Adaptation au changement climatique et aménagement urbain

Au cours des années 1980, le monde a vu émerger le phénomène, bien plus ancien en réalité, qu’est le changement climatique et c’est très timidement que les hommes ont commencé à essayer de s’y préparer. Mais aujourd’hui, son avancé perpétuelle et la multiplication des études à son sujet nous met face à un constat : Nous devons nous y adapter au plus vite. Alors qu’une augmentation de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels est déjà constatée, c’est encore 1,5°C de plus qui sont prévus pour 2050, des perturbations toujours plus importantes et à toutes les échelles sont attendues [GIEC, 2018].

En 2011, avec la présentation du premier Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), la France fait de l’adaptation au changement climatique (ACC) un sujet politique pour la première fois. Une chose est sûre, l’action doit être locale, les différentes régions et territoires étant impactés différemment. Depuis du chemin a été fait, les projets d’ACC se sont multipliés sur le territoire français et les outils pour les accompagner sont toujours plus nombreux. Mais un constat reste sans équivoque, les actions réelles restent encore trop peu nombreuses.

Le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine (PNR LAT) a intégré l’ACC dans ses objectifs en 2017. En accord avec les rôles qui lui sont attribués, il agit à travers l’information, la sensibilisation et l’accompagnement des habitants, des acteurs et des élus locaux. Il est encore aujourd’hui l’un des rares PNR intégrants cette thématique, lui donnant une petite longueur d’avance. Cependant, le constat est fait que sur son territoire encore trop peu d’actions concrètes ont lieu. Ce constat est d’autant plus apparent dans les zones urbaines, où aucun projet d’aménagement n’a encore clairement intégré l’adaptation dans ses objectifs. C’est dans ce contexte que l’étude « Adaptation au changement climatique et aménagement urbain » prend lieu. L’objectif est d’accompagner et de proposer des solutions d’aménagement pour l’ACC à une collectivité du Parc qui a pour projet la revitalisation de son centre bourg, la commune MazéMilon. La commune en est encore aux premières réflexions sur les objectifs à intégrer dans son cahier des charges, elle a donc accepté d’être le sujet de cette étude afin d’être conseillée sur cette thématique, avec la potentielle finalité d’en intégrer des éléments dans son futur projet. Le service urbanisme du PNR s’intéresse notamment au concept récent de « Solutions fondées sur la Nature» qui lui semble approprié à ce genre de projet. Il souhaite donc acquérir des connaissances sur ce sujet, et si cela s’avère pertinent, l’intégrer au projet de Mazé-Milon.

Cette étude consistera dans un premier temps, en l’acquisition de connaissances sur le concept de Solutions fondées sur la Nature afin de savoir ce qu’il en est réellement et à quels enjeux il répond. Ensuite, à l’aide des travaux déjà réalisés par le PNR, une identification des enjeux présents sur le centre-bourg de Mazé-Milon en termes d’ACC prendra place. Les résultats des deux parties aboutiront sur la proposition de solutions pertinentes pour le projet de la commune qui pourront également être adaptées sur le reste du territoire. Enfin, afin de tirer d’autres conclusions utiles pour le PNR, des propositions d’actions ou de nouvelles pistes de réflexions sur le sujet seront proposées.

Les Parcs naturels régionaux, un outil au service des territoires

FONCTIONNEMENT DES PARCS NATURELS REGIONAUX

Qu’est-ce qu’un Parc naturel régional ?

Les Parcs naturels régionaux sont créés en 1967 sous l’impulsion de la DATAR (Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale) dans le but de répondre à diverses problématiques des territoires ruraux alors que la France était encore très centralisée. Plus de 50 ans plus tard on en dénombre 56 en métropole comme en Outre-Mer. La surface qu’ils occupent représente plus de 16,5% du territoire national (plus de 9 millions d’hectares) réparti sur plus de 4700 communes pour un total de plus de 4,4 millions d’habitants.

