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Propriétés biologiques
Activité antimicrobienne [12]
Les feuilles de S. emmarginatus Vahl. sont reconnues pour leur activité antimicrobienne. Les deux extraits, méthanolique et aqueux, présentent un potentiel d’inhibition sur E. coli et Pseudomonas aeruginosa. L’extrait méthanolique montre aussi une activité fongicide sur les souches fongiques Aspergillus niger. La plante présente une forte activité antibactérienne sur M. flavus, S. epidermidis, et P. morganii [12]. Des autres investigations sont aussi publiées qui confirment l’efficacité de l’extrait de cette plante, avec une forte potentielle antibactérienne, sur six souches bactériennes : Pseudomonas testosteroni, Staphylococcus épidérmis, Klebsiella pneumonia, Bacillus subtilus et Proteus morganii [13] [14].
Activité antioxydante [12] [15]
Les antioxydants jouent un rôle important dans la protection des hommes envers les polluants dangereux qui accentuent la production de réaction de l’élément oxygène qui augmentent ainsi le stress oxydant du corps.
En effet, le corps humain possède divers mécanismes pour combattre ce stress par la production des antioxydants dont certains sont des substances produites naturellement et d’autres sont des endogènes ou bien exogènes [12].
Les feuilles de S. emarginatus sont reconnues pour ses activités antioxydantes modérées. L’activité antioxydante de l’extrait varie selon la règle de dose-réponse. Les composés phénoliques des plantes agissent principalement comme des antioxydants. Des études effectuées sur les feuilles de cette espèce révèlent la présence des phénols et des flavones qui contribuent essentiellement à l’activité de la plante.
L’aptitude du composé présent dans l’extrait à libérer des protons explique cette activité [15]. De ce fait, l’espèce S. emarginatus a été utilisé dans les formulations de produits cosmétiques comme antiâge et anticancer.
Activité Antidiabétique et antihyperglycemique [16] [17]
Le diabète est un désordre chronique de la régulation de sucre, avec un incident mondial de 5% de la population. Le diabète de type I est traité par l’insuline exogène et celui de type II est soigné avec des agents hypoglycémiques par voie orale [16]. Depuis des temps anciens, les personnes diabétiques qui présentent des intolérances à l’insuline sont soignées par la médecine traditionnelle. En effet, autant de plantes médicinales sont citées dans les littératures pour ses vertus antidiabétiques et le S. emmarginatus en fait partie de ces plantes. Le chercheur S. Jeyabalan et al. étudient l’effet antihyperglycémique des extraits de feuilles de cette plante sur la rat hyperglycémie surchargée de glucose. Divers extraits de S. emarginatus à différente concentration, présentent une activité hypoglycémique significative selon la règle de dose-réponse. L’étude révèle aussi que le niveau mesuré de total d’hémoglobine, hémoglobine glycoside, sérum de créatinine, sérum urée et du profile de lipide montrent l’activité antidiabétique [17]
Activité anticancéreuse
L’étude effectuée par Pradhan rapporte que l’extrait de fruit de S. trifoliatus est capable d’inhiber la prolifération de lignées de cellules cancéreuse du sein SKBR3 et MDA-MB435 [13].
Activité analgésique
Sahoo et ses collaborateurs ont testé l’activité de l’extrait éthanoïque de S. trifoliatus sur un modèle in vitro l’inhibition de la douleur neuropathique due au diabète. Ils ont conclu que l’extrait présente une efficacité significative sur le modèle de la douleur par stimulation du récepteur de l’adénosine A1 [9].
Activité anti-moustique et effet larvicide [13] [18]
L’extrait de fruit de Sapindus emarginatus montre la présence des saponines qui est observé pour leurs activités larvicides contre les larves de moustique Aedes aegypti, qui est le principal vecteur de dengue et du chikungunya. Des évaluations avec les fruits de cette plante révèlent que ce sont des nouvelles sources de biocide à potentiel anti-moustique. En effet, des études antérieures ont prouvé l’aptitude de l’extrait aqueux de graines à tuer trois espèces de moustique vecteur de maladies dans tous ces stades de développement à savoir Aedes aegypti, Anopheles stephensi et Culex quinquefasciatus.
