AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE EN SURSIS

Agriculture urbaine et périurbaine

   L’agriculture urbaine existe depuis la naissance des villes « mais n’a jamais reçu beaucoup d’attention des scientifiques jusqu’à récemment. » Selon toujours ce site, de nos jours, 800 millions de personnes sont engagées dans l’agriculture urbaine dans le monde entier et parmi celles-ci 200 millions sont des producteurs du marché Ce concept est un thème très présent dans les écrits. Bien qu’ils se recoupent, les angles d’approche des ouvrages que nous avons consultés diffèrent « La notion d’agriculture urbaine peut recouper, dans un sens très large toutes les formes de culture de végétaux en milieu urbain. Cependant nous adopterons un sens restreint en associant l’agriculture urbaine aux cultures de produits destinés à l’alimentation, réalisés dans un milieu urbain par ses habitants. Outre le cas de l’habitant (minoritaire dans les villes) pouvant cultiver son propre jardin, que nous n’aborderons pas ici, l’agriculture urbaine tend à exploiter des espaces vacants afin de les cultiver. » (Regroupement des jardins collectifs du Québec 2007). Une autre définition : « L’agriculture périurbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se trouve en périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses systèmes de production. Avec la ville cette agriculture peut soit n’avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient urbaine et c’est ensemble qu’espaces cultivés et espaces bâtis participent au processus d’urbanisation et forment le territoire de la ville ». La première approche est spécifique car elle parle de l’agriculture urbaine en termes de production, des cultures. Mais la deuxième définition a une acceptation beaucoup plus large car elle inclut les rapports que l’agriculture urbaine a avec les autres fonctionnalités de la ville. En plus elle parle des interactions entre l’agriculture urbaine et périurbaine. Une acception de l’agriculture urbaine est celle de Smith qui met l’accent sur : « depuis une dizaine d’années, les travaux réalisés soulignent le rôle majeur de l’agriculture urbaine dans l’approvisionnement des villes, la création d’emplois et la préservation de l’environnement urbain. » D’après ces trois définitions nous pouvons dire que l’agriculture urbaine est celle pratiquée tout autour de la ville et dans les espaces vacants favorables aux cultures et qui approvisionne les marchés de la ville en produits frais légumes, fleurs, fruits etc.) , et à moindre coût. Elle permet aussi la préservation et l’augmentation d’espaces verts dans la ville, en plus de l’amélioration de la qualité de l’air comme c’est le cas à Pikine qui abrite notre zone d’étude. L’agriculture urbaine et périurbaine doit occuper une place primordiale dans les politiques de développement des pays surtout ceux en voie de développement car ces deux formes d’agriculture tendent vers l’agriculture durable qui est aujourd’hui « l’une des composantes nécessaire d’un développement durable qui regroupe une dimension sociale, économique et environnementale. »(O.B.Smith).

La surexploitation et la dégradation chimique des terres

    Avec la réduction des superficies cultivables dues en grande partie à l’urbanisation, les horticulteurs et les fleuristes qui cultivent les plantes ornementales et les fleurs, exigent des terres plus que la normale. En effet ils cultivent de manière intensive les sols de la grande Niaye, ce qui a des conséquences extrêmement néfastes sur la fertilité à long terme de ces sols qui ne bénéficient pas d’un temps de repos et sont surexploitées toute l’année. Ces mauvaises pratiques culturales, sont accompagnés de l’utilisation abusive d’engrais avec toutes sortes de composantes chimiques que les agriculteurs ignorent car ayant pour la grande majorité d’entre eux arrêter très tôt leur scolarité. Certains, n’ont jamais mis les pieds à l’école. Selon les témoignages recueillis se sont des personnes qualifiées qui leur ont recommandé ces types d’engrais. En effet ils nous confirment que des représentants de la FAO et de l’ISRA viennent souvent leur rendre visite et les sensibiliser sur les conséquences désastreuses à court et long terme de l’utilisation abusive d’engrais surtout chimiques sur la fertilité des sols, les produits cultivés (légumes céréales etc), qui deviennent un danger pour la sécurité et la santé des consommateurs. Selon I. Tall un maraicher « certains d’entre nous en utilisent malgré les interdictions et les mises en garde ». L’autre grande menace anthropique de la dégradation chimique des terres est l’utilisation abusive des produits phytosanitaires dont certains ne sont pas homologués par le CSP qui est un organe du CILSS dont le Sénégal est un pays membre, malgré les progrès sur les recherches pour l’utilisation des produits biologiques. En effet les pesticides chimiques à savoir les fongicides, les insecticides, les raticides et les nématicides sont utilisés en grande quantité par les agriculteurs pour lutter contre les insectes, les rats et les pucerons qui détruisent les rendements de leurs récoltes. Certains agriculteurs utilisent les pesticides nocifs pour les légumes mais aussi sur l’environnement de la Niaye ; les uns par ignorance et les autres par connaissance de cause et clandestinement. Les paysans interrogés dans la grande Niaye de Pikine nous disent que les pesticides qu’ils utilisent sont homologués mais d’après les réponses évasives de certains d’entre eux, nous soupçonnons l’utilisation clandestine de ces produits interdis d’utilisation. Selon le chef de la division législation et quarantaine de la DPV41 dans un article paru dans Séné web, « 30% des pesticides qui circulent au Sénégal ne sont pas homologués ». La Direction de la Protection des Végétaux est chargée de la protection générale des cultures sur toute l’étendue du territoire national et ceci, en collaboration avec les différents services que sont la Douane, la Recherche, les Universités, les Ecoles de formation d’agriculture et les Forces de sécurité, etc. La DPV apporte son appui technique et matériel aux sociétés régionales de développement rural en cas d’invasion généralisée de leurs exploitations de coton, tomate, riz, canne à sucre, etc. Elle dépend du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural. Dans un entretien qu’il nous a accordé, Mr S. D.BA de la DPV nous a éclairés sur beaucoup de points. Concernant les engrais d’abord, selon notre interlocuteur, les agriculteurs de la grande Niaye de Pikine doivent utiliser des engrais maraichers, le 10 10 20, de l’urée à 46%, les sulfates de potasse et les engrais foliaires du fumier qui apportent des nutriments et oligo éléments. « Ce que les paysans ne respectent pas toujours puisque nous faisons des incursions inopinées sur le terrain ». Concernant les pesticides, selon toujours Mr BA, leur utilisation est permise « pour réduire les pertes occasionnées par les insectes, (pucerons, les criquets, etc.) les ravageurs et les nématodes (vers, virus champignons). Ces derniers (les nématodes), les Niayes en sont pleines ». Suivant toujours notre interlocuteur, la plupart des horticulteurs de la grande Niaye de Pikine ne font pas le bon dosage concernant les pesticides et ils en abusent en grande quantité croyant que c’est mieux alors qu’il suffit juste de mettre le dosage exact et c’est bon. Dans la grande Niaye, les horticulteurs interrogés utilisent les pesticides suivants : « le ducafol, le dimitawat du lamprid, du lanate, du dis tar, du manèbe, du dépsol. ». Le manèbe fait partie des pesticides non homologués par le CILSS car présentant des composés nocifs pour les plantes mais surtout pour la santé des consommateurs et de l’environnement. Cette situation est due au fait que certains pesticides non homologués sont méconnus des agriculteurs qui les utilisent. Les conséquences de l’utilisation abusive de produits phytosanitaires sont nombreuses et diverses. D’abord sur le plan de l’agriculture dans la grande Niaye de Pikine, il y a la contamination du sol par déversement qui à la longue rendra infertile le sol donc diminution de la production par réduction des surfaces cultivables ; la pollution de la nappe phréatique par les agents pathogènes et l’inhalation du poison par les feuilles. Ensuite sur le plan humain, inhalation et problèmes respiratoires, maladies dermatologiques.

Les autres menaces anthropiques dans l’espace de la grande Niaye de Pikine

   Beaucoup d’autres menaces d’origine humaine pèsent sur l’avenir de la grande Niaye de Pikine dans son ensemble. En effet bien qu’étant bénéfique, l’agriculture dans la grande Niaye a aussi des conséquences désastreuses sur cet écosystème. La perte de la végétation naturelle et de la forêt sont les conséquences du maraîchage et la pratique de l’arboriculture. Toujours dans le même sillage, les coupes excessives de certains arbres pour en faire du bois et du charbon de bois, de certaines plantes au profit de la médecine traditionnelle, ont provoqué la migration voire la disparition de certaines espèces animales qui ont perdu leurs habitats et leurs espaces de reproduction.

La péjoration climatique et l’avancée des dunes de sable

   Le réchauffement climatique est un des fléaux les plus remarquables de ce siècle. En effet, le climat a des aléas et des mutations qui ont des conséquences désastreuses à long et court terme sur la terre. Partout dans le monde la péjoration climatique se fait sentir (fonte des glaces, tsunamis, avancée des mers, tempêtes, pluies hors saison, sècheresse, salinisation des terres etc.). Cette péjoration climatique est en grande partie causée par les diverses activités humaines. Il s’agit des essais nucléaires et la production des gaz à effets de serre causée par les voitures, les usines chimiques, les usines de pétrole, la construction de barrages hydroélectriques qui modifient le cours des eaux etc. Le changement climatique dans la grande Niaye de Pikine est perçu à travers la salinisation et la sécheresse. Cette dernière est perceptibles à travers la mort des filaos, des palmiers et de la salinisation mais surtout les dunes de sable qui avec l’appui du vent se mettent en mouvement et ensablent les surfaces cultivables et la végétation naturelle.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE
I : Contexte et justification
II OBJECTIFS ET HYPOTHESES
1.1 Objectif principal
1.2 Objectifs spécifiques
2 : Hypothèses
2.1 hypothese générale
2.2 hypothèses spécifiques
III : ÉTAT DE L’ART
IV : ANALYSE ET CRITIQUE DES CONCEPTS
1 : Agriculture urbaine et périurbaine
2 : Développement durable
3 : Ville et urbanisation
V : METHODOLOGIE
1. LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE
3 : TRAVAIL D’OBSERVATION
4 : LES INSTRUMENTS DE COLLECTES DE DONNEES
4.1 Le questionnaire
4.2 Le guide d’entretien
5 CONSTITUTION DE L’ECHANTILLON
5.1 La population ciblée
5.2 L’échantillonnage
6 : TRAITEMENT ET ANALYSE DE L’information
Introduction
I : Le milieu physique
1.1 Les vents
1.2 La pluviométrie
1.3 La température
1.4 : La végétation des Niayes
1 : Les caractères géologiques et géomorphologiques
1.1 Les sols diors
1.2 Les sols minéraux bruts
1.3 Les sols hydro morphes
1.4 Les sols halomorphes
II La faune et la flore
1 : Les ressources fauniques
2 : La flore
2.1La végétation des Niayes
III : Les ressources en eau
CHAPITRE III:LE CADRE HUMAIN DE PIKINE
I : Dynamique de la population de Pikine dans la région de Dakar
1 : répartition de la population par sexe
2 : Répartition par ethnie de la région
CHAPITRE IV:LES ACTIVITES ECONOMIQUES
1 : L’agriculture
1.1 : Physionomie des acteurs
1.1.1 : origine, genre et âge des agriculteurs
1.1.2: présence sur la grande Niaye
1.1.3: orientation des récoltes
1.1.4 : niveau d’étude scolaire et formation à l’agriculture
1.2: L’horticulture
1.2.1:le maraîchage
1.2.2: L’arboriculture fruitière
1.2.3: La floriculture
2: Les autres activités économiques
2.1 : L’extraction de sel
2.2 : La pêche et la pisciculture
2.3 : La riziculture
CONCLUSION PARTIELLE
Introduction
I. L’urbanisation
1.1 L’état de l’occupation des sols de la grande Niaye en 1966
1.2 L’état de l’occupation des sols de la grande Niaye en 1983
1.3 L’état de l’occupation des sols de la grande Niaye en 2012
2 : Les causes de cette forte urbanisation
3:Les impacts de l’urbanisation
2: La surexploitation et la dégradation chimique des terres
3 : La vente des terres et les projets étatiques
4 : Les autres menaces anthropiques dans l’espace de la grande Niaye de Pikine
Conclusion partielle
Chapitre II:LES MENACES ANTHROPIQUES
Introduction
1 : La péjoration climatique et l’avancée des dunes de sable
2 : La salinisation des terres
3 : L’érosion éolienne et hydrique
1 : L’érosion éolienne
2 : L’érosion hydrique
Conclusion partielle
CHAPITRE III:LES ENJEUX ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX
Introduction
1 : Les enjeux économiques
1.1 Les enjeux pour les agriculteurs et les horticulteurs
1.2. Les enjeux économiques pour l’Etat
2 : Les enjeux environnementaux
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE:LES SOUTIONS ET LES STRATÉGIES ADOPTÉES ET À ADOPTER
Introduction
1 : Les mesures prises par les agriculteurs
2 : Les mesures institutionnelles
3 : La participation des ONG et des Nation Unies
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE

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