Affections des chiens de traîneaux sur une course longue distance
Les affections métaboliques
Dans cette partie nous allons étudier trois affections que sont l’anorexie, les déshydrations à proprement parlé et « le coup de chaleur ». Sur « La Grande Odyssée », ces affections représentent la 3ème cause de consultation (Figure 1). Leur proportion est sans doute sous-estimée car les mushers sont tout à fait capables de repérer ces affections dans leur début et ainsi de réagir en conséquence.
La perte d’appétit
L’anorexie est souvent présente sur les courses de traîneau (Figure 7). Elle peut être liée à une autre affection telle que la diarrhée mais se présente souvent comme symptôme unique. La compétition avec tous les changements qui l’accompagnent que ce soient environnementaux ou nutritionnels, amène un stress important pour l’animal [4]. Ce stress, associé à l’effort intense et à la fatigue conduit à une perte significative d’appétit [14]. Bien que de nombreux progrès aient été réalisés au niveau nutritionnel (rations de plus en plus énergétiques nécessitant un volume d’ingestion plus faible), cette affection reste présente et doit être prise en compte.
Les déshydratations
Outre les déshydratations lors de pertes évidentes en eau sous forme de diarrhées ou de vomissements, il existe des déshydratations plus subtiles, repérées par un abattement plus ou moins important de l’animal accompagné d’un pli de peau persistant et de muqueuses sèches. Selon le pourcentage de déshydratation (estimation plus ou moins subjective du vétérinaire [18 ; 20]), l’animal est mis ou non au repos avec une réhydratation par voie orale ou par voie intra-veineuse. Ici, les pertes hydriques se font par la salivation importante ainsi que par la respiration entraînant ainsi une déshydratation de type extracellulaire. Cela se produit plus fréquemment sur des attelages qui manquent d’entraînement et à qui on demande un effort inadapté à leurs possibilités physiques. Certains cas ont été observés sur « La Grande Odyssée » cette année et ont été soignés par l’utilisation de sachets d’électrolytes réhydratant comme vu précédemment. Les mushers préviennent ce type de déshydratation par un entraînement adéquat de leur attelage mais aussi par un apport en eau important, lors des repas notamment, sous forme de soupe, par le taux de matière grasse de l’aliment (les graisses permettent la formation de plus d’eau métabolique que les protéines ou le glucose) et en habituant les animaux à boire régulièrement en petites quantités dès que cela leur est possible.
L’hyperthermie d’effort
Lors de tout effort, 75% de l’énergie produite est dissipée sous forme de chaleur. Cette chaleur participe normalement à la thermorégulation. Les capacités de cette thermorégulation peuvent cependant être dépassées dans certaines situations. On comprend dès lors qu’un effort trop soutenu, mal régulé et encore une fois inadapté aux capacités de certains chiens en course de longue distance puisse entraîner une hyperthermie de l’animal, d’où le terme « d’hyperthermie d’effort » ou encore de « coup de chaleur » [2 ; 18 ; 20 ; 23]. C’est aussi pour cette raison que les courses sont interdites au-delà d’une température extérieure de 10°C afin de minimiser de tels problèmes. En outre, et au-delà des capacités des animaux, certains chiens venant de pays très froids ne sont pas habitués à courir avec des températures aussi élevées qu’en France et le risque est donc accru chez eux. L’équipe vétérinaire doit souligner ce fait aux mushers. De telles affections n’ont pas été représentées cette année mais il convient tout de même d’en parler vu la gravité de ce probléme. Le chien se trouve alors en état de choc avec tachycardie, tachypnée, congestion des muqueuses et hyperthermie pouvant avoisiner les 43°C [2]. Il faut alors agir vite : il est impératif de faire chuter la température en recouvrant l’animal de neige et en le maintenant dans une ambiance fraîche par la suite, il faut pallier le choc en plaçant le chien sous perfusion, l’oxygénation serait aussi favorable mais difficilement envisageable sur une course enfin l’utilisation de corticoïdes est fortement controversée. L’animal doit être placé sous surveillance afin de suivre l’évolution de son état : la température, la diurèse, l’état d’hydratation (il faut tenter de l’abreuver avec de petites quantités d’eau), l’état neurologique et les fonctions hépatiques doivent être monitorées.
Les affections cardio-respiratoires
Lors de cette course aucun problème cardio-respiratoire n’a été détecté, cependant il s’agit de sportifs de très haut niveau et ces affections doivent tout de même être envisagées.
