Anatomie et morphologie du sein
ย ย ย ย ย ย ย ย ย A maturitรฉ, le sein est formรฉ de 15 ร 25 lobes de tissu glandulaire entourรฉs de tissu conjonctif. Tous les lobes ne sont pas fonctionnels ร chaque lactation ni pour toute la durรฉe dโune lactation, certains lobes peuvent rรฉgresser plus rapidement que dโautres. Et, ร chaque lactation, il y a gรฉnรฉralement accroissement du tissu glandulaire fonctionnel. Aprรจs lโaccouchement, le volume de chaque sein augmente en moyenne dโenviron 225 ml en raison du doublement du flux sanguin, de lโaccroissement des sรฉcrรฉtions et dโun dรฉveloppement du tissu glandulaire, partiellement rempli de colostrum (11). Le lait est secrรฉtรฉ par les acini, dont chaque lobe contient 10 ร 100 grappes enveloppรฉes dans des gaines de collagรจne. Celles-ci prolongent les galactophores terminaux qui dรฉbouchent dans les galactophores principaux. La gaine de collagรจne est doublรฉe dโune assise contractile de cellules myoรฉpithรฉliales entourant la structure glandulaire. Sous lโaction de lโocytocine ces cellules se contractent, facilitant ainsi lโรฉcoulement du lait de lโacinus dans les galactophores (11). Le mamelon est le conduit par lequel sโรฉcoule le lait et il provoque probablement aussi une stimulation orale qui dรฉclenche le rรฉflexe de tรฉtรฉe. Il est situรฉ au centre dโune zone circulaire pigmentรฉe, lโarรฉole, qui sert probablement de repรจre visuel ร lโenfant. Il peut aussi avoir accroissement du diamรจtre de lโarรฉole au cours de la grossesse, et les tubercules de Montgomery deviennent plus proรฉminents et commencent ร secrรฉter une substance dotรฉe de propriรฉtรฉs antibactรฉriennes. Ces modifications influent sur la capacitรฉ ultรฉrieure du nourrisson ร prรฉlever efficacement le lait. Lโarรฉole et le mamelon sont trรจs innervรฉs, la stimulation appropriรฉe des terminaisons nerveuses provoque lโรฉrection du mamelon et dรฉclenche les mรฉcanismes rรฉflexes hypophysaires qui libรจrent de lโocytocine et de la prolactine.
Evolution du lait au cours des semaines
ย ย ย ย ย ย ย ย Le premier lait, le colostrum : Dรจs le 5รจme mois de grossesse, les seins peuvent sรฉcrรฉter quelques perles de colostrum. Ce premier lait est trรจs dense, jaune dโor. A la naissance, le colostrum rรฉpond de suite aux besoins essentiels du bรฉbรฉ. Il apporte sous un faible volume et dans de bonnes proportions tous les รฉlรฉments complexes dont le nouveau-nรฉ a besoin. Le colostrum est naturellement peu abondant, entre 20 et 50 ml par tรฉtรฉe au dรฉbut, une quantitรฉ qui augmente rapidement. Il convient au trรจs petit estomac du nouveau-nรฉ. Il est trรจs bien assimilรฉ, nโoccasionne pas de surcharge rรฉnale et produit peu de dรฉchets non digรฉrรฉs. Le colostrum est abondant en cellules vivantes et anticorps qui protรจgent le bรฉbรฉ contre les agressions microbiennes. Il contient beaucoup de protรฉines, de sucres directement assimilables (oligosaccharides), de vitamines, de sels minรฉraux et dโacides aminรฉs. Le lait de transition, entre le 3รจme et le 15รจme jour environ : Vers le 3รจme jour, va se produire ce que lโon appelle la ยซ montรฉe de lait ยป. Cโest la frรฉquence des tรฉtรฉes qui favorise la montรฉe de lait. Progressivement le lait devient blanc-orangรฉ, il devient รฉgalement moins dense et la quantitรฉ produite augmente. Ce lait de transition est particuliรจrement riche en sucres et en graisses. Le lait mature, entre 15 jours et 3 semaines aprรจs lโaccouchement : Le lait mature a un aspect ยซ blanc-bleutรฉ ยป, presque translucide (ce qui ne signifie pas une baisse des qualitรฉs nutritives). Avec lโรขge du bรฉbรฉ, le lait continue ร augmenter en volume. La composition correspond ร lโรขge et aux besoins du bรฉbรฉ. Sa quantitรฉ et sa qualitรฉ varient en fonction de la journรฉe.
ALIMENTATION COMPLEMENTAIRE APPROPRIEE (27) (28) (29) (30) (31)
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย La prรฉvalence de la malnutrition augmente rapidement pendant lโenfance et il en est de mรชme de la frรฉquence des maladies. Une alimentation complรฉmentaire appropriรฉe peut empรชcher ou rรฉduire les effets de ces conditions dangereuses. Une alimentation complรฉmentaire appropriรฉe consiste ร donner ร la tranche dโรขge de 6 ร 24 mois, voire plus, assez dโรฉnergie et dโรฉlรฉments nutritifs. Il faut donc combiner lโallaitement maternel avec une alimentation complรฉmentaire, prรฉparรฉe et donnรฉe aux enfants dans de bonnes conditions dโhygiรจne et assurer aussi lโalimentation de lโenfant malade. Aprรจs les six premiers mois d’allaitement maternel exclusif recommandรฉ, il faut maintenant introduire des aliments complรฉmentaires, c’est-ร -dire des aliments qui sont facilement consommรฉs et digรฉrรฉs par le jeune enfant et qui apportent une nutrition supplรฉmentaire rรฉpondant ร tous les besoins croissants de l’enfant. Dans ce cas, toujours prรฉfรฉrer des aliments disponibles dans la localitรฉ de rรฉsidence pour รฉviter toute rupture dans le cadre du nouveau rรฉgime quโon essaie dโinstaurer. En effet, l’allaitement exclusif constitue le meilleur dรฉpart pour le nourrisson, mais aprรจs six mois, l’enfant a besoin de plus de vitamines, de minรฉraux, de protรฉines et de glucides que le lait maternel n’en fournit gรฉnรฉralement, mais tout ceci doit รชtre รฉvidemment couplรฉ avec la poursuite de lโallaitement. Tout aliment ou liquide nutritif autre que le lait maternel qui est donnรฉ au jeune enfant pendant cette pรฉriode entre donc dans la catรฉgorie des aliments complรฉmentaires, et l’alimentation complรฉmentaire est le processus consistant ร introduire ces aliments. La pรฉriode de 6 ร 11 mois est ร risque parce que le jeune enfant change aussi bien de rรฉgime alimentaire que de faรงon de se nourrir tout en maintenant que ces aliments quโil doit prendre complรจtent mais ne remplacent pas le lait maternel. Cโest aussi une pรฉriode trรจs importante pour la santรฉ, la croissance et le dรฉveloppement psychosocial de l’enfant. La malnutrition infantile reste cependant un grand problรจme de santรฉ dans les pays disposant de peu de ressources ou dans certains cas, de ressources mal utilisรฉes. Dans les pays en dรฉveloppement, dont fait partie Madagascar, environ un tiers des enfants de moins de cinq ans ont une taille infรฉrieure ร la moyenne pour leur รขge, un plus grand nombre encore manquent d’un ou de plusieurs micronutriment et la prรฉvalence de maladie telle la diarrhรฉe est รฉlevรฉe. Aprรจs le douziรจme mois, le lait maternel reste une source importante dโรฉnergie, de protรฉines et de micronutriments. Par consรฉquent, il faut continuer lโallaitement jusquโร lโage de 24 mois et plus. Par consรฉquent, il faut faire attention ร ne pas donner de trop grandes quantitรฉs d’un aliment complรฉmentaire inadรฉquat pouvant attรฉnuer les effets du lait maternel qui est plus nutritif dans l’alimentation de l’enfant. Une alimentation complรฉmentaire appropriรฉe suppose donc une information suffisante sur les rรจgles ou conditons ร suivre, et surtout un support de la part de la communautรฉ et des services de santรฉ.Voici alors quelques pratiques recommandรฉes:
โข Introduire une alimentation complรฉmentaire au moment oรน les besoins en รฉnergie et nutriments de lโenfant ne sont plus satisfaits par lโallaitement maternel seul, cโest ร dire vers 6 mois;
โข Diversifier le rรฉgime alimentaire qui doit comprendre des fruits, des lรฉgumes et des produits animaux, en somme, un rรฉgime riche en รฉnergie, protรฉines et nutriments;
โข Accroรฎtre la frรฉquence de lโalimentation et la consitance alimentaire au fur et ร mesure que lโenfant grandit;
โข Pratiquer une alimentation frรฉquente et active pendant et aprรจs une maladie, et enfin, dans tous les cas, une bonne hygiรจne est indispensable.
Pratique de lโallaitement et dโune alimentation de complรฉment
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Dans le cadre de cette รฉtude, les enfants รขgรฉs de 0 ร 6 mois sont les plus reprรฉsentรฉs. Dans cette tranche dโรขge, 72,4% dโenfants bรฉnรฉficient de lโallaitement maternel exclusif. Cette proportion est plus รฉlevรฉe que la moyenne nationale qui est de 66,7% (35) contre un taux moyen de 37% retrouvรฉ dans la majoritรฉ des pays en dรฉveloppement (36). Ainsi, par exemple le taux dโAME est respectivement de 13% et 49% au Nigรฉria et en Ethiopie. La pratique de lโAME, bien quโassez rรฉpandue chez le groupe de mรจres รฉtudiรฉes, ne suit pas toujours les recommandations faites ร ce sujet. En effet, dans cette รฉtude, plus de 50% des enfants รขgรฉs de plus de 6 mois continuent ร รชtre allaitรฉs au sein. Or, sโil est scientifiquement รฉtabli que lโallaitement maternel couvre parfaitement les besoins nutritionnels du nourrisson pendant les six premiers mois de la vie, celui-ci doit par la suite, recevoir des aliments complรฉmentaires en fonction de ses besoins qui grandissent (35). Il est possible que le manque dโinformations et de conseil qui doivent รชtre dispensรฉs aux femmes enceintes lors des CPN et des suivis post natal et/ou le manque de formation des personnels de santรฉ soit ร lโorigine de cette mauvaise pratique de lโallaitement (37). Les rรฉsultats de lโรฉtude indiquent par ailleurs que parmi les enfants qui reรงoivent une alimentation complรฉmentaire, 5 dโentre eux, soit plus de 20% , se trouvent dans la tranche dโรขge de 0 ร 3 mois. Cette introduction trop prรฉcoce dโaliments de complรฉment est non seulement inutile pour le nourrisson mais elle lui fait courir en mรชme temps un grand risque pendant cette pรฉriode de grande vulnรฉrabilitรฉ (37). Parallรจlement , 13 enfants, soit 61,9% se voient introduire des aliments de complรฉment ร 7-9 mois. Cette alimentation complรฉmentaire quelque peu tardive ร lโendroit du nourrisson risque de porter prรฉjudice ร son รฉtat nutritionnel et de santรฉ sachant quโร cette pรฉriode, le lait maternel seul nโest plus suffisant pour assurer la croissance optimale de lโenfant. Dans les deux cas qui viennent dโรชtre observรฉs dans cette รฉtude, la pratique dโalimentation du nourrisson et du jeune enfant est loin dโรชtre optimale. En effet, ร ce sujet, les recommandations de lโOMS/UNICEF reprises dans le document de politique nationale de nutrition sont claires et spรฉcifient lโรขge dโallaitement maternel exclusif jusquโร 6 mois et celui dโintroduction dโaliments de complรฉment ร partir de cette pรฉriode. Malheureusement, la rรฉalitรฉ est tout autre dans le cas prรฉsent comme dans de nombreuses situations observรฉes dans les pays en dรฉveloppement. Ainsi, par exemple, au Burkina Faso, il a รฉtรฉ trouvรฉ que lโรขge moyen dโintroduction dโaliments de complรฉment รฉtait de 9,2 mois et que cet รฉtat de fait serait corrรฉlรฉ avec une forte prรฉvalence de malnutrition. A Madagascar, la majoritรฉ des mรจres tendent ร introduire une alimentation complรฉmentaire de maniรจre trรจs prรฉcoce puisque la durรฉe mรฉdiane de lโallaitement exclusif est estimรฉe ร 3,5 mois (32). Selon cette mรชme source, de grandes disparitรฉs existent cependant entre les provinces : si dans lโex-province de Fianarantsoa cette durรฉe mรฉdiane est la plus longue (5,1mois), elle nโest que de 0,9 mois dans celle de Mahajanga. Lorsque la mรจre introduit des aliments de complรฉment de maniรจre trop prรฉcoce ou trรจs tardive, la santรฉ nutritionnelle de lโenfant en pรขtit. Dans le premier cas, il arrive bien souvent que la mรจre rรฉduise naturellement le nombre de tรฉtรฉes quโelle donne ร son enfant . Or, la prรฉparation alimentaire destinรฉe ร celui-ci (bouillie de riz ou de maรฏs) lui est rarement profitable nutritionnellement ; il sโen suit que sa croissance et son dรฉveloppement en sont souvent affectรฉs. Il nโest donc pas รฉtonnant dans le cadre de cette รฉtude que 15% des nourrissons de moins de 6 mois souffrent dรฉjร de malnutrition, toutes formes confondues. Dans le deuxiรจme cas, on observe a priori le mรชme rรฉsultat, qui sโaggrave cependant au fil des annรฉes, puisque les besoins nutritionnels de lโenfant augmentent et que ni lโallaitement maternel seul, ni lโalimentation complรฉmentaire ร lui destinรฉe un peu plus tard ne suffisent ร couvrir ses besoins. Cโest ainsi que lโon constate que de 15% au premier semestre, la prรฉvalence de la malnutrition chez les enfants plus รขgรฉ est passรฉe ร environ 30% globalement. Vu le nombre relativement rรฉduit de notre รฉchantillon, il serait difficile dโapporter une apprรฉciation dรฉfinitivement objective sur lโรฉtat nutritionnel des enfants et de comparer les rรฉsultats avec les donnรฉes nationales. Nรฉanmoins, une certaine tendance se dรฉgage, ร savoir que la malnutrition sโinstalle trรจs tรดt chez le jeune enfant et quโelle se manifeste de plus en plus gravement par la suite. A lโรฉchelon national , 7% des nourrissons de moins de 6 mois souffrent dโinsuffisance pondรฉrale, ce taux augmente rapidement pour toucher 32% des enfants de 0 ร 9 mois et 50% de ceux de 10 ร 24 mois. On constate ainsi que le spectre de la malnutrition frappe trรจs fort les enfants dans la tranche dโรขge de moins de deux ans. Ces rรฉsultats confirment ceux observรฉs dans la prรฉsente รฉtude. En dรฉpit de cette pratique peu optimale de lโallaitement et de lโalimentation complรฉmentaire, les rรฉsultats de cette รฉtude montrent par ailleurs que une forte proportion de mรจres continuent ร allaiter leur enfant bien au-delร de 2 ans. Cโest lร une attitude qui demande ร รชtre encouragรฉe.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. DEFINITIONS
I.1 Allaitement maternel
I.2 Allaitement maternel exclusif
I.3 Allaitement maternel partiel
I.4 Allaitement maternel prรฉdominant
II. BASES ANATOMOPHYSIOLOGIQUES DE LA LACTATION
II.1 Anatomie et morphologie du sein
II.2 Physiologie de la lactation
II.2.1 Rรฉgulation de la production de lait
II.2.2 Ejection de lait
III. COMPOSITION DU LAIT MATERNEL
IV. VARIATIONS DE LA COMPOSITION DU LAIT MATERNEL
IV.1 Evolution du lait au cours des semaines
IV.2 Evolution du lait au cours de la tรฉtรฉe
IV.3 Evolution du lait au cours de la pรฉriode dโallaitement
V. BENEFICES ET CONTRE -INDICATIONS DE L ALLAITEMENT MATERNEL
V.1 Bรฉnรฉfices pour lโenfant
V.2 Bรฉnรฉfices pour la mรจre
V.3 les contre-indications de lโallaitement maternel
V.3.1 Contre-indications maternelles
V.3.2 Contre-indications infantiles
VI. ALIMENTATION COMPLEMENTAIRE APPROPRIEE
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
I. OBJECTIF DE LโETUDE
I.1 Objectif Gรฉnรฉral
I.2 Objectifs spรฉcifiques
II. METHODOLOGIE
II.1 Cadre de lโรฉtude
II.1.1 Prรฉsentation du centre
II.1.2 Personnel du CSB II dโIsotry Central
II.1.3 Localisation
II.1.4 Les activitรฉs du centre
II.2 Type dโรฉtude
II.3 Pรฉriode dโรฉtude
II.4 Durรฉe dโรฉtude
II.5 Population dโรฉtude
II.5.1 Critรจres dโinclusion
II.5.2 Critรจres dโexclusion
II.6 Taille de lโรฉchantillon
II.7 Variables รฉtudiรฉes
II.8 Mode de saisie et de traitement des donnรฉes
II.9 Considรฉration รฉthique
II.10 Limites de lโรฉtude
III. RESULTATS
III.1Description de lโรฉchantillon
III.1.1Description des mรจres
III.1.2 Description des enfants
III.2 Pratique de lโallaitement et dโune alimentation de complรฉment
III.3 Interactions des variables maternelles et le type dโallaitement
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES โ DISCUSSIONS – SUGGESTIONS
I. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
I.1 Caractรฉristiques sociodรฉmographiques et รฉconomiques
I.2 Pratique de lโallaitement et dโune alimentation de complรฉment
I.3 Nature des aliments de complรฉment
I.4 Frรฉquence de lโallaitement
I.5 Interaction des variables maternelles avec le type dโallaitement
II. SUGGESTIONS
II.1 Renforcement de la stratรฉgie de communication
II.2 Sensibilisation de la femme sur lโimportance de lโaccouchement dans les formations sanitaires
II.3. Amรฉlioration de la pratique de lโalimentation complรฉmentaire
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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