Des récentes études confirment également que l’exposition avec des extraits de graines produit un changement sur les protéines totales, estérases, phosphatases résultant de la perturbation du métabolisme. L’extrait qui agit selon différents modes, change le fonctionnement des trois enzymes principales comme Acétylcholinestérase, beta-carboxyle estérase et acide phosphatase des larves de Aedes aegypti [18].
Les métabolites secondaires des plantes
Définition et fonction :
Les métabolites secondaires sont souvent considérés comme n’étant pas essentiels à la vie de la plante. Ils sont bio- synthétisés à partir de métabolites primaires et jouent un rôle majeur dans les interactions de la plante avec son environnement, contribuant ainsi à la survie de l’organisme dans son écosystème [19].
En général, les termes, métabolites secondaires, xénobiotiques, facteurs antinutritionnels, sont utilisés pour déterminés ce groupe, il existe plus de 200.000 composés connus qui ont des effets antinutritionnels et toxiques chez les mammifères. Comme ces composés ont des effets toxiques, leur incorporation dans l’alimentation humaine peut être utile pour la prévention contre plusieurs maladies (cancer, maladies circulatoires, les infections microbiennes et virales…), car la différence entre toxicité et effet bénéfique est généralement soit dose ou structure dépendant [20].
Classification des métabolites secondaires
Les métabolites secondaires qui sont classés selon leur structure chimique en trois groupes majeurs sont :
Les composés phénoliques ou aromatiques.
Les isoprénoides : terpénoides et stéroïdes.
Les alcaloïdes et les composées azotées
Les composés phénoliques
Les composés phénoliques sont une vaste classe des substances organiques cycliques très variées, d’origine secondaire qui dérivent du phénol C 6H5OH qui est un monohydroxybenzène. Les composés phénoliques sont fort répandus dans le règne végétal ; on les rencontre dans les racines, les feuilles, les fruits et l’écorce [21].
L’élément structural fondamental qui les caractérise est la présence d’un cycle aromatique (benzoïque) portant au moins un groupement hydroxyles libres ou engagés dans une autre fonction chimique (éther, méthylique, ester, sucre…).
La structure de ces composés varie, des molécules simples (acides phénoliques simples) aux molécules hautement polymérisées (tanins condensés). Ils participent à la pigmentation des fleurs, des légumes et de quelques fruits (raisins, agrumes, etc…), certains d’entre eux sont responsables d’amertume et d’astringence. Les polyphénols sont répartit en plusieurs classes : les acides phénoliques, les flavonoïdes, les tanins, les stilbènes, les lignanes et les coumarines [22]
Les acides phénoliques simples
Les acides phénoliques font partie des formes les plus simples des composés phénoliques et se séparent en deux grands groupes distincts qui sont les acides Hydroxybenzoïques et les acides hydroxycinnamiques.
Coumarines
Les coumarines sont des substances naturelles aromatiques biologiquement actives, Les coumarines ont fréquemment un rôle écologique ou biologique. Elles sont utilisées en parfumerie à cause de son odeur très proche de la vanilline.
D’un point de vue médical, la coumarine était utilisée comme anti-oedémateux en raison de l’action qu’elle exerce sur le drainage lymphatique qu’elle facilite. Les coumarines dérivent des acides hydroxycinnamiques par cyclisation interne de la chaîne latérale [23].
Les tanins
Définition
Ils sont définis comme étant des composés polyphénoliques, hydrosolubles de masse moléculaire comprise entre 500 et 3000 kDa (polymères) ayant la propriété de tanner la peau c’est-à-dire de la rendre imputrescible (l’empêche de pourrir), propriété liée à leur aptitude à se combiner à des macromolécules (protéines), à précipiter les alcaloïdes et la gélatine [24].
