Les formations géologiques
D’après les études faites1 , la majeure partie du terrain est formée à partir du socle cristallin essentiellement cristallophyllien et geosynclinale du Précambrien. La granitisation a donné les principaux massifs autour de la dépression. Le système a été ensuite affecté par plusieurs phases orogéniques qui ont donné les premières chaînes de montagne, d’autres sont accompagnées de métamorphisme et d’injection de roches éruptives. Des dépôts d’alluvions se sont ensuite sont accumulés dans la dépression et dans les vallées des grandes rivières. Ces différentes formations seront exposées suivant l’ordre chronologique de leur mise en place. Les formes du socle Précambrien. Dans la région, le socle Précambrien ne présente que deux de ses trois systèmes sédimentaires: le système intermédiaire du Graphite et celui du Vohibory. Le Système du Graphite apparaît dans les migmatites schisteuses de la partie est de la région. Le gneiss, dominant, avec plusieurs variétés dans sa composition, est nettement développé dans la partie est et ouest de la Cuvette. Le système de Vohibory, moins étendu, repose sur le précédent et présente une grande variété lithologique. L’effet du métamorphisme a donné des schistes, des amphiboles et des léptinites. Le système affleure dans la partie sud-est; à Befontsy et dans la vallée de l’Isikory, au sud d’Anjanaharibe. La granitisation. Cet ensemble métamorphique, affecté par des périodes orogéniques a été recoupé par des intrusions granitiques et des granitisations importantes:
– Les massifs d’Anjanaharibe Sud et de Marojejy qui sont formés par de roches éruptives et des roches de granitisation, la même formation se retrouve dans les vallées de Betaolana et d’Ambolokopatrika.
Les deux massifs granitiques importants
Marojejy, un massif à charnockite culmine à 2133 m d’altitude avec des pentes très fortes et une dénivellation de 1600 m sur une distance de 44 Km, forme une barrière au nord-est de la Cuvette. De même le Massif d’Anjanaharibe Sud forme une barrière entre la dépression et la région d’Akiakabe de Matsondaka, et de Mangirano. Ce massif a une pente plus faible par rapport au Marojejy. Sous la couverture forestière, à partir de la roche-mère, le sol est souvent formé d’argiles férrallitiques, surmonté par un horizon supérieur épais, composée de débris végétaux en décomposition; la forêt empêche l’évolution des sols en latérite car elle freine l’évaporation et empêche la remontée des hydroxydes métalliques.
Les intérêts des massifs forestiers
Marojejy, constitué d’un massif forestier couvrant plus de 60 000 hectares, possédant encore trois des quatre écosystèmes forestiers malgaches :
• La Forêt tropicale de basse altitude du domaine de l’Est,
• La Forêt pluviale du domaine du centre malgache,
• La Formation végétale des hautes montagnes malgaches.
Les deux dernières n’existent que dans cinq localités de Madagascar et c’est à Marojejy qu’elle est la plus préservée. De nombreuses espèces végétales endémiques y existent, outre une faune variée à fort taux d’endémisme et de grande diversité : caméléons très diversifiés avec certaines espèces endémiques, puis des espèces d’oiseaux très rares et très localisées tels que la Philepitte, le faux Soimanga de Salomonsen (Néodreperis hyponata), la Newtonia de Fanovana (Newtonia fanovanae), l’aigle serpentaire de Madagascar (Eutriorchis ostur) … Le massif montagneux d’Anjanaharibe est découpé par de flancs escarpés, et culmine à 2134m par des sommets en pointe. Il renferme encore plusieurs espèces animales et végétales de basse et moyenne altitude, en particulier de l’Indri (Indri indri) le plus grand primate malgache qui se trouve là, à la limite septentrionale de son aire de distribution, l’Eurycère de Prévost, et le Rollier terrestre de Crossley. Trois espèces d’oiseaux extrêmement rares y ont été observées ces dernières années : l’aigle serpentaire de Madagascar, et la Newtonie de Fanovana ont été vu lors d’un inventaire de 1994 et la Chouette de Soumagne retrouvée en 1993 alors qu’elle n’avait pas été vue à Madagascar depuis 1973. Les forêts naturelles hors réserve sont encore importantes : le corridor de Betaolana relie les massifs d’Anjanaharibe Sud et de Marojejy, au nord de la Cuvette. Ainsi, les massifs forestiers renferment des richesses considérables en espèces animales et végétales dont beaucoup sont endémiques ou encore inconnues or ils sont en voie de disparition. Cependant les écosystèmes forestiers et montagnards y sont encore les moins dégradés de tout Madagascar.
