Activites antimicrobiennes de centella asiatica (umbelliferae)

De tous les temps et depuis la haute Antiquité, les Hommes ont cherché dans la nature et utilisé les plantes soit pour soulager la souffrance, soit pour guérir les maux. Comme disait Ambroise Paré « les choses en médecine ne se mesurent et ne se considèrent que par leur sens et leurs effets » (1) Mais actuellement, il y a des possibilités de faire des études approfondies sur l’activité, le mécanisme d’action, la toxicité et le métabolisme qui orientent l’utilisation des plantes. Si leurs intérêts ont quelque peu décru avec le développement de la chimie et les médicaments de synthèse, il reste cependant de vastes domaines où leurs principes actifs restent irremplaçables ; c’est le cas de Centella asiatica dont les principes actifs « les triterpènes » ne sont pas synthétisables.

Centella asiatica, Talapetraka, ou Gotu cola a été longtemps utilisée depuis le bon vieux temps. Traditionnellement utilisée dans plusieurs pays. En Asie, le Gotu cola a la réputation de favoriser la longévité ; un proverbe du Sri Lanka dit « Deux feuilles par jour éloigneront la vieillesse ». Les Cinghalais ont observé que les éléphants, qui vivent vieux, sont de gros mangeurs de Gotu kola (2). En Chine, les médecins recommandaient cette plante pour soigner les rhumes, la fièvre et la grippe.

En Indonésie et en Inde, le Gotu kola a longtemps été utilisé pour retarder l’évolution de la lèpre et soigner les plaies qui en résultent ; cet usage a été validé par l’étude faite par Ratsimamanga et al. à la léproserie de Manakavaly (3). La médecine ayurvédique et la médecine traditionnelle chinoise l’utilisent depuis longtemps pour, entre autres : la revitalisation des nerfs, le renforcement de l’immunité, le traitement de l’agitation, de l’anxiété, de la dépression, de l’insomnie et des pertes de mémoire. Ces connaissances empiriques sont actuellement démontrées scientifiquement. Plusieurs articles les confirment .

RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES

DESCRIPTION BOTANIQUE

•Noms vernaculaires : Talapetraka, Anamanitra, hydrocotyle, Gotu cola
•Famille : Umbrelliferae
•Nom scientifique : Centella asiatica
•Botanique : Plante vivace, rampante. Feuille vaguement réniforme supportée par un long pétiole vertical, tige cylindrique, rougeâtre, rampante se reproduisant par stolons (la propagation de la plante se fait par enracinement des tiges horizontales) à fleur vert rougeâtre, petite bisexuée, poussent à l’aisselle des feuilles. Fruit sec indéhiscent
•Répartition géographique : Originaire du sud asiatique, elle est répandue dans de nombreux pays tropicaux et humides (Amérique, Australie, Afrique…) .

CHIMIE DES TRITERPÈNES 

La drogue renferme :
– des traces d’huiles essentielles (β-caryophyllène, α- humulène, germacène-D, trans-βfarnésène, α-copaène, etc…),
– des stérols,
– des hétérosides de flavonols,
– des polyines et des saponosides :
o asiaticoside (0.3%)
o madecassoside (1.5 – 2%). De ce fait ceux-ci ne sont pas des hétérosides vrais mais des esters : esters en C 28 d’un trisaccharide (α-L-Rha 1→4 βD-Glc 1 →6 β D-Glc 1→) et d’acides triterpéniques dérivés de l’ursane : acide asiatique (= acide 2α, 3β, 24-trihydroxy-urs-12(13)-én-28-oïque) et acide madecassique (= acide 2α, 3β,6β 24-trihydroxy-urs-12(13)-én-28- oïque). Quelle que soit l’origine géographique des échantillons, les analyses les plus récentes ne trouvent pas les composés mineurs anciennement mentionnés dans certains échantillons indiens .

RECUEIL DES TRAVAUX CLINIQUES FAITS SUR MADECASSOL® 

C’est la synthèse de plusieurs résultats cliniques rapportés par plusieurs auteurs, sur plusieurs années et sur de nombreux cas (4000). Ces études concernent de l’efficacité du produit, de sa tolérance et de son innocuité à la dose thérapeutique. Ils ont permis de dégager le rôle du Madecassol® sur les perturbations de la cicatrisation . Ils ont montré de son efficacité dans :
– les ulcères de jambe
– les plaies traumatiques et opératoires
– les greffes cutanées
– les brûlures
– les chéloïdes, les cicatrices fibreuses rétractiles
– les escarres
– les lésions ulcéreuses de la lèpre.

DIFFÉRENTES PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES DE Centella asiatica

C’est une plante qui a une réputation dans la médecine indienne. Son extrait est recommandé pour la guérison des blessures et de traitement de lésions de la peau et maladies telles que lèpre, lupus, eczéma et psoriasis. Une activité stimulante de l’activité cérébrale est rapportée, elle peut améliorer l’érudition, la mémoire et fortifier le système nerveux central. Elle est un calmant et a des propriétés spasmolytiques. C’est une drogue polyvalente d’un grand renom .

Une étude faite en Malaisie décrit les propriétés antioxydantes de Centella asiatica. Les différentes parties de la plante en sont pourvues. Les malais ont utilisé 3 types de solvants (éthanol, eau et éther de pétrole). Les résultats ont montré que l’extrait éthanolique de toutes les parties de Centella asiatica ont présenté (p < 0.05) une très importante activité antioxydante que l’extrait aqueux, alors que l’éther de pétrole léger a montré une activité négligeable. En augmentant la concentration des extraits (aqueux et éthanolique à 1000-3000 ppm) il a été démontré un gain de l’activité antioxydante de l’extrait éthanolique et l’extrait aqueux. A plus de 3000 ppm l’activité antioxydante de l’extrait éthanolique n’a pas été sensiblement différent (p < 0.05) de celui obtenu du Tocophérol. Les racines ont montré la meilleure activité. Les activités antioxydantes de l’extrait éthanolique sont stables jusqu’à 50°C et l’activité optimale se trouve à pH neutre .

L’effet anticonvulsivant de différents extraits de Centella asiatica a été évalué chez les rats. Cette étude a utilisé le tracé de l’Électrochoc Maximal (MES) chez ces animaux à 1, 3, 6, et 24 heures après administration et Pentylène tétrazole (PTZ). Les concentrations efficaces à 50% (CE50) de la Phenytoïne à la dose de 30 mg/kg ont été utilisées pour comparaison. L’extrait brut de Centella asiatica (500 mg/kg) a montré une diminution de l’activité anti-convulsivante pendant 1 h à 24 h. L’extrait méthanolique de Centella asiatica s’est montré beaucoup plus actif que  l’extrait brut de la 3ème à la 6ème heure mais il n’a pas été observé d’activités anti-convulsivante après une heure .

L’effet sur l’acné a été aussi rapporté dans une étude clinique en double aveugle faite en Italie sur 30 volontaires pendant une période de 90 jours. Elle montre une nette amélioration de l’effet de la plante sur les signes cliniques de l’acné. Ces volontaires ont été divisés dans deux groupes : 15 ont reçu le traitement par Centella asiatica et 15 ont reçu des placebos. Les paramètres évalués sont les suivants :
– hydratation de la peau,
– pertes d’eau transepidermiques,
– érythème,
– éclat de la peau,
– sébum à la surface de la peau,
– cicatrices.

L’analyse statistique des données à la fin de cet essai clinique a souligné que Centella asiatica améliore les signes cliniques apparents de l’acné .

Une étude des effets de Centella asiatica a été faite sur les facteurs physiques et chimiques dans l’ulcère gastrique et la sécrétion gastrique chez les rats. Elle était déjà mentionnée comme un remède dans la médecine ayurvédique qui l’utilise pour plusieurs maladies qui incluent des troubles abdominaux. Elle est même préconisée comme cure de rajeunissement. Cette étude a montré l’activité anti-ulcéreuse du jus frais de Centella asiatica (CAJ) des ulcères gastriques chez les rats induits par l’éthanol, l’aspirine, le stress dû au froid et les ligatures du pylore. La drogue est donnée aux doses de 200 et 600 mg/kg par jour pendant 5 jours en deux fois et per os dans les ulcères gastriques induits chez le rat par l’éthanol, l’aspirine, le stress du au froid et la ligature du pylore, a montré une protection considérable dans toutes les expériences précitées. Les résultats ont été comparables avec ceux déterminés par le sucralfate (SF) 250 mg/kg/jour X 5 jours). CAJ a montré peu ou aucun effet sur la sécrétion acide (agression pepsique). Cependant, CAJ a augmenté la production de la mucine dans les sécrétions gastriques à 600 mg/kg. Il a aussi diminué une perte tissulaire qui indique réparation de la muqueuse. Donc, l’effet protecteur contre l’ulcère de CAJ peut être dû au renforcement des facteurs de défense de la muqueuse .

Une propriété en phébologie a même été reportée par une étude clinique faite par une équipe londonienne (15). Cette étude clinique randomisée répétée trois fois a démontrée une activité veineuse, elle agit sur microcirculation et sur la perméabilité capillaire. Les paramètres mesurés dans cette étude ont été la variation de taux de filtration capillaire (CFR), de la circonférence de la cheville (AC), et de l’oedème de la cheville (AE) ; qui ont été évalués dans trois groupes de malades avec une hypertension veineuse (pression veineuse ambulante > 42 mm Hg) et dans un groupe de sujets normaux avant et après traitement pendant 4 semaines avec une fraction totale de triterpènes de Centella asiatica (TTFCA) :
– un groupe de 20 patients a été traité avec TTFCA 60 mg/j répété trois fois,
– un groupe de 20 malades a été traité avec 30 mg/j répété trois fois,
– un groupe de 12 malades a été traité avec placebo
– et un groupe de 10 sujets normaux a été traité avec TTFCA 60 mg par jour répété dans une étude randomisée.

Le taux de la filtration capillaire a été évalué par plethysmographie de l’occlusion veineuse, l’oedème de la cheville par un nouveau système appelé AET (vérificateur de l’oedème de la cheville). Les symptômes subjectifs de l’hypertension veineuse ont été répartis sur une ligne d’échelle analogue qui considère quatre symptômes : sensation de gonflement, fourmillements des extrémités inférieures, douleur, crampes et fatigue. CFR, AC, et AE ont été considérablement plus élevés chez les malades en comparaison avec des sujets normaux. Après 4 semaines de traitement TTFCA et on notait une baisse considérable de CFR, AC, et AET mesurés chez les malades. Aucun changement considérable n’a été observé dans le groupe placebo et chez les sujets normaux traités avec TTFCA. Les symptômes ont été améliorés dans les deux groupes traités d’une manière dose dépendante. L’amélioration des signes et symptômes par TTFCA a été observée chez les malades atteints d’hypertension veineuse avec la diminution du CFR et de l’oedème de la cheville. Les doses prescrites ont montré que 180 mg/j est la plus efficace pour améliorer les symptômes et les CFR .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I- DESCRIPTION BOTANIQUE
II- CHIMIE DES TRITERPÈNES
III- RECUEIL DES TRAVAUX CLINIQUES FAITS SUR MADECASSOL®
IV- LES DIFFÉRENTES PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES DE Centella asiatica
V- LA MICROBIOLOGIE
1- Microbiologie médicale
11- Les bactéries
12- Les champignons et les levures
2- Les microbes endophytes
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
I- MATÉRIEL D’ETUDE
1- Centella asiatica
11- Sites de prélèvement
12- Préparation de l’extrait brut
13- Les triterpènes
2- Les endophytes de Centella asiatica
3- Les germes d’intérêt médical utilisés
31- Mise en culture des germes
32- Stérilisation
II- MÉTHODES
1- Méthode de diffusion sur gélose (méthode des disques)
11- Principe
12- Mode opératoire : Méthode des disques
2- Test d’activité des endophytes isolés de Centella asiatica
21- Méthodes d’extraction des endophytes
211- Première étape du prélèvement
212- Stérilisation de surface
213- Incubation et isolement
22- Test proprement dit : Recherche d’activité dans le filtrat de culture microbienne par la méthode de diffusion (disque)
221- Les endophytes ou antagonistes
222- Les indicateurs
3- Echelle de McFarland
III- RESULTATS
1- Test antibactérien d’extrait de Centella asiatica ou d’extrait purifié, de triperpène
2- Isolement des endophytes
3- Activité antibactérienne du filtrat des bactéries endophytes
4- Association AMOX-Extrait brut de Centella asiatica ou triterpène
V- COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1- Les sites de prélèvement
2- Extraction de Centella asiatica
3- Choix de l’Amoxicilline comme témoin dans le test antibactérien
31- Choix de l’antibiotique témoin
32- Les germes
4- Méthode des disques : test antibactérien simple (antibiogramme)
5- Interaction Centella asiatica (CA) + Amoxicilline (AMOX) ou Triterpène (T) + Amoxicilline
6- Extraction des endophytes
7- Test antibactérien du filtrat des bactéries endophytes
8- La cartographie
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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