ALLAITEMENT MATERNEL ET DE SEVRAGE DES MALADES

DEFINITIONS

            Nous allons prendre dans cette étude, des définitions issues des travaux effectués en accord avec les recommandations de l’OMS [12].
– Le terme allaitement est réservé à l’alimentation du nouveau-né ou du nourrisson par le lait de sa mère.
– L’allaitement est exclusif lorsque le nourrisson reçoit uniquement le lait maternel à l’exception de tout autre ingesta, solide ou liquide y compris l’eau sauf les suppléments en vitamines et en minéraux et les solutions de réhydratation orale(SRO).
– L’allaitement artificiel ou substitut de lait maternel se définit comme tout aliment commercialisé ou présenté de tout autre manière comme produit de remplacement partiel ou total du lait maternel, qu’il convienne ou non à cet usage.
– L’allaitement est partiel lorsque l’allaitement maternel est associé à une autre alimentation comme des substituts de lait, des céréales, de l’eau sucrée ou non, ou toute autre nourriture. Celui-ci il est majoritaire si la quantité de lait maternel consommé assure plus de 80% des besoins de l’enfant, moyen si elle assure 20 à 80% de ses besoins et faible si elle n’en assure que 20%.
– L’allaitement est mixte lorsque l’enfant reçoit du lait maternel et des formules lactées pour nourrissons du commerce.
– Le substitut du lait maternel désigne tout aliment commercialisé ou présenté d’une quelconque manière comme produit de remplacement partiel ou total du lait maternel, qu’il convienne ou non à cet usage.
– La réception passive par l’intermédiaire de tasse, d’une cuillère, d’un biberon du lait maternel même s’il ne s’agit pas de l’allaitement au sein est considéré comme un allaitement maternel.
– Le sevrage correspond à l’arrêt complet de l’allaitement maternel. Il ne doit pas être confondu avec le début de la diversification alimentaire ou ablactation.
– L’OMS et l’UNICEF recommandent l’allaitement précoce dans l’heure qui suit la naissance, l’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie; et l’introduction, à l’âge de six mois, d’aliments de complément sains et satisfaisants sous l’angle nutritionnel, parallèlement à la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans et au-delà.

Structure anatomique du sein

                     Le sein a une forme plus ou moins hémisphérique, à surface plane chez la jeune fille mais la moitié inférieure est ordinairement un peu plus arrondie et plus saillante que la moitié supérieure. Il se trouve sur la face antérieure du thorax, entre le sternum et la ligne verticale passant par la limite antéro-interne de l’aisselle. C’est un organe qui fait partie des caractères sexuels secondaires, au même titre que la pilosité, la voix, et la morphologie corporelle. Avec l’âge et surtout sous l’influence de la grossesse, il devient pendant et séparé en bas de la paroi thoracique par un sillon intermammaire. Il est vascularisé par les artères mammaires internes et externes et les artères intercostales. Il est innervé par les 3e ,4e et 5e nerfs intercostaux qui amènent les fibres sensitives à la peau et des fibres du système sympathique au muscle lisse et aux vaisseaux sanguins. Il comprend :
 La glande mammaire et les unités sécrétrices C’est une structure glandulaire cutanée composée de 15 à 25 lobes, indépendant les uns des autres, impliqués dans la sécrétion et l’éjection du lait. Chaque lobe se divise en lobules. Chaque lobule est composé par la réunion de plusieurs alvéoles ou acini. L’alvéole est l’unité fonctionnelle de base de la glande mammaire.
 Tissus conjonctifs de soutien : La glande mammaire est enveloppée dans un système fibro-adipeux particulier, le ligament de Cooper, qui s’attache à la peau et aux fascias profonds par la crête de Duret. Les lobes et les lobules sont cloisonnés par des travées de tissus conjonctifs denses non spécifiques qui assurent la cohérence plastique du sein.
 Les canaux excréteurs : Chaque alvéole a un canal excréteur appelé canal alvéolaire qui se réunit en canaux interlobulaires. Ces derniers se réunissent pour former un canal plus grand appelé le sinus lactifère qui s’ouvre au niveau du mamelon en pore ou canal galactophore. Le pore galactophore représente le canal excréteur unique des lobules de chaque lobe. En résumé, le lait sécrété au niveau des acini emprunte successivement les canaux suivants : canal alvéolaire, canal intra lobulaire, canal inter lobulaire et le sinus lactifère puis éjecté au niveau des pores galactophores
 L’aréole : C’est une zone circulaire pigmentée entourant le mamelon, qui sert probablement de repère visuel à l’enfant, où les glandes de Montgomery secrètent une substance dotée de propriétés antibactériennes et un liquide huileux qui maintient la peau du mamelon douce et en bonne condition.
 Le mamelon : C’est le conduit par lequel le lait s’écoule. Il est situé au centre de l’aréole. Le complexe aréolo-mamelonnaire est richement innervé [12-13].

