ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

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La ville dans la région

A ce niveau, il s’agira de montrer la position qu’occupe la ville de Tanaff dans la région de Sédhiou en rapport à sa situation géographique, l’accessibilité en termes de voies de communication et le cadre physique dans lequel la commune se présente.

Position stratégique de la ville

La région de Sédhiou a été créée par la loi 2008-14 du 18 Mars 2008 modifiant la loi 96-06 du 22 Mars portant sur les collectivités locales.
Située au sud ouest du Sénégal, la région de Sédhiou couvre une superficie de 7293km2 et a une population de 377652 habitants au RGHP de 2002. Sédhiou a une position stratégique par rapport aux autres régions du Sénégal. La grande partie de ses limites constituent des frontières internationales. Elle est limitée au nord par la république de Gambie, au sud par la Guinée Bissau, à l’est par la région de Kolda, et à l’ouest par la région de Ziguinchor. Elle constitue un carrefour international d’échange et de rencontre des populations de la sous région dont les principaux lieux de rencontre sont les marchés hebdomadaires (Touba Mouride au nord) point de rencontre avec la population gambienne et (Yarang et Tanaff au sud) point de rencontre avec la population guinéenne.
La région de Sédhiou compte trois (03) départements : Sédhiou, Goudomp, et Bounkiling, neuf (09) communes et trente deux (32) communautés rurales.
Avant la régionalisation de SEDHIOU, TANAFF qui jusque là était une communauté rurale et chef lieu d’arrondissement, est devenu aujourd’hui l’une des quatre communes que compte le département de Goudomp par le décret N° 2008-748 portant création des communes dans les régions. Tanaff est situé sur la Route National n°6 (R N6) à 123km de la ville de Ziguinchor, à 18km de la ville de Sédhiou, à 65km de la ville de Kolda et à 11km de Farim (ville de Guinée). La nouvelle commune est limitée comme suit :
A L’Est à 1 Km en direction du poste de Douanes par le village de Sindiang Simon ;
A l’Ouest à 1,5 Km par le village de Sansancoutoto ;
Au Nord à 1Km par le village de Baghère ;
Au Sud par le village de Bissassou.
On note cependant l’inclusion des villages de Bading et de Mancagnecounda dans le périmètre communal de Tanaff.

La ville par rapport aux voies de communications

La ville de Tanaff, qui jusqu’en 2008 était une communauté rurale, chef lieu d’arrondissement, ce qui lui a permis auparavant de se doter des services et d’équipements. Promu ville dans le cadre de la promotion des petites villes, véritable source de développement du pays, Tanaff ne fait qu’accumuler des services et infrastructures lui permettant de polariser son hinterland immédiat mais aussi lointain en terme d’offre de services et d’activités.
Situé sur la RN6, la ville de Tanaff constitue un point de ralliement important pour le transport des personnes et de biens des populations de l’arrière pays vers Ziguinchor, Dakar, Sédhiou, Kolda, la Gambie et la Guinée Bissau. La ville est le carrefour de plusieurs voies de communication. Elle est le pôle de développement de son hinterland. C’est un lieu ou il existe un poste de santé, un lycée, un grand marché quotidien, un marché hebdomadaire important de la localité.

Le milieu physique

La Structure du relief et les sols

Le relief de la commune est généralement plat. Cependant on peut noter en quelques endroits des dépressions qui sont propice à la riziculture. Il faut noter que ces endroits dépressionnaires sont constitués de vallées et mares qui sont des poches de rétention d’eau pluviale.
Les sols principalement composés de sols desks Dior sont très favorables à l’agriculture sur les plateaux. Ils sont de types ferralitiques rouges avec une amplitude prononcée pour les cultures sous pluie (arachides, mils, maïs, sunna, sorghos, etc.), sur les bas versants et les bas fonds. Ils sont de profil argileux avec une proportion de plus de 50% d’argile du fait de leur caractère hydro morphe et limoneux. Ils sont aptes à la riziculture, au maraîchage et à l’arboriculture.
On rencontre deux types de sols dans le périmètre communal :
-les sols Deck-Dior (argilo-sableux) qui sont riches en matières organiques et, présentent de bonne aptitude pour l’exploitation des cultures maraichères, céréalière et arachidière ;
-les sols Deck (argileux et hydro morphes) qui sont riches en éléments minéraux et en matières organiques, ce qui leur confèrent une coloration bruns et bruns-rouges).
En outre, grâce à leur texture argileuse fine, ils possèdent une grande capacité de rétention d’eau. Fort de toute cette caractéristique, les sols Deck, qui sont localisés dans les bas-fonds, constituent les zones de prédilections des cultures rizicoles.

Le climat et la pluviométrie

Comme en Moyenne Casamance(Région de Sédhiou), le climat de la Commune se trouve dans la zone soudano- guinéenne caractérisée par une saison des pluies qui s’étale de juin à octobre alternant avec une saison sèche de novembre à juin. Toutefois, on constate une variation du cycle des saisons depuis une décennie avec un décalage tardif observé quant à l’installation de la saison des pluies.
Les vents dominants sont l’harmattan et les alizés continentaux qui soufflent en saison sèche et les vents de mousson dont l’influence marque l’avènement de la saison des pluies. L’harmattan et surtout les vents d’alizé constituent un facteur favorisant des feux de brousse.
Les températures minimales varient de 16 °C en décembre à 23 °C en juin, pour des températures maximales variant de 31 °C en août à 3 9 °C en mai.
Les vents sont périodiques : de novembre à mars, l’harmattan chaud et sec souffle d’Est en Ouest ; de mars à mai, les alizés soufflent d’Ouest en Est ; La mousson, annonciatrice de l’hivernage, est présente de juin à octobre.
La commune de Tanaff accuse une pluviométrie annuelle de 1 159 mm pour 72 jours de pluies (moyenne décennale) répartis entre mai et octobre ; Ces données sont typiques des zones à climat tropical humide, avec une saison sèche de six – sept mois (de novembre à avril) qui alterne avec une saison des pluies de cinq – six mois (de mai à octobre). Ces dernières années, la période des pluies a eu tendance à reculer jusqu’au mois de juin, le mois de mai étant très peu voire pas arrosé (PIC Tanaff).

La végétation

Si l’on se réfère à la délimitation de la commune vue dans le décret de la création de celle-ci (N° 2008-748), 4km d’Ouest en Est et 3,5km du Nord au Sud, la commune se présente presque comme une localité sans forêt dans la mesure où la moitié de sa superficie est exploitée.
On y trouve une végétation constituée de savane boisée parsemée de steppes herbacées sur des plateaux. Entre Tanaff et Sandiniery en allant vers Sédhiou on trouve la forêt classée de Balmadou. A l’Est vers le poste de douane, existe la palmeraie mais cette espèce tend vers une disparition progressive du fait de l’effet de la montée de la langue salée.
Dans l’ensemble ces formations forestières sont menacées par la péjoration climatique, les feux de brousses et les actions de déboisement sur les versants et sur les plateaux. On trouve aussi dans la ville des manguiers, des orangers, des pieds d’acajou, des goyaves etc. (Etude Enda Action en Casamance Plan d’Investissement Communal de Tanaff).

Les ressource en eaux

Les ressources en eau de la Commune sont constituées par les eaux de surface et les eaux souterraines.
Les eaux de surface : la principale source d’eau de surface est le fleuve Casamance, ses nombreux affluents et quelques mares temporaires. Cette eau du fleuve est devenue trop salée à cause de l’intrusion des eaux marines et la très forte évaporation. Cette situation a eu pour effet la réduction des superficies de terres rizicoles par suite de leur salinisation et la destruction de la mangrove.
Les ressources en eaux souterraines : sont constituées de la nappe phréatique qui se situe entre 5 et 15 m et correspond à la profondeur de captage des puits traditionnels. La nappe du continental terminal est captée par forage entre 150 et 200m de profondeur.
D’une manière générale, toutes ses ressources en eau sont caractérisées par l’abaissement de leur niveau statique suivi de leur salinisation du fait des récessions pluviométriques répétées. Conclusion partielle
La commune de Tanaff présente une position géographique stratégique dans la région de Sédhiou en raison de sa situation de carrefour qui lui a valu chef lieu de canton dans l’histoire du Sénégal colonial. Mais aussi à travers la N°6, la ville entretient d’importantes relations avec les régions de Ziguinchor et Kolda au plan du transport routier et la Guinée Bissau à travers la ville de Farim.