Types et structures
Selon la structure, on a deux types de tanins : les tanins hydrolysables et les tanins condensés. Les tanins hydrolysables sont des polyesters de glucides et d’acides phénols, ils sont facilement scindés par les enzymes de tannasses en oses et en acide phénol, selon la nature de celui-ci on distingue: les tanins galliques, et les tanins éllagique.
Les tanins condensés sont des pro-anthocyanidines. C’est-à-dire, des composés polyphénoliques hétérogènes : dimères, oligomères ou polymères de flavanes, flavan-3-ols, 5-flavanols, 5-deoxy-3-flavanols et flavan-3,4-diols. Les tanins condensés sont des molécules hydrolysables, leur structure voisine de celle des flavonoïdes est caractérisée par l’absence de sucre [25].
Screening des polyphénols et tanins
• Cas des polyphénols
Due à la présence de la fonction hydroxyle dans la structure de ces composés, à l’état naturel ils peuvent être combinés par des ponts oxygènes. Ils peuvent comporter également dans leur structure des fonctions carbonyles, des carboxyles, des amines et d’autres fonctions chimiques. En générale tous les polyphénols réagissent en milieu alcoolique avec le chlorure ferrique (FeCl3) et aboutissent à la formation d’un complexe avec des colorations caractéristiques.
Tout d’abord, l’alcool ait en tant que nucléophile sur le proton du phénol pour donner des ions phénolates.
Après, les doublets électroniques libres de l’oxygène chargé négatif réagissent par attaque nucléophile sur le chlorure ferrique dont l’atome de fer présente une orbitale vacante et conduit à la formation d’un complexe ferrique.
L’obtention d’un complexe d’une coloration témoigne la présence des polyphénols dans l’extrait.
• Cas des tanins
De même que les composées polyphénoliques, les tanins sont aussi mis en évidence par la réaction précipitation et de compléxation avec le chlorure ferrique. En effet, les tanins galliques donnent un précipité bleu-noir, alors que la présence des tanins cathechiques est indiquée par un précipité brun-verdâtre [26]
Les flavonoïdes
Définition
Le terme« flavonoïde » désigne une très largegamme de composés naturels appartenant à la famille des polyphénols. Ce sont des pigments quasiment universels des végétaux qui sont en partie responsables de la coloration des fleurs, des fruits et parfois des feuilles. La classe des flavonoïdes est l’une des plus abondantes, et à ce jour, plus de 6500 structures naturelles ont été isolées et caractérisées, repartie en 12 squelettes de base. Ce groupe de composés est défini par une structure générale en C15 caractérisée par un enchaînement C6-C3-C6 (1,3-diphénylpropane); les trois carbones servant de jonction entre les deux noyaux benzéniques notés A et B forment généralement un hétérocycle oxygéné C [27].
Classification des flavonoïdes
Plus de 5000 variétés des flavonoïdes ont été identifiés et peuvent classer selon leur structure sur la base du degré de substitution et l’oxydation.
Les flavonoïdes se divisent en plusieurs sous-classes qui sedistinguentparune diversité structurale selon le degré d’oxydation du noyau pyranique central lequel peux être ouvert et recyclisé en un motif furanique (dihydrofuranone). Les plus importants sont donnés ci-après (Figure 14) flavones , flavanones, flavanonols, flavanes, flavan-3- ols, Anthocyane, chalcones, aurones, isoflavones, ptérocarpanes, coumestanes, roténoïdes,…etc [28].
Screening des flavonoïdes
A partir d’un extrait de plante les flavonoïdes sont mis en évidence à travers différentes tests colorimétriques.
• Réaction à la cyanidine ou test de Wilsatater
En milieu chlorhydrique concentré et en présence des Magnésium en tournure qui assure le role d’agent réducteur, les flavonoïdes virent au rouge ou rouge-violacé qui est le couleur caractéristiques des anthocyanidols formés selon le mécanisme ci-après [29].
• Test de Bate-Smith
C’est un test permettant de différencier particulièrement les leuco anthocyanes. Ces groupes de composées donnent une coloration rouge ou rouge-violacé par traitement avec de l’acide chlorhydrique concentré à chaud selon le mécanisme suivant [29].
Les isoprénoïdes : (Stéroïdes et Terpénoïdes)
Définition et structure
Les terpènes constituent le plus grand ensemble des métabolites secondaires des végétaux, notamment les plantes supérieures. Ils sont également rencontrés dans les autres types d’organismes vivants (algues, mousses, champignons, insectes). Leur particularité structurale la plus importante est la présence dans leur squelette d’une unité isoprénique [30] [31].
Les triterpènes sont des composés en C30, ils sont très répandus, notamment dans les résines, à l’état libre, estérifié, ou sous forme héterosidique. Ils sont issus de la cyclisation de l’ époxy squalène ou du squalène. Dans ce cas, ils peuvent être :
Des composés aliphatiques tel que le squalène, surtout rencontré dans le règne animal, se trouve également dans l’insaponifiable d’huiles. C’est un intermédiaire dans la biogenèse des triterpènes cycliques et des stéroïdes.
Sous forme des composés tétra cycliques tel que les stéroïdes et les phyto stérols. 18
Des formes penta cycliques sont très fréquents chez les plantes tel que α-amyrine et ß-Amyrine [32].
Les stéroïdes peuvent être considérés comme des triterpènes tétra cycliques ayant perdu au moins trois méthyles. Abondant dans les végétaux et les animaux, les stéroïdes ont en commun une structure chimique comportant un squelette de base perhy drocyclopentanophenanthrène [32].
Généralités sur les saponines
Définition
Le nom des saponines est dérivé du nom Latin « Sapo » qui signifie savon à cause de leurs propriétés qui produisent une mousse stable quand on agite en solution aqueuse. Ce sont des molécules très larges caractérisées par une haute masse moléculaire. Elles sont constituées par l’assemblage d’une partie aglycone hydrophobe et une partie hydrophile reliée par une liaison glycosidique. Ces hétérosides résultent du métabolisme secondaire chez plusieurs espèces des végétaux et s’accumulent dans toutes les parties des plantes comme les racines, tiges, feuilles, fruits et même dans les fleurs [39]. Des chercheurs ont constaté que les jeunes plants ont une forte teneur en saponines que les plantes matures ou vieilles. Cependant, des facteurs déterminants comme les états physiologiques et les conditions environnementales influencent la teneur en saponines des plantes [40].
Structures chimiques
Les saponines sont des glycosides contenant un ou plusieurs entités de sucrés attachés à une sapogenine. Les composées non-sucres et les sucres sont aussi appelées respectivement aglycone et glycone. La nature de la partie aglycone et les fonctions présentes et aussi le nombre et nature des sucres peuvent représenter des groupes de composés très variés [60]. La partie aglycone est constituée de squelettes triterpènes (30 atomes de carbones) ou stéroïdes (27 atomes de carbones). L’autre moitié est constituée d’un ou plusieurs chaînes de sucres. En terme de liaison, la moitié de sucres est reliée avec l’aglycone par une liaison ester ou couramment par une liaison éther sur un ou deux sites de glycosylation [41]. Le sapogenine peut contenir un ou plusieurs liaisons insaturées C-C. La structure des saponines dépend des types de sucres et des noyaux des stéroïdes [42].
Classification et constituants chimiques
Les saponines se divisent en deux groupes catégories à savoir les saponines triterpéniques et les stéroidiques. Cependant, certains auteurs distinguent un troisième groupe, celle des amines stéroidiques qui sont aussi connus comme des alcaloïdes stéroidiques [3].
Les saponines triterpéniques
Les saponines triterpéniques sont constituées principalement de cinq cycles saturés accolés. Le squelette pentacyclique illustré par le lupane, oléanane, et ursane est courant et observé sur la plupart des structures des aglycones triterpéniques. Elles proviennent de la cyclisation de (3S)-2,3-epoxy-2,3-dihydrosqualene, et constituent la majorité des squelettes de base de ces entités (fig. 26). Ces substances se trouvent abondants chez les familles des dicotylédones (Legumineuse, Araliacee, Caryophyllacee, Sapindacee) mais rarement chez les monocotylédones [43].
Sur le plan thérapeutique des importantes structures sont dérivées de ces squelettes de base associée avec les groupes carboxyliques sur les positions C-23, C-28, C-30 de la partie aglycone. Quelque fois, on observe la présence de la formule oxydante –CHO ou hydro méthyl
–CH2OH. Principalement les chaînes des sucres sont liés sur le 3-hydroxyl, avec un jusqu’à six unités des monosaccharides (ex : glucose, galactose, rhamnose, arabinose) avec des unités d’acide uronique (acide glucouronique et acide galactouronique) la Figure 27 suivant montre les structures de base des exemples des variétés des saponines triterpéniques commercialisées [3].
Les saponines stéroidiques
Ce sont des stérols qui dans le chaîne de cholestérol a subi quelque modification pour aboutir à la formation de deux squelettes basiques. D’un côté, c’est le furostane C26 (structure de cinq noyaux) et de l’autre le spirostane C27 (groupe large avec six noyaux) (fig. 28).
Les saponines stéroidiques ont les activités biologiques similaires à celles des triterpéniques pourtant ce groupe de composé est moins distribuée dans la nature et rencontré principalement dans les familles des Angiospermes monocotylédones [43].
Les alcaloïdes stéroidiques
Ce sont les saponines de la troisième classe appelés amines stéroidiques et ils sont classifiés par d’autres chercheurs comme alcaloïdes stéroidiques [3]. Actuellement, il y existe aussi des nitrogènes qui sont analogues aux saponines stéroidiques et possède les mêmes propriétés et activités comme les activités de surfaces et activités hémolytiques mais ces composés sont hautement toxiques en cas d’ingestion (ex : Solanine). Les alcaloïdes stéroidiques présentent des intérêts économiques importants et sont communs chez les familles comme les Solanaceae, Apocynaceae et Liliaceae.
Les sucres
Les sucres constituent la partie hydrophile des saponines. Elles peuvent être caractérisées par une ou plusieurs chaînes osidiques à structures linéaires ou ramifiées à des positions différentes sur l’aglycone. Généralement l’arabinose, xylose, D-glycose, acide D-glycuronique, D-galactose, L-rhamnose et D-fructose sont les principaux sucres constituants des saponines [39]. Les saponines stéroidiques, ainsi que triterpéniques sont souvent des saponines monodesmosidiques en générale C-3 par la fixation d’une unique chaîne de sucres. Des saponines bidesmosidiques sont rencontrées parmi les saponines triterpéniques de type oléanane avec une liaison en C-3 et C-28 et pour les saponines stéroidiques de type furostane avec une fixation en C-3 et C-26 [46].
Les acides organiques
Des acides organiques peuvent être fixés au niveau de la génine ou des sucres par une liaison ester. Les structures les plus souvent rencontrées sont récapitulées dans la Figure 32.
Biosynthèse des saponines
Les saponines comme tous métabolites sont synthétisées naturellement chez les plantes et s’accumulent dans divers parties et organes. Les différentes classes des saponines présentent la même origine biosynthétique. Le sapogenine possède une structure en six unités d’isoprènes C5H8 (le 2-méthyl 1,3-butadiène). L’acide mévanolique est le précurseur direct qui conduit à la formation de l’acétyle coA. Ce dernier est le produit initial permettant la formation des deux isomères IPP (3-isopentenyl pyrophosphate) et DMAP qui sont les formes bioactives des unités isoprènes. D’abord, par une réaction enzymatique utilisant une molécule d’IPP et DMAP qui ont chacun 5 atomes de carbones donnent le premier monotérpéne à 10 atomes de carbones (Geranyl pyrophosphate GPP). La taille des molécules augmente à travers des réactions de condensation successive qui conduit au sesquiterpène nommé Farnésyl pyrophosphate (FPP, 15C), puis au triterpène Squalène (30 C). Le Squalène subit par la suite une réaction d’oxydation et se transforme en 2,3-oxidosqualène qui est le dernier précurseur commun pour les différentes classes des saponines. La formation des saponines triterpéniques, stéroidiques et les phytostréroles dépend du type de cyclisation de cette entité. Les différentes étapes de la biosynthèse des saponines sont illustrées sur le schéma suivant [45] [46].
Propriétés physico-chimiques
La complexité de la structure des saponines comme vue précédemment procure à ce groupe de composés des nombreuses propriétés physiques, chimiques et biologiques.
Propriété de surface
Les molécules de saponines sont de nature amphiphile due à la présence d’une partie liposoluble (aglycone) et d’une chaîne de sucre hydrosoluble dans leurs structures. Elles sont des agents de surfaces pour les détergents, mouillants, émulsifiants et moussants [3]. La solubilisation micellaire par les saponines peut être exploitée pour le développement du processus de l’extraction micellaire ou pour améliorer la solubilisation des ingrédients composants des produits cosmétiques, pharmaceutiques ou les formulations alimentaires [47].
Solubilité
La solubilité des saponines est fonction des propriétés et de la nature des solvants utilisés, influencée par la température, composition et pH. Généralement, ces composées sont des composées ayant des polarités assez importantes donc la solubilité des saponines est plus importante dans l’eau pure, les alcools (méthanol, éthanol) et les solutions aqueuses d’alcools. C’est donc les solvants courants utilisés pour l’extraction à partir des matières végétales. Pourtant, certaines littératures ont rapporté aussi la solubilité des saponines dans des solvants apolaires comme l’éther, chloroforme, benzène, acétate d’éthyle, ou de l’acide acétique glacial [3].
Réactivité
La structure complexe des saponines peut subir des transformations chimiques durant leur stockage ou des processus qui peuvent affecter ou modifier leurs propriétés et activités. La liaison glycoside entre l’unité des sucres et la partie aglycone, et aussi les liaisons inter-glycosides situées entre les sucres résiduels peuvent subir des hydrolyses en présence des acides ou des alcalins. A température élevé, ces liaisons peuvent subir aussi des réactions d’hydrothermolyses en présence des molécules d’eau. Des réactions enzymatiques et microbiennes sont issues de la formation, de la partie aglycone, entité des sucres, ou monosaccharides dépendant des méthodes d’hydrolyses ou des conditions. L’hydrolyse complète par des acides donne séparément les constituants aglycones et les monosaccharides, alors que l’hydrolyse sous condition basique donne des clivages. La solubilité de la partie aglycone peut être éventuellement différente d’une molécule à l’autre grâce à leur nature lipophile [3].
Activités biologiques et pharmacologiques des saponines
Les saponines sont parmi les composés qui possèdent des importantes activités biologiques, d’où l’utilisation des plantes à forte teneur en saponines dans la médecine traditionnelle pour la prévention et traitement des maladies bégnines. Des recherches scientifiques reconnaissent les diverses propriétés pharmacologiques de ces métabolites à savoir : l’activité anti-inflammatoire et antifongique, antiparasitaire, antivirales. La caractérisation des plantes médicinales et leurs extraits permettent de confirmer le rôle des saponines en association avec d’autres composés bioactifs comme les polyphénols dans l’observation de son l’effet sur la santé. En dehors de ces propriétés biologiques, les saponosides interviennent aussi dans la défense des végétaux contre les attaques microbiennes et fongiques.
Activité Antimicrobienne
Beaucoup de littératures rapportent l’activité des saponines extraites de différentes espèces végétales sur un large très étendu de microorganismes pathogènes.
Le travail de Hazem et ses collaborateurs, reporte que les saponines extraites de la partie aérienne des fleurs d’Aichillea fragrantissima possèdent une activité antifongique contre les Aspergillus, Fusarium, et Rhizopus. Les saponines isolées à partir des Capsicum frutescens montrent des propriétés antifongiques sur les Candida spp et Aspergillus fumigatus avec une MIC de l’ordre de 4 à 16 mg/ml.
Yang a montré l’activité fongicide de saponine stéroidique en C-27 sur les souches de Candida albicans, C. glabrata, C. krusei, Cryptococcus neoformans, et Aspergillus fumigatus. Leurs résultats induisent que ce genre de saponines présente une activité significative sur la souche de C. neoformans et A. fumigatus qui sont comparables à celle de l’amphotericin B qui est utilisée comme témoin positive.
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Table des matières
Introduction générale
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I : Aperçu bibliographique sur Sapindus trifoliatus (Sapindaceae)
I. La famille Sapindaceae
1. Généralité sur le Sapindus
2. L’espèce Sapindus trifoliatus L.: Classification taxonomique
II. Description botanique de la plante S. trifoliatus [
III. Utilisation traditionnelle
IV. Travaux antérieurs
1. Etude chimique [10]
2. Propriétés biologiques
Chapitre II : Les métabolites secondaires des plantes
I. Définition et fonction :
II. Classification des métabolites secondaires
III. Les composés phénoliques
1. Les acides phénoliques simples
2. Coumarines
3. Les tanins
a. Définition
b. Types et structures
4. Screening des polyphénols et tanins
5. Les flavonoïdes
a. Définition
b. Classification des flavonoïdes
6. Screening des flavonoïdes
IV. Les isoprénoïdes : (Stéroïdes et Terpénoïdes)
1. Définition et structure
2. Screening des stéroïdes et terpenoides
V. Les composés azotés (dérivés des acides aminés) : Les alcaloïdes
1. Définition
2. Fonctions et propriétés
3. Caractérisation des alcaloïdes
VI. Les saponosides
1. Définition
2. Mis en évidence des saponines
Chapitre III : Etude des saponines
I. Généralités sur les saponines
1. Définition
2. Structures chimiques
II. Classification et constituants chimiques
1. Les saponines triterpéniques
2. Les saponines stéroidiques
3. Les alcaloïdes stéroidiques
4. Les sucres
5. Les acides organiques
III. Biosynthèse des saponines
IV. Propriétés physico-chimiques
1. Propriété de surface
2. Solubilité
3. Réactivité
V. Activités biologiques et pharmacologiques des saponines
1. Activité Antimicrobienne
2. Activité anticancer
3. Activité contre les maladies cardiovasculaires
4. Activité anti-inflammatoire
5. Adjuvant
6. Augmentation de l’absorption
7. Cosmétique
8. Industrie alimentaire
VI. Méthode d’étude des saponines
1. Extraction
2. Détermination de saponines totales
3. Séparation chromatographique [49]
Chapitre IV : Les activités antimicrobiennes
I. Rappels sur les activités recherchées
1. Bactérie
2. Infection bactérienne
3. Activité et agent antimicrobienne
II. Description des microorganismes utilisés
1. Staphylococcus aureus
2. Escherichia coli
3. Caractéristiques des souches fongiques
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES
I. Matériel végétal
1. Collecte
2. Préparation
II. Test de l’efficacité du solvant
1. Mise en évidence des saponines
2. Détermination de l’efficacité du solvant [61] [62]
III. Technique d’extraction des saponines brutes
1. Extraction [63]
2. Détermination de rendement
IV. Evaluation de l’activité biologique de l’extrait brut des saponines
1. Test préliminaire de l’extrait brut
2. Etude par chromatographie sur couche mince
3. Fractionnement par chromatographie sur colonne
4. Détermination de CMI et CMB de la fraction majoritaire
a. Les souches microbiologiques
b. Les milieux de culture
c. Principe
d. Mode opératoire
V. Mise en évidence des classes des saponines : screening
1. Test des alcaloïdes
2. Test des stéroïdes et triterpénoides
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS
I. Résultats expérimentales
1. Mise en évidence des saponines
2. Détermination de l’efficacité du solvant
3. Rendement de l’extraction des saponines brutes
4. Résultats sur l’essai préliminaire de l’extrait brut
5. Etude par chromatographie sur couche mince
6. Semi-purification sur colonne de silice
7. Résultats sur la détermination de la CMI et CMB
8. Résultats du screening sur les classes de saponines
II. Discussions
Conclusion et perspective
Références
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