Age et déterminants du premier rapport sexuel
La planification familiale, concept qui vise la prise de conscience de l’avenir par les familles a pour objectif d’espacer et de limiter les naissances par l’usage de méthodes contraceptives. Ainsi avoir un enfant devient un choix et non un hasard. A l’échelle mondiale, au moment ou la réalisation des OMD progresse lentement, il est reconnu que le développement des programmes de planification familiale, constitue une solution véritable pour progresser dans cette réalisation. En effet, la planification familiale contribue à :
• réduire la mortalité liée à la maternité :
Selon des estimations récentes, on éviterait 150.000 décès liés à la maternité, chaque année en répondant aux besoins non satisfaits des femmes en matière de méthodes de contraception modernes, et on ferait baisser de 27 % le taux annuel de ces décès en prévenant les grossesses non désirées.
• faire baisser la mortalité des enfants de moins de cinq ans :
Les enfants ont de meilleures chances de survie lorsque les grossesses suivantes interviennent au moins deux ans ou plus après leur naissance. La mortalité des enfants de moins de cinq ans baisserait de 13 % si toutes les femmes pouvaient retarder leur grossesse suivante d’au moins 24 mois, et de 25 % si elles attendaient 36 mois.
• prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant et par voie hétérosexuelle :
En aidant les femmes séropositives à éviter des grossesses non désirées grâce à l’emploi de contraceptifs, on fait baisser la transmission du VIH de la mère à l’enfant et cela à relativement peu de frais. Aussi, l’utilisation des préservatifs masculin et féminin contribue à réduire fortement, l’incidence du VIH. Cependant, la prévalence contraceptive estimée à 62% dans les pays en développement, reste faible en Afrique subsaharienne, 23,7% et parallèlement, le nombre de besoins non satisfaits ne cessent de croitre(1).
Au Mali malgré les actions entreprises, le niveau de la fécondité reste parmi les plus élevés du monde. L’enquête Démographique et de Santé (EDS) V de 2012 (6,1 enfants /femme) au Mali, situe le taux de fécondité en baisse de 0,5 par rapport à 2006 ou il était de 6,6 enfants/femme. Cette étude a également montré en 2012 que 37% des femmes ont déclaré ne pas avoir été exposées a des messages relatifs a la PF, ni par le biais de journaux/magazines, ni par la radio, ni par la télévision. Chez les hommes de 15-49 ans cette proportion est de 34%. Mais 10% seulement des femmes pratiquent de façon régulière les méthodes contraceptives modernes (pilules, implants, injectables sont les plus utilisés). 26% des femmes actuellement en union ont un besoin non satisfait en PF : environ 19% pour espacer et 7% pour limiter les naissances(2). Pour inverser cette tendance, des campagnes annuelles de promotion de la PF sont organisées, par la DNS. En 2014, pour la dixième édition, le thème central retenu était : « Repositionnement de la PF au Mali : les jeunes au cœur des stratégies ».
GENERALITES
Définition
Planification familiale :
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la planification familiale comme étant: «une manière de vivre que des individus et des couples adoptent de leur propre volonté, en se basant sur des connaissances précises, des attitudes et des décisions réfléchies afin d’améliorer l’état de santé et le bien être du groupe familial et par conséquent, de contribuer efficacement au développement social du pays. Telle que définie, la planification familiale est un élément indispensable au développement d’un pays»(3). Selon la conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) le concept actuel de la PF se couple à celui de la santé de la reproduction(SR). En effet, la CIPD en 1994 au Caire, a défini la SR comme étant: «le bien-être général, tant physique que mental et social de la personne humaine pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement et non pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité»(4). Pour le ministère de la santé du Burkina Faso, la planification familiale a été définie comme l’ensemble des mesures techniques, psychologiques, éducatives qui permettent aux couples et aux individus d’atteindre certains buts en fonction de leurs possibilités et de leurs désirs :
– favoriser les naissances désirées ;
– espacer les naissances ;
– éviter les grossesses non désirées ;
– déterminer le nombre d’enfants qu’ils souhaitent pour constituer une famille.
Et le ministère de la santé du Mali définie la planification familiale comme étant l’ensemble des moyens et techniques médicaux ou non mis à la disposition des individus et des couples pour leur permettre d’assurer leur sexualité de façon responsable de manière à éviter les grossesses non désirées, espacer les naissances, avoir le nombre d’enfant désiré au moment voulu.(5). Il ressort de ces définitions que la planification vise le bien être familial par la maitrise de la procréation.
Contraception
La contraception est l’ensemble des procédés par lesquels un rapport sexuel est rendu non fécondant et ceci de façon temporaire et réversible(6). Elle est un recours délibéré par des gens sexuellement actifs, à des produits chimiques (spermicides), des médicaments (hormones), des dispositifs (condoms, diaphragmes, stérilets) des interventions chirurgicales ou retrait en Vue d’éviter la grossesse. La base fondamentale d’une contraception de qualité est qu’elle doit utiliser des méthodes sûres, efficaces, abordables et acceptables. Les hommes et les femmes ont le droit d’être informés sur toutes les méthodes disponibles et d’utiliser celles de leur choix ; ils ont le droit d’utiliser toute méthode de régulation des naissances qui ne soit pas contraire à la loi. Les critères d’évaluation d’une méthode contraceptive sont l’efficacité, acceptabilité, l’innocuité et la réversibilité.
– l’efficacité se mesure par la proportion dans laquelle la fécondité naturelle se trouve réduite par l’emploi d’une méthode contraceptive donnée en utilisant l’indice de Pearl ou la méthode des tables de mortalités. L’efficacité est théorique et pratique :
L’efficacité théorique est synonyme de l’efficacité technique de la contraception ; elle implique l’utilisation d’une méthode de contraception de façon continue suivant les instructions données. Elle se mesure par le pourcentage de femmes qui, théoriquement, tomberont enceinte en un an, même si chaque femme utilise la méthode correctement et régulièrement .
L’efficacité pratique est synonyme d’usage de la contraception ; elle est liée à l’acceptabilité du procédé et à la motivation des couples qui l’utilisent.
Elle se mesure par le pourcentage de femmes qui sont tombées enceintes parce que certaines n’utilisent pas correctement et régulièrement la méthode ;
L’indice de PEARL (ou taux d’échec pratique) est une mesure de l’efficacité de la contraception, qui exprime le taux des échecs en fonction du nombre de grossesses pour 100 années-femmes à risque. Plus cet indice est proche de zéro, plus la méthode contraceptive est efficace. Cette mesure est proportionnelle au rapport, chez les couples concepteurs, du nombre de conceptions accidentelles durant une période, au nombre de mois d’exposition au risque de concevoir durant cette période. Cet indice R s’exprime par la formule Nombre de conceptions accidentelles
R= ——————————————————————————×1200
Nombre de mois d’exposition au risque de concevoir S’exprime par (% année-femmes)
– l’acceptabilité de la méthode contraceptive par l’utilisateur dépend aussi bien du prescripteur que de la méthode contraceptive elle-même. Les principaux critères d’acceptabilité d’une méthode sont : l’attitude des prescripteurs vis-à-vis de la méthode ; les effets secondaires et leur prise en charge ; les questions sociales, culturelles et religieuses liées à la méthode ; la facilité d’utilisation ; les répercussions sur les relations du couple.
– l’innocuité est l’absence de risque ou d’effets néfastes sur la femme, sur sa fertilité ultérieure et sur le foetus en cas d’échec de la méthode ; elle doit être locale ou générale, immédiate ou ultérieure.
– la réversibilité d’une méthode se mesure par la capacité à revenir à l’état initial à l’arrêt de la prise de la méthode. Elle peut être immédiate ou ultérieure.