Les réformes administratives et territoriales

Ce chapitre traitera de l’évolution administrative et territoriale qu’a connu Tanaff en tant que village à son statut de commune aujourd’hui en passant de son statut de communauté rurale à l’arrondissement .

Evolution administrative de Tanaff

Statut de village

Tanaff est située dans le département de Goudomp, région de Sédhiou, au sud du cours d’eau qui se jette dans le fleuve Casamance au niveau de Samboucounda.
Tanaff serait fondé vers 1840 par Moussa Doussou Kouyaté. Selon ses descendants, il est originaire du Soudan (actuel Mali) plus précisément de Sikasso. Il serait né vers 1800. Beaucoup d’hommes de Dieu prédisaient que son destin se trouvait vers le Tilidji, entendez l’Ouest de Sikasso. Un des érudits lui recommanda un jour d’aller à la recherche d’un endroit ou il trouverait six tabatiers jumeaux alignés extraordinairement, deux à deux et un autre seul, ce qui ferait sept. « A proximité de ces arbres, lui dit l’érudit, tu fonderas ton village et donneras en charité un repas fait à la base d’un mélange de toutes les céréales consommées par l’homme : ton village sera habité par plusieurs ethnies ».
C’est ainsi qu’un jour de lundi, Moussa Doussou Kouyaté décida de quitter Sikasso, sa ville natale pour aller à la recherche des arbres prédits en compagnie d’une cohorte composée de sa mère, ses frères dont Kan Dianko, Kan Ghaly et d’autres familles comme les Koutoudio.
Toujours à la recherche des fameux tabatiers, il passa par Kayes, puis par le Boundou avant de se fixer temporairement à Bérékolong en Guinée Bissau. De Bérékolong, il passa à Diadourcounda, à Dianah ou naquit son premier fils Almamy, homonyme de l’ancien imam de Dianah d’alors, Fa Almamy Koma.
Quelques années plus tard, Moussa Doussou quitta Dianah pour Bissary, puis Darsalam situé à l’ouest et à cinq kilomètres de Tanaff. A Darsalam, il fut accueilli par la famille Diebaté. Après plusieurs sorties, il découvrit enfin un soir les fameux tabatiers jumeaux. Il passa la nuit au lieu de prédilection. Au petit matin, un chasseur du nom de Kerfala l’y surprit en plein sommeil. Au bruit causé par le chasseur, Moussa Doussou se réveilla et pria ce dernier de ne pas prendre la fuite.Kerfala lui déclina son identité ; Moussa lui dit « j’ai découvert le lieu prodige que je cherchais depuis le Soudan. Vas leur rendre compte ». « Vas leur rendre compte » qui signifie en mandingue « Ta yé na fo » déformé en Tanaff.
Ainsi, les ethnies majoritaires étaient les mandingues et les peuls essentiellement des musulmans. La colonisation avec les missionnaires catholiques et les comptoirs de commerce entraine la création de l’école primaire française de Tanaff vers les années 1930. Cette école devant alimenter l’école des fils de chefs à Sédhiou qui formait les premiers commis d’administration pour les cantons du Brassou, Pakao et Fouladou qui composent la communauté rurale de Tanaff. Tanaff a été pendant la période coloniale le seul chef lieu de canton après Sédhiou dans la zone grâce à ses potentialités et sa situation géographique. Cependant Tanaff fut érigé en communauté rurale, suite aux réformes administrative et territoriale entamé par le Sénégal après les indépendances.

Tanaff communauté rurale

Le village de Tanaff, chef-lieu de canton fut érigé en communauté rurale par le décret 1972, création de communauté rurale. La communauté rurale de Tanaff regroupe quarante et un (41) villages dont 39 reconnus. Elle est limitée au nord par la communauté rurale de karantaba et la forêt classée de Balmadou, au sud par la Guinée Bissau et la communauté rurale de Simbandi-Brassou, à l’est par la communauté rurale de Niagha et à l’ouest par celle de SimbandiBrassou. Cette communauté rurale fut dirigé par Malang Cissé, premier président de la dite communauté rurale.

Tanaff Arrondissement

Situé dans la partie méridionale de SEDHIOU à la frontière de la GuinéeBissau, l’arrondissement de Tanaff englobe à lui seul, cinq communauté rurales que sont : Karantaba, Kolibantang, Niagha, Simbandi-Brassou et Tanaff ; avec plus de 147 villages reconnus dont les deux plus grand lieux de pèlerinage de la Région de SEDHIOU : Baghère et Karantaba.Il est administré par un fonctionnaire du Corps des administrateurs civils nommé par décret et qui reçoit le titre de sous-préfet. Cet arrondissement est situé dans les quatre entités que sont : le Brassou, le Fouladou, le Souna et le Balmadou.
Au plan économique Simbandi et Tanaff furent de grands centres de commerce à travers la traite arachidière et céréalière. A cela s’ajoute des ports de pêche comme Simbandi et Karantaba ainsi que tous les villages qui bordent le fleuve Casamance de Dianna jusqu’à Simbandi-Brassou.
La nature a également créé les conditions d’un développement facile avec une bonne pluviométrie qui fait de Tanaff, l’arrondissement le plus pluvieux de SEDHIOU. Ainsi de grand baffons sont arrosés par le grand marigot de Tanaff, favorisant du coup la culture du riz.
La forêt classé de Balmadou constitue un potentiel économique à travers les espècesforestières (bois, fruits, animaux, etc.…)
Au plan des infrastructures administratives, l’arrondissement de Tanaff comptait 05(cinq) C.E.M, autant de poste de santé, un poste de douane, la police, le C.E.R,….etc.
Compte tenu de ses potentialités économiques, de sa composition ethnique, de sa situation géographique et de son passé historique, Tanaff chef-lieu d’arrondissement fut érigé en commune en 2008.

Composition ethnique et religieuse

Selon le RGPH 2002, Tanaff compte 1694 hommes et 1541 femmes pour une population totale de 3235 habitants en 2002. Les ethnies de la commune sont par ordre d’importance : les Mandingues 52,70%, les Peuls 20,30%, les Manjacques 8,10%, les Mancagnes 6,80%, les Balantes 6,80%, les Diolas 2,70%, les Wolofs 1,40%, et les autres ne représentent que 1,40%. La population est à 90% de musulmans. On dénombre 04 petites mosquées et une grandemosquée où toute la population prie la prière du vendredi. Les chrétiens quant à eux en majorité dans le quartier escale composés presque de Mancagnes disposent d’une église et d’un cimetière. Tout de même il est important de retenir que cette distinction qui est à la fois linguistique et sociale demeure relative du fait que ces groupes ont des modes de vie et une organisation sociale et politique assez proche ou similaire. Le tableau ci-dessous montre cette répartition.
Ce tableau montre que la population de Tanaff est à forte majorité mandingue avec 52,70%. Cette situation s’explique par la position de Tanaff dans le pakao, zone dominée par les mandingues. Nous avons après les mandingues, les peuls qui constituent 20% de cette population. Cela par son approchement a la zone du fouladu, dominée par les peuls.

Composition par âge des chefs de ménages

Les informations collectées lors de nos enquêtes donnent la composition des chefs de ménage par âge comme suit.
L’âge minimum des chefs de ménage interrogés est compris entre 25-34 ans et l’âge maximum est de 70 ans et plus. Les chefs de ménage qui ont un âge inférieur à 25 ans sont inexistants de l’échantillon enquêté. Ce constat montre le caractère rural de la ville, avec l’existence de grandes familles. Les adultes de la tranche d’âge50-59 ans représentent le pourcentage le plus élevé avec 33,8% de l’échantillon enquêté. Cependant les vieux de 70 ans et plus représentent 4,1% des chefs de ménage.

La croissance urbaine

La structure urbaine

Parler de la structure urbaine de Tanaff c’est de montrer les composantes spatiales qui constituent l’espace communale dont son extension est liée à son poids démographique. Cette structure urbaine se schématise par ses différents quartiers dont Escale, Mansaccounda, Nema, Moricounda et Bading.
Avant sa communalisation, Tanaff n’a connu que quatre quartiers qui ont existé depuis son statut de communauté rurale que sont : Escale, Mansaconda, Moricounda et Néma. Ce n’est quand 2008 avec l’érection de Sédhiou en région que Tanaff est devenu commune. Ce découpage territorial a entrainé l’étalement de certaines communes dont Tanaff. De quatre quartiers l’espace communal s’étend avec l’entrée des villages de Bading et de Mancagnecounda dans le périmètre communal. Ainsi la ville de Tanaff compte cinq quartiers reconnus par les autorités municipales.
La carte montre que la population est plus concentrée dans le quartier Néma avec plus de 25%. C’est le quartier le plus vaste de la commune et le moins loti en équipement sociaux de base. Cependant Nema est le quartier le plus accidenté de la commune faute de canalisation pour les eaux de pluie.
La ville de Tanaff présente ainsi une structure urbaine déséquilibrée. Il n’existe pas de Plan d’Urbanisation Détaillé (PUD), mais plutôt des plans de lotissements élaborés en 1996 et 2005 qui ont attribué respectivement des terrains de 30*40m2, 25*30m2. Cela se justifie par des lotissements spontanés et juxtaposés sans étude de planification.
Le centre ville est marqué par la présence de la poste, de la radio communautaire « yirwa Fm» la mairie, le Service des eaux et forêts, du marché central où se développe le commerce. Le commerce est beaucoup plus développé le long de la route menant vers Farim (Guinée) où se trouve le marché central et sur laquelle se déroule le Louma. Vers la sortie en allant vers Ziguinchor on y trouve le poste de police, la nouvelle mairie en construction, le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS). Sur la seule route en latérite qui traverse la ville du Nord au Sud, se trouve de part et d’autre de cette route, la mairie, l’église, la mosquée, la poste, le foyer des femmes, le poste de santé, le lycée, le château d’eau et de nombreuses boutiques, le foyer des jeunes.

Dualité spatiale de Tanaff

L’extension du tissu spatial de Tanaff lié au fait urbain a eu pour premier effet de faire naître dans la commune des rivalités. D’une manière générale, le rythme de conquête de la ville a évolué dans le même sens que l’accroissement de la population.
On constante que depuis la communalisation en 2008, l’extension spatiale est de plus en plus rapide. Cela peut s’expliquer d’une part par l’éclatement des grandes familles dans les anciens quartiers comme Escale, Mansacounda, d’autres parts par l’effet du salariat qu’offrent les activités professionnelles de types urbain. Les jeunes mariés quittent le plus souvent la cellule familiale pour aller créer leur propre foyer. Cette forme d’évolution se fait par greffe externe. Dans ces nouveaux quartiers, l’urbanisation est beaucoup plus poussée. Les populations concernées sont le plus souvent des salariées ou des émigrés foulant au pied certains aspects de la vie traditionnelle encore conservé par leurs parents. D’autres, par ailleurs sont liées aux groupes venant de l’extérieur (immigrants) qui s’installent sur leur terre.

