La loge prostatique
ย ย Elle est constituรฉe par plusieurs feuillets provenant des diffรฉrentes aponรฉvroses de la rรฉgion.
– En avant et latรฉralement : la lame prรฉ-prostatique ou fascia pelvien latรฉral, elle est en continuitรฉ directe avec la capsule prostatique.
Ce fascia sera incisรฉ lors de la prostatectomie radicale par voie rรฉtro-pubienne pour atteindre la prostate par son versant endopelvien avec ligature de la veine dorsale et rรฉclinรฉ latรฉralement dans la prostatectomie radicale par voie pรฉrinรฉale pour รฉviter de blesser la veine dorsale de la verge et le plexus de Santorini.
– En arriรจre : lโaponรฉvrose prostato-pรฉritonรฉale de Denonvilliers constituรฉe de deux feuillets antรฉrieur et postรฉrieur. Elle est situรฉe entre la paroi antรฉrieure du rectum et la face postรฉrieure de la prostate. Le plan de dรฉcollement lors de la prostatectomie radicale passe entre ces deux feuillets antรฉrieur et postรฉrieur. Le non-respect de ce plan du dรฉcollement expose au risque de marge positive.
– En bas : lโaponรฉvrose pรฉrinรฉale moyenne et lโentonnoir des muscles releveurs de lโanus.
– En haut : le mince feuillet inter vรฉsico- prostatique sรฉpare inconstamment la loge prostatique de la loge vรฉsicale.
Facteurs dโobstruction
Plusieurs composantes ont รฉtรฉ รฉvoquรฉes pour expliquer le caractรจre obstructif dโune HBP :
๏ composante mรฉcanique dans le cas d’un lobe mรฉdian ;
๏ composante statique liรฉe ร la masse adรฉnomateuse enserrant l’urรจtre ;
๏ composante dynamique liรฉe ร la tension du muscle lisse du stroma qui est transmise par les rรฉcepteurs alpha 1 adrรฉnergiques dont la rรฉpartition au niveau du col vรฉsical et de la rรฉgion pรฉri-urรฉtrale est particuliรจrement abondante ;
๏ composante restrictive liรฉe ร la capsule prostatique.
Circonstances de dรฉcouverte
ย ย ย Les symptรดmes liรฉs ร l’HBP รฉvoluent de faรงon lente et insidieuse sur plusieurs annรฉes. Le terme anglo-saxon de LUTS (LowerUrinary Tract Symptoms) traduit en franรงais par Troubles Urinaires du Bas Appareil (TUBA) a รฉtรฉ proposรฉ afin d’รฉviter la relation d’รฉquivalence automatique entre prostate et trouble de la miction. En effet, la variation du volume de la prostate n’influe pas toujours sur le degrรฉ de sรฉvรฉritรฉ des troubles urinaires.
Examen physique
๏ Le Toucher rectal (TR) : Le toucher rectal doit รชtre rรฉalisรฉ aprรจs miction, chez un malade en dรฉcubitus dorsal, cuisses flรฉchies, couplรฉ ร la palpation hypogastrique. Il montre une prostate augmentรฉe de volume, lisse, rรฉguliรจre, de consistance souple, et indolore avec disparition du sillon mรฉdian. Aucun nodule prostatique dur et/ou suspect de malignitรฉ n’est palpable.
๏ Le reste de l’examen : Il doit comporter :
– palpation de la rรฉgion pubienne (globe vรฉsical, douleur) ;
– palpation des testicules ;
– examen du mรฉat urรฉtral ร la recherche d’une stรฉnose ;
– recherche de hernie scrotale ou crurale ;
– enfin, un examen neurologique ร la recherche d’un dรฉficit.
Devant une dysurie
Il faut รฉliminer :
๏ stรฉnose urรฉtrale (antรฉcรฉdents d’urรฉtrite ร rรฉpรฉtition, traumatisme du bassin, sondage vรฉsical traumatique, chirurgie endoscopique…) ; en cas de doute l’urรฉtro-cystographie rรฉtrograde (UCR) et/ou l’urรฉtroscopie font le diagnostic.
๏ sclรฉrose cervicoprostatique (antรฉcรฉdents de chirurgie urologique sur le col, RTUP โฆ.) : UCR ++
๏ cancer de la prostate : au TR : le diagnostic est รฉvoquรฉ devant un nodule, un lobe prostatique indurรฉ ou parfois une asymรฉtrie de consistance de la prostate avec une valeur du PSA โฅ 4ng/ml mais de plus en plus est abaissรฉe par certains auteurs ร 2,5ng/ml. Le rapport PSA libre/PSA total infรฉrieur ร 15% รฉvoque une affection maligne et doit faire proposer des biopsies prostatiques qui font le diagnostic du cancer.
๏ Prostatites : les prostatites sont frรฉquentes et touchent essentiellement lโhomme adulte entre 40 et 60 ans. Les prostatites aiguรซs, dโorigine bactรฉrienne ou non, ont une symptomatologie typรฉe et nรฉcessitent un traitement antibiotique adaptรฉ, permettant dโรฉviter les complications devenues rares. Les prostatites chroniques ont une clinique plus polymorphe, dโรฉvolution chronique, et nรฉcessitent des examens cytobactรฉriologiques (urines et/ou sรฉcrรฉtions prostatiques) pour diffรฉrencier les affections de nature infectieuse (prostatites chroniques bactรฉriennes), de celles dโorigine inflammatoire (prostatites chroniques non bactรฉriennes) ou non inflammatoire (prostatodynies). Lโรฉtiologie de ces deux derniers types demeure obscure et controversรฉe. Les prostatites chroniques sont volontiers rรฉcidivantes et de traitement difficile [54].
Traitement mรฉdical
ย ย ย ย Les traitements mรฉdicamenteux sont indiquรฉs chez les patients qui prรฉsentent des signes urinaires modรฉrรฉs ร sรฉvรจres mais ne nรฉcessitant pas de chirurgie. Il existe trois classes thรฉrapeutiques pour le traitement mรฉdical de l’HBP symptomatique :
๏ทles alpha-bloquants ;
๏ทles inhibiteurs de la 5-alpha-reductase ;
๏ทles traitements de phytothรฉrapie.
๏ Les alpha-bloquants :[2]
Ils agissent par blocage des rรฉcepteurs alpha 1-adrรฉnergiques prรฉsents en grande quantitรฉ au niveau du col vรฉsical et de l’urรจtre prostatique, ce qui diminue le tonus de la musculature lisse de la prostate. Ceci entraine une dilatation de la partie de l’urรจtre qui passe dans la prostate et facilite ainsi les mictions. Les classes dโalpha-bloquants ร disposition ร lโheure actuelle, largement utilisรฉes sont : Alfuzosine, Terazosine, Tamsulosine, Prazosine et Doxazosine [47].
๏ Les inhibiteurs de la 5-alpha-reductase (5-ARI) : [4, 30] Les 5-ARI empรชchent la transformation de la testostรฉrone en DHT dans la prostate avec comme effet une rรฉduction du volume prostatique et une baisse de la rรฉsistance urรฉtrale. Ils entrainent une baisse des taux de PSA d’environ 50 %. Ces mรฉdicaments nโinterfรจrent pas avec le diagnostic de cancer, mais il faut avoir ร l’esprit la variation du taux de PSA qu’ils entrainent. A lโheure actuelle, nous disposons de 2 produits ayant une action 5-alpha rรฉductase: un inhibiteur sรฉlectif de la 5-alpha-rรฉductase de type II, le Finasteride (Proscar), et un inhibiteur des 2 iso-enzymes type I et type II, le Dutasteride (Avodart) [4, 30].
๏ Les traitements de phytothรฉrapie [28] Ce sont des extraits de plantes, et ont un mode d’action encore mal connu. La tolรฉrance de ces mรฉdicaments est bonne :
๏ท Serenoa Repens [31] ;
๏ท PygeumAfricanum[56].
๏ Autres mรฉdicaments : inhibiteurs de la phosphodiestรฉrase de type 5 (la PDE 5 ); anticholinergiques.
Thermothรฉrapie par micro-ondes
ย ย ย Cette technique consiste ร dรฉlivrer, ร lโaide d’une antenne transurรฉtrale, des micro-ondes de haute intensitรฉ au contact de la prostate, ce qui entraine une nรฉcrose de coagulation de la tumeur bรฉnigne.
