La délocalisation ne date pas d’hier. Dès la première moitié du XXème siècle, l’essor des nouveaux moyens de transport avait ouvert l’accès à des ressources et des marchés autrefois inaccessibles. A leur tour, les marchés financiers participèrent à cette évolution en s’organisant à l’échelle planétaire pour fournir les capitaux nécessaires aux investissements. Des industries entières furent transférées vers de nouveaux sites plus avantageux. Si le sujet n’est pas nouveau, pourquoi revient-il donc si bruyamment sur le tapis aujourd’hui, et chargé de tant d’émotion ? La réponse réside essentiellement dans le potentiel d’innovation des technologies modernes de l’information et de la communication (TIC). Celles-ci multiplient les possibilités de délocalisation et modifient les conditions-cadres dans lesquelles évolue l’économie. De plus, alors qu’elles en sont l’origine, les TIC sont à leurs tours happées par le phénomène.
Agir sur les délocalisations
Le développement des TIC et la mondialisation de l’économie ont accentué les phénomènes de délocalisations, qui se dévoilent sous un nouveau visage : d’abord cantonnées aux activités de production à main d’œuvre peu qualifiée, elles concernent progressivement les services de développement, la conception de produit, les fonctions supports notamment les ressources humaines, et même les activités de recherche et de développement ; ensuite les délocalisations se multiplient dans les services informatiques et technologies de l’information favorisées par les nouvelles technologies et des techniciens de plus en plus qualifiés.
L’impact des technologies de l’information et de la communication sur les délocalisations
Les processus et services, ainsi que la communication, sont de plus en plus informatisés. Cette évolution les rend indépendants de tout lieu d’implantation ou de production et permet de les transporter partout à peu de frais et sans délai, à travers un réseau planétaire de transmission de données. De ce fait, des sociétés de service dans lesquelles l’information et la communication sont devenues des facteurs de production très importants, font face à une transformation durable des conditions-cadres dans lesquelles se forge la valeur ajoutée. Aux premiers temps de la délocalisation, les centres de gestion et de décision restaient généralement au siège de l’entreprise, car les services devraient être à la fois produits et utilisés localement. A l’ère de l’informatique, les processus de gestion et les services à fort coefficient d’information et de communication peuvent être déplacés en n’importe quel lieu pourvu qu’ils soient exécutés à moindre coût.
Généralités sur l’emploi
Présentation et définition
Définition
L’emploi est un contrat passé entre deux parties, l’employeur et l’employé pour la réalisation d’un travail contre une rémunération, par l’exercice d’une profession, ou bien pour un travailleur indépendant, la réalisation de multiples contrats implicites ou explicites dans l’exercice d’une profession. Une personne bénévole n’occupe pas un emploi au sens strict du terme. La notion d’emploi est souvent assimilée avec celle de salariat. En réalité la rémunération peut tout aussi bien prendre la forme d’un traitement, si l’employeur est une personne publique ; d’un salarié, si l’employeur est une personne morale ou physique autre que le travailleur ; d’honoraires, lorsqu’il s’agit d’indépendant qui est son « propre employeur » (artisan, commerçant, exploitant agricole, profession libérale,…).
Au niveau macroéconomique, l’emploi représente l’ensemble du travail fourni au sein d’une économie nationale, par l’ensemble de la population active qui n’est pas au chômage. L’emploi peut être dans le secteur public ou dans le secteur privé, il peut être subventionné par les pouvoirs publics. Le fonctionnement et la situation du marché du travail national ou local peuvent être évalués au moyen du taux d’emploi et du taux de chômage. Au sens de la comptabilité nationale, l’emploi désigne le fait d’affecter des ressources à une utilisation donnée.
Présentation
L’emploi désigne l’utilisation d’un individu par un autre individu qui y consent ou par une institution visant à la réalisation d’un travail particulier en contrepartie d’un salaire ou autre rémunération. Cette pratique se distingue du servage ou de l’esclavage, systèmes dans lesquels le travail n’est pas fourni volontairement, contre une rémunération, et ne représente pas un coût pour l’employeur.