Etalement urbain

Tanaff a déjà réalisé deux plans de lotissements. Tous ces plans ont donné un plan en damier structuré autour des cinq (05) principaux quartiers : Ecale, Bading, Mansacounda, Moricounda. Avec l’accroissement de la ville et l’afflux des populations déplacées, d’autres quartiers sont entrain de voir le jour. Il s’agit de Santhiaba, Missira, Cité des enseignants. Ces derniers ne sont pas reconnus officiellement par le Conseil Municipal, donc leur intégration dans le tissu urbain pose encore des problèmes.
Le nombre de parcelles lotis par année évolue de façon extraordinaire. Cela s’explique du fait qu’on est en milieu d’insécurité et le nombre de population déplacées des villages environnants qui viennent chercher l’asile dans la commune augmente de façon exponentielle. Ainsi l’extension de la ville de Tanaff est favorisée par l’entée du village de Bading et de Mancagnecounda dans le périmètre communal. La ville de Tanaff se trouve ainsi enclavé, ne pouvant plus s’étirer vers l’Est car elle est limitée par les rizières, à l’Ouest elle est limitée par les champs de Sansancoutoto qui fait partie de la communauté Rurale de Baghère et au Nord par le bras de mer qui constitue la limite avec le village de Baghère chef-lieu de Communauté Rurale.
Ainsi l’entrée de Bading et de Mancagnecounda dans la nouvelle commune de Tanaff est une aubaine pour la population Tanaffoise. Les constructions sont généralement modernes et neuves, ne trouvant pas de place dans le noyau, elles se localisent le plus souvent dans la périphérie.
La population de la commune réside à plus de 2/3 dans l’ancien village de Tanaff. En effet la commune de Tanaff est l’union de l’ancien village du même nom et de deux autres villages (Bading et Mancagnecounda). De plus Tanaff était un village centre avant qu’il ne devienne commune. Enfin avec la recrudescence de l’insécurité dans la zone beaucoup de population issue des villages voisins se sont installées à Tanaff ou il y avait un cantonnement militaire, offrant ainsi plus de sécurité.
Ainsi, avec le nouveau statut de commune, Tanaff a été découpée en cinq (5) quartiers. La répartition de la population en fonction des quartiers montre que le quartier Néma concentre plus de population. Cela s’explique par la taille de ce quartier.

Conclusion partielle

En se fiant aux données de l’ANSD, on note que la population de Tanaff a évolué de façon exponentielle. Plusieurs facteurs sont à l’origine dont sa communalisation avec l’entrée de Bading et Mancagnecounda dans le périmètre communal mais aussi avec le phénomène de l’étalement urbain.

ANALYSE DE LA GESTION MUNICIPALE DE TANAFF

Le pouvoir politique

L’étude du pouvoir politique nous permettra de voir les différentes composantes de la mairie en tant qu’institution. A ce titre les institutions de la commune sont principalement constituées du Maire en tant qu’organe exécutif et du conseil municipal en tant qu’organe délibérant.

Le conseil municipal

La nouvelle commune de Tanaff crée en 2008, est composée en majeur partie par le parti démocratique sénégalais(PDS)
Le conseil municipal de la commune de Tanaff se réunie au moins une fois par trimestre et l’ordre du jour, fixé par le maire, doit être communiqué avant le début de la séance. Ce conseil est ouvert au public mais ce dernier n’a pas droit à la parole. Le maire exerce son pouvoir de police des séances notamment en cas d’agitation dans les débats. Le conseil municipal de Tanaff est composé de 40 conseillers dont 12 femmes. Les trente (30) conseillers sont du PDS (Partie Démocratique Sénégalais) et les dix restants sont de la coalition Takku Défarat Sénégal (TDS). Le conseil municipal de Tanaff est constitué à 75% du parti démocratique sénégalais. La coalition ne représente que 15%. L’histoire politique de Tanaff montre que cette localité a toujours été le fief des socialiste ce qui lui a valu l’élection d’une de ses femmes a l’image de Adja Mouskéba SANE député jusqu’en 2001. Cependant avec l’alternance survenue en 2000, la commune a changé de couleur politique en faveur du parti au pouvoir le PDS. C’est ce qui explique la faible représentation du parti socialiste dans la municipalité de Tanaff. Par contre les conseillers du PDS sont inégalement répartis dans les différents quartiers de la commune.
Ce tableau montre que 33,33% des conseillers se trouvent à Escale, suivie de Néma avec 23%. Escale le plus petit quartier de la commune avec moins de population, enregistre le pourcentage le plus élève. Cette inégalité s’explique par le fait que le noyau du parti se trouve dans ce petit quartier. Mais aussi c’est le quartier qui regorge les personnalités les plus influentes et les plus dynamiques dans les combats politiques. Par contre les quartiers Bading, Moricounda et Mansacounda étaient des quartiers ou le parti socialiste avait une très forte influence, ce qui explique ce faible taux dans ces quartiers. Cette inégale répartition des conseillers du PDS par quartier est aussi observable sur la répartition par sexe. Le graphique ci-dessous montre cette répartition.
Ce graphique montre dans la municipalité de Tanaff une forte représentation des hommes au détriment des femmes. Ainsi, les femmes sont moins représentatives dans la municipalité. Cela s’explique par leur non implication dans les activités politiques. Néanmoins les doléances des femmes restent les préoccupations de l’équipe municipale dans la définition des stratégies de développement local. Elus pour 5ans la majeure partie des conseillers (90%) sont à leur premier mandat. A coté du conseil municipal se trouve le bureau exécutif de la municipalité qui pilote les délibérations du conseil.

Le bureau municipal

Le bureau municipal de Tanaff est constitué par :
Le Maire et ses deux adjoints,

Le Maire

Le Maire est l’organe exécutif de la Commune. Ainsi le Maire de Tanaff M. Ibrahima GOMIS est secondé par deux Adjoints Ibrahima Solo MANE et Insa GOUDIABY qui forment avec lui le bureau municipal. Le Maire et ses Adjoints résident dans la Commune.
 Election du Maire et des Adjoints
Le Maire et les Adjoints sont élus parmi les membres du Conseil Municipal. L’élection du Maire et de ses Adjoints a eu lieu le 08 Mars 2009 au scrutin secret et à la majorité absolue. Aucune élection n’a été aussi problématique que celle d’Ibrahima GOMIS alors premier adjoint devenu maire à la suite du rappel à Dieu de l’honorable feu député Youssouph DIOP.
Pour rappel Youssouph Diop et ses deux adjoints ont été élu à l’unanimité par les conseillers du PDS. Mais sa mort brutale survenue le 12 Juillet 2009 à Paris avant même de prendre fonction a entrainé une division au sein des conseillers du PDS. Ibrahima GOMIS alors premier adjoint s’est vu rejeter sa candidature au poste de maire par son frère de parti Marcel FARRAGE. Ainsi les conseillers du PDS sont divisés en deux tendances. Après plusieurs médiations d’abord de certains frères du parti qui lui ont proposé le poste de premier adjoint, des notables, jusqu’à l’Imam Ratib, finalement rien a été trouvé comme consensus. Malgré sa candidature contestée GOMIS avait derrière lui 24 conseillers qui ont déjà manifesté leur soutien en jurant sur le saint coran. Son adversaire politique FARRAGE se s’entend minoritaire a préféré rejoindre la coalisation Takku Defarat Sénégal pour soutenir la candidature de Adja Mouskéba SANE battue à l’élection. Après ce long processus, le 14 Août 2009 Ibrahima GOMIS est élu maire de Tanaff et Ibrahima Solo MANE alors deuxième adjoint est devenu premier adjoint et Issa GOUDIABY qui était le secrétaire municipal sera élu deuxième adjoint.
 Démission du Maire et des Adjoints
o Le Maire et les Adjoints peuvent démissionner dans les mêmes conditions que les Conseillers Municipaux.
o Le Maire ou l’Adjoint qui, se trouve dans un des cas d’inéligibilité ou d’incompatibilité prévus par le code des Collectivités locales, doit transmettre immédiatement ses fonctions à son successeur. Les démissions des Maires et Adjoints sont adressées au Ministre chargé des Collectivités locales par lettre recommandée avec accusé de réception. Elles sont définitives à partir de leur acceptation par le Ministre chargé des Collectivités locales ou un mois après l’envoi d’une nouvelle lettre recommandée.
 Absence ou empêchement du Maire
En cas d’absence ou d’empêchement, le Maire est provisoirement remplacé par un Adjoint dans l’ordre des nominations et, à défaut d’Adjoint, par un conseiller municipal pris dans l’ordre du tableau. Son remplaçant est uniquement chargé de la liquidation des affaires courantes. Il ne peut se substituer au Maire dans la direction générale des affaires de la commune ni modifier des décisions (Art 144 Al 2).
 Les actes du Maire
-Le Maire, représentant de l’Etat
Dans sa circonscription, le Maire est le représentant de l’Etat auprès de la population. A ce titre, il est chargé, sous l’autorité du Préfet :
o de la publication et de l’exécution des lois, des règlements et des décisions du pouvoir exécutif ;
o de l’exécution des mesures de sûreté générale ;
o des fonctions spéciales qui lui sont attribuées par les lois et règlements.