L’évolution des produits vivriers
La cuvette fait d’Andapa le grenier du Nord-Est malgache, sur ses productions, le riz occupe la première place suivi du manioc et des haricots. D’après les chiffres de la Statistique agricole, sur les 20 dernières années, la production rizicole d’Andapa a augmenté de 107% en 95 par rapport à la production de 1980. Cependant, en 1999, elle a baissé progressivement jusqu’à 36% d’il y a 20 ans. Andapa a diminué sa part, si en 1980, elle produisait 37 % du paddy du Nord-Est, après une légère hausse, 40 % en 1995, elle n’offre actuellement que 32 % sans pour autant influencer la production du SAVA qui s’est accru à 59 % de 1980 à 1999. A part le manioc, qui a suivi la tendance du riz, les autres principaux produits vivriers ont connu une amélioration considérable. Par rapport aux années 80, le maïs a connu une croissance de 92,5 % et le haricot, de 114.2 %. Les superficies cultivées par ces deux cultures ont aussi augmenté, ( maïs de 84.7 %, haricot de 92.5 %).
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Table des matières
Première partie : UNE VISION D’ENSEMBLE DE LA REGION D’ANDAPA
Chapitre I: UN MILIEU TROPICAL MONTAGNEUX ET FORESTIER
A- UNE REGION TRES HUMIDE, TYPIQUE DE L’EST MALGACHE
B- UNE CUVETTE AUX CONTOURS TRES ACCIDENTES
C- LES MONTAGNES, UN BASTION DE RICHESSES NATURELLES
Chapitre II: L’HOMME ET LE MILIEU NATUREL
Chapitre II: L’HOMME ET LE MILIEU NATUREL
A- ESPACE ET SYSTEME DE PRODUCTION
B- UN CHANGEMENT D’ORIENTATION DE LA PRODUCTION
C- PRATIQUES ET MILIEU
Chapitre III: ANDAPA, UNE ZONE D’IMMIGRATION
A- LA DYNAMIQUE DE LA POPULATION
B-PROGRESSION DU PEUPLEMENT ET PRESSION SUR LES RESSOURCES FORESTIERES
C- INFRASTRUCTURES, VILLE ET ECHANGES
Deuxième partie: DEUX VILLAGES AUX CARACTERISTIQUES TRES DIFFERENCIEES
Chapitre IV : DYNAMIQUE HUMAINE ET ACTIVITES
A-LE CONTEXTE HUMAIN ET SOCIAL
B- SOCIETE ET COHESION
C- PRATIQUES PAYSANNES ET ACTIVITES
Chapitre V : VALLEE FORESTIERE ET PLAINE
A- BELAMBO, UN MILIEU A LA FOIS RICHE ET COMPLEXE
B- LA PLAINE, UN ATOUT POUR ANTSAHAMELOKA
C- L’IMPORTANCE DES RESSOURCES, ATOUTS ET CONTRAINTES
Chapitre VI : LES PROBLEMES DE LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
A-LES FACTEURS PRODUCTIFS
B- GESTION INSTITUTIONELLE ET TECHNIQUE DES RESSOURCES
C-LES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES
Troisième partie: LES ACTIONS ENGAGEES FACE A LA DYNAMIQUE PAYSANNE
Chapitre VII : L’EVOLUTION DES MODES DE PROTECTION FORESTIERE
A-LA LEGISLATION
B-LES ACTEURS LOCAUX
C- UNE NOUVELLE APPROCHE, LA GESTION LOCALE SECURISEE
Chapitre VIII : LES SOLUTIONS MISES EN ŒUVRE POUR LES DEUX VILLAGES
A-LA GELOSE, UNE MISE EN PLACE PARTICIPATIVE
B-LA RESPONSABILISATION DE LA COMMUNAUTE
C-SOUTIEN POUR LE DEVELOPPEMENT
Chapitre IX : POUR UNE MISE EN VALEUR DURABLE DES RESSOURCES
A-UNE MEILLEURE PERSPECTIVE
B-QUELQUES POINTS A RENFORCER
C-SOLUTIONS ET ALTERNATIVES PROPOSEES
CONCLUSION GENERALE
GLOSSAIRE
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