Variations des pertes sanguines en fonction du volume prostatique
ย ย ย ย Les variations du volume de la prostate nโรฉtaient pas associรฉes aux variations des pertes sanguines dans notre sรฉrie. Ce constat pourrait sโexpliquer par la rรฉduction du diamรจtre de la collerette qui transforme la loge en une cavitรฉ plus rรฉduite qui sera comblรฉe complรจtement par le ballonnet de la sonde. Ainsi une compression efficace est obtenue car le ballonnet gonflรฉ de la sonde aura les mรชmes effets (surface de contact et force de pression) sur toutes les loges rรฉduites avec le surjet sur les limites de la collerette pรฉri-cervicale.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
1. Rappels anatomiques
1.1. Anatomie descriptive
1.1.1. Situation
1.1.2. Configuration externe
1.1.2.1. Morphologie
1.1.2.2. Anatomie zonale
1.2. Rapports
1.2.1. La loge prostatique
1.2.2. Rapports dans la loge prostatique
1.2.3. Rapports par lโintermรฉdiaire de la loge
1.3. Vascularisation
1.3.1. Vascularisation artรฉrielle
1.3.2. Drainage veineux
1.3.3. Drainage lymphatique
1.4. Innervation
2.Pathogรฉnie
3. Rappel physiopathologique
3.1. Facteurs dโobstruction
3.2. Consรฉquences de lโobstruction cervico-prostatique
4. Diagnostic de lโHypertrophie Bรฉnigne de la Prostate
4.1. Diagnostic positif
4.1.1. Circonstances de dรฉcouverte
4.1.1.1. Signes fonctionnels
4.1.1.2.Complications
4.1.2. Examen clinique
4.1.2.1. Interrogatoire
4.1.2.2. Examen physique
4.1.3.Examens complรฉmentaires
4.1.3.1. Examen biologique
4.1.3.2. Dรฉbitmรจtrie urinaire
4.1.3.3. Echographie de lโappareil uro-gรฉnital
4.2. Diagnostic diffรฉrentiel
4.2.1. Devant une dysurie
4.2.2. Devant une pollakiurie
5. Rappels thรฉrapeutiques
5.1. Buts
5.2. Moyens
5.2.1. Abstention thรฉrapeutique
5.2.2. Traitement mรฉdical
5.2.3. Traitement chirurgical
5.2.4. Sonde vรฉsicale ร demeure
5.2.5. Traitement physique
5.2.5.1. Rรฉsection prostatique par laser
5.2.5.2. Thermothรฉrapie par micro-ondes
5.2.5.3. Systรจme TUNA (Trans-urethral needl ablation)
5.2.5.4. Les ultrasons HIFU (High Intensity Focused Ultrasound)
5.3. Indications
5.4. Complications post โopรฉratoires
5.4.1 .Complications prรฉcoces
5.4.2. Complications ร moyen terme
5.4.3. Complications tardives
DEUXIEME PARTIE
6. Cadre de lโรฉtude
7. Patients et mรฉthodes
7.1. Patients
7.1.1. Population dโรฉtude
7.1.2. Critรจres dโinclusion
7.1.3. Critรจres de non inclusion
7.1.4. Critรจres dโexclusion
7.2. Mรฉthode
7.2.1. Schรฉma dโรฉtude
7.2.2. Paramรจtres รฉtudiรฉs
7.2.3. Critรจres de jugement
8. Rรฉsultats
8.1. Age des patients
8.2. Donnรฉes cliniques
8.3. Antรฉcรฉdents
8.4. Donnรฉes prรฉopรฉratoires
8.4.1. Donnรฉes biologiques
8.4.1.1. Creatininรฉmie
8.4.1.2. PSA total
8.4.1.3. ECBU
8.4.2. Echographie prostatique
8.5. Donnรฉes post-opรฉratoires
8.5.1. Evolution du taux dโhรฉmoglobine aprรจs adรฉnomectomie prostatique
8.5.2. Variation du taux dโhรฉmoglobine aprรจs adรฉnomectomie en fonction du volume prostatique
8.5.3. Variation du taux dโhรฉmoglobine postopรฉratoire en fonction de lโopรฉrateur
8.5.4. Durรฉe de lโirrigation
8.5.5. Quantitรฉ de sรฉrum utilisรฉe pour lโirrigation
8.5.6. Durรฉe dโhospitalisation
8.5.7. Durรฉe du port de la sonde urinaire en postopรฉratoire
8.6. Recul
DISCUSSION
9. Age
10. Terrain
11. Donnรฉes prรฉopรฉratoires
11.1. Donnรฉes cliniques
11.2. Donnรฉes biologiques
11.2.1. Creatininรฉmie
11.2.2. ECBU
11.2.3. PSAT
11.3. Echographie prostatique
12. Donnรฉes post-opรฉratoires
12 .1. Evolution du taux dโhรฉmoglobine aprรจs adรฉnomectomie prostatique
12.2. Variations des pertes sanguines en fonction du volume prostatique
12.3. Variations des pertes sanguines en fonction de lโopรฉrateur
12.4. Durรฉe de lโirrigation
12.5. Durรฉe dโhospitalisation
12.6. Durรฉe du port de la sonde urinaire en postopรฉratoire
12.7. La morbiditรฉ ร moyen et ร long terme
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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