Importance nutritionnelle
Les produits qui répondent le mieux à la satisfaction des besoins protéiques des populations sont essentiellement la viande de volaille et les œufs. La viande de volaille offre essentiellement les mêmes caractéristiques nutritionnelles que les viandes de boucherie et renferme 13-17% de protéines. Les œufs sont mieux équilibrés du point de vue protéines nutritionnelles. La production avicole type rural (viande et œufs) constitue une importante source de protéines d’origine animale, permettant de prévenir certaines maladies d’origine nutritionnelle : marasme, kwashiorkor des enfants et d’autres affections diverses aiguës ou chroniques chez les adultes (KOUNTA, 1991 ; TRAORE, 2006).
La poule locale
Le poulet commun ou poule domestique appelée Gallus gallus, est élevé dans les exploitations familiales traditionnelles (TRAORE, 2006). Il n’existe pas de races autochtones africaines à proprement parler, mais des « populations » à plumage varié avec quelques traits communs, tels qu’un petit gabarit (BISIMWA, 2004). Il s’agit d’une poule de petite taille, très rustique, à la chair bien appréciée (TRAORE, 2006). Son plumage peut être blanc, rouge, noir ou multicolore. Le plumage est le plus souvent lisse, quelque fois plissé. Il peut avoir une répartition normale, cou nu, ou pattes emplumées (TRAORE, 2006). La tête, forte, assez large, porte un bec court et solide. La crête est en général simple, mais les différents types de crête (pois, corne, rose…) existent (TRAORE, 2005). Son poids moyen à 6 mois d’âge est d’environ 1 kg chez la femelle et 1,5 kg chez le mâle adulte (TRAORE, 2006). La croissance est lente et la ponte tardive (l’âge d’entrée en ponte est de 25 semaines avec 50 à 100 petits œufs par an) (BULDGEN et al., 1992). Le nombre de cycles de reproduction dans la carrière de la reproductrice est variable en fonction des régions et est en moyenne de 6 (TRAORE, 2005). Une bonne poule-mère pond de 12 à 15 œufs par couvée (HOFMAN, 2000). Elle peut pondre annuellement jusqu’à 100 œufs d’un poids moyen de 35 g, le poids moyen des poussins à la naissance étant de 32 g (KOUNTA, 1991). On obtient un taux d’éclosion de l’ordre de 82% avec des variations allant de 30 à 100%. Toutefois, plus de la moitié des poussins éclos (52,86%) meurent avant l’âge d’un (1) mois. Les principales causes de ces pertes sont les prédateurs (47,5%) et les maladies (35%). La poule assure une bonne conduite de ses poussins jusqu’à 6 à 8 semaines, les abandonne ensuite et se remet à pondre (HOFMAN, 2000). Dans le souci d’améliorer la productivité de la poule locale, différentes races de poule ont été introduites au Sénégal.
Pathologies avicoles en milieu rural
Parmi les maladies rencontrées, la maladie de Newcastle (“YokuYoku” en Peuhl) est fréquemment (88%) décrite par les paysans comme maladie saisonnière des poulets. Elle est suivie par la variole aviaire (6%), le choléra aviaire (3%) et la coccidiose aviaire (3%) (BONFOH et al., 1997). Ces maladies ont souvent un caractère saisonnier. La mortalité des poussins de moins d’un mois est de l’ordre de 30 à 50 % (HOFMAN, 2000). Il faut également signaler les maladies exotiques qui frappent la volaille importée mais aussi les oiseaux locaux; les plus meurtrières sont la maladie de Gumboro et la maladie de Marek (BOYE, 1990). Dans le contexte de l’aviculture familiale, la maladie de Newcastle, étant plus fréquemment subie par les poulets, mérite d’être élucidée.
Introduction de coqs raceurs
L’opération « coq raceur » a été expérimentée dans presque tous les pays tropicaux. Ainsi depuis 1965, des essais d’amélioration de la poule locale par introduction de « coqs raceurs » ont été menés (Traoré, 2006 ; Seye, 2007). Au Sénégal en particulier, ces tentatives ont commencé en 1972 et ont utilisé comme matériel génétique améliorateur, entre autres, la Rhode Island Red (RIR) (DIOP, 1982).
Rôles de chaque membre de la famille
Les rôles sont très entremêlés (Tableau XIX). Ainsi, le chef de famille a plus d’influence sur la vente et l’autoconsommation de poulets. Il a souvent l’habitude, avec l’aide des enfants, de construire le local. Mais l’entretien proprement dit, à savoir la libération, la rentrée des oiseaux, le nettoyage des locaux, la nutrition et l’abreuvement est plus souvent assuré par les femmes et les enfants.
Alimentation et matériels
a) Méthodes alimentaires utilisées par les éleveurs : Le fort taux de complémentation (96%) qu’on a observé chez les oiseaux se rapproche des données de NDELEDJE (2000). Mais ces résultats contrastent avec ceux de TALAKI (2000), LY et al. (1999), BULDGEN et al. (1992). En aviculture traditionnelle où la divagation est systématique dans les concessions d’après SAVANE (1996), la complémentation se fait avec quelques poignées de complément (TALAKI, 2000) correspondant entre 0,05 kg et 0,5 kg par jour.
b) Les matières premières disponibles et distribuées aux oiseaux : La disponibilité des matières premières dépend de la zone et des céréales cultivées. Ainsi, la complémentation des oiseaux dépend des préférences que les éleveurs ont pour l’alimentation de leurs volailles. C’est pourquoi, à Kédougou, 85,5% d’éleveurs utilisent le maïs et le son, tandis qu’a Kolda, selon TALAKI (2000), 94,1% se servent du mil et du son.
c) Valorisation des matières premières : En milieu rural, la disponibilité et le coût des aliments industriels sont tels qu’ils ne sont pas à la portée de tout le monde. C’est ainsi que la valorisation des matières premières locales serait la solution idoine pour remédier à la sous alimentation des poulets locaux. Mais c’est seulement 24% des aviculteurs qui connaissent cette technologie grâce principalement à la formation (75%). Cela, révèle la part importante de la formation dans la vulgarisation de l’amélioration de l’alimentation en aviculture traditionnelle. Les aviculteurs se réfugient derrière les contraintes financières pour ne pas l’appliquer. Cela est d’autant plus vrai que l’alimentation de la volaille est concurrencée par l’alimentation humaine. Pendant les périodes de soudure, les poulets ne reçoivent aucun complément. Ceci fait partie des contraintes majeures à l’amélioration de l’alimentation qui est un des piliers essentiels du développement de l’aviculture familiale en milieu rural.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE TRADITIONNELLE
1.1. LA FILIERE AVICOLE TRADITIONNELLE
1.1.1. DEFINITION
1.1.2. IMPORTANCE
1.1.2.1. Importance socio-économique
1.1.2.2. Importance nutritionnelle
1.1.3. LES RACES EXPLOITEES
1.1.3.1. Origine des races
1.1.3.2. Caractères ethniques
1.1.3.2.1. La poule locale
1.1.3.2.2. Les races exotiques
1.1.4. PERFORMANCE DE REPRODUCTION
1.1.4.1. Age d’entrée en ponte
1.1.4.2 .Production d’œufs
1.1.4.3 .Intervalle entre pontes
1.1.4.4. Taux d’éclosion
1.1.4.5. Mortalité des poussins
1.1.5. CONDITIONS D’ELEVAGE
1.1.5.1. Habitat
1.1.5.2. Matériel d’élevage
1.1.5.3. Alimentation et abreuvement
1.1.5.4. Pathologies avicoles en milieu rural
1.1.5.4.1 MALADIE DE NEWCASTLE
1.1.5.4.1.1 Etiologie
1.1.5.4.1.2 Signes cliniques
1.1.5.4.1.3. Epidémiologie
1.1.5.4.1.4. Contrôle de la maladie : la vaccination
1.1.5.4.1.5 Contraintes liées à la vaccination
1.1.6. SYSTEMES D’ELEVAGE EN AVICULTURE
1.1.6.1. Secteur 1 ou Système d’élevage industriel
1.1.6.2. Secteur 2 ou système d’élevage intensif de poulets commerciaux
1.1.6.3. Secteur 3 ou Système d’élevage semi-intensif et élevages amateurs
1.1.6.4. Secteur avicole familial ou Système d’élevage avicole de basse-cour
1.1.7. CONTRAINTES EN AVICULTURE TRADITIONNELLE AU SENEGAL
1.1.7.1. Contraintes socio-économiques
1.1.7.2. Contraintes pathologiques
1.1.7.3. Contraintes alimentaires et techniques
CHAPITRE II : TECHNOLOGIES DEVOILEES ET ADOPTEES POUR AMELIORER L’AVICULTURE TRADITIONNELLE
2.1. AMELIORATION DE L’HABITAT