Physiologie
Cycle menstruel
Le cycle menstruel est l’ensemble des modifications anatomiques et biologiques se produisant de façon cyclique ou périodique chez la femme de la puberté à la ménopause. C’est un temps qui s’étend du premier jour des règles au premier jour des règles suivantes. A chaque cycle les hormones, messagers chimiques de l’organisme stimulent différentes parties du corps entrainant ainsi des changements qui s’accumulent petit à petit jusqu’à la maturation de l’ovule nécessaire à la fécondation. La muqueuse utérine devient riche et abondante en éléments nutritifs dans l’attente d’une grossesse éventuelle. Si un spermatozoïde féconde l’ovule pendant le cycle, une grossesse se produit. Dans le cas contraire, la muqueuse de l’utérus, alors abondante en éléments nutritifs desquame et le cycle recommence. La durée du cycle est en moyenne de 28 jours mais peut varier d’un cycle à l’autre chez la même femme ou d’une femme à une autre. On admet comme cycle normal, celui dont la durée se situe dans l’intervalle 28 ± 5 jours. Les cycles courts sont de 21 jours et les longs de 35 à 45 jours. Sous la commande des hormones hypothalamo-hypophysaires, le cycle menstruel va se dérouler en deux phases: une phase folliculaire et une phase lutéale qui sont séparées par la ponte ovulaire ou ovulation. La maîtrise des phases de ce cycle est très importante pour une bonne prescription de la contraception .
Fécondation
Toutes les modifications au cours du cycle menstruel ont pour but de préparer l’organisme de la femme à accueillir et à mener à terme une éventuelle grossesse. La fécondation est un phénomène plus ou moins complexe aboutissant à la formation de la première cellule diploïde en puissance de créer l’individu parfait. Elle se déroule en plusieurs étapes:
• La pénétration des spermatozoïdes dans les voies génitales féminines lors de l’éjaculation qui les dépose au niveau du vagin;
• Leur migration vers les trompes facilitée par la glaire cervicale qui est très abondante et très filante en phase pré-ovulatoire; leur capacitation au passage dans la partie proximale de la trompe;
• La rencontre entre spermatozoïde et ovule: elle a lieu dans le tiers externe de la trompe;
• La fécondation proprement dite est la pénétration du spermatozoïde dans l’ovocyte avec activation de ce dernier suivi de la fusion des deux gamètes formant l’œuf qui est le point de départ d’une nouvelle vie. Le blocage d’une de ces étapes peut constituer tout ou partie du mécanisme d’action d’une méthode contraceptive.
NOTION D’ATTITUDE ET DE COMPORTEMENT
DEFINITION :
L’attitude peut être considérée comme la manière particulière qu’a une personne d’agir, de penser et de sentir .
Elle détermine et oriente le comportement de l’individu. Elle dépend de plusieurs facteurs, mais les conditions socio-économiques viennent en dernière instance. Les attitudes constituent un objet d’étude central. Tantôt ce concept est utilisé pour exprimer la singularité d’une réaction (l’attitude d’un individu au cours d’une discussion.), tantôt il exprime la réaction d’une collectivité(les attitudes des musulmans face à l’alcool), la notion d’attitude a eu diverses appellations dans son histoire .
ELEMENTS CARACTERISTIQUES :
On distingue un certain nombre d’éléments caractérisant les attitudes : Ainsi, l’attitude se caractérise par son aspect cognitif ; c’est-à-dire l’attitude visà-vis de quelque chose ou d’un phénomène est fonction des connaissances et de l’information qu’on a sur l’objet en question. C’est pourquoi, elle exprime en général des opinions individuelles ou collectives stéréotypées, figées (concept fixe).
