Distribution géographique d’E. stenoclada
E. stenoclada est une espèce endémique de Madagascar qui présente une distribution géographique très restreinte. Elle se répartie dans l’Ouest et le Sud-ouest de Madagascar à climat semi-aride, particulièrement dans la zone côtière du Sud-Ouest, sur des terrains sableux et calcaires (Thomasson, 1972). Sur les dunes côtières, la population est très dense; tandis qu’au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la mer, le nombre d’individus diminue (sur le plateau calcaire et le sable roux) pour disparaître sur les terrains métamorphiques (Thomasson, 1972). Le climat et le sol figurent parmi les facteurs déterminants de sa répartition. E. stenoclada est une excellente indicatrice écologique du recouvrement sableux calcaire (Koechlin et al., 1974).
Adaptation morphologique d’E.stenoclada
Tous les organismes expriment divers degrés de réponses phénotypiques à l’environnement: c’est la plasticité phénotypique (Collin,2001; Sultan, 2003). La plasticité phénotypique,sur le plan physiologique, est la capacité d’un seul génotype à s’exprimer en différents phénotypes dans des environnements variés (Collin, 2001). Elle pourrait être un mécanisme d’adaptation de l’individu à l’hétérogénéité environnementale, comme le stress hydrique (West-Eberhard, 1989; Via et al., 1995); mais aussi l’interaction entre plantes et herbivores (Agrawal,1998).
Face au stress hydrique, diverses adaptations morphologiques, anatomiques et structurelle sont été observées chez les plantes vasculaires.Les réponses s’expriment parla réduction de la croissance à cause de la diminution de la fonction métabolique (Shimizuet al.,2010), l’accumulation de l’eau due aux modifications structurelles à savoir: l’augmentation de l’épaisseur de la cuticule, l’enracinement profond, la réduction de la surface foliaire, la conductance stomatale (Tezara et al., 2011) et l’augmentation de potentiel osmotique interne (Chaves et al.,2002).
Concernant la défense des plantes vis-à-vis des herbivores, Bryant et Raffa (1995) ont montré que les plantes évitent les attaques des herbivores en employant les dissuasions structurelles comme la spinescence, les substances biochimiques par la synthèse des composés toxiques tels que la proanthocyanidines (tannins concentrés) et la défense constitutive interne par la formation de lignine et/ou de cellulose.
Chez E. stenoclada, plusieurs adaptations ont été trouvées morphologiquement.Les racines principales s’allongent pour atteindre la nappe phréatique alors que les racines secondaires très abondantes se ramifient au niveau superficiel du sol (Thomasson, 1972). Pour éviter l’évapotranspiration trop élevée,les axes sont dépourvus de feuilles et l’appareil végétatif aérien réduit à un système de tiges plus ou moins ramifiées.La présence d’épines dans toute la partie de la plante semble une protection contre le broutage direct des bétails.
Reproduction d’E. stenoclada
Définitions
La reproduction asexuée consiste à produire une nouvelle plante par division mitotique, sans méiose ou fusion de gamètes. Le produit obtenu est dépendant ou non de son géniteur dont l’ensemble des descendants de la plante mère est appelé « clones ». La reproduction sexuée est le résultat de fusion de deux gamètes. Sur les fleurs femelles, le pollen féconde l’ovule en formant l’embryon puis se transforme progressivement en graine, sur la plante-mère. La graine germe pour avoir la plantule. Cette plantule, différente génétiquement de la plante mère, est appelée : «semis ».
Cycle de la reproduction
E. stenoclada se multiplie à la fois par voie sexuée (issue de la graine) et par voie végétative (par rejets de souche).
Facteurs affectant chaque mode de reproduction
Les systèmes de reproduction jouent un rôle important dans la structuration spatiale et temporelle de la diversité génétique au sein de la population. De nombreuses espèces ont la capacité de se propager partiellement par voie asexuée et par voie sexuée (Stoeckel, 2007). La reproduction sexuée et la propagation végétative contribuent différemment dans l’accomplissement du cycle de la vie des plantes. Ces différences se manifestent au niveau de la phénologie, de la durée de vie et des conditions d’existence (Fischeret al., 2008). Dans deux modes de reproduction, la variation d’allocation d’énergie entre eux pourrait avoir une origin egénétique (Hartnett, 1990) ou être influencée par des facteurs comme la taille, l’âgedes plantes(Schmid et al., 1995), la densité de la population et les conditions environnementales (Van Kleunen et al., 2001). La propagation végétative par l’émission de rejets de souche est le résultat de la réponse des plantes aux stress, définis comme une perturbation environnementale modifiant la dominance apicale (Bazzaz et al., 1987; Jacquemyn et al.,2006) ou une lésion de système racinaire (Del Tredici,2001).
Avantages et limites de chaque mode de reproduction
La reproduction sexuée produit un nouvel organisme qui est une combinaison des traits provenant des parents (Harper, 1977). L’importance de ce mode de reproduction est montrée par la capacité des organismes à se développer, à s’évoluer et à s’adapter dans les phyla des eucaryotes (Olivieri et al., 1995). La reproduction asexuée produit un nouvel organisme qui est génétiquement identique aux parents (Harper, 1977). Différente de la reproduction sexuée, la reproduction asexuée, quant à elle, peut utiliser divers types d’organes des plantes: bulbilles, tubercules, tiges et rhizomes pour former les nouvelles régénérations. Ce mode de reproduction peut coloniser rapidement et efficacement un grand nombre descendants sur un habitat favorable (Bengtsson et Ceplitis, 2000). Cependant,due à l’absence de diversité génétique, les descendants ne résistent pas beaucoup aux diverses maladies et moins aptes à la dispersion (Richards 2003). Nguema et al. (2013), étudiant la méthode de multiplication de Jatropha curcsas, ont stipulé que pour la production rapide de fruits, la multiplication végétative est la meilleure alternative. Par contre, la propagation sexuée est intéressante pour la production élevée de biomasse.
|
Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : GENERALITES
I.1 Pastoralisme et transhumance
I.2 Distribution géographique d’E. stenoclada
I.3 Adaptation morphologique d’E. stenoclada
I.4 Reproduction d’E. stenoclada
I.4.1 Définitions
I.4.2 Cycle de la reproduction
I.4.2.2 Facteurs affectant chaque mode de reproduction
I.4.2.3 Avantages et limites de chaque mode de reproduction
I.5 Utilisations traditionnelles de Samata
I.5.1 Utilisation comme fourrage
I.5.2 Utilisation médicinale
I.5.3 Autres utilisations
Deuxième partie: MILIEU D’ETUDE
II.1 Localisation géographique
II.2 Milieu abiotique
II.2.1 Climat
II.2.1.1 Précipitations
II.2.1.2 Températures
II.2.1.3 Vents
II.2.2 Géologie et sol
II.2.3 Hydrographie
II.3 Milieu biotique
II.3.1 Flore et végétation
II.3.2 Faune
II.3.3 Homme et ses activités
II.3.3.1 Ethnies
II.3.2.1 Principales activités de la population
Troisième partie: MATERIEL ET METHODES
III.1 Matériel végétal
III.1.1 Position systématique
III.1.2 Description morphologique
III.1.2.1 Appareil végétatif
III.1.2.2 Appareils reproducteurs
III.2 Méthodes d’études
III.2.1 Collecte de données sur la reproduction et la production de biomasse
III.2.1.1 Disposition de surface de relevés
III.2.1.2 Densité
III.2.1.3 Biomasse
III.2.1.4 Régénération naturelle
III.2.1.4 Fréquence de coupes
III.2.2 Expérience ex-situ
III.2.2.1 Germination
III.2.2.2 Bouturage
III.2.3 Connaissances ethnoécologiques des paysans sur le Samata
III.3 Analyses statistiques
Quatrième partie: RESULTATS
IV.1 Collecte des données in situ
IV.1.1 Densité de la population d’E. stenoclada
IV.1.2 Evaluation de la biomasse
IV.1.3 Régénération naturelle
IV.1.3.1 Régénération par voie sexuée
IV.1.3.2 Régénération par voie végétative
IV.1.4 Fréquence de coupes
IV.2 Expérience ex situ
IV.2.1 Germination
IV.2.1.1 Culture en milieu contrôlé
IV.2.1.1 Culture en pépinière
IV.2.2 Bouturage
IV.2.2.1 Taux de viabilité des boutures
IV.2.2.2 Effet des substrats sur la croissance des boutures
IV.2.2.3 Effets de l’hormone sur la croissance des boutures
IV.2 Connaissances ethnoécologiques des paysans sur le Samata
IV.2.1 Biologie de l’espèce
IV.2.2 Potentiel économique de Samata
IV.2.3 Récolte et conservation
CONCLUSION
Télécharger le rapport complet