Affinité biogéographique des populations d’Ardeidae

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Baie de Boeny

La Baie de Boeny se situe au Nord-est du CMK. Elle s’étend sur une superficie de 25 145 ha (ONE, 2006), et sur sa côte s’étale une étendue importante de mangrove. A part cette dernière, des lacs satellites permanents composent la Baie de Boeny (Figure 2). Ce sont des lacs continentaux encerclés de savane à palmeraies, dominée par Bismarckia nobilis (satrana). Dix localités ont été visitées dans ce site.

Delta Mahavavy

Le Delta Mahavavy est localisé dans la partie Nord du CMK, avec une superficie de 27 328 ha (ONE, 2006). Il se trouve dans la zone de contact entre l’eau douce apportée par le fleuve Mahavavy et la mer (Figure 3). Ce site est constitué d’une bande de mangrove très dense, longeant sur une grande surface d’environ 80 km. Deux zones humides à marais salants qui sont les Baies de Boeny et de Marambitsy délimitent le Delta Mahavavy. Huit localités ont été visitées dans ce site.

Baie de Marambitsy

La Baie de Marambitsy se trouve à l’Ouest du CMK. Elle couvre une superficie de 37 386 ha (ONE, 2006), avec une bordure de mangrove prolongeant la côte (Figure 4). La mangrove de cette zone humide s’installe aux embouchures des cours d’eau qui prennent leurs sources dans la Forêt de Tsiombikibo. Huit localités ont été visitées dans ce site.

Méthodes de collecte des données

L’étude a été réalisée du 31 août au 07 septembre 2016 dans les zones humides du CMK qui coïncide encore à la saison de migration de certaines espèces d’Ardeidae dans cette partie de l’île (Kushlan & Hancock, 2005). Cette période est donc favorable au recensement de ce groupe dans chaque site considéré.

Données sur les habitats

 Description des habitats

Pour avoir des informations sur les habitats des Ardeidae, une brève description de chaque type d’habitat fréquenté par ces oiseaux a été effectuée dans les trois sites d’étude. Elle consiste à rester pendant un moment donné sur un point où l’on peut avoir une meilleure vue de l’habitat occupé par les individus de cette famille et de le décrire globalement. Les habitats humides prise en compte pour cette étude sont les habitats humides côtiers et les habitats humides continentaux. Les habitats côtiers correspondent aux mangroves et aux milieux à marée (Bensettiti et al., 2004). Pour les mangroves, cinq types d’habitat sont connus dont l’îlot de mangrove, le canal dans la mangrove, la zone avant mangrove, la zone arrière mangrove et le tanne (Jeannoda & Roger, 2008). Les habitats humides continentaux concernent les eaux stagnantes (lacs), et les eaux courantes (rivières et fleuve) (Bensettiti et al., 2002).

 Observation générale

Pour cette étude, la connaissance du mouvement des marées est essentielle. En effet, le temps de fréquentation des Ardeidae de différents types d’habitats est fonction du niveau de la mer. Elle permet aussi l’accès aux sites et le recensement. Les courants prés des côtes qui sont les mouvements de l’ensemble de l’eau (Le Hir & Jacintho, 2001) sont à définir. Soit le niveau de la mer monte que l’on définit la marée haute, soit il baisse que l’on définit la marée basse. Le calendrier horaire des marées pour la partie occidentale a été utilisé comme référence (Annexe XIII).

 Echantillonnage des substrats

La répartition des oiseaux dans les milieux marins varie de façon spatiale et temporelle suivant des facteurs biologiques et surtout écologiques (Allard et al., 2014). Pour connaître la structure pédologique des lieux de fréquentation des espèces d’Ardeidae, les proportions de constituants superficiels de substrats ont été déterminées. Pour ce faire, un échantillon de substrat dans un cube de 10x10x10 cm a été manuellement prélevé à marée basse à la basse plage qui est le domaine intertidal, limité par les niveaux de hautes et basses mers (Ponsero & Sturbois, 2012). L’échantillon prélevé a été placé dans une bouteille plastique transparente de 1,5 l. Il a été ensuite dilué dans de l’eau et laissé reposer jusqu’au moment où les différentes couches de constituants sont bien séparées suivant leur granulométrie. La hauteur de chaque constituant a été ensuite mesurée pour déterminer son pourcentage par rapport à la hauteur totale de l’échantillon (Gobat et al., 2010). Un seul échantillonnage de substrat a été réalisé pour chaque site du CMK.

Données sur les oiseaux

Pour compter et répertorier les oiseaux, deux méthodes complémentaires ont été utilisées, l’observation directe le long d’un itinéraire et le comptage sur un point fixe (Perennou, 1991 ; Razafimanjato et al., 2007).

 Observation directe le long d’un itinéraire

L’observation directe consiste à noter tous les individus de chaque espèce d’Ardeidae rencontrés suivant l’itinéraire préétabli (Bibby et al., 1992). Cette méthode qui est largement utilisée à Madagascar et ailleurs pour recenser les oiseaux des zones humides (Perennou, 1991 ; Razafimanjato et al., 2007) a été appliquée lors des visites de chaque site d’étude. Elle permet également d’identifier les sites de nidification et de noter toutes les informations sur l’habitat fréquenté par chaque espèce. D’autres informations occasionnelles, telles que le comportement des oiseaux, les pressions et menaces sur les habitats humides ont été prises en considération. L’identification des espèces a été faite à l’aide du livre « Birds of Madagascar » (Langrand, 1995). L’application de cette méthode nécessite l’utilisation d’une vedette pour le Delta Mahavavy et les rivières se jetant dans la Baie de Boeny et la Baie de Marambitsy, qui sont inaccessibles à pied.

 Comptage sur un point fixe

Cette méthode consiste à recenser les individus de chaque espèce d’Ardeidae observés sur un point fixe pendant un intervalle de temps. Elle est complémentaire de l’observation directe, et est appliquée pour les Ardeidae en vol ou ceux qui sont repartis sur une vaste étendue de surface, comme les lacs et les marais. Le choix d’un point fixe est utile afin d’avoir une meilleure vision du maximum d’espace occupé par tous les individus. Toutes sortes de bruits et de mouvements susceptibles de déranger les oiseaux sont à éviter durant le comptage pour avoir des informations plus précises. La détermination et le recensement des espèces d’Ardeidae se font par l’observation visuelle à l’aide d’une paire de jumelles 10×50. Toutefois, l’identification et le comptage des espèces se trouvant à une grande distance de l’observation ou sur une vaste plage de sable ont nécessité l’utilisation d’un télescope (Perennou, 1991). Les recensements ont été principalement effectués pendant les heures matinales de 6h30 à 11h00 et à la fin de l’après-midi de 15h00 à 18h00.

 Détermination des zones de concentration

Pour les Ardeidae, les zones de concentration se caractérisent par un regroupement de plus ou égal à sept individus d’une espèce dans une localité donnée. La détermination de ces zones de concentration fournit des informations intéressantes pour un éventuel programme d’écotourisme. Ces informations telles que les noms et les coordonnées géographiques des localités ainsi que le type d’habitat, contribuent à la réalisation de la cartographie sur la répartition des groupes d’individus de cette famille dans le CMK.

Enquêtes auprès de la population locale

Des enquêtes informelles ont été réalisées auprès des guides et de la population riveraine de chaque site d’étude de la NAP. Elles permettent de connaître les différentes pressions et menaces qui pèsent sur les espèces d’Ardeaidae ainsi que sur leur habitat. Ces pressions et menaces peuvent être d’origine naturelle ou anthropique. Soit elles sont fortes (beaucoup) ou faibles (peu). Cette méthode complète l’observation directe.

Traitement et analyse des données

Calcul de l’abondance relative (AR)

Afin de connaitre la taille de la population, l’abondance relative (AR) a été calculée. Elle se définit par le nombre d’individus d’une espèce donnée, par rapport au nombre total d’individus de toutes les espèces comptées. Les valeurs obtenues sont exprimées en pourcentage montrant la proportion d’une espèce par rapport à l’effectif total de la famille entière, toutes espèces confondues. L’abondance relative se calcule par la formule suivante :
AR
ni : nombre d’individus d’une espèce
N : nombre total d’individus de toutes les espèces

Analyse de la diversité biologique

 Calcul de l’indice de diversité

Pour déterminer la diversité spécifique de chaque site d’étude et des types d’habitat rencontrés, l’indice de Shannon-Weaver (H’) a été utilisé et à partir duquel la déduction de l’équitabilité a été faite. L’indice de diversité de Shannon-Weaver (H’) appartient à l’indice de diversité α qui est une diversité spécifique en relation avec l’habitat (Whittaker, 1972 ; Magurran, 1988). D’après Frontier (1983), l’indice de Shannon s’obtient par la formule suivante :
ni : nombre total d’individus d’une espèce
N : nombre total d’individus de toutes les espèces

 Calcul de l’équitabilité (E)

L’équitabilité E reprend les valeurs de l’indice de Shannon-Weaver (Magurran, 1988). Elle informe sur la régularité de la distribution des espèces à travers les habitats. Un site a un maximum de diversité d’oiseaux quand la répartition est régulière, c’est-à-dire que toutes les espèces ont à peu près la même abondance. L’équitabilité E est obtenue par la formule suivante :
S : nombre total d’individus de toutes les espèces
Ln S : diversité maximale
Selon Cansela (1968), un peuplement ayant une équitabilité proche de 1 est considéré comme équitable. Autrement dit, si elle est maximale, la répartition des individus au sein des espèces dans les habitats est homogène.

