Participation au débat sur l’insécurité alimentaire dans les villes des pays du Tiers-Monde
Partout dans les villes des pays sous-développés, l’insécurité alimentaire constitue l’un des problèmes majeurs de la population, c’est un fait à combattre. Elle est apparue sous forme de la mal nutrition et de la sous-alimentation. C’est un phénomène très récent dont plusieurs organismes internationaux comme le FAO, l’UNICEF, l’Union Européenne … ne ménagent aucun effort pour trouver des solutions face à ce problème. Le problème de la faim dans les pays du Tiers-Monde reste à la une des pages des journaux dans le monde. Cet aspect de la pauvreté alimentaire liée à l’assèchement climatique touche énormément une grande partie de l’extrême-Sud de Madagascar. Dans notre zone d’étude, la population craint toujours la faim surtout en milieu périphérique. Dans l’ensemble, les deux tiers de la population vivent directement de l’agriculture. La faiblesse de niveau de vie, l’insuffisance de la production liée aux aléas climatiques et le niveau d’instruction très bas sont à l’origine de la crise alimentaire dans cette ville. Résultat, on assiste à une économie d’auto-subsistance. Souvent, les produits vendus sur le marché proviennent des zones environnantes, notamment des communes de Behara, de Tranomaro, d’Elonty et de Tsivory et aussi de l’extérieur du district d’Amboasary-Sud (district de Betroka, de Beloha, d’Ambovombe et même de Toliara). En fait, l’importance de ce problème socio-économique actuel nous a poussé à choisir ce sujet.
La recherche des ouvrages spécialisés sur la zone d’étude
La première étape de notre travail a été consacrée sur la consultation des différents centres de documentation existant dans la ville de Toliara et dans la zone d’étude. En ce moment là, nous avons répertorié les ouvrages de référence ayant des liens directs avec notre thème. La descente sur terrain nous a donné les possibilités d’accéder à des ouvrages spécialisés. A Amboasary-Sud, nous avons consulté la bibliothèque de l’Alliance Française et les archives du bureau de la Mairie et du District, ce qui nous a permis par la suite d’avoir les sources écrites nécessaires dans la réalisation de ce travail. Cette phase de lecture a été complétée par de multiples déplacements en milieu périurbain. Notre passage dans le quartier de Bevala D.P (20 Novembre 26 Novembre 2010) a été bénéfique parce que nous avons eu la chance d’accéder assez librement aux données climatiques, agricoles et du milieu physique de la ville d’Amboasary-Sud archivées dans le bureau de cet Etablissement sisalier. Le moment était bien choisi car les travailleurs étaient en chômage mais le personnel des bureaux ont travaillé à temps plein. Donc, ils étaient presque libres. L’ensemble du personnel de bureau se montraient très compréhensifs et coopératifs. Ainsi, notre voyage à Fort-Dauphin (01 Décembre-12 Décembre 2010), chef-lieu de la région Anosy, paraît aussi très important parce qu’il nous a permis d’obtenir des données apparemment fiables après consultation des documents dans les bureaux de quelques organismes (D.R.D.R, CSA, Services Antiacridien,…) et le bureau de chef de région. Enfin, nous avons fait une visite amicale à nos anciennes promotions qui travaillent dans les zones qualifiées de productrices de produits agricoles, notamment la commune de Behara (17 Décembre-24 Décembre 2010), Elonty et Tsivory (02 Janvier-17 Janvier 2011), sur la partie Nord de la ville évidemment, pour essayer de renforcer notre connaissance sur le terrain et de vivre également la réalité.
L’agriculture alimentaire urbaine
La définition Au sens étymologique du terme « l’agriculture urbaine est celle qui se pratique à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature des systèmes de production », FAO. C’est une agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie. Les produits sont destinés à la ville. Sur ce, l’agriculture urbaine peut permettre aux ménages de gagner un revenu et de se protéger contre l’insécurité alimentaire. A Amboasary-Sud, comme dans toutes les villes des pays du Tiers-Monde, le milieu urbain est caractérisé par l’importance des activités rurales à cause de l’accélération du phénomène de l’exode rural et la pauvreté. Ce qui donne l’image de la ruralisation de la ville. Dans l’ensemble, l’agriculture occupe les environs immédiats de la ville. A l’intérieur de cette ville, les bords du fleuve Mandrare et le plateau de Sampona sontcultivés. Cette première parcelle est très fertile. Les sols sont assez argileux. Ce qui empêche l’eau de rester à la surface en permanence après la période des pluies et la période de décrue. Ce secteur agricole concerne plus de 80% de la population active. C’est une agriculture de subsistance. L’homme cultive prioritairement pour la consommation familiale. La commercialisation reste une activité complémentaire.
Le sorgho-apemba
Le sorgho est une plante céréalière. Il est connu dans le Sud de Madagascar. Il peut constituer un aliment de base. Il s’adapte bien au climat de la région. Les Antandroy en produisent suffisament depuis la campagne de reintroduction de 2006-2007, surtout la commune de Maroaloka. Ce produit se vend sur le marché d’Amboasary-Sud. Selon PALA R. (2008) : « VOLGUE (Vulgarisateur Allemand) a appris à la population de Maroaloka la méthode de culture de sorgho. A partir de 1950, le sorgho est devenu une culture vivrière de base de la population de Maroaloka au même titre que le manioc, le maïs et la patate douce ». Le sorgho est une plante de lumière. Il a besoin de 10 à 15°C de température pour germer et de 30 à 32°C en moyenne durant son cycle végétatif. Des précipitations entre 320 et 750 mm sont favorables au développement du sorgho. Selon les agriculteurs, il existe trois types de sorgho : le seasea, le mandignemate et le jego. Ils sont assez différents au niveau du cycle végétatif.
La production alimentaire
En milieu urbain, la production alimentaire connaît un essor considérable. Cet essor est favorisé par la migration des paysans vers la ville. En arrivant dans la ville, ces paysans ne trouveront pas de travail et d’autres moyens de survie. De ce fait, ils font leurs activités habituelles, notamment l’agriculture et l’élevage. Ce qui a résultat l’abondance de la production agricole en ville car tous les quartiers et les sites urbaines sont couverts de cultures, y compris les espaces d’habitation, les bords du cours d’eaux, les versants et les plaines inondables. A Amboasary-Sud, les parties les plus ciblées par cette activité rurale sont les parcelles de bord du fleuve Mandrare et la plaine inondable. La production alimentaire joue un rôle primordial dans le cadre du développement socio-économique des citadins. Avec la production actuelle, la ville pourrait jouir d’une autosuffisance alimentaire. Cette activité rurale est très remarquable dans toutes les villes des pays du TiersMonde, y compris Madagascar.
L’aménagement des infrastructures routière
La plupart des routes du sud sont tombées en état de délabrement très avancé. Il est souhaitable de procéder à des réhabilitations et voire à la construction de nouvelles pistes pour désenclaver la région. La circulation des produits agricoles dépend entièrement de réhabilitation, ouvertures des axes routiers. Il faut d’ailleurs savoir que le mauvais état des routes est l’une des causes principales qui entravent la sécurisation de l’ensemble du pays, sans parler de son impact sur l’approvisionnement en produis vivriers. L’existence d’un bon réseau de communication permet la circulation fluide des produits et des hommes. Pour parler de la politique, la présence de routes qui permettent de relier les régions du pays entre elles, constitue un gage de l’unité nationale et de la compréhension mutuelle entre les Malgaches.
L’extension des espaces cultivés
L’Androy dispose d’immenses espaces cultivables, aménageables. Les sols disposent d’une fertilité considérable mais le seul problème se pose au niveau du manque d’eau. Il faudrait donc songer à un approvisionnement en eau de ce grand sud par la recherche d’une source durable, source de vie pour les hommes. Il importe de créer une nouvelle politique agricole puisque, tout le monde attend cette politique pour élargir la capacité de production. L’extension des terrains cultivables est aussi indispensable si on veut réellement résoudre ce problème qui chasse davantage chaque année des jeunes Antandroy de leur pays. D’après l’enquête que nous avons effectuée en 2008, il s’avère que 80 % des cultivateurs souhaiteraient s’approprier et reconvertir les champs de sisal en terrains vivriers (riz, manioc, patate douce, maïs,…). Pour eux, la culture vivrière devrait être prioritaire et non résiduelle.
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Table des matières
AVANT PROPOS
INTRODUCTION
PREMIER CHAPITRE ENQUETES, METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET BIBLIOGRAPHIE
I-1-LES DIFFERENTES PHASES D’INVESTIGATION
I-1-1-Le choix du terrain
I-1-1-1-Participation au débat sur l’insécurité alimentaire dans les villes des pays du Tiers-Monde
I-1-1-2- Une volonté personnelle
I-1-2- Le choix du sujet
I-1-2-1- Une branche géographique de préférence
I-1-2-2-Amboasary-sud : une ville qui a peu attiré les chercheurs
I-1-3- Le travaux de documentation
I-1-3-1-La recherche des ouvrages spécialisés sur la zone d’étude
I-1-3-2-La recherche des ouvrages généraux
I-2- LES ENQUETES ET LES PROBLEMES RENCONTREES
I-2-1- Les enquêtes orales
I-2-2- Les questionnaires
I-2-3- Les discussions avec les responsables locaux
I-2-4- L’entretien avec les agriculteurs
I-2-5-Le traitement des données
I-2-5-1- L’assemblage des données collectées
I-2-5-2- La rédaction
I-2-5-3- Les problèmes rencontrés
I-3- LA LISTE BIBLIOGRAPHIQUE
I-3-1-Les ouvrages généraux
I-3-2-Les ouvrages spécialisés
I-4- LA BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
I-4-1-AGRICULTURE TROPICALE EN MILIEU PAYSAN AFRICAIN, 1983
I-4-2-LE DEFI, L’Androy et l’appel à la vie, 1977, Michel Guérin,116p
I-4-3- L’AGRICULTURE ET L’ENVIRONNEMENT, étude prospective sur le développement durable ERNST Lutz, 1998, 416 p
DEUXIEME CHAPITRE: RESULTATS DES PREMIERES INVESTIGATIONS ET CONSTATATIONS
II-1-L’AGRICULTURE
II-1-1-L’agriculture alimentaire urbaine
II-1-2-Les cultures vivrières : des aliments de base de la population urbaine
II-1-2-1- Les céréales
II-1-2-1-1-Le riz-vary- (Oryza sativa)
II-1-2-1-2 -Le maïs-tsako- (Zea maïs mexicana)
II-1-2-1-3- Le sorgho-apemba
II-1-2-2- Les tubercules
II-1-2-2-1-Le manioc-balahazo- (Manihot Utilissima)
II-1-2-2-2- La patate douce -bageda- (Ipomea batatas)
II-1-2-3- Les légumineuses.
II-1-2-4- Les produits maraîchers
II-1-2-5- Les fruits
II-1-2-6- Les cucurbitacées :
II-2-LES SYSTEMES ET CONDITIONS DE PRODUCTION
II-2-1- Le système agricole
II-2-1-1-La polyculture
II-2-1-2- La rotation de culture
II-2-1-3-Le défrichement
II-2-2-LES CONDITIONS NATURELLES DE DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE
II-2-2-1- Les éléments du climat
II-2-2-2- Les conditions hydrographiques
II-2-2-3- Les ONG dans la promotion de l’agriculture
II-2-3-LES ZONES PRODUCTRICES
II-2-3-1-Les villages périurbains
II-3-LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES
II-4- LES PRINCIPAUX OBSTACLES DE L’AGRICULTURE
II-4-1-Le problème climatique de la région
II-4-2- Les problèmes de voies de communications
II-4-3- Des techniques et matériels d’exploitation inadaptés
II-4-4- Le non maîtrise des prix des produits sur le marché
II-5-L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE
II-5-1-La production alimentaire
II-5-2-L’insécurité alimentaire : un handicap du développement de la ville
II-5-3-La sécurité alimentaire dans la ville d’amboasary-sud
II-6- LES PERSPECTIVES
II-6-1- L’amélioration de l’exploitation agricole
II-6-2- L’aménagement des infrastructures routières
II-6-3-L’extension des espaces cultivés
CONCLUSION / CHRONOGRAMME
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTES DES CARTES
LISTE DES PLANCHES
LISTE DES FIGURES
PLAN DE LA FUTURE THESE
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