Un territoire classé PNR doit être « un territoire à dominance rurale dont l’intérêt patrimonial naturel, culturel et paysager est remarquable, comporte suffisamment d’éléments reconnus au niveau national et dont l’équilibre est fragile » [Fédération des PNR de France, 2020]. Le classement d’un territoire en PNR est le fruit d’une initiative locale, les élus, les associations, les acteurs économiques et les habitants locaux en sont les premiers porteurs. C’est seulement après un long processus de mise en accord de toutes les parties prenantes et de validation d’un périmètre d’étude autour d’un projet commun qu’un PNR peut voir le jour. Les organisations supra-territoriales (départements, régions) en sont les principaux soutiens, c’est eux qui donnent suite à l’idée en soutenant les projets de création de PNR ou non. Le projet d’un PNR est caractérisé par sa charte. La charte est le contrat qui concrétise le projet de protection et de développement du territoire et des parties signataires pour une durée de 15 ans, période après laquelle une procédure de révision est imposée. Cette charte s’impose alors à toutes les collectivités signataires qui sont les communes, les EPCI, les départements et les régions concernés, ainsi que l’Etat.

Les missions

Un PNR est géré par un syndicat mixte qui est chargé d’animer et de coordonner la mise en œuvre de sa charte. Il est composé de collectivités locales et regroupe au moins la (ou les) régions et les communes de son périmètre, souvent les départements et parfois d’autres représentants socioprofessionnels ainsi que des établissements publics. Ce même syndicat est administré par un comité syndical, une instance délibérative constituée d’élus représentant les membres du syndicat. Ensuite, c’est l’équipe technique qui met un œuvre les décisions prises par le syndicat.

Bien qu’un PNR n’ait aucune compétence au sens administratif et juridique, il a pour vocation de protéger le patrimoine, de contribuer à la vie locale, d’encourager l’activité économique et d’innover. Les actions d’un Parc sont basées sur une gestion des territoires basée sur la volonté de convaincre plutôt que contraindre. Ainsi, pour mettre les objectifs la charte en œuvre, les actions d’un Parc relèvent plutôt de l’information, de l’animation et de la sensibilisation des personnes qui y vivent, travaillent ou y passent dans l’objectif d’influencer les comportements. L’article R333 1 du Code de l’Environnement attribue aux PNR cinq missions principales qui sont menées différemment dans chaque Parc, leurs territoires se distinguant fortement les uns des autres [Projet de charte du PNR LAT 2023-2038] :
• La protection et la gestion du patrimoine naturel, culturel et paysager
• L’aménagement du territoire
• Le développement économique et social
• L’accueil, l’éducation et l’information
• L’expérimentation et l’innovation .

LE PARC NATUREL REGIONAL LOIRE-ANJOU-TOURAINE

Création et caractéristiques du Parc

Créé le 30 mai 1996, le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine est situé entre les deux villes portes d’Angers et Tours, au carrefour des provinces historiques de l’Anjou et de la Touraine. Il réunit aujourd’hui un total de 116 communes, dont 71 sont situées dans le département de l’Indre-et-Loire et les 45 autres dans celui du Maine et-Loire pour une superficie totale de 2 770 km² et une population d’environ 200 000 habitants. Ce Parc a la particularité de se situer à cheval sur deux régions (Centre Val de Loire et Pays de la Loire) et est relativement densément peuplé pour un PNR (75 hab/km², pour une moyenne de 41 hab/km²), il est articulé autour de la Loire et de ses confluences (Cher, Indre, Vienne, Thouet et Authion) qui façonnent considérablement les paysages et la culture locale. C’est autour de ces cours d’eau que s’organisent une grande part des activités du territoire, d’ailleurs, 44 communes du Parc sont intégrées au Val de Loire Patrimoine mondial de l’UNESCO. Le territoire est également très marqué par les vignobles d’Anjou-Touraine et leurs histoires très ancienne ainsi que par ses gâtines forestières, comme la forêt de Chinon ou de Milly. Les nombreux villages bordant le fleuve font preuves d’une cohérence paysagère et architectural au travers de l’eau et le sable ainsi que l’architecture caractéristiques de maisons faites de pierre de tuffeau et toit d’ardoise ainsi que d’une partie des nombreux « châteaux de la Loire ». Ce sont surtout ces caractéristiques qui ont pu unir les deux entités géographiques distinctes que sont l’Anjou et la Touraine au sein d’un seul Parc.