 Analyse de la similarité des habitats

L’indice de Jaccard a été calculé en se basant sur la présence et l’absence des espèces dans chaque habitat. Les coefficients de Jaccard calculés à partir de la matrice binaire (Shi, 1993) ont été utilisés pour produire un diagramme de similarité faunique entre les habitats considérés.
Cet indice correspond au degré de similarité entre deux habitats comparés et est calculé selon la formule :
= Nombre d’espèces dans le site 1
= Nombre d’espèces dans le site 2
C = Nombre d’espèces communes aux deux sites

Analyse de la préférence en site et en habitat

Afin de comprendre la raison pour laquelle l’oiseau fait son choix au niveau d’un site et d’un type d’habitat donné, le test de Khi-deux (X2) a été adopté. C’est un test non paramétrique qui sert à comparer les effectifs observés et ceux calculés (Dytham, 2003). Il consiste à connaître si la distribution observée et la distribution théorique sont différentes ou les mêmes. Pour ce test, la valeur de la probabilité seuil α = 0,05 et le nombre du degré de liberté (ddl) = nombre de colonne – 1 ont été considérés. Pour la présente étude, l’hypothèse nulle (Ho) statuant que les espèces d’Ardeidae sont uniformément réparties dans les sites d’études ainsi que dans les différents habitats est avancée. Si la valeur X2 calculé est supérieure à la valeur X2 théorique suivant la valeur de ddl calculé et de α = 0,05 ; Ho est rejetée, c’est-à dire qu’il y a une différence significative entre les abondances relatives au sein des sites et au sein des habitats. Autrement dit, les espèces semblent préférer un site et/ou un habitat donné par rapport à un autre. Dans le cas contraire, si la valeur X2 calculée est inférieure à la valeur X2 théorique suivant la valeur de ddl calculé et de α = 0,05 ; Ho est retenue, c’est-à-dire que les espèces seraient uniformément réparties dans les sites et les habitats.
Ce test n’est pas applicable si l’une des valeurs théoriques est strictement inférieure à 5. Dans ce cas, la correction de Yates devrait être appliquée dont le calcul se fait comme suit :
Oi : effectif observé
Ci : effectif calculé

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Caractéristiques des habitats

Types d’habitat

Durant cette étude, huit types d’habitats sont connus occupés par les Ardeidae dans l’ensemble des sites. Parmi ces habitats, six sont des habitats côtiers et deux des habitats humides continentaux.
Pour les habitats côtiers, un reçoit le mouvement des marées qui est la plage, alors que cinq sont liés aux mangroves à savoir l’îlot de mangrove, le canal dans la mangrove, la zone avant mangrove, la zone arrière mangrove, et le tanne.
Pour les habitats humides continentaux, l’un est dans un domaine lacustre, tandis que l’autre est dans un domaine fluvial.

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Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITES
I-METHODOLOGIE
I-1-Milieu d’étude
I-1-1-Localisation et superficie
I-1-2-Hydrologie
I-1-3-Géologie
I-1-4-Pédologie
I-1-5-Climat
I-1-6- Différents écosystèmes
I-1-7-Végétation
I-2-Sites d’études
I-2-1-Baie de Boeny
I-2-2-Delta Mahavavy
I-2-3-Baie de Marambitsy
I-3-Méthodes de collecte des données
I-3-1-Données sur les habitats
I-3-2-Données sur les oiseaux
I-3-3-Enquêtes auprès de la population locale
I-4-Traitement et analyse des données
I-4-1-Calcul de l’abondance relative (AR)
I-4-2-Analyse de la diversité biologique
I-4-3-Analyse de la préférence en site et en habitat
II-RESULTATS ET INTERPRETATIONS
II-1-Caractéristiques des habitats
II-1-1- Types d’habitat
II-1-2-Mouvements des marées
II-1-3-Description de substrat
II-2-Composition et richesse spécifiques
II-3-Statuts d’endémisme et de conservation
II-4-Abondance relative
II-5-Diversité biologique
II-6-Affinité biogéographique des populations d’Ardeidae
II-7-Zones de concentration des Ardeidae
II-8-Pression et menace sur les habitats humides et les Ardeidae
III-DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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