments importants de cette faiblesse รฉtatique. Mais nous pourrions aussi ajouter que le fait que certains acteurs extรฉrieurs (ร‰tats voisins, ONU, Hezbollah, ONG) lui aient pris ses prรฉrogatives , sont d’autres รฉlรฉments qui contribuent รฉgalement ร  renforcer cette faiblesse.

Le Hezbollah ne dรฉposa pas les armes …

Contrairement aux autres milices ร  cours d’argent et de combattants, le Hezbollah ne dรฉposa pas les armes. Ce ยซ parti de Dieu ยป se mit ร  dรฉfendre le Liban contre les nouvelles attaques d’Israรซl.
Rappels historiques et des objectifs du Hezbollah. Crรฉรฉ vers 1982-1984 dans le sillage de la Rรฉvolution islamique, l’objectif principal de l’organisation รฉtait initialement d’ยซ รฉtendre la rรฉvolution iranienne et ร  crรฉer un ร‰tat islamique au Liban ยป . Mais aujourdโ€™hui, pour des raisons tactiques, le Hezbollah a renoncรฉ ร  ses objectifs pour se concentrer sur des revendications plus territoriales, plus proches aussi de la politique intรฉrieure libanaise. Le mouvement supplante progressivement Amal, l’organisation rivale chiite mal jugรฉe ร  cause de la corruption. De plus, le Hezbollah relanรงa la controverse autour des fermes de la Chebaa occupรฉes par Israรซl depuis 1967, afin de justifier sa prรฉsence au Sud-Liban. Il reprit ร  son compte la dรฉfense de la cause palestinienne dans son discours et dans son idรฉologie. Selon Feki.