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Table des matières

ACRONYMES
Introduction générale
I/ PROBLEMATIQUE
1.1 Contexte et justification
1.2 Cadre théorique
1.3 Discussion conceptuelles
2. OBJECTIFS ET HYPOTHESES
II/ APPROCHE METHODOLOGIE
1. La revue documentaire
2. Le travail sur le terrain
2.1 La méthodologie d’enquête
PREMIERE PARTIE : TANAFF, UNE VILLE EN PLEINE EXPANSION
Chapitre I/ Cadre géographique
I- La ville dans son site
1. Caractéristique du site et de son environnement
2. Les potentialités du site
3. Les contraintes du site..
II- La ville dans la région
1. Position stratégique de la ville
2. La ville par rapport aux voies de communications
3. LE MILIEU PHYSIQUE
3.1. La Structure du relief et les sols
3.2. Le climat et la pluviométrie
3.3. La végétation
3.4. Les ressource en eaux
Chapitre II/ Les réformes administratives et territoriales
I/ L’évolution administrative de Tanaff
1..Le statut de village
II/ Tanaff communauté rurale
III/ Tanaff Arrondissement
IV/ Tanaff commune
Chapitre III/ Evolution démographique et croissance urbaine
I. L’évolution démographique
1. Données démographique
2. Composition ethnique et religieuse
3-Etalement urbain
II- La croissance urbaine
1-La structure urbaine
2-Dualité spatiale de Tanaff
3-Etalement urbain
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE LA GESTION MUNICIPALE DE TANAFF 
Chapitre I/ Le pouvoir politique
1-Le conseil municipal
1.1. Répartition des conseillers par sexe
2-Le bureau municipal
3. Le Maire
Chapitre II/ Le pouvoir politique
1. L’organigramme
2. Le Secrétaire Municipal
3. Les Services
Chapitre III/ Le budget
1. Analyse budgétaire des trois (03) dernières années
Les ressources financière
TROISIEME PARTIE : LES DEFIS DU DEVELOPPEMENT
Chapitre I : Diversité d’équipements
I.Le niveau d’équipement de la commune
II. Equipements et services sociaux de base
1. Education et formation
1.1. Enseignement préscolaire
1.2. Enseignement élémentaire
1.3. Enseignement moyen secondaire
1.4. Alphabétisation
1.5. Enseignement arabo-coranique
2. Santé
III- Equipements et services marchands
1. Equipements marchands
1.2.Le marché
2. Services marchands
2.1. Transport et communication
2.2. Micro finance
IV- Equipement socio-collectifs et sportifs
1. Equipement socio-collectifs
2. Les équipements sportifs
V- Voirie et assainissement
VI- Le réseau hydrographique
CHAPITRE II : ACTIVITES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
I. Les activités économique
1. Agriculture
1.1. Les grandes cultures
1.2. Le maraichage et la riziculture
2. Le commerce urbain
3. Artisanat
4. L’élevage
II- Le niveau de vie des populations
1. Niveau d’instruction des chefs de ménage
2. le revenu des ménages
3. Le niveau d’équipement des ménages
4. le mode d’éclairage
5. Source d’approvisionnement en eau des ménages
6. Appréciation de l’accès aux services sociaux de base
CHAPITRE III : VIE DE RELATION AVEC L’HINTERLAND
I. Echange et vie de relation entre la ville et son arrière pays
1. Un pôle d’attraction démographique au coeur d’une aire de mobilités
2. Un centre de services et de commercialisation
2.1. Approvisionnement de la ville en produits vivriers
2.2. Les types de produits fournis
3. Existence des liens sociaux entre la ville et l’hinterland
4. Nature des liens de parenté
II- Flux structurants
1. Flux scolaire
2. Flux sanitaire
2.1. Polarisation du poste de santé de Tanaff
2.2. La fréquentation du poste de santé
3. Les flux marchands
3.1. Le louma de Tanaff
III- Les contraintes
IV- Les suggestions
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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