Composition du lait de la femme

                    La composition du lait de la femme est significativement différente de celle du lait de vache, qui sert de base à la fabrication des préparations pour nourrissons qui peuvent être utilisées en cas d’absence d’allaitement maternel. Mais « Breast is best » l’accord est unanime quant à la supériorité du lait maternel [18-19].
Teneur en eau : Le lait maternel est composé de 87% d’eau. Cela permet de répondre d’emblée à une question fréquemment posée par les mères concernant la nécessité d’associer un apport d’eau à l’allaitement maternel exclusif. En effet, cela est inutile en l’absence de conditions très particulières (chaleurs importantes) [20].
Protéines et substances azotées : La teneur en protéine du lait de la femme compris entre 8 à 12g/l est nettement inférieure à celle des autres mammifères. Néanmoins elle est parfaitement adaptés aux besoins du nourrisson en raison d’une excellente absorption et d’une parfaite adéquation du profil de ses acides aminés. Il fournit des protéines parmi lesquelles les caséines (40%) qui forment des micelles beaucoup plus petites que celles de lait de vache, et des protéines solubles, contribuant à la fois à la construction cellulaire et à la production des tissus mais également à une vidange gastrique plus rapide. Parmi ces protéines solubles, certains ont un rôle fonctionnel essentiel comme les Immunoglobulines, en particuliers les IgA de type sécrétoires, les lactoferrines, les lysozymes, la bétadéfensines, des enzymes (en particulier la lipase), des facteurs de croissance comme l’insuline-like gowth factor(IGF1), le transforming growth factor. On retrouve également de l’érythropoïétine, des protéines de liaison, des folates.
Teneur en lipides et digestibilité des graisses : Si la teneur en lipides (35g/l) est proche de celle du lait de vache, la digestibilité et le coefficient d’absorption des graisses de lait de femme sont très supérieurs au lait de vache (80% contre 60% dans les premiers jours, atteignant 95% contre 80% à trois mois). Les lipides, quant à eux, sont très particuliers puisqu’ils sont à l’origine d’un apport énergétique significatif. Le lait de femme est riche en cholestérol. Il faut rappeler le rôle du cholestérol dans la structure des membranes comme précurseur hormonal et dans le développement cérébral. Il contient aussi des acides gras polyinsaturés en particulier l’acide arachidonique et l’acide docosahexanoide, acides gras essentiels (acides linoléiques et &-linoléniques) dont le rôle est démontré dans la maturation cérébrale et rétinienne.
Teneur en Glucides et oligosaccharides du lait de la femme : Globalement, le lait de la femme mature contient 75g /l de glucides dont 63g de lactose et 12g d’oligosaccharides, alors que le lait de vache ne comporte pas d’oligosaccharides. Ces oligosaccharides, sucres non digestibles, constituent une originalité majeure du lait de femme. Ils constituent de véritable pré biotique et jouent un rôle essentiel dans la mise en place de l’écosystème bactérien colique et les lactoses vont participer au développement cérébral [21-22].
Autres compositions de lait de femme : La teneur faible en sels minéraux (2,5g par l) comparée au lait de vache n’a pas d’inconvénient et s’adapte aux capacités de régulation rénale du nouveau-né qui sont encore restreintes. Un autre point concerne la meilleure disponibilité des différents oligoéléments (surtout le fer et le zinc) et les vitamines dont la vitamine A, qui protège contre les infections respiratoires et les diarrhées, la vitamine K qui prévient les maladies hémorragiques du nouveau-né et les vitamines E et D qui sont relativement faibles dans le lait maternel [21, 23].