Contexte actuel

Le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine est actuellement en période de révision de sa nouvelle charte pour la période 2023-2038. Elle formalisera le projet du territoire pour les 15 années à venir. Cette révision permet de mettre à jour le diagnostic du PNR afin de mettre en lumière et de répondre aux récents et futurs enjeux du territoire. Cette révision du projet est également l’occasion d’étendre le territoire du Parc puisque 17 nouvelles communes sont dans le nouveau périmètre de la charte, présenté en mars 2021, il passe de 279 250 ha actuels à 317 082 ha, soit une augmentation de 13,54%.

L’adaptation au changement climatique 

QU’EST-CE QUE L’ACC ?

Définitions
L’adaptation au changement climatique, c’est une « démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences, de manière à en atténuer les effets préjudiciables et à en exploiter les effets bénéfiques » [GIEC, 2012]. S’adapter c’est donc mettre en place une stratégie, une action ou instaurer une mesure qui a pour objectif la réduction de la vulnérabilité des systèmes naturels comme humains, dans ce contexte, face au changement climatique. L’adaptation au changement climatique vient compléter les actions d’atténuation qui visent à réduire les impacts humains sur l’environnement, comme la réduction des rejets de gaz à effet de serre ou la restauration d’écosystèmes dégradés.

Les origines
Alors que les menaces du changement climatique sur le monde ne sont aujourd’hui plus à présenter, les nombreux rapports et prévisions, notamment via les travaux du GIEC, alertent de plus en plus sur l’imminence de fortes conséquences, alors que les premières répercussions au niveau mondial commencent déjà à se faire ressentir. De plus, la façon dont nous nous sommes implantés dans l’environnement rend les systèmes humains très vulnérables, notamment les villes. Le réchauffement climatique présente un enjeu général qui vient toucher tous les domaines et menace aussi bien la nature que la société humaine, l’adaptation doit donc être abordée transversalement. Alors que ses enjeux ont été timidement traités depuis les années 1990, l’adaptation a pris une importance croissante au fur et à mesure que les premières conséquences du changement climatique se faisaient sentir, notamment depuis les années 2010. Aujourd’hui, bien qu’elle soit encore mal-connue ou malcomprise d’une partie des citoyens et des décideurs, les actions pour l’adaptation se font de plus en plus nombreuses et la prochaine décennie sera décisive.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. Le Parc naturel Loire-Anjou-Touraine et l’adaptation au changement climatique
I.1) Les Parcs naturels régionaux, un outil au service des territoires
1) Fonctionnement des Parcs naturels régionaux
2) Le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine
I.2) L’adaptation au changement climatique
1) Qu’est-ce que l’acc ?
2) Le PNR LAT face au changement climatique
I.3) Missions du stage
1)Besoins et missions
II. Etude sur les SAFN
II.1) Les Solutions fondées sur la Nature, qu’est-ce que c’est ?
1)Etat des lieux
II.2) Quelles actions ? Capitalisation et recueil
1) Réflexion préliminaire
2) Le projet Nature4cities
3) Comment réaliser une capitalisation accessible ?
III. Le Parc face au changement climatique : Exemple de Mazé-Milon
III.1) Méthodologie
1) Réflexion et definitions preliminaires
2) Méthodologie
III.2) Le diagnostic d’exposition au changement climatique
1)Méthode
2)Résultat exposition
III.3) Diagnostic de sensibilité de Mazé-Milon
1)Méthode
2)Diagnostic
3)Limites
III.4) Les vulnérabilités : Quels leviers pour Mazé ?
1)La pertinence des safn sur les thematiques
2)Bilan des leviers d’actions
IV. Pistes de réflexion
IV.1) Quelles solutions à développer ?
1)Solutions choisies
2)Convaincre et accompagner les collectivités
IV.2) Propositions et concepts à approfondir pour l’adaptation et la nature en ville
1)Travail et compensation sur les parcelles privées
2)Utilisation de données satellites
3)Urbanisme tactique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *