ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL ET SYSTEME D’ECHANGE LOCAL COMME MOYEN DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

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ANALYSE DE LA SITUATION DE LA PAUVRETE A MADAGASCAR

Profil de la pauvreté à Madagascar

Madagascar est encore classé parmi les pays les plus pauvres du monde. Plus de 2 personnes sur 3 sont pauvres. L’indicateur de pauvreté humaine (IPH)5, permet de situer le progrès de Madagascar par rapport aux autres pays. L’indicateur se concentre sur trois aspects essentiels sous l’angle des manques de la vie humaine : la longévité, l’instruction et des conditions de vie décente. Avec un IPH de 0,467 en 1999, Madagascar fait partie des pays dont la pauvreté humaine est élevée. Cependant, par rapport à l’année 1997, l’IPH (0,517) a connu une baisse de 9,8%, traduisant une amélioration de la répartition du développement humain au sein de la population.
La pauvreté à Madagascar, comme dans plusieurs pays Africains, est un phénomène rural et connaît des variations importantes d’une région à l’autre que suivant les groupes socio-économiques et le genre.

Taux de pauvreté :

Plus de ¾ (85%)6 des pauvres habitent en milieu rural. Les ménages urbains semblent avoir une vie beaucoup plus décente par rapport aux ménages ruraux. Cette différence se reflète dans les consommations par tête car en milieu rural, elles sont inférieures au seuil de la pauvreté et représentent 32,5% en moins par personne à celles de la capitale. L’amélioration de la situation en 2001 par rapport à celle de 1999 concerne surtout le milieu urbain où le taux d’incidence a diminué de 2,1% contre une légère diminution de 1,8% en milieu rural. Quant à l’intensité de la pauvreté il y a une dégradation de la situation des pauvres en milieu rural durant la période 1997-2001.

La répartition spatiale de la pauvreté

Le phénomène de pauvreté connaît des variations importantes d’une région à l’autre. En termes de revenus, la pauvreté est localisée à Fianarantsoa et Toamasina , avec un taux de pauvreté avoisinant 80% en 2001. Elle est moins forte dans la province d’Antananarivo par rapport aux autres régions. Il est 10% plus probable qu’une personne soit pauvre si elle vit à Fianarantsoa par rapport à Antananarivo. A Toamasina, ce taux est de 30%.
Le tableau 2 montre la répartition spatiale de la pauvreté Tableau 2 : Répartition spatiale de la pauvreté
Ce tableau nous montre que la province d’Antananarivo a vu sa pauvreté diminuer progressivement avec un taux passant de 63,4% en 1993 à 48,3% en 2001. La province de Toliara a suivi la tendance nationale avec une détérioration en 1997, un redressement en 1999 et une amélioration continue jusqu’en 2001. La province de Toamasina a suivi la même tendance sauf en 2001 où la pauvreté s’est aggravée et a retrouvé son niveau de 1997.
Dans les trois autres provinces ( Antsiranana, Fianarantsoa et Mahajanga ) la pauvreté persistante dans le milieu rural a entraîné une dégradation de la situation globale jusqu’en 1999. Cette aggravation de la situation s’est poursuivie jusqu’en 2001
à Mahajanga, tandis qu’elle s’est arrêtée à Fianarantsoa. Antsiranana a connu une amélioration notable entre 1999 et 2001.

Pauvreté selon les groupes socioprofessionnels :

On peut constater que les pauvres sont essentiellement des exploitants agricoles. En général, la catégorie socio-économique du chef de ménage détermine le niveau des dépenses du ménage, donc de sa situation vis-à-vis de la pauvreté monétaire.
Dans le secteur agricole, les exploitants agricoles sont les plus vulnérables. Les ménages dont le chef de famille exerce comme principale activité l’agriculture ou l’élevage, sont, dans la majorité des cas les plus pauvres du pays , en particulier les petits exploitants agricoles . L’intensité de pauvreté la plus élevée se trouve dans cette catégorie. Les commerçants et les entrepreneurs ainsi que les cadres salariés, en revanche, sont moins touchés par la pauvreté. Dans ce tableau, on peut également constaté que les grands exploitants agricoles sont plus frappés par la pauvreté que les moyens exploitant, ce qui est anormale.

Pauvreté et genre

Près de 19% des ménages sont dirigés par des femmes. Si en 1993, les ménages dirigés par celles-ci étaient plus pauvres que ceux dirigés par des hommes, en 1999, la situation est devenue quasiment égale dans les deux cas. La situation s’est nivelée entre 1997 et 2001. Les ménages dirigés par des femmes divorcées ou veuves sont plus pauvres que ceux dirigés par des célibataires ou mariées. Mais les femmes célibataires s’en sortent moins bien que les femmes mariées chefs de ménage. Tableau 4 Pauvreté et genre
Ce tableau nous montre qu’en milieu rural, cette disparité est très marquée avec un bas niveau de ISDH de 0.354 par rapport au milieu urbain où il est de 0.596. Au niveau régional, la disparité sociologique entre homme et femme vis-à-vis du développement humain se retrouve dans toutes les provinces autonomes, avec un accent plus marqué pour les provinces de Fianarantsoa(ISDH de 0.333), Toliara (0.360) et Mahajanga (0.362).
Au niveau de l’éducation, on constate que l’analphabétisme concerne plus les femmes (50.6%), le taux net de scolarisation du sexe féminin est de 70.2% contre 73.8% pour le sexe masculin. Le taux de transition des filles ( du primaire au secondaire ) est souvent à celui des enfants .
Au niveau de l’accès au crédit et aux services financiers, les femmes ont plus de difficultés du fait de l’inexistence ou l’insuffisance de garantie liée à la faiblesse de la base financière et de leur niveau d’instruction.
Au niveau de l’emploi, les inégalités existent . Il y a une forte proportion de femmes dans le secteur informel et dans les catégories socio – professionnelles subalternes ainsi que dans les emplois peu qualifiés.
Quant à la structure du revenu, celle de la femme est très fragile dont 12% sont constitués de ressources non stables. En matière de planification familiale, le problème de genre se pose car les femmes ne disposent pas de toutes ses libertés dans le choix des méthodes de régulation des naissances.

Les principaux facteurs explicatifs de la pauvreté :

La pauvreté se caractérise par une privation inadmissible du bien être social. Elle peut être définie comme une non appropriation ou une non maîtrise des moyens d’existence et aussi une non jouissance des fruits de la croissance pour satisfaire les biens essentiels de base.
 En milieu rural

Difficulté d’accès à la terre :

L’étude sur les facteurs déterminants de la pauvreté a montré que : la terre contribue le plus directement à la satisfaction des besoins des ménages surtout en milieu rural, or la répartition de la terre est inégale. La terre joue un rôle primordial pour les activités agricoles car 73.2% des ménages malgaches sont agricoles.
En milieu rural, les ménages les plus riches disposent de parcelles trois fois plus grandes (0.57 hectares ) que les ménages les plus pauvres (0.19 hectares ) . Le phénomène est plus accentué pour les ménages ruraux agricoles avec un rapport de 1 à 3.7.
De 1993 à 1999, la superficie moyenne par tête a légèrement diminué au niveau national et surtout en milieu agricole. Cette tendance à la baisse est constatée quelle que soit la catégorie des ménages. Le contraste entre l’étroitesse des exploitations et l’existence de vastes étendues de terre non cultivées montre que des obstacles résident en matière d’accès à la terre. Ces obstacles trouvent leur origine dans l’imprécision du droit foncier et la structure de l’administration foncière :
· Sur le plan social, l’occupation des terres est soumise à des règles coutumières complexes
· Sur le plan administratif, l’acquisition légale des terre est assujettie à une démarche administrative longue et coûteuse
· Sur le plan culturel, les malgaches consacrent un attachement viscéral à la terre qui se traduit par une rétention foncière rigide.
Moins les ménages disposent de terre, plus accentuée est la pauvreté. En 1999, plus de 85% des ménages disposant de moins de 0.2 hectares par tête étaient pauvres avec une intensité élevée. La pauvreté est plus grave pour les ménages ruraux agricoles, elle touche plus de 91% des individus avec une intensité encore plus forte (51%).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CONCEPTS SUR LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIALE ET ANALYSE DE LA SITUATION DE LA PAUVRETE A MADAGASCAR
Chapitre 1 : Concepts sur la pauvreté
.1.1 Phase d’identification
1.1.1 Pauvreté objective
– 1.1.1.1 Pauvreté absolue
– 1.1.1.2 Pauvreté relative
1.1.2 Pauvreté subjective
1.2 Phase d’agrégation
I.3 Exclusion sociale
.I.4Elargissement progressif du concept de pauvreté
Chapitre 2 : Analyse de la situation de la pauvreté à Madagascar
.2.1 Profil de la pauvreté à Madagascar
.2.1.1 Le taux de pauvreté
2.1.2 La répartition spatiale de la pauvreté
2.1.3 Pauvreté selon les groupes socioprofessionnels
.2.1.4 Pauvreté et genre
.2.2 Les principaux facteurs explicatifs de la pauvreté
 En milieu rural
.2.2.1 Difficulté d’ accès à la terre
.2.2.2 Faible productivité agricole
.2.2.3 Revenu salarial très bas
2.2.4 Echec des politiques de développement rural
2.2.5 Insuffisance des infrastructures économiques rurales
 En milieu urbain
.2.2.6 Chômage massif
Chapitre 3 : Situation actuelle des programmes institutionnels de lutte contre la pauvreté :
3.1 Le D.S.R.P
.3.2 Les O.M.D
3.3 Mise en parallèle
PARTIE II : ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL ET SYSTEME D’ECHANGE LOCAL COMME MOYEN DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
Chapitre 4 : Activités du secteur informel
4.1 Profil des activités informelles
4.2 Raisons d’existence et analyse
4.3 Poids du secteur informel dans l’économie :un moteur social et économique.
Chapitre 5 : Systèmes d’échange local
5.1 Echange marchand et échange non marchand
5.2 Le troc
5.3 Echange de compétition et d’ostentation
5.4 Echange visant à maintenir ou à renforcer la structure sociale
5.5 Echange de solidarité sociale
5.6 L’entraide
Chapitre 6 : Portée et limite
6.1 Contraintes, limitations et perspectives
6.1.1 Du secteur informel
6.1.2 Du système d’échange local
6.2 Débat et recommandations

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