Adaptation des infrastructures routieres au changement climatique

Le désenclavement des différentes parties de Madagascar est indispensable pour le développement durable du pays. En effet, développer c’est aussi communiquer, échanger, faire partager des biens, des savoirs faire, des produits, des cultures et des problèmes. Une telle activité n’est assurée que par la présence des infrastructures, comme la « Route ». Comme tous les autres secteurs d’activité, le domaine du transport routier est touché par les impacts du changement climatique, aussi bien au niveau du trafic et des usagers de la route que de l’infrastructure routière elle-même.

Le changement climatique est un phénomène reconnu par une large majorité de la communauté scientifique. Ce changement se concrétise par une modification des conditions météorologiques moyennes et une apparition plus fréquente de conditions extrêmes. A Madagascar, les impacts du changement climatique sont déjà évidents. La Grande Ile étant un pays tropical sujet à des catastrophes naturelles récurrentes, les questions de la gestion de l’environnement en général, et de l’adaptation au changement climatique en particulier, deviennent cruciales et urgentes.

METHODOLOGIE

Selon l’Intergovernmental Panel on Climat Change (IPCC), on peut définir l’adaptation au changement climatique comme un degré d’ajustement d’un système à des changements climatiques (y compris la variabilité climatique et les extrêmes) afin d’atténuer les dommages potentiels, de tirer parti des opportunités ou de faire face aux conséquences et la vulnérabilité comme un degré de capacité d’un système de faire face ou non aux effets néfastes du changement climatique (y compris la variabilité climatique et les extrêmes). La vulnérabilité dépend du caractère, de l’ampleur et du rythme de l’évolution climatique, des variations auxquelles le système est exposé, de sa sensibilité et de sa capacité d’adaptation.

SMITH et al. (2000) distinguent deux formes d’adaptation :
• L’adaptation réactive qui consiste à réagir aux impacts du changement climatique lorsqu’ils se produisent ;
• L’adaptation anticipative, au contraire, consiste à agir avant que les impacts ne se produisent pour réduire la vulnérabilité à ces impacts et en limiter les conséquences adverses.

Les actions à réaliser dans les différentes étapes sont :

• Etape 1 : détermination de la vulnérabilité : évaluer si le changement climatique pouvait compromettre l’intégrité, l’efficacité ou la longévité d’un projet dans l’horizon de la planification dudit projet ;
• Etape 2 : identifier les adaptations : identifier une conception qui permettrait de mieux s’adapter au changement climatique. Identifier des mesures qui renforcent la résistance face au changement climatique mais qui restent valables pour le climat actuel ;
• Etape 3 : effectuer une analyse : examiner les conséquences du changement climatique ainsi que l’efficacité et la faisabilité des adaptations qui pourront réduire la vulnérabilité au changement climatique ;
• Etape 4 : choisir la méthode : examiner les résultats de l’analyse. Déterminer si les changements dans la conception d’un projet en cours sont nécessaires, ou si de nouvelles adaptations doivent figurer dans un projet proposé ;
• Etape 5 : mettre en œuvre les adaptations : préparer un plan d’exécution qui identifie les étapes, le personnel ou organisation responsable, le chronogramme ainsi que les besoins en ressources nécessaires pour l’intégration des adaptations au changement climatique dans le projet ;
• Etape 6 : évaluer les adaptations : évaluer la mise en œuvre des adaptations et leur efficacité.

ENVIRONNEMENTAL MALGACHE 

LES CARACTERISTIQUES DU MILIEU BIOPHYSIQUE

Relief et géomorphologie 

Madagascar présente un relief très accidenté où les surfaces planes sont plutôt rares. Etirée sur 1 500 km du Nord au Sud et 500 km environ d’Est en Ouest, l’île est constituée par un ensemble de hautes terres occupant les 2/3 du pays.

Les plus hauts massifs sont localisés sur un axe Nord-Sud décentré vers l’Est, ce qui explique la dissymétrie entre l’Ouest et l’Est de l’île. Les Hautes Terres Centrales au relief tourmenté correspondent au socle précambrien soulevé, faillé et soumis à l’érosion, s’élevant en moyenne entre 800 m et 1 600 m d’altitude. Les hauts reliefs culminent à plus de 2 500 m (Tsaratànana, Andringitra, Ankaratra). Le versant oriental descend par un escarpement abrupt ou falaise sur l’Océan Indien, jusqu’au niveau d’une étroite plaine côtière, rectiligne, bordée de lagunes reliées artificiellement sur une longueur de 600 km pour former le Canal des Pangalanes. Le versant occidental s’incline par une pente prolongée vers le Canal de Mozambique. Le versant est caractérisé par l’érosion différentielle des roches sédimentaires. Il en résulte, en dehors des grands bassins de Mahajanga et de Morondava, un paysage de cuestas gréseuses ou calcaires. Les premières sont découpées par de profonds canyons ou morcelées en massifs ruiniformes. Les secondes ont tendance à développer des faciès karstiques plus ou moins prononcés (antsingy, grottes). La côte est découpée de bancs de coraux et d’îles particulièrement dans le Nord- Ouest. Les régions méridionales, prennent l’aspect d’une pénéplaine, formée à l’Est par le massif volcanique de 1’Androy, à l’Ouest par le plateau calcaire du Mahafaly. Dans l’Extrême Sud, la côte est bordée par un important cordon dunaire.

Sols

La géologie de Madagascar se répartit en deux grands groupes (BESAIRIE, 1973):
• Les roches sédimentaires qui occupent toutes les zones côtières, soit un tiers de l’Ile ;
• Le socle cristallin sur lequel reposent les Hautes-Terres, soit deux tiers de l’Ile.

Les travaux de ROEDERER (1971) répartissent les sols malgaches en quatre types différents :
• Les sols ferrallitiques avec plusieurs variantes, en fonction de la roche mère. Il s’agit des sols les plus répandus sur les Hautes-Terres et la Côte Est. Ils occupent environ 40% de la superficie de l’Ile ;
• Les sols ferrugineux tropicaux qui forment de très grandes surfaces dans l’Ouest et le Sud, et représentent 27,5 % de l’Ile ;

Ces deux types de sols continuent à subir, à des degrés divers, un phénomène érosif, d’une part en raison des situations topographiques, et d’autre part, à cause des actions anthropiques, telles que les feux de brousse et le déboisement.

• Les sols hydromorphes, plus ou moins tourbeux, occupent les bas-fonds et sont prioritairement utilisés pour la riziculture (6,5% de la surface de l’Ile) ;
• Les sols alluviaux, peu évolués, mais très fertiles, se trouvent surtout dans les environs immédiats des grands fleuves de la région occidentale (26 % de la surface).

Les dernières estimations sur l’importance de l’érosion avancent des chiffres de 200 à 400 tonnes/ha/an de la couche arable du sol, qui sont entraînées par les eaux de ruissellement, alors que la moyenne mondiale serait de 11 tonnes/ha/an (EPM, 2000). La majorité des phénomènes érosifs ont lieu sur les parties topographiques constituées par les plateaux et les pentes, qui servent de terrains de cultures et de pâturages. Ce phénomène érosif entraîne une réduction de la fertilité des sols.

Climats

Madagascar est soumis au climat tropical unimodal, caractérisé par une alternance de saison des pluies (novembre – mars) et de saison sèche (avril – octobre), dont les longueurs varient d’une région à l’autre. L’altitude accentue par ailleurs les variations de température. La saison sèche peut ainsi être particulièrement fraîche sur les Hautes-Terres où, sporadiquement, il peut geler (régions d’Antsirabe et Ambatolampy). La côte Est est bien arrosée (plus de 2 000 mm de pluie/an pendant 11 mois), alors que la partie Sud de l’Ile est soumise à une longue saison sèche, à fort déficit pluviométrique (275 mm à Toliara). Madagascar subit annuellement au cœur de la saison des pluies (de janvier à mars), les dégâts engendrés par les cyclones qui proviennent de l’Océan Indien ou du Canal de Mozambique.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE
CHAPITRE I : METHODOLOGIE
CHAPITRE II : CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL MALGACHE
CHAPITRE III : CHANGEMENT CLIMATIQUE
CHAPITRE IV : INFRASTRUCTURE ROUTIERE A MADAGASCAR
PARTIE II : EVALUATION DE L’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES A MADAGASCAR
CHAPITRE I : POLITIQUE NATIONALE D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE A MADAGASCAR
CHAPITRE II : LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LES INFRASTRUCTURES ROUTIERES ET LES USAGERS
PARTIE III : MESURES A PRENDRE POUR ADAPTER LES INFRASTRUCTURES ROUTIERES AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
CHAPITRE I : STADE D’APPLICATION DE L’ADAPTATION DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
CHAPITRE II : MODES DE DIMENSIONNEMENT DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES
CHAPITRE III : PRESCRIPTIONS POUR L’ENTRETIEN
CHAPITRE IV : PRESCRIPTIONS POUR LE SUIVI ET RECOMMANDATIONS POUR LES PROJETS D’INFRASTRUCTURES ROUTIERES A MADAGASCAR
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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