ย โ€ฆ alors que l’ONU s’installait au Liban

Dans un premier temps, prรฉsentons la mission de sรฉcuritรฉ de l’ONU. Puis les missions principales de l’ONU et le dispositif installรฉ pour rรฉpondre ร  la crise syrienne. La mission de sรฉcuritรฉ de l’ONU : la FINUL, positionnรฉe au Sud-Liban. En effet, suite ร  l’attaque commando du 11 mars 1978,en Israรซl, revendiquรฉe par l’Organisation pour la Libรฉration de la Palestine (OLP) et l’invasion Israรฉlienne qui a fait suite, le 15 mars 1978, le ยซ Gouvernement libanais a adressรฉ une ferme protestation au Conseil de sรฉcuritรฉ contre l’invasion israรฉlienne, affirmant qu’il n’avait aucun lien avec l’opรฉration commando palestinienne.
Le 19 mars, le Conseil de sรฉcuritรฉ [de l’ONU]a adoptรฉ les rรฉsolutions 425 (1978) et 426 (1978) dans lesquelles il demande ร  Israรซl de cesser immรฉdiatement son action militaire et de retirer ses forces de tout le territoire libanais. Le Conseil a รฉgalement dรฉcidรฉ la constitution immรฉdiate de la Force intรฉrimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Les premiรจres troupes de la FINUL sont arrivรฉes dans la rรฉgion le 23 mars 1978 . ยป
Le dรฉploiement de la Finul, envoyรฉe pour stabiliser la situation, va รชtre vivement critiquรฉ, non seulement par les libanais mais aussi par les voisins, alors que ses forces n’interviennent pas lors des rรฉsurgences rรฉcurrentes d’affrontements entre Israรซl et le Liban. Le mandat de cette mission est de : 1) confirmer le retrait des troupes israรฉliennes du sud du Liban; 2)rรฉtablir la paix et la sรฉcuritรฉ internationales; 3) aider le Gouvernement libanais ร  assurer le rรฉtablissement de son autoritรฉ effective dans la rรฉgion.
Ainsi, en vue d’accomplir sa mission, ยซ durant trois annรฉes, la FINUL est restรฉe positionnรฉe (…). En 1985, Israรซl a effectuรฉ un retrait partiel mais a conservรฉ le contrรดle d’une rรฉgion du Sud-Liban oรน รฉtaient stationnรฉes les Forces de dรฉfense israรฉliennes (FDI) et les Forces libanaises de facto (FDF), aussi connues sous le nom d'ย ยปArmรฉe du Liban du Sudย ยป (ALS). ยป
Puis, afin de renforcer le positionnement de la Finul, le Conseil de sรฉcuritรฉ a cherchรฉ ร  maintenir ยซ son engagement ร  assurer l’intรฉgritรฉ territoriale, la souverainetรฉ et l’indรฉpendance du Liban ยป. Pour cela, il a tentรฉ ร  plusieurs reprises de convaincre Israรซl de se retirer de la zone occupรฉe. C’est le 17 avril 2000 que ยซ le Secrรฉtaire gรฉnรฉral a reรงu une notification formelle du Gouvernement d’Israรซl de son intention de retirer ses forces du Sud-Liban en juillet 2000. ยป Mais cette intention est entravรฉe par la reprise des affrontements. Le 13 aoรปt 2006, la ยซ rรฉsolution 1701 du Conseil de Sรฉcuritรฉ demande cessation des hostilitรฉs.ยป
La mission de la FINUL est alors renforcรฉe et รฉlargie avec l’augmentation des contingents pour poursuivre l’ ยซ opรฉration de maintien de la paix ยป au Liban du Sud.
Les forces de la FINUL devront, en plus du mandat initial : ยซ fournir de l’assistance pour aider ร  assurer un accรจs humanitaire aux populations civiles et le retour volontaire des personnes dรฉplacรฉes dans des conditions de sรฉcuritรฉ; (โ€ฆ) aider, sur sa demande, le Gouvernement libanais ร  sรฉcuriser ses frontiรจres et les autres points d’entrรฉe de maniรจre ร  empรชcher l’entrรฉe au Liban sans son consentement d’armes ou de matรฉriel connexe. ยป
Mais, comme nous pouvons le constater, les nouveaux objectifs de la Finul, รฉlargis sur la dimension de la sรฉcuritรฉ et du renforcement de lโ€™ร‰tat libanais, s’avรจrent aussi plus difficiles ร  atteindre notamment pour ce qui est du passage des armes aux frontiรจres du Liban.
Notez par ailleurs que la mission est autorisรฉe jusqu’en aoรปt 2015 (dรฉjร  ยซ prorogรฉ d ‘un an ยป afin de rรฉpondre aux engagements). Les effectifs au 31 juillet 2015 รฉtaient de 11 121 personnes dรฉployรฉes sur le terrain. Aprรจs un ยซ รฉchange de tirs survenu le long de la Ligne bleue entre Israรซl et le Liban le 28 janvier 2015 ยป qui a fait un mort parmi les forces de la Finul, ; la situation est restรฉe stable dans le Sud du pays. Pour autant, cela ne nous permet pas de nous prononcer sur son retrait prochain, conscients qu’au Liban, comme l’histoire l’a souvent dรฉmontrรฉ, tout peut basculer ร  tout moment.
Nous vous proposons d’observer le rรดle des agences de l’ONU au Liban avec lesquelles Amel Association doit composer.

La gestion internationale et nationale de la crise syrienne : les agences de l’ONU et le ยซ Lebanon crisis response plan ยป