Méthodes contraceptives
Bien que la définition de la contraception prenne en compte le concept de la réversibilité, nous aborderons les méthodes de stérilisation volontaire qui, elles sont des méthodes de planning familial irréversibles mais qui sont intégrés dans le « paquet » des prestations de contraception. Nous distinguons les méthodes de contraception en fonction de la voie d’administration :
➤ Les méthodes hormonales peuvent être administrées par :
• La voie orale :
– les pilules oestroprogestatives
– les pilules progestatives
– la contraception d’urgence (de lendemain)
• Les autres voies :
– l’injection périodique intramusculaire (tous les trois mois) de 150mg d’acétate de médroxyprogestérone ;
– la voie intra-utérine (stérilet hormonal libérant le lévonorgestrel)
– l’implant progestatif sous cutané ;
– la voie transdermique : tout récemment, il existe sur le marché de la contraception hormonale, des patchs (timbres ou des dispositifs transdermiques) oestro-progestatifs ;
– la voie transvaginale : anneau oestroprogestatif
➤ Les méthodes locales :
– les préservatifs
– le diaphragme
– la cape cervicale
– les éponges
– les spermicides
– le stérilet (ou dispositif intra utérin « DIU ») simple, à cuivre, hormonal.
➤ Les méthodes chirurgicales
Chez la femme :
– la ligature des trompes
– l’obstruction tubaire par l’introduction des dispositifs ou des colles synthétiques dans les trompes en utilisant la cavité utérine comme voie d’accès opératoire.
Chez l’homme : la vasectomie.
➤ La contraception naturelle
CONCLUSION
Cette étude qui s’est déroulée dans le campus universitaire de la FAST nous a donné l’opportunité d’évaluer le niveau de connaissance des étudiants en matière de contraception, d’apprécier le taux d’utilisation et d’analyser leur comportement. Elle nous a permis également de révéler des obstacles pouvant être un frein à l’utilisation des méthodes contraceptives et de recueillir les suggestions des étudiants afin d’améliorer l’accès à ces méthodes. Au terme de l’étude, le constat est le suivant: les étudiants résidents au campus universitaire de la FAST ont un niveau de connaissance très élevé des méthodes contraceptives. Cependant le niveau d’utilisation reste peu satisfaisant malgré une adhésion à la pratique. De nombreux obstacles relatifs à des facteurs psychosociaux: religion, la stigmatisation ; à l’accessibilité financière et à la disponibilité des produits contraceptifs ont été retrouvés. La correction de ces facteurs pourrait aider à inverser cette tendance. Devant la nécessité d’améliorer la santé de la reproduction dans cette frange de la population, une analyse plus approfondie des obstacles, prenant en compte tous les déterminants de la non utilisation des produits contraceptifs serait souhaitable.
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. GENERALITES:
1. Définition :
1.1. Planification familiale :
1.2. Contraception
2. Physiologie
2.1. Cycle menstruel (7)
2.2.Fécondation (7).
3. NOTION D’ATTITUDE ET DE COMPORTEMENT :
3.1. DEFINITION :
3.2. ELEMENTS CARACTERISTIQUES
4. Méthodes contraceptives
4.1. Contraceptifs hormonaux
4.2. Méthodes locales..
4.3. Méthodes chirurgicales
4.4. Contraception naturelle
4.5. Méthodes traditionnelles
5. Prévalence contraceptive
III. OBJECTIFS DE L’ETUDE
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques :
IV. METHODOLOGIE :
1. Cadre de l’étude :
1.1 Mali :
1.2.Le district de Bamako
1.3.Système Educatif
1.4. Les Universités
2. Type et Période de l’étude
3.Population d’étude
3.1. Taille de l’échantillon
3.2.Déroulement de l’enquête :
3.3. Base de sondage :
3.4. Critères d’inclusion :
3.5. Critères de non inclusion
4. Variable à recueillir
5. Plan de collecte des données
6. Analyse des données
7. Considérations éthiques
V. RESULTATS
VI – COMMENTAIRES ET DISCUSSION
1. Limites et contraintes de l’étude
2. Connaissances en matière de contraception
3. Taux d’utilisations des méthodes contraceptives
4. Age et déterminants du premier rapport sexuel
5. Obstacles à la pratique de la contraception
VII. CONCLUSION
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