2.1.1. Implantation de poulaillers
2.1.2. Diffusion de poussinières
2.1.3. Niveau d’adoption de ces technologies
2.1.4. Difficultés rencontrées dans l’adoption de ces technologies
2.2. AMELIORATION DE L’ALIMENTATION
2.2.1. Différentes formulations alimentaires proposées
2.2.2. Niveaux d’adoptions de cette technologie
2.2.3. Problèmes observés avec cette technologie
2.3. AMELIORATION GENETIQUE DES RACES
2.3.1. Introduction de coqs raceurs
2.3.2. Cause de l’échec des programmes d’introduction de coqs raceurs
2.4. AMELIORATION DE LA COUVERTURE SANITAIRE ET CONTROLE DES MALADIES
2.4.1. Différents programmes prophylactiques proposés
2.4.2. Niveaux d’adoption et impact de ces programmes pour le développement de l’aviculture traditionnelle
2.4.3. Différentes contraintes rencontrées par les programmes d’amélioration de la couverture sanitaire
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I: MATERIELS ET METHODES DE TRAVAIL
1.1. CADRE D’ETUDE
1.1.1. LA REGION DE KEDOUGOU
1.1.1.1. Situation géographique et découpage administratif
1.1.1.2. Démographie et aspects sociaux
1.1.1.3. Elevage
1.1.2. Projet de Développement de l’Elevage au Sénégal Oriental et en Haute Casamance (PDESOC)
1.2. METHODOLOGIE
1.2.1. CONCEPTION DU QUESTIONNAIRE
1.2.2. ENQUETE PRELIMINAIRE (PRE-ENQUETE)
1.2.3. ENQUETE PROPREMENT DITE
1.2.3.1. Sites de l’enquête
1.2.3.2. Durée et cible de l’enquête
1.2.3.3. Echantillonnage
1.2.4. ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSIONS
2.1. RESULTATS
2.1.1. STATUT SOCIO-ECONOMIQUE DES ELEVEURS
2.1.2. CHEPTEL AVIAIRE
2.1.3. CONDUITE D’ELEVAGE AVICOLE
2.1.3.1. Système de conduite
2.1.3.2. Habitat
2.1.3.3. Abreuvement et abreuvoirs d’élevage
2.1.3.4. Alimentation
2.1.3.5. Pathologies rencontrées et amélioration du contrôle des maladies
2.1.4. PERFORMANCE DE REPRODUCTION
2.1.5. AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE
2.1.5.1. Amélioration de la survie des poussins
2.1.5.2. Amélioration de la race locale
2.1.6. EXPLOITATION DU CHEPTEL
2.1.6.1. Rôles de chaque membre de la famille
2.1.6.2. Vente d’oiseaux et d’œufs
2.1.6.3. Consommation d’oiseaux et d’œufs
2.1.7. FORMATION EN AVICULTURE
2.2. DISCUSSION
2.2.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ELEVEURS
2.2.2. CHEPTEL AVIAIRE
2.2.3. CONDUITE D’ELEVAGE AVICOLE
2.2.3.1. Systèmes de conduite
2.2.3.2. Habitat
2.2.3.3 Abreuvement et abreuvoirs d’élevage
2.2.3.4 Alimentation et matériels
2.2.3.5. Pathologies rencontrées et amélioration du contrôle des maladies
2.2.4. PERFORMANCES DE REPRODUCTION
2.2.4.1. Age d’entrée en ponte
2.2.4.2. Production d’œufs et nombre d’œufs couvés
2.2.4.3. Intervalle entre pontes
2.2.4.4. Taux d’éclosion
2.2.4.5. Nombre de couvées par an
2.2.4.6. Taux de survie des poussins
2.2.5. AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE
2.2.5.1. Amélioration de la survie des poussins
2.2.5.2. Amélioration de la race locale
2.1.6. EXPLOITATION DU CHEPTEL
2.1.6.1. Rôle de chaque membre de la famille
2.1.6.2. Vente d’oiseaux et d’œufs
2.1.6.3. Consommation de poulets et d’œufs
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES POUR LA DIFFUSION ET L’ADOPTION DES TECHNOLOGIES DEVOILEES EN AVICULTURE TRADITIONNELLE
3.1. RENFORCEMENT DE CAPACITES DES ELEVEURS
3.2. AMELIORATION DE LA CONDUITE AVICOLE
3.2.1. Conduite sanitaire
3.2.2. Alimentation
3.2.3. Habitat
3.3. AMELIORATION DE LA SURVIE DES POUSSINS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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