Les principales agences de l’ONU face ร  la crise syrienne au Liban. Les missions de l’ONU รฉtaient รฉgalement orientรฉes vers l’amรฉlioration de l’assistance de lโ€™ร‰tat et de la gouvernance au Liban. D’oรน la prรฉsence de ces agences dรจs la fin de la guerre civile. Depuis, la prรฉsence des Nations Unies s’est prolongรฉe, en vue de renforcer les structures de lโ€™ร‰tat, alors que certains auteurs contestent les effets du travail de ces agences et du nombre d’ONG prรฉsentes au Liban (nous y reviendrons un peu plus loin). Il convient malgrรฉ tout de constater que la prรฉsence de celles-ci ont permis, malgrรฉ leur imprรฉparation, une rรฉponse rapide ร  la crise syrienne.
Les organisations internationales principalement actives sur la crise syrienne sont celles de United Nations High Commissioner for Refugees(UNHCR). Prรฉsent au Sud du Liban ร  la suite des affrontements avec Israรซl en 2006 et depuis la crise syrienne, l’ UNHCR s’est dรฉployรฉ ร  l’Est du Liban ainsi qu’ร  Beyrouth mais aussi dans les rรฉgions frontaliรจres, pour assurer la gestion des camps de rรฉfugiรฉs. Object 1 Ses missions principales sont de venir en appui ร  lโ€™ร‰tat libanais dans la gestion et l’accueil des rรฉfugiรฉs en faisant le lien avec les communautรฉs . Nous noterons ici quelques รฉlรฉments du mandat soit l’enregistrement, laprotection, le monitoring, les activitรฉs liรฉes ร  l’assistance (cash provision, shelter et lโ€™accรจs ร  la santรฉ et l’รฉducation). Mais l’UNHCR apporte aussi un soutien aux communautรฉs : ยซ support host communities and authorities to mitigate the direct impact of the presence of the refugees ; support the Government in improving central and local actors ยป Notez aussi que de nombreuses communautรฉs du Sud du Liban, se sont dites favorables et ont donnรฉ accรจs ร  des logements au sein de leurs villes par solidaritรฉ avec les rรฉfugiรฉs syriens.
ร‰galement prรฉsent depuis la guerre civile, l’United Nations Children’s Fund(UNICEF) est un acteur clรฉ dans la gestion de cette crise, son mandat au Liban รฉtant destinรฉ ร  la fois aux syriens et aux libanais: ยซ In Lebanon, UNICEF (โ€ฆ) providing key assistance in health, water and sanitationas well as deminingin many parts of the devastated country.

Amel Association International, une ONG du ยซ Sud ยป (1979 ร  nos jours)

L’acte fondateur : une ONG au cล“ur de la guerre civile libanaise

Les premiers pas avec l’association Nadjeh. Constituรฉe pendant la guerre civile, cette association, aprรจs s’รชtre dotรฉe d’un bureau exรฉcutif, a ouvert un centre mรฉdical ร  Damour ainsi qu’un atelier de femmes et une maternelle.
ร‰tant donnรฉ le contexte de l’urgence dans lequel l’association opรฉrait, la mission principale de celle-ci รฉtait de dรฉvelopper un accรจs rapide aux soins pour les victimes et blessรฉs de la guerre : ยซ Kamel recevait quotidiennement quarante ร  soixante malades au dispensaire, des enfants pour la plupart. Il assurait รฉgalement le suivi de plusieurs patients blessรฉs durant le blocus de Tall el-Zaatar ยป.
Par la suite, l’association a dรฉveloppรฉ des partenariats, notamment avec le Croissant Rouge Palestinien et la Croix Rouge, ainsi que la Cimade. Son succรจs lui a รฉgalement permis de dรฉvelopper d’autres centres dans le pays : ยซ On crรฉa des maternelles ร  Tarik el-Jdidรฉ, au camp Badawi ร  Tripoli au nord, au camp Rachidiรฉ, ร  Ain el-Hรฉlouรฉ et ร  Borj el-Chรฉmaliยป.
Les bรฉnรฉficiaires รฉtaient principalement les populations dรฉplacรฉes alors que l’association travaillait principalement dans les camps de rรฉfugiรฉs avec pour mission d’assurer ยซ un minimum de stabilitรฉ ร  des populations qui luttaient chaque jour pour leur survie. ยป.
Des rรฉfugiรฉs palestiniens aux Libanais… ยซ L’association Nadjeh รฉtait un organisme libanais, fondรฉ par des Libanais. ยป Ses activitรฉs รฉtaient principalement orientรฉes vers les camps de rรฉfugiรฉs palestiniens. L’invasion israรฉlienne de 1978 permit ร  M. Mohanna, Prรฉsident d’Amel , de prendre conscience dubesoin de s’investir pour les Libanais et principalement pour des dรฉplacรฉs qui affluaient vers les quartiers pauvres de Beyrouth et de sa banlieue, et jusqu’ร  la plaine de la Bekaa.
La crรฉation d’ ยซ Amel Association International ยป. Dans sa biographie, รฉcrite par Cahwki Rafeh, Kamel Mohanna รฉvoque l’idรฉe de cette association.

Composer avec des acteurs clรฉs particuliรจrement contestรฉs : le Hezbollah et l’ONU

La prรฉsence du Hezbollah dans les zones d’actions d’Amel.Amel a fait le choix de mener des programmes dans la banlieue Sud de Beyrouth et dans le Sud du Liban, soit dans des zones sous domination du Hezbollah. Dans ses programmes, il n’y a pas d’adaptation particuliรจre, cependant, le staff sait qu’il doit composer avec la prรฉsence de ces groupes armรฉs. Par ailleurs et comme nous l’avons notรฉ prรฉcรฉdemment, d’une part, le Hezbollah est bien perรงu par la population. En l’absence de lโ€™ร‰tat, l’organisation a protรฉgรฉ la population de l’invasion israรฉlienne assurant la sรฉcuritรฉ sur le territoire. D’autre part, nous avons remarquรฉ que le staff qui agit au Sud est principalement issu de cette rรฉgion, donc habituรฉ ร  vivre au quotidien avec cette organisation qui fait partie de leur paysage social.

Amel Association International dans la gestion de la crise syrienne

Dans sa communication, Amel Association met particuliรจrement en avant son action dโ€™urgence.
Les contextes dโ€™action dans lesquels intervient Amel Association sont ceux de lโ€™urgence et de la post-urgence mais รฉgalement selon la prรฉsentation de l’ONG, de la reconstruction, de la rรฉhabilitation et du dรฉveloppement ainsi que des crises chroniques. Aujourdโ€™hui, lโ€™une de ses missions principales est devenue la rรฉponse ร  la crise syrienne. En effet, l’ONGa rรฉorganisรฉ ses programmes de mission en tenant compte des enjeux internationaux.
L’adaptation d’Amel Association dans la gestion des rรฉfugiรฉs. Le Prรฉsident de l’ONG, Kamel Mohanna, appelle ร  plus de cohรฉsion et une meilleure coordination dans les actions menรฉes par le gouvernement :ยซ we urge the implementation of a comprehensive National Plan forย  the recorvery of Lebanon ยป. Son action est orientรฉe ร  la fois vers les rรฉfugiรฉs palestiniens et syriens tout en n’oubliant pas les libanais, soulignant les effets de cette crise sur l’รฉconomie libanaise et la cohรฉsion sociale : ยซ This unstable security environment has exacerbated the gap between available services and needs for Syrian refugees in their host communities ยป. L’ONG รฉvoqua mรชme dรจs le mois de juin 2014, la crรฉation d’un ยซ rapatriation fund ยป pour envisager des retours en Syrie dans les zones sรปres, mais la situation ayant empirรฉe par la suite, aucune rรฉgion syrienne n’รฉtant รฉtรฉ รฉpargnรฉe, cette solution a รฉtรฉ mise de cรดtรฉ.

Les confessions religieuses rรฉparties sur le territoire libanais et le positionnement des centres de santรฉ d’Amel Association

Il semblait intรฉressant de dรฉvelopper la question de l’appartenance communautaire puis d’observer la rรฉpartition sur le territoire libanais. Pour cela, dans un premier temps, nous aurons recours ร  la fois ร  des donnรฉes historiques et sociologiques pour apporter des รฉlรฉments prรฉliminaires sur la prรฉsence des communautรฉs, les rรฉseaux communautaires et leur fonctionnement. Puis, nous aurons recours, dans un second temps, aux donnรฉes de la gรฉographie spatiale et de la cartographique. Ceci en vue d’effectuer une analyse plus fine, en observant la rรฉpartition spatiale de ces confessions et en les superposant ร  la carte des centres de santรฉ d’Amel afin de mesurer si l’action de l’ONG s’adresse ร  toutes les communautรฉs et si celle-ci couvre l’ensemble du territoire.