Bénéfices pour la mère

                  La mise au sein immédiate provoque une élévation du taux d’ocytocine, ce qui facilite l’expulsion de placenta et réduit les hémorragies du post partum et permet à l’utérus de retrouver ses dimensions habituelles plus rapidement. L’allaitement maternel facilite la planification familiale car il contribue à l’espacement des naissances qui est indispensable à la santé de la mère et à la survie de l’enfant. L’effet contraceptif de l’allaitement exclusif est efficace dans 98% des cas si l’enfant a moins de six mois, si la mère allaite exclusivement son enfant jour et nuit au moins 6 à 10 tétés par jour et s’il n’y a pas encore de retour de couche avant six mois. C’est la MAMA ou Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée. Selon Illingworth, les femmes allaitantes utilisent efficacement l’énergie des aliments. Elles métabolisent mieux les nutriments et peuvent produire du lait même si elles ont une ration limitée. Ainsi l’allaitement maternel permet souvent à la mère de revenir à son poids d’avant la grossesse en utilisant des réserves accumulées. L’allaitement diminue l’incidence de cancer de sein et de l’ovaire avant la ménopause. Le risque de l’ostéoporose est moindre car il améliore la minéralisation osseuse. Sur le plan esthétique, l’allaitement favorise la beauté et la santé de la mère, sa peau s’affine, son teint s’éclaircit, ses cheveux brillent, c’est aussi un excellent moyen de faire grossir une poitrine peu développée [25, 27, 28].

Caractéristiques sociodémographiques et économiques de la mère et les caractéristiques des enfants

                      La population de cette étude est urbaine dans la ville d’Antananarivo expliquant leur lieu d’habitation en majorité à moins de 5km d’un centre de santé. Contrairement aux observations faites par Tesfae en Ethiopie [32], de Siret en Clamart [33] et d’Inayati en Indonésie [34], les mères de notre population sont plus jeunes. Leur situation économique est également plus précaire comparée aux données de Hassani dans son étude à Rabat [35] et de Tanya en Afrique du Sud [36]. Notre étude a révélé que le secteur informel prédomine pour la profession des pères et la majorité des mères à Antananarivo restent au foyer. A Rabat [35], 42% des couples sont professionnellement des cadres. Le niveau d’éducation de notre population s’avère cependant meilleur avec seulement 10% d’analphabètes contre 30% chez eux. D’un autre côté, nos résultats rejoignent ceux des autres auteurs (Hassani, Nabulsi et Huong), quant à la prédominance de vie en couple des populations étudiées [35, 37,38]. Concernant les enfants, ils sont dans notre série à prédominance masculine, émaciés 1fois sur 4, avec un retard pondéral et statural dans environ la moitié des cas. Nos résultats sur l’état nutritionnel des enfants Poids sur âge (P/A), taille sur âge(T/A) et poids sur taille (P/T) ont été obtenus à partir des nouvelles normes internationales de l’OMS [12]. Vu le nombre relativement réduit de notre échantillon, il serait difficile d’apporter une appréciation définitivement objective sur l’état nutritionnel des enfants et de comparer les résultats avec les données nationales. Néanmoins, une certaine tendance se dégage, à savoir que la malnutrition s’installe très tôt chez le jeune enfant et qu’elle se manifeste de plus en plus gravement par la suite. Selon l’EDS III, 7% des nourrissons de moins de 6 mois souffrent d’insuffisance pondérale, ce taux augmente rapidement pour toucher 32% des enfants de 0 à 9 mois et 50% de ceux de 10 à 24 mois [11]. On constate ainsi que le spectre de la malnutrition frappe très fort les enfants dans la tranche d’âge de moins de deux ans.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
1. DEFINITIONS
2. BASES ANATOMOPHYSIOLOGIQUES DE LA LACTATION
2.1. Structure anatomique du sein
2.2. Physiologie de la lactation
2.2.1. Le mécanisme de la production du lait ou la lactogenèse
2.2.2. Le mécanisme de la régulation de la montée laiteuse
2.2.3. Le mécanisme de la régulation de l’entretien de la lactation ou la galactopoïèse
3. COMPOSITIONS DU LAIT MATERNEL ET SES VARIABILITES
3.1. Composition du lait de la femme
3.1.1. Teneur en eau
3.1.2. Protéines et substances azotées
3.1.3. Teneur en lipides et digestibilité des graisses
3.1.4. Teneur en Glucides et oligosaccharides du lait de la femme
3.1.5. Autres compositions de lait de femme
3.2. Variabilités du lait de la femme
3.2.1. Variations dans le temps
3.2.2. Modification au cours de la tétée
3.2.3. Evolution du lait maternel au cours de la période d’allaitement
4. AVANTAGES DE L’ALLAITEMENT MATERNEL
4.1. Bénéfices pour l’enfant
4.2. Bénéfices pour la mère
4.3. Bénéfices pour la famille et la société
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
1. CADRE DE L’ETUDE
1.1. Présentation générale de l’établissement
1.2. Le personnel du CHUME Ambohimiandra
2. OBJECTIF DE L’ETUDE
3. METHODES
3.1. Type de l’étude
3.2. Population cible
3.3. Variables étudiés
3.4. Méthodologie de l’étude
3.5. Collectes et analyse statistique des données
3.6. Déroulement de l’enquête
3.7. Outils
3.8. Limites de l’étude
4. RESULTATS
4.1. Approche descriptive
4.1.1. Caractéristiques sociodémographiques et économiques des mères
4.1.2. Caractéristiques des enfants
4.1.3. Connaissances sur l’allaitement maternel
4.1.4. Pratique de l’allaitement maternel
4.1.5. Pratique du sevrage
4.2. Approche analytique
4.2.1. Interactions de la pratique d’allaitement maternel avec les variables de la mère et de l’enfant
4.2.1.1. Mise au sein immédiat
4.2.1.2. Mode d’allaitement jusqu’à 6 mois
4.2.1.3. Nombre de tétés reçus par 24h pour les enfants sous AME jusqu’à 6 mois
4.2.1.4. Age de sevrage de l’enfant
4.2.2. Interactions de la pratique d’allaitement maternel et l’état nutritionnel de l’enfant
4.2.2.1. Heure de la mise au sein immédiate après l’accouchement et état nutritionnel de l’enfant
4.2.2.2. Mode d’allaitement jusqu’à 6 mois et état nutritionnel de l’enfant
4.2.2.3. Nombre de tétés reçus par 24h pour les enfants sous AME jusqu’à 6 mois et état nutritionnel de l’enfant
4.2.2.4. Age de sevrage de l’enfant et état nutritionnel de l’enfant
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
DISCUSSION
1. Caractéristiques sociodémographiques et économiques des mères et Caractéristiques des enfants
2. Connaissances sur l’allaitement maternel
3. Pratique de l’allaitement maternel
4. Pratique de sevrage
5. Pratique de l’allaitement maternel et état nutritionnel des enfants
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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