En économie, ce terme peut avoir une acception plus générale : il désigne alors l’utilisation d’autres facteurs de production, à savoir la terre et le capital. Il est toutefois communément réservé aux ressources humaines. On distingue également les travailleurs itinérants, les salariés à temps partiel et les ouvriers payés à la pièce. Les termes et les conditions du travail ont de tout temps été au centre des débats relatifs à l’emploi, étant donné leur impact global sur le niveau de vie des travailleurs, et sur la société en général. L’exploitation des enfants et d’autres abus notoires constatés au début de l’ère industrielle ont disparu dans les pays les plus développés. Des institutions mondiales, telles que l’Organisation internationale du travail, établissent les normes générales en matière de travail. Les heures de travail, les congés maladie, les congés payés et autres droits des travailleurs n’ont été acquis par les syndicats, qu’au prix, généralement, de longues tractations et de conflits avec les organismes professionnels et les employeurs réticents à l’idée de réduire leurs profits par la mise en œuvre de ces mesures. Les coûts impliqués expliquent en grande partie le désintéressement actuel pour les activités salariées à temps plein. De même, les conventions collectives ont mis à l’épreuve les relations de travail traditionnelles dualistes entre les employés et les employeurs. L’emploi fait l’objet de nombreuses initiatives gouvernementales, la plupart des pays développés aspirant, du moins en théorie, à la réalisation du plein emploi. (Cette situation assure un emploi à toute personne désireuse de travailler.) L’enseignement et les formations professionnelles comptent parmi les mesures entreprises visant à réduire le chômage, et ainsi à instaurer une société stable et prospère. La législation en faveur d’opportunités égales et de salaires égaux permet aux autorités publiques d’offrir un maximum d’opportunités d’emplois.
Situation de l’emploi à Madagascar
Emploi rural
Situation actuelle
Le caractère rural de l’économie malgache détermine sa structure et son fonctionnement et le marché du travail en est fortement marqué. Toutes les composantes se déclinent à partir des éléments constitutifs du monde rural. L’agriculture représente de loin l’activité la plus répandue puisque trois chefs de ménage sur quatre sont des agriculteurs.
Problématique et enjeu
Plus de 85% des pauvres à Madagascar résident dans le milieu rural et sont à majorité des petits exploitants agricoles. La situation de pauvreté qui continue à prévaloir dans le monde rural est due aux plusieurs facteurs :
– le problème d’accès à la terre et à la propriété : il s’agit de l’exigüité des parcelles avec une moyenne de 50 ares dont la moitié consacrée à la riziculture pour moins de 20% des ménages les plus pauvres. L’accès à la propriété et la sécurité foncière restent le principal problème puisque 58,5% des parcelles sont destinées au métayage ;
– la faiblesse du niveau d’instruction avec 53,4% d’illettrés et 40,3% de niveau primaire ;
– les difficultés d’accès aux sources de financement, aux services sociaux de base en général ainsi qu’aux marchés.
Madagascar se trouve ainsi confronté à un double défi : d’un côté, faire face à une population rurale aux besoins d’emploi importants et croissants sous l’effet de la dynamique démographique, et de l’autre, créer des activités pour les ruraux afin de contenir le risque d’exode rural massif et de générer suffisamment de richesses pouvant transformer le milieu rural en espace de développement durable pour la population. En définitive, la sécurité, l’intensification de l’appui à la professionnalisation des paysans, la densification des marchés ruraux, le développement des services de proximité, l’accès au financement constituent les priorités pour faire face aux enjeux du sous-emploi rural très important.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1 – Agir sur les délocalisations
2 – L’impact des technologies de l’information et de la communication sur les délocalisations
3 – Conditions de travail
4 – Centre d’appels
5 – L’étude
a – Choix du thème
b – Choix du terrain
c – La problématique
d – Les hypothèses
6 – La procédure de la recherche
a – L’observation
b – La documentation
c – L’échantillonnage
d – L’interview
PARTIE I CONSIDERATIONS THEORIQUES
CHAPITRE I- Généralités sur l’emploi
Section 1- Présentation et définition
Section 2- Situation de l’emploi à Madagascar
CHAPITRE II – Système de délocalisation d’entreprises à Madagascar
Section 1 – Les entreprises multinationales
Section 2 – La délocalisation
Section 3 – Madagascar comme pays d’accueil
PARTIE II – LA RECHERCHE
CHAPITRE III – Présentation du terrain d’études
Section 1 – La commune de Tanjombato
Section 2 – La zone Forello
Section 3 – L’entreprise Madagascar Call Center
CHAPITRE IV – Les résultats de la recherche
Section 1 – Brève présentation du questionnaire
Section 2 – Présentation des résultats
PARTIE III – ANALYSE ET BILAN
CHAPITRE V – Analyse du pays d’origine de la délocalisation
Section 1 – Avantages et opportunités
Section 2 – Désavantages et inconvénients
CHAPITRE VI – Les pays d’accueil de la délocalisation : cas de Madagascar
Section 1 – Avantages et opportunités
Section 2 – Désavantages et inconvénients
CHAPITRE VII – Les caractéristiques du travail
Section 1 – Mode de production
Section 2 – Le paradigme institutionnel et action syndicale
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie et documentation
Liste des tableaux
Exemplaire du questionnaire
Liste des abréviations