La rรฉpartition des communautรฉs religieuses sur le territoire libanais

Avertissement. Avant de prรฉsenter une carte des rรฉpartitions religieuses au Liban, un premier avertissement doit รชtre fait au lecteur sur les enjeux de la cartographique dans le pays ร  partir de nos propres observations. Il n’est pas rare, en effet, de voir au Liban des cartes qui ne prรฉsentent pas les noms de villages existants (comme cela peut-รชtre le cas notamment au Sud). Il semblerait que de cette faรงon, lโ€™ร‰tat ne reconnaรฎtrait pas leur autoritรฉ ni leur identitรฉ. Nous pouvons donc constater que la reprรฉsentation cartographique des confessions est un enjeu de pouvoir. Aussi, il nous faudra รชtre vigilant dans le choix des cartes et leur utilisation.
Nous vous proposons donc de regarder plus en dรฉtails cette rรฉpartition communautaire au Liban afin de saisir les enjeux spatiaux.
Un rapport nรฉgatif ร  l’Autre confession : identitรฉs et prรฉjugรฉs. Il nous faut mentionner ici l’excellent travail de F.Azar dans son รฉtude sur le Liban confessionnel. Sa thรจse rรฉalisรฉe sur l’appartenance confessionnelle et la rรฉconciliation nationale apporte de nombreux รฉlรฉments de comprรฉhension sur le rapport ร  l’Autre comme un รชtre diabolisรฉ. Elle รฉvoque, en premier lieu, l’estime de soi collective qui doit รชtre positive pour favoriser un vivre ensemble. Mais surtout, elle a mis en รฉvidence les mรฉcanismes de rejets qui ont non seulement renforcรฉ le sentiment d’appartenance communautaire mais aussi figรฉ l’image de l’Autre dans une perception nรฉgative, rigide et remplie de prรฉjugรฉs. Pour elle, ยซ la sauvegarde la coexistence nรฉcessite de renouer le dialogue inter-libanais qui s’est interrompu pendant la guerre et d’encourager la rรฉconciliation nationale ยป. Elle รฉvoque ainsi la notion du pardon. Et selon son enquรชte, rรฉalisรฉe en 1997 et 1998, les libanais seraient prรชts ร  pardonner quelle que soit l’identitรฉ de l’agresseur.
Dรฉconstruire les schรฉmas autour des perceptions de la religion et des identitรฉs ethniques au Liban.Il faurait donc se ยซ dรฉsoccidentaliser ยป pour mener l’action de terrain et dรฉconstruire des schรฉmas mentaux. C’est d’ailleurs contre ces perceptions que Georges Corm s’insurge dans son article intitulรฉ :ยซ Le scandale permanent de l’instrumentalisation des identitรฉs ethniques et religieuses au Proche-Orient ยป. Ainsi, pour les cartes de la rรฉpartition des religions, au Liban comme ailleurs, nous sommes confrontรฉs ร  des documents qui fabriquent une rรฉalitรฉ non รฉnoncรฉe dans leur titre, pour des finalitรฉs voilรฉes, et en faisant fi de toute prรฉtention dโ€™analyse critique.
Outils nรฉcessaires ร  lโ€™action gรฉopolitique bien plus que supports dโ€™analyse, ces cartes faรงonnent lโ€™opinion publique locale ou internationale, justifiant, en retour, une action. L’intรฉrรชt d’Amel est que c’est une ONG crรฉรฉe par des libanais qui ont toutes les clรฉs de perceptions en main pour mieux saisir le paysage des acteurs rรฉpartis sur le territoire. Cependant, nous avons voulu observer comment se rรฉpartissaient les centres de santรฉ sur le territoire libanais, afin de mesurer si son travail s’adressait et s’inscrivait dans chaque communautรฉ.

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

INTRODUCTIONย 
Partie 1 : Amel association dans le contexte confessionnel libanais et Moyen-Orientalย 
I- Le contexte libanais et la crรฉation d’Amel (de 1979 ร  nos jours)
1. Le ยซ Liban compliquรฉ ยป avec lequel les ONG doivent composer (de 1975 ร  nos jours)
1.1. Le Pacte national entre communautรฉs religieuses et la faiblesse รฉtatique : Le Liban (1946 ร  nos jours)
1.2. L’arrivรฉe des rรฉfugiรฉs palestiniens et la guerre civile attisรฉe par les ร‰tats voisins ( la Syrie et Israรซl)
1.3. Le Hezbollah ne dรฉposa pas les armes
1.4. โ€ฆ alors que l’ONU s’installait au Liban. La mission de sรฉcuritรฉ de la Finul
1.5. Gestion internationale et nationale de la crise syrienne : les agences de l’ONU et le ยซ Lebanon crisis response plan ยป (LCRP)
2. Amel Association International, une ONG du ยซ Sud ยป (1979 ร  nos jours)
2.1. L’acte fondateur : une ONG au cล“ur de la guerre civile libanaise
2.2. Composer avec des acteurs clรฉs particuliรจrement contestรฉs : le Hezbollah et l’ONU
2.3. Amel Association International dans la gestion de la crise syrienne
II- Les confessions religieuses rรฉparties sur le territoire libanais et le positionnement des centres de santรฉ d’Amel Association
1. La rรฉpartition des communautรฉs religieuses sur le territoire libanais
1.1. L’espace communautaire
1.2. Les enjeux de la cartographie des religions au Liban
1.3. L’appartenance religieuse et l’identitรฉ communautaire au Liban
2. Des rรฉseaux communautaires avec lesquels composer
2.1. Mapping de la rรฉpartition des centres de santรฉ d’Amel Association
2.2. Quelques รฉlรฉments d’explication
III- Politiques des ONG au Liban
1. Le Liban est-il un pays d’ONG ?
1.1. Pas de ย ยปStatebuildingย ยป mais une ยซ association de communautรฉs ยป
1.2. Une absence dโ€™ร‰tat comblรฉe par les association et les ONG au Liban
2. Amel une ONG รฉloignรฉe des sphรจres politiques
2.1. Naissance de l’ONG avec l’appui du Parti Radical Libanais
2.2. Se distancer du Parti veut-il dire qu’Amel est apolique ?
Partie 2 : Amel comme ONG non-confessionnelle : stratรฉgie de communication ou nouvelle voie ?ย 
I- Choix et originalitรฉ du positionnement d’Amel ONG non-confessionnelle, stratรฉgie de communication ?
1. L’identitรฉ de Amel
1.1. Une identitรฉ multiple et non-confessionnelle
1.2. Une ONG du Sud
1.3. La question de la lรฉgitimitรฉ ร  travers la personnalitรฉ de son Prรฉsident
1.4. Perceptions et reprรฉsentations du staff : confessionnel, non-confessionnel ou multiconfessionnel ?
2. Le renouvellement des usages de la communication , stratรฉgies de financements et rapport aux
mรฉdias
2.1. Les stratรฉgies de financements : les ยซ Programmes crise syrienne ยป et le choix d’intรฉgrer les libanais
2.2. Rรฉcupรฉrer des financements : des bailleurs de fonds institutionnels d’Amel Association ร  l’absence de relais mรฉdiatiques
2.3. La rรฉalitรฉ d’une ONG locale libanaise et de son discours humaniste : droits de l’homme et tolรฉrance religieuse au Liban
2.4. Confessionnalisme et mรฉdias, vers la crรฉation de la Maison des droits de l’Homme
2.5. Les limites du positionnement non-confessionnel d’Amel au Liban
II- Vers une nouvelle voie ou un nouveau dogme : ร  la recherche de la sociรฉtรฉ civile au Liban
1. A la recherche de la sociรฉtรฉ civile libanaise
1.1. Le concept de sociรฉtรฉ civile
1.2. La sociรฉtรฉ civile libanaise ?
1.3. Les associations locales et la sociรฉtรฉ civile au Liban dans la crise syrienne, vers une rรฉpublique laรฏque
1.4. Vers la dรฉconfessionnalisation : la campagne ยซ vous puez ยป, un nouvel appel ?
2. L’ONG Amel, une nouvelle voie ?
2.1.L’รฉquipe d’Amel : propos recueillis sur la sociรฉtรฉ civile
2.2.Amel et la sociรฉtรฉ civile : un rรดle de catalyseur
III- Amel Association et l’internationalisation de son action
1.Vers une sociรฉtรฉ civile internationale ?
2. La crรฉation de l’antenne Amel Association ร  Grenoble
3. Vers un pacte laรฏc des sociรฉtรฉs civiles du Nord et du Sud ?
CONCLUSIONย 
ANNEXES
Annexe 1 :UNHCR Mandate, Syrian refugee crisis
Annexe 2 : WHO Lebanon, Emergency risk and crisis management
Annexe 3 :Objectifs et vision d’Amel Association
Annexe 4 : Les questionnaires : Questionnaire-entretien : Staff d’Amel ; Questionnaire : Amel’s partners
Annexe 5 : Staff Amel Association
Annexe 6 : Amel Association Lebanon : financial statement, Financial Statement and Auditor’s report, Budget prรฉvisionnel Amel Association 2015
Annexe 7 : Les partenaires d’Amel Association
BIBLIOGRAPHIE

Lire le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *