Aide exterieure et secteur agricole a madagascar

La quête de développement économique est devenue une fin en soi incontournable dans certains pays, en occurrence, les pays récemment émancipés du colonialisme comme Madagascar. Afin d’embrasser ce concept, qui pendant longtemps prête une certaine ambigüité, une certaine unanimité est admise au sein des économistes selon laquelle le développement doit être précédé de la croissance économique. Comme tout pays en développement, plusieurs politiques s’y sont succédé dans plusieurs domaines. Parmi ces mesures se retrouvent celles qui sont issues du programme d’ajustement structurel. Madagascar s’est engagé, depuis les années 1980, à contracter des prêts auprès de nombreux bailleurs de fonds notamment le Fonds Monétaire Internationale et la Banque Mondiale en vue de combler les ressources intérieures. Ces derniers ont associé l’aide à des certaines conditionnalités « Consensus de Washington » dont le fondement réside dans la théorie néolibérale du marché prônant un sévère désengagement de l’État et une discipline budgétaire strict. Ainsi, le financement extérieur à travers l’aide publique au développement est, certes, venu à Madagascar, toutefois les montants alloués aux différents secteurs dépendent entièrement de l’affinité des donateurs.

APPROCHE THÉORIQUE SUR L’AIDE EXTÉRIEURE ET LE SECTEUR AGRICOLE

De son origine l’aide a pour objectif d’amorcer la croissance économique et le développement, en s’appuyant davantage sur un secteur dit moteur du pays bénéficiaire. Dans les pays en développement, le secteur agricole semble occuper un rôle important. L’objet de cette première partie est de donner une analyse théorique de l’aide extérieure et du secteur agricole. Ainsi, la considération générale sur l’aide fera l’objet du premier chapitre. Tandis que le second chapitre consiste à étayer l’importance du secteur agricole dans l’économie.

Aperçu général sur l’aide extérieure

Contexte historique
Les transferts des ressources existent depuis longtemps entre les différents pays ou entre les différentes tribus. L’histoire montre que les pays ont constamment eu recours à l’extérieur pour le maintien ou l’amélioration de leur bien-être. À l’époque coloniale, l’octroi des prêts et dons aux administrations coloniales a été prévu par la loi britannique sur le développement des colonies en 1929. Ne citer que l’aide extérieure accordée par l’État aux entreprises colonialistes comme la Compagnie Marseillaise à Madagascar et les subventions pour démarrer les industries naissantes du colonisateur. Étant donné que l’usage des pratiques revêtant un caractère de force est en principe condamné par la communauté internationale. À nos jours les pratiques anciennes pour concourir au financement de l’activité économique se sont substituées par une forme plus moderne : l’emprunt. Les interdépendances économiques qui caractérisent le monde contemporain ont donné une certaine assise à cette forme de concours. Celui-ci s’apparente souvent sous forme d’aide pour les pays en développement. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les pays dévastés par la Guerre en occurrence les pays de l’Europe sont avides de Reconstruction. La communauté internationale a œuvré, pendant la Conférence de Bretton Woods en 1944, pour l’édification des grandes institutions internationales tels le FMI et la BIRD (aujourd’hui la Banque Mondiale). Ces structures permettent de véhiculer facilement et rationnellement des prêts et ont pour vocation d’apporter des concours financiers à des pays engagés dans la bataille du développement. C’est ainsi que nais un vaste marché financier auquel s’adressent sociétés, institutions ou États lequel devient après la source d’aide multilatérale.

Le recours à l’emprunt à l’extérieur a encore pris de l’ampleur le lendemain de la période de décolonisation : vers les années 1960. Tout simplement, parce que les pays anciennement colonisés veulent prendre le chemin du développement d’où l’appellation « Pays en développement ». À défaut de ressources tant financières que technologiques, ces derniers ont recouru aux prêts et dons proposés par les institutions financières internationales et par certains pays. Par ailleurs, dans les années 1970 les deux chocs pétroliers ont entrainé l’économie mondiale dans une profonde récession : de nombreux pays ont subi une crise de la dette. C’est par là que le rôle des FMI et la Banque Mondiale a pris de l’ampleur en proposant une aide au développement qui a pour cadre l’ajustement structurel. Néanmoins, la première formulation de l’aide d’un pays à un autre remonte à l’époque de la reconstruction des pays de l’Europe, théâtre de la Seconde Guerre. L’émergence de l’aide au développement remonte à l’époque de la Guerre froide. Cette tentative de reconstruction fut marquée par la bipolarisation du monde à l’issu de laquelle l’Europe se trouve dans une situation complexe. L’aide pour l’Europe provient d’abord sous la proposition des États-Unis à travers le plan Marshall. L’URSS et ses États satellites d’Europe centrale sont aussi conviés à cette aide. Idéologiquement contradictoire, l’URSS considérant le plan comme une menace refuse et établit par la suite une alternative par le biais du CAEM : Conseil d’Aide Economique Mutuelle (CAEM en anglais COMECON) qui est chargé de coordonner les économies des démocraties populaires et de planifier les échanges commerciaux entre elles.

Le plan Marshall
Le plan Marshall ou European Recovery Program(ERP) est un programme de reconstruction s’étalant sur quatre années dont le montant d’assistance économique et technique correspond à 13 milliards de dollars (l’équivalent de 100 milliards de dollars de 2006, lorsque l’on ajuste cette somme pour tenir compte de l’inflation) . L’organisation de l’aide est attribuée à l’Economic Coopération Administration (ECA) qui travaille conjointement avec les gouvernements récipiendaires dans la gestion de l’aide. Sa mission était de stimuler la production européenne, de stabiliser les monnaies, et de faciliter les échanges commerciaux avec les États-Unis, ainsi des conditions économiques sévères ont été mises en place.

Tant bien que mal, les contreparties du plan Marshall ont un rôle crucial. La période 1948-1952 a été, pour l’Europe, celle de la plus vive croissance économique de son histoire. La production industrielle progressa de 35 %. La production agricole surpassa ses niveaux d’avant-guerre. L’aide a bien existé depuis longtemps, affirme ces brèves histoires, tant entre deux pays (époque coloniale, plan Marshall) qu’entre un pays et certaines organisations financières internationales (lendemain de la décolonisation), mais qu’est-ce qu’on entend vraiment par aide extérieure ?

Définitions
Selon le CAD (Comité d’Aide au Développement), l’aide extérieure se définit comme des fonds d’origine publique apportés sous forme de prêts, de dons ou d’allègement de la dette aux pays en développement et dont les principaux critères sont les suivants :
– Les pays récipiendaires doivent appartenir à la liste I établie par le comité d’aide au développement de l’OCDE; le donateur a nécessairement une personnalité publique: États et collectivités locales principalement ;
– l’aide doit avoir pour but essentiel le développement économique et l’amélioration de niveau de vie. Les contributions, prêts et crédits pour des fins militaires sont exclus.
– Elle comporte un élément de libéralité ou « élément don » d’au moins 25% de son montant. (conditions financières douces).

En principe, l’aide publique au développement est composée par les dons et les prêts concessionnels. Dans la mesure des financements extérieurs possibles, l’aide est considérée comme un financement à conditions douces en raison de l’existence de l’élément don incorporé dans le prêt. Ce qui constitue une mesure de degré de faveur ou de « facilité ». Établi en fonction du taux d’intérêt (10% mode de calcul élaboré par Ohlin), du différé d’amortissement et de l’échéance, le prêt est dit « concessionnel ». Il se calcule par la différence entre la valeur nominale du prêt et la valeur actualisée des paiements de service de la dette que l’emprunteur doit pendant la durée du prêt.

Classification de l’aide extérieure

L’aide extérieure peut classer selon les donateurs ou les sources d’endettement ; selon le type de fond ou l’objectif de l’aide.

Selon les sources 

L’aide peut être bilatérale: provenir d’un seul État et peut être multilatérale : provenir d’un groupe d’État représenté par les organisations financières internationales tels le FMI, le BM.

• L’aide bilatérale
L’aide bilatérale est accordée de « Pays-à-Pays ». Elle inclut les activités « gouvernementà-gouvernement ». En d’autres termes, lorsque le pays donateur conserve la haute main sur ses contributions de sorte que les modalités relatives (décaissement, conditions) sont laissées à discrétion du pays donateur, c’est bilatéral. Elle se décompose en deux. D’une part, elle est dite « aide non liée » ou « aide désintéressée » si le donateur laisse au bénéficiaire le choix d’acheter les biens et services nécessaires c’est-à-dire qu’il n’y a pas de conditions en retour. D’autre part, elle est dite «aide liée » si le donateur prescrit l’octroi de l’aide à des conditions préalables comme l’obligation de lui acheter en retour. Une partie ou la totalité de prêts doit être dépensée en achats auprès des fournisseurs des pays accordant le prêt.
• L’aide multilatérale
Les contributions sont portées au chapitre des aides multilatérales lorsque l’organisation bénéficiaire œuvre pour le développement, les sommes perçues sont mises en commun de sorte que leur origine ne soit plus identifiable et lorsque les membres des organisations sont des représentants du gouvernement agissant à titre officiel. Bref, l’aide accordée au pays figurant sur la liste I établie par le CAD imprègne ainsi un flux bilatéral ou un flux multilatéral, pourtant chacun des donateurs a ses différentes formes d’intervention selon le type de fonds ou bien selon les objectifs de l’aide .

Les formes d’intervention de l’aide

Chaque donateur a diverses manières de présenter leur aide à l’égard des pays bénéficiaires. Quelques concepts méritent ainsi d’être explicités : aide en nature, aide financière, assistance technique.

• Aide en nature
Ce sont des types d’aide qui ont pour but de répondre à un besoin immédiat sur le plan social. En général cela consiste à satisfaire les besoins fondamentaux à savoir : la nourriture, les couvertures, les logements….L’aide en nature est très fréquente à la suite des guerres civiles ou des catastrophes naturelles telle que le cyclone, la sécheresse, l’évasion acridienne, les inondations, l’éruption volcanique, le tremblement de terre, le Tsunami… quelques exemples connus de l’aide en nature :
– aide alimentaire (bons alimentaires, repas chaud, colis de nourriture)
– dons (généralement ce sont les aides privées)
– fonds de contre valeur
Cette forme d’aide représente une menace pour l’économie du pays bénéficiaire, car ces biens octroyés entrainent le découragement des producteurs locaux.
• Aide financière
Il s’agit d’un apport en numéraire à conditions financières douces c’est-à-dire moyennant un taux d’intérêt très faible et à durée d’échéance relativement longue. Cette forme peut être aussi non remboursable. En principe, elle a pour but de financer les projets issus des différentes coopérations. Elle peut se diviser en deux sortes :
– les aides financières accompagnées de devises étrangères qui seront collectées par la Banque Centrale et directement converties en monnaie nationale ;
– les aides sans transferts qui ne présentent aucun flux monétaire, mais les aides sont utilisées en achat de biens à l’extérieur (importation).
• Assistance technique
L’aide technique ou assistance technique est fortement liée à l’amélioration des connaissances, de savoir faire ou le développement des ressources humaines du pays bénéficiaire. Elle inclut ainsi les activités de formation et d’éducation. Les bourses d’études, les stages, les formations des fonctionnaires, les conseillers, les séminaires internationaux et les diverses consultances, dans le cadre de coopération, font parties de cette aide. En Afrique, cette rubrique dépense environ 40% du montant total de l’aide . Ainsi, les contributions des donateurs dans les pays en développement peuvent prendre plusieurs formes : en nature, en devises, ou en assistance technique. Certes l’aide a pour but le développement économique, mais suivant quelles fins agit-elle en cette faveur ? La soussection suivante présente les types d’aide suivant l’objectif à atteindre.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE SUR L’AIDE EXTERIEURE ET LE SECTEUR AGRICOLE
Chapitre I : GENERALITES SUR L’AIDE EXTERIEURE
I. Aperçu Générale sur l’aide extérieure
II. Approche théorique de l’aide extérieure
Chapitre II : L’importance de l’agriculture
I. Définitions des concepts
II. Analyse théorique du rôle du secteur agricole dans la croissance et le développement
PARTIE II : IMPACT DE L’AIDE EXTERIEURE SUR LE SECTEUR AGRICOLE
Chapitre I : L’agriculture à Madagascar
I. L’agriculture à Madagascar
II. Situation de l’aide à Madagascar
Chapitre II : Impact de l’aide extérieure sur le secteur agricole à Madagascar
I. Rappel de la théorie de corrélation
II. L’impact de l’aide sur le secteur agricole à Madagascar
CONCLUSION GENERALE

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