La fonction cardiaque
Comme tout sportif entraîné, le cœur du chien de traîneaux longue distance s’est adapté à l’effort demandé. Des études montrent que ces chiens présentent une hypertrophie cardiaque physiologique due à l’entraînement en endurance [5 ; 6 ; 13 ; 24]. On observe des changements à l’auscultation et sur l’électrocardiogramme (ECG) (durée et amplitude QRS, intervalle Q-T augmentés) [7 ; 16 ; 21]. Une affection appelée « syndrome de la mort subite du chien de traîneau » est à rapprocher du « syndrome du cœur athlétique humain » [1]. L’animal tombe mort sans aucun prodrome ni cause évidente. Des lésions des faisceaux de conduction du myocarde sont observées lors de l’autopsie. Chez l’Humain on observe des changements anatomiques tels que la fibrose du nœud sinuso-atrial ou la fibrose et l’infiltration de gras du nœud atrio-ventriculaire, ces changements sont la base pour des évènements arythmiques lors d’un état physiologique altéré chez ces chiens à risque. Sur certaines courses telles que « l’Iditarod », des ECG sont effectués avant tout départ de la course afin de vérifier la fonction cardiaque des chiens, les changements cités précédemment ont encore été mis en évidence lors de ces vérifications.
La fonction respiratoire
Ici aussi, aucune anomalie n’a été détectée lors de cette course pour ce qui est des affections respiratoires.
Cependant des études ont été réalisées sur des Alaskans huskies et démontrent qu’on retrouve chez ces chiens un modèle « d’asthme de ski » aussi présent chez les skieurs de compétition. Il s’agit d’un dysfonctionnement du système respiratoire dû à un exercice répété dans des conditions de froid : de l’hypersensibilité se développe avec une inflammation du système respiratoire et accumulation d’exsudats, de macrophages nucléés et d’éosinophiles. L’animal va présenter de la toux et des bruits respiratoires renforcés.
Tous les autres problèmes respiratoires rencontrés dans une clientèle « normale » peuvent aussi se retrouver ici, ceci est accentué par le rassemblement des animaux comme lors de diarrhée. On peut ainsi retrouver des bronchopneumonies et pneumonies infectieuses ou virales avec tous les symptômes habituellement associés. Le traitement sera le même qu’en cabinet (antibiotiques et plus ou moins anti-inflammatoires) .
Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Analyse et création d’une maquette |
Étudiant en université, dans une école supérieur ou d’ingénieur, et que vous cherchez des ressources pédagogiques entièrement gratuites, il est jamais trop tard pour commencer à apprendre et consulter une liste des projets proposées cette année, vous trouverez ici des centaines de rapports pfe spécialement conçu pour vous aider à rédiger votre rapport de stage, vous prouvez les télécharger librement en divers formats (DOC, RAR, PDF).. Tout ce que vous devez faire est de télécharger le pfe et ouvrir le fichier PDF ou DOC. Ce rapport complet, pour aider les autres étudiants dans leurs propres travaux, est classé dans la catégorie Les affections podales où vous pouvez trouver aussi quelques autres mémoires de fin d’études similaires.
|
Table des matières
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES ABREVATIONS
INTRODUCTION
I. Affections des chiens de traîneaux sur une course longue distance
Tableau 1 : Données brutes des affections rencontrées sur la course
1.Les affections de l’appareil locomoteur
1) Les affections podales
2) Les affections des membres
3) Autres affections
2.Les affections du tube digestif
1) Les diarrhées
2) Les vomissements
3.Les affections métaboliques
1) La perte d’appétit
2) Les déshydratations
3) L’hyperthermie d’effort
4.Les affections cardio-respiratoires
1) La fonction cardiaque
2) La fonction respiratoire
5.Autres
1) L’hypothyroïdie
2) Les gelures
3) La fatigue
II. Organisation et tâches de l’équipe vétérinaire
A.Organisation générale de l’équipe vétérinaire
1.Choix des vétérinaires
2.Les réunions ou « briefing » vétérinaires
1) Premières réunions
2) Etat de santé des équipages
B.Le travail de l’équipe vétérinaire
1.La pharmacie
1) Le camion
2) Les sacs
3) Distribution de certains médicaments
2.Examen des équipage avant le départ de la course
1) Examen des carnets de vaccination
2) Contrôle des transpondeurs d’identification
3) Examen clinique
3.Avant le départ de chaque étape
1) Contrôle des chiens
2) Liste des chiens au départ
3) Aide à manœuvrer les attelages et contrôle d’identification
4.Les points de contrôle vétérinaire
5.A l’arrivée de chaque étape
1) Sur la ligne d’arrivée
2) Visite des chiens après la course
III. Développement d’un logiciel de gestion pour l’équipe vétérinaire
1.Réflexion sur la mise au point de la base de données
2.Analyse et création d’une maquette
1) L’équipe vétérinaire
2) La pharmacie
3) Les équipes mushers
4) La course
5) Les études
3.Développement du logiciel